Le plaisir du corps et l'origine de la violence
par
James W. Prescott
Tiré du "The Bulletin of The Atomic Scientists", Novembre 1975:
10-20
(Introduction à l'article dans le "Bulletin of the Atomic
Scientists":)
James W. Prescott est neuropsychologue et gestionnaire dans le domaine de
la santé au National Institute of Child Health and Human Development
(Institut National de la Santé des Enfants et du Développement Humain) à
Bethesda au Maryland. Il est membre du comité de direction de l'American
Humanist Association (Association humaniste américaine). Cet article est paru
en parti dans le numéro d'avril 1975 du The Futurist, publié par la
World Future Society, et est réimprimé ici avec leur permission. Les
opinions exprimés ici sont uniquement celles de l'auteur et ne reflètent pas
forcément celles du National Institutes of Health.
Un neuropsychologue affirme que la plus grande menace à la paix
mondiale origine des pays qui procurent l'environnement le plus pauvre pour
leur enfants et qui sont les plus répressifs en termes d'affection sexuelle
et d'expression de la sexualité féminine.
James
W. Prescott
La violence humaine devient soudainement une épidémie mondiale. A travers
la planète la police fait face à des foules belliqueuses, des terroristes
perturbent les jeux olympiques, des pirates détournent des avions et des
bombes détruisent des immeubles. Durant les récentes années, les guerres
ont fait rage au Moyen-Orient, à Chypre et dans le Sud Est asiatique tandis
que les combats de guérilla poursuivent leur escalades en Irlande. Pendant ce
temps le crime croît plus vite que l'inflation aux États-Unis. Les chiffres
du Federal Bureau of Investigation (F.B.I.) montre que les crimes graves ont
crû de 16% dans les six premiers mois de 1974, une des croissances les plus
considérable depuis que le FBI tient des registres.
A moins que les causes de la violence ne soit isolées et traitées, nous
continuerons à vivre dans un monde de crainte et d'appréhension. Hélas la
violence est souvent offerte comme solution à la violence. De nombreux
membres des forces de l'ordre proposent une application plus sévère des lois
comme la meilleure façon de réduire le crime. Emprisonner les gens, notre façon
habituelle de faire face au crime, ne résoudra pas le problème car les
causes de la violence résident dans nos valeurs fondamentales et dans la façon
dont nous éduquons nos enfants. Les punitions corporelles, les film et les émission
télévisées violentes enseignent à nos enfant que la violence est une
choses normale. Mais ces premières expériences de la vie ne sont pas les
seules ni même les principales racines de nos comportements violents. De récentes
recherches soutiennent le point de vue selon lequel la privation de plaisir
physique serait l'élément causal principal de l'expression de la violence
physique.
L'association commune entre sexualité et violence nous donne un indice
pour la compréhension de la violence physique en termes de privation de
plaisirs physique.
A la différence de la violence, le plaisir semble quelque chose dont on ne
peut se rassasier. Les gens sont toujours à la recherche de nouvelles formes
de plaisirs encore que la plupart de nos activités plaisantes paraissent être
des substituts du plaisir sensoriel tactile. Nous touchons par plaisir ou pour
infliger de la douleur ou nous ne touchons pas du tout. Même si le plaisir
physique et la violence physique semblent à un univers de distance, il semble
qu'existe une connexion subtile et intime entre les deux. Jusqu'à ce que la
relation entre le plaisir et la violence soit comprise, la violence continuera
son escalade.
Comme neuropsychologue du développement, j'ai consacré de nombreuses études
à la relation particulière entre la violence et le plaisir. Je suis
maintenant convaincu que la privation de plaisir physique constitue la
principale racine de la violence. Les expériences de laboratoire avec des
animaux montrent que le plaisir et la violence ont une relation réciproque,
autrement dit, la présence de l'un inhibe celle de l'autre. Un animal enragé
et violent se calmera soudainement si des électrodes stimulent les centre du
plaisir dans son cerveau. De la même façon, la stimulation des centres de la
violence du cerveau peut mettre fin au plaisir sensuel et au comportement
pacifique de l'animal. Quand les circuits du plaisirs sont allumés, ceux de
la violence sont éteints, et vice versa. Parmi les être humains, une
personnalité orienté vers le plaisir manifeste rarement un comportement
agressif tandis qu'une personnalité violente n'est guère capable d'expérimenter
et de jouir d'activités sensuellement plaisantes. Si le plaisir ou la
violence s'accroît, l'autre décroît.
Carence sensorielle:
La relation réciproque entre le plaisir et la violence est hautement
significative parce que certaines expériences sensorielles de la période de
développement de l'enfant vont créer des prédispositions soit pour la
poursuite de la violence ou celle du plaisir. Je suis convaincu que de
nombreux comportements sociaux et émotionna anormaux résultant de ce que les
psychologues appellent la carence "socio-maternelle", c'est-à-dire
le manque de soins tendres et amoureux, sont causés par un unique type de
carence sensorielle, la carence somatosensorielle. Derivé du terme grec pour
"corps", ce mot renvoie à la sensation de toucher et aux mouvements
corporels par opposition aux perceptions lumineuses, à l'ouïe, au goût et
au toucher. Je crois que la carence en toucher, contacts et mouvements
corporels sont les causes fondamentales des désordres émotionnels incluant
les comportements dépressifs et autistiques, l'hyperactivité, les aberration
sexuelles, les abus de drogue, la violence et l'agression.
La violence face à la sexualité et l'usage de la
sexualité pour la violence, particulièrement contre les femmes, a
des racines profondes dans la tradition biblique.
|
Ces idées sont principalement inspirées des études de laboratoires de
Harry F. et Margaret K. Harlow de l'University of Wisconsin. Les Harlow et
leurs étudiants ont séparé des bébé singes de leur mère à la naissance.
Les singes ont chacun été élevé dans une cage unique où ils pouvaient développer
des relations sociales avec les autres à travers la vue, l'audition et
l'odorat mais pas le toucher et le mouvement. Cette études et d'autres
indiquent que c'est la carence en contacts corporels et en mouvements du
corps, et non pas la privation des autres sens, qui produit la large variété
des comportements émotionnels anormaux chez ces animaux élevés dans
l'isolement. Il est bien connu que les bébés et enfants humains hospitalisés
ou institutionnalisés pendant une longue période avec peu de contact
physique tactