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EuroWRC
Des hommes contre les violences à l’égard des femmes
Des hommes qui disent non à la violence masculine

… se taire , c’est être complice ; dénoncer, c’est la voie du changement …
on ne naît pas homme, mais on le devient
pour un nouveau contrat hommes/femmes

La société patriarcale et le processus de soscialisation des hommes favorisent
- l'apprentissage de la compétition
- une vision stéréotypée des rôles sociaux et sexuels
- la recherche de l'invulnérabilité et du pouvoir 

Les hommes sont socialisés de manière à se percevoir invulnérables et agressifs. 
Lors des conflits mamiliaux, ils peuvent recourir à la violence pour contrôler ceux et celles qu'ils perçoivent mettre en cause leur autorité (identité masculine) ou/et éveiller un malaise à l'intérieur d'eux. *

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>> La Campagne du Ruban Blanc en Europe
Une campagne contre la violence exercée par des hommes, envers les femmes,
les enfants et d’autres hommes

La Campagne du Ruban Blanc  

est une campagne de sensibilisation, de mobilisation des hommes 
et de promotion d'outils éducatifs orientés vers les jeunes, 
en vue de l'adoption de mesures concrètes pour éliminer les violences faite aux femmes. L'approche sexuée des violences sous-entend la prise en compte de la corrélation 
entre identité masculine, rapports de pouvoir et violences.

Les acteurs du  Ruban Blanc se réclament d'un état d'esprit orienté 
vers une culture de la paix et une société non-violente

EuroWRC c'est aussi :
Un centre européen de ressources en matière de recherches, bonnes pratiques, outils pédagogiques, points de vue, personnes ressources, projets, stratégies.
Un réseau européen d'acteurs institutionnels, d'ONGs et d'individus.

 

Un projet, soutenu par la Commission européenne (1999-2000), qui a pour objet de prmouvoi en Europe le concept canadien de « Campagne du Ruban Blanc » auprès des décideurs politiques, des acteurs sociaux, des instances de l’éducation, des médias, du grand public. Il s’agit également dans cette première étape de susciter un débat entre femmes et hommes et entre hommes, sur la problématique de la violence à l’égard des femmes provoquée par des hommes et sur le rapport de pouvoir entre les hommes et les femmes à la base de cette violence. Occasion enfin d’affiner et d’évaluer divers outils pédagogiques orientés principalement vers les jeunes. Un des objectifs étant de susciter une dynamique européenne d’initiatives portées par des hommes et de créer ainsi de multiples germes, de groupes de parole d’hommes, constituant un réseau informel.
Ce projet s'inscrit dans la perspective de l'Année Internationale de la Culture de la Paix pour l'an 2000 suscitée par l'Unesco et dans la politique de l'ONU qui prône un monde sans violences à l'encontre des femmes (a World Free of Violence Against Women).


 logo canadien     logo espagnol

> Les violences au masculin
> La Campagne du Ruban Blanc
> Ce que chaque homme peut faire

> Les violences au masculin

La violence est, bien entendu, un problème ancien et universel. On la retrouve à la fois dans la sphère publique (les guerres, les agressions urbaines, la violence sportive) et dans la sphère privée (la violence domestique).

La violence faite aux femmes prend toute une série de formes qui vont de l'agression physique et sexuelle et du harcèlement sexuel aux mauvais traitements psychologiques ou affectifs. Une agression n'a pas forcément besoin de laisser des traces visibles pour faire violence. Par exemple, les blagues dégradantes constantes, les comportements dominateurs et les avances sexuelles non sollicitées portent atteinte à l'équilibre psychologique et affectif.

Au Brésil, le machisme fait loi. La société est ainsi faite que le garçon puis l'homme grandisse dans un esprit de domination à l'égard des femmes : la violence fait naturellement partie des rapports entre l'homme et la femme et va même jusqu'à être considérée comme un témoignage de passion !

Les eurobaromêtres révèlent que les européens condamnent massivement la violence. Concernant la violence domestique contre les femmes, les européens estiment qu’il s’agit d’un phénomène relativement courant, mais peu d’entre eux déclarent connaître personnellement une victime. L’enquête démontre que les stéréotypes sur cette question sont toujours présents: la plupart des personnes interrogées pensent que les facteurs extérieurs comme l’alcool ou la drogue, la pauvreté et l’exclusion sociale constituent les principales causes de violence.


Les hommes ne sont pas violents de naissance

Certains hommes apprennent à être violents. La violence des hommes est une conséquence de la manière dont on leur apprend a exprimer leur masculinité dans leurs relations avec les femmes, les enfants et les autres hommes. Ces hommes ont appris à penser que le pouvoir réside dans la capacité de dominer et de contrôler les gens et le monde qui les entoure. Même si la majorité des hommes ne sont pas physiquement violents, cette façon de penser rend le recours à la violence acceptable aux yeux de beaucoup d'autres hommes.

La plupart de ces actes de violences sont un signe de faiblesse, d'insécurité et de manque d'amour-propre chez les hommes qui les commettent, auquel se mélange une capacité de domination physique ou verbale et le sentiment qu'ils devraient être supérieurs et «maîtres» de la situation.

Ce n'est toutefois pas demain que les hommes cesseront d'être violents envers les femmes, car cette violence se nourrit des inégalités entre hommes et femmes, et de la manière dont les hommes apprennent à être «hommes».

S’il est évidemment très important qu'on modifie les lois pour combattre la violence faite aux femmes par les hommes, les lois ne suffisent pas. Nous devons chercher ensemble à changer nos attitudes et nos comportements. Nous devons remettre en question les institutions qui perpétuent les inégalités entre les hommes et les femmes.

La majorité des hommes ne sont pas physiquement violents. Et pourtant, nous devons tous réfléchir aux moyens dont les hommes se servent pour essayer de contrôler les femmes. Éprouvons-nous le besoin de dominer les conversations? Envahissons-nous l'espace des femmes qui nous entourent? Nous arrive-t-il de les humilier?

Le harcèlement est fondamentalement une question d'inégalité de pouvoir. Le même geste posé par une femme ne dérangera pas nécessairement un homme, parce qu'en général dans notre société, ce sont les hommes qui ont eu le pouvoir sur les femmes, et non l'inverse, que ce soit au travail, à l'école ou ailleurs la communauté.

Les blagues sexistes et les expressions sexistes alimentent un climat dans lequel diverses formes de violence physiques et verbales ont été trop longtemps acceptées. Les blagues et les remarques qui avilissent les femmes ne sont pas neutres; au contraire, elles reflètent la réalité d'une société qui a historiquement fait des femmes des personnes de seconde classe, et en renvoyant les femmes à cette réalité, ils les mettent « à leur place », même si telle n'est pas l'intention de leur auteur.

Depuis 97 des conférences significatives ont été organisées sur le thème de la violence masculine. L'objectif principal de ces rencontres était d'encourager le développement d'une culture de la paix caractérisée par une réelle égalité entre les hommes et les femmes, par opposition à une culture de la violence qui semble être la notre. De toute évidence, la violence faite aux femmes et aux enfants est de plus en plus associée à la domination masculine. Le concept n'est plus tabou. De grands sociologues y ont contribué, l'aspiration des jeunes, femmes et hommes, à vivre "autre chose" y est pour beaucoup.

Cette évolution conduit à une nouvelle approche de la violence, remettant en question la masculinité traditionnelle et les stéréotypes qui la "construisent"; l'homme n'étant pas violent de naissance.

Dans une culture de la violence, les hommes apprennent que le pouvoir réside dans la capacité de dominer et de contrôler  le monde qui les entoure. Même si la majorité des hommes ne sont pas physiquement violents, cette façon de penser rend le recours à la force acceptable ou tolérable. La plupart des actes individuels de violence posés par des hommes ne sont que de pathétiques tentatives d'affirmer leur pouvoir sur des femmes, des enfants ou d'autres hommes. Les violences sont, en générale, associées à une intention, une volonté de dire quelque chose, d'obtenir que, de montrer que…Dès lors, une culture de la paix favoriserait l'apprentissage de l'écoute de l'autre et l'utilisation de la parole.


> La Campagne du Ruban Blanc en Europe
(The White Ribbon Campaign)

.. une campagne contre les violences faites aux femmes par les hommes
.. un réseau mondial d’hommes cherchant à faire changer les mentalités



Depuis plusieurs dizaines d'années des femmes, soutenues par le mouvement féministe se battent contre les violences faites aux femmes par les hommes. Quelles que soient les formes que prennent ces violences, qu'elles soient privées et domestiques, qu'elles se déroulent au travail ou dans la rue, qu'elles accompagnent les guerres… elles représentent une violation des droits de chacun et chacune à vivre une vie libre, sans contrainte. Les violences masculines sont un obstacle à l'égalité ses chances entre hommes et femmes, à l'avènement d'une société sans discrimination sexiste, raciste ou homophobe.

Longtemps la majorité des hommes se sont tu. Se faisant objectivement les complices de la domination masculine que traduit les violences qui sont faites aux femmes.

Pourtant, comme hommes, comme citoyens, nous sommes concernés par les violences masculines. Non seulement elles participent de l'oppression des femmes, mais elles concourent aussi à la socialisation masculine des garçons.

Les violences masculines que subissent les femmes sont le produit direct d'une éducation machiste qui apprend aux hommes la loi de celui qui se considère le plus fort. Dans la guerre entre hommes qui commence dans les cours d'école ou dans les pratiques sportives jusqu'aux terrains d'opérations militaires, dans les abus multiples et variés perpétrés contre ceux désignés comme faibles, fragiles, différents des hommes dits s'autoproclament « normaux », dans le rackets des enfants à l'école ou dans la rue par les aînés, dans le bizutage où les ancien-ne-s imposent leurs désirs aux nouveaux pour leur prouver leur pouvoir, dans le racisme que s'autorisent les hommes blancs contre ceux et celles qui sont nés différents, dans l'homophobie et la lesbophobie contre ceux et celles qui veulent vivre d'autres sexualités… partout la violence masculine impose le pouvoir et les privilèges associés de ceux qui se considèrent comme les meilleurs, les plus forts, les dominants.
Les violences faites aux femmes sont ainsi la reproduction des violences masculines que subissent, produisent et reproduisent les hommes entre eux.

Aujourd'hui, comme hommes, comme citoyens, reprenant l'initiative canadienne du Ruban Blanc, nous décidons de dire et montrer publiquement que nous condamnons les violences faites aux femmes par les hommes.

Notre appel vise à contester les bases sexistes de nos sociétés. En soutenant les femmes qui luttent contre les violences masculines, en soutenant les hommes qui subissent aussi les violences de leurs collègues, aînés ou supérieurs, nous appelons nos sociétés à élaborer un projet où la violence, la force, la contrainte, le viol soient dénoncé-e-s par tous et toutes.

Avec les femmes, il est aujourd'hui possible de dire que nous voulons vivre une société d'amour où les violences masculines sont exclues, où d'autres relations régentent les rapports entre hommes et femmes, entre hommes.



Nous invitons les hommes à :

         
  — déclarer clairement qu'ils s'opposent, et s'opposeront aux violences faites aux femmes, aux hommes et aux enfants.

            — aider les campagnes menées contre les violences faites aux femmes en soutenant pratiquement les initiatives des femmes qui accueillent les femmes violentées,

            — à réfléchir, et à discuter avec des femmes, avec des hommes, sur la manière qu'ont les hommes, individuellement et collectivement à reproduire les violences que subissent leurs compagnes, leurs amies, leurs sœurs, leurs collègues, leurs mères… et toutes les autres femmes.

            — à dénoncer comment la violence est apprise aux garçons dans leur éducation en soutenant des modes alternatifs de socialisation qui favorise la coopération et la paix.

            — à soutenir publiquement et financièrement la campagne du Ruban Blanc.


Les statistiques européennes font apparaître que deux femmes sur cinq sont ou ont été victimes de violences de la part des hommes. 90 % des meurtres qui touchent les femmes sont le fait de leur compagnon.
Si la violence physique extrême est la plus visible, la violence psychologique, le harcèlement sexuel, la domination financière, l'humiliation, la violence par personne interposée (les enfants), la violence faite à des hommes traités comme "des femmes" sont également inacceptables

Face à toutes ces violences masculines, le silence
séculaire des hommes est lourd, comme si, à ne point nommer les choses, elles n’existaient pas, comme si cela était naturel.

Aujourd’hui, aux côtés des groupes de femmes qui depuis longtemps dénoncent et luttent contre ces violences, des hommes réagissent publiquement.

Des hommes qui
non seulement s’engagent à ne jamais commettre un acte de violence contre une femme mais surtout de ne jamais cautionner ou passer sous violence des actes de violence contre des femmes de la part d’autres hommes. 
Des hommes qui refusent de se conformer aux schémas classiques de la soi disant «virilité»
qui rime avec force, domination, violence dans les rapports humains.

C’est ainsi, que sur le modèle du Canada où le mouvement existe depuis près de dix ans, en Europe, grâce au soutien de la Commission européenne, se développe également la «Campagne du Ruban Blanc. Celle-ci regroupe aujourd'hui des partenaires d’Allemagne, Norvège, Suède, France, Grande-Bretagne, Espagne, Danemark, Finlande et de Belgique. La Campagne doit s'étendre en principe en 2001 et 2002 à toute l'Union européenne et à la plupart des pays d’Europe Centrale.

Ce travail se fait en concertation avec le Lobby Européen des Femmes et
son Centre européen pour la promotion d’une politique contre la violence envers les femmes a été inauguré par le Lobby européen des femmes lors de la Journée Internationale des Femmes – le 8 mars 1997.
L’objectif principal du Centre européen pour une politique contre la violence à l’égard des femmes est de servir d'intermédiaire entre les organisations de femmes et les décideurs politiques pour faire pression afin que le problème de la violence des hommes à l’égard des femmes devienne un sujet d’intérêt européen.


Quelques actions au programme de la première année

1. >> Constitution d'un réseau d'organisations européennes promotrices du concept à l'échelle locale, régionale ou nationale. Dans un premier temps la dynamique sera lancée, par les partenaires du projet,  dans 6 Etats européens. La création de groupes de discussion et la mobilisation de volontaires pour des actions spécifiques et pour l'échange de bonnes pratiques serviront de premier stade de rencontre et de prise de conscience à l'échelle locale.

2. >> Mise au point, entre partenaires, d'outils pédagogiques adaptés au programme européen et aux diversités culturelles, en s'aidant de l'expérience en la matière des promoteurs de la Campagne du Ruban Blanc du Canada (White Ribbon Campaign).

3. >> Création d'un Centre Européen Virtuel d'Echange d'Informations et d'Outils de Sensibilisation accessible via Internet. Au site web, dont il est question, sera associé un forum de discussion.

4. >> Réalisation d'un CD-Rom présentant plus particulièrement les outils pédagogiques, une banque de données multilingue (articles de fonds, bibliographie, bonnes pratiques), la législation en matière de violence sur le plan international et au niveau de chaque pays.  Ce CD-Rom - avec des interviews et des vidéos - doit servir d'outil pédagogique et de sensibilisation pour les groupes d'hommes en général ainsi que les divers acteurs du monde du travail et de l'enseignement.

5. >> Amorce d'une série d'événements synchronisés à l'échelle européenne dans les 6 pays concernés :
Les partenaires de la Campagne du Ruban Blanc s'attacheront à lancer diverses actions, sur les thèmes précisés ci-après, à l'échelle locale ou/et régionale ou/et nationale. Le pari qui est fait, est que la promotion de ces actions, auprès des médias à l'échelle nationale et sur le plan européen, jouera un rôle de multiplication des initiatives et de mobilisation d'un grand nombre de volontaires comme cela s'est passé au Canada.

--.-- à l'occasion de La St Valentin

--.-- à l'occasion de La Journée Internationale des Femmes du 8 Mars:
des hommes s'afficheront avec un ruban blanc ou un pin's contre les violences domestiques. Des manifestations, des débats au sein de groupes de discussion  marqueront la solidarité des hommes aux luttes des femmes.  Une collecte de fonds entièrement destinée aux refuges pour femmes battues sera menée à cette occasion. Il sera également fait écho à l'Année Internationale de la Culture de la Paix orchestrée par l'Unesco.

--.-- à l'occasion de La Fête des Pères:
des hommes s'afficheront contre les violences exercées à l'égard des enfants et distribueront dans les écoles des kits pédagogiques. L'accent sera également mis sur la déconstruction des modèles masculins.

--.-- à l'occasion de La Semaine du Ruban Blanc en Novembre:
des hommes s'afficheront contre les violences exercées à l'encontre des femmes notamment, sur les lieux de travail et dans les espaces publics de manière à susciter une multitude de débats. Des affiches et des brochures serviront de support et de repère lors de la campagne.

--.-- à l'occasion de La Marche 2000 des femmes en Octobre 2000

--.-- à l'occasion en novembre de La journée internationale contre les violences faites aux femmes  le 25 novembre



> En résumé : ce que chaque homme peut faire

Des hommes décidés  à mettre fin
à la violence des hommes à l'égard des femmes
et à s’interroger sur toutes les violences au masculin


1.    Écoutez les femmes... apprenez des femmes.

2.    Cherchez à comprendre la nature et l'ampleur du problème.

3.    Apprenez pourquoi certains hommes sont violents.

4.    Participez à la Campagne du Ruban Blanc.

5.   Désapprouvez ouvertement le comportement des hommes qui emploient
      des termes sexistes et font des blagues qui sont dégradantes pour les femmes.

6.   Apprenez à reconnaître et à combattre le harcèlement sexuel et la violence au travail,
      à l'école et au sein de la famille.

7.    Appuyez le centre d'accueil pour femmes battues ou victimes d'agressions sexuelles
        près de chez vous, et soutenez d'autres programmes pour femmes.

8.   Examinez vos propres comportements.
      Est-il possible que vous contribuiez au problème?

9.    Visez les solutions à long terme.


10.   Participez au travail de sensibilisation de la Campagne du ruban blanc.

 

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>> Le Réseau Européen des Hommes Proféministes

Le Réseau Européen d’Hommes Proféministes est à la base du projet européen d'EuroWRC.
Recherche/action 1998-99
(DGV de la CE Unité pour l’égalité des chances)
www.europrofem.org



 

Depuis plusieurs décennies la domination masculine et le patriarcat ont été remis en cause par les femmes et le mouvement féministe. A travers des groupes militants, des études universitaires, des réseaux de solidarité, des actions positives...des femmes féministes ont dénoncé l'inégalité économique, sociale et politique qui leur est faite en Europe et ailleurs, les violences qu'elles subissent et la réclusion dans la sphère domestique...

Minoritaires, depuis une vingtaine d'années, des hommes de plus en plus nombreux, se sont joints à la lutte pour l'égalité entre femmes et hommes. A travers des groupes d'hommes, des centres pour hommes violents, des revues, des réseaux, des actions contre la guerre et la virilisation des esprits, ils ont affirmé leur volonté de parvenir à une société non-sexiste, en soutien aux côtés des organisations de femmes.


CONSTRUCTION SOCIALE DE LA MASCULINITÉ
Pas facile d'être un homme !
le modèle masculin en question

Malgré les intentions déclarées, la plupart des observations, des analyses et des recommandations dans le domaine des relations de genre ont tendance à se centrer sur les femmes. On constate en effet une sur-visibilité de l'identité féminine alors que l'identité masculine apparaît comme un donné, une norme que l'on questionne peu.

Ce biais dans l'utilisation du concept  genre pourrait finir par être préjudiciable aux femmes que l'on entend pourtant soutenir - dans la mesure où elles ont été pendant longtemps ignorées.  Seules elles posent problème, seules elles doivent changer.

Le terme "relations de genre" fournit une légitimité institutionnelle et permet aussi de se dissocier d'une vision féministe que d'autres considèrent comme trop agressive ou partiale. 

Le moment est venu de questionner davantage l'identité et les activités masculines, les visions et les aspirations des hommes ; de s'interroger sur les différentes façons dont la responsabilité et le pouvoir y sont rattachés ; de soulever le problème de l'inadéquation possible du modèle hégémonique masculin au monde d'aujourd'hui ; et enfin de les replacer également dans le contexte socio-économique actuel de mondialisation.  

Les hommes dominent collectivement et individuellement les femmes. Cette domination s'exerce dans la sphère privée ou publique, attribue aux hommes des privilèges matériels, culturels et symboliques. Tout un pan des études féministes actuelles tend d'ailleurs à chiffrer ces privilèges et montre concrètement les effets de la domination masculine. La politique actuelle qui vise, dans nos sociétés, à vouloir diminuer ces « inégalités » ne doit pas nous faire oublier qu'elles perdurent, sous peine de prendre nos rêves pour des réalités et de ne plus rien comprendre du tout.
L'oppression des femmes par les hommes est un système dynamique où les inégalités que vivent les femmes sont les effets des avantages accordés aux hommes.

Si la reconnaissance de la domination masculine est aujourd'hui une évidence, et les rapports sociaux de sexe souvent utilisés pour la décrire, ceux-ci sont souvent convoqués comme des rapports sociaux entre les sexes, entre hommes et femmes. Cette division naturaliste et essentialiste est alors reproduite par l'analyse elle-même. Dès 1994 (Welzer-Lang, Dutey, Dorais, 1994), nous ont montré comment le groupe des hommes est lui-aussi structuré par les mêmes processus. L'éducation des garçons dans des lieux monosexués (les cours d'école, les clubs de sport, les cafés) mais plus globalement l'ensemble des lieux dont les hommes s'attribuent l'exclusivité d'usage et/ou de présence) structure le masculin de manière paradoxale et inculquent aux p'tits hommes, aux
garçons



>
Un état des lieux 

Réunir l'ensemble des hommes qui soutiennent sous une forme ou une autre la lutte contre le patriarcat et la domination masculine, briser l’isolement des hommes proféministes parcellisés dans des groupes multiples sans lien entre eux et favoriser des débats et des échanges entre hommes et avec les femmes a fait l’objet du projet de création d’un réseau européen d'hommes proféministes.

Déconstruire le genre masculin, affiner les études critiques des modes de domination masculine, comprendre comment les sociétés machistes et homophobes font hommes et dominateurs, affirmer la volonté de vivre en paix sans violence, sans guerre entre hommes, sans oppression entre hommes et femmes sont les mots de ralliement du réseau.

Ce projet a obtenu un soutien de la Commission Européenne suite à un appel public à propositions et a permis de favoriser :

>> l'échange de réflexions et la circulation transversale des informations et des contacts qui aident concrètement la transformation des rapports sociaux de sexe, notamment sur les thèmes des violences faites aux femmes, aux enfants, à d’autres hommes, de la sexualité, de la santé physique et mentale des hommes, du travail, des nouvelles valeurs masculines, de la prévention du VIH, de la paternité, de la contraception masculine...

>> le soutien international aux actions positives pour l'égalité des chances entre femmes et hommes.

>> l'éclosion au niveau européen d'un débat entre hommes ainsi qu'entre femmes et hommes progressistes en suscitant l'émergence d'initiatives concrètes.



> Pour en savoir plus ?
 
Visitez le site d’EuroPRO-Fem sur Internet
www.europrofem.org


CD-Rom 99 « Stop Male Violence ».


Groupe Européen de Chercheurs Proféministes :
Hommes, universitaires ou non, académiques ou pas, nous travaillons dans différents pays sur le masculin, les rapports sociaux de sexe, le genre, les sexualités masculines, l'homophobie, l'antisexisme, etc.


Contact en France :
Les Traboules
7 rue Lakanal F-31000 Toulouse France
Tel : +33 (0)5 62 30 91 08   Fax : +33 (0)5 62 30 81 02
Association de recherches sociologiques et ethnologiques
Daniel Welzer-Lang

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Le mot de la fin est emprunté à Michael Flood pour apporter une raison de l'intérêt porté par des hommes à une approche de genre :

Ma recherche est inspirée par une fascination pour la politique de genre et pour les relations de genre.
Je suis intéressé par la recherche critique sur les hommes et les masculinités, pour sa pertinence personnelle et sa contribution théorique, mais plus que cela, pour son rôle potentiel dans l'activisme et le changement social.  

My research is inspired by a fascination with gender  politics and gender relations.
I'm interested in critical research on men and masculinities,
for its personal  relevance and its theoretical contribution,
but more than these, for its potential role in activism and social change.
Michael Flood 
The Men's Bibliography by Michael Flood 
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* Violence conjugale: Les hommes violents en contexte conjugal ou familial - Mai 1998
Option - Pégase-Processus  - Montréal / Jacques Broué et Clméent Guèvremont 
 http://www.multi-medias.ca/seuil/violres2.htm 

 


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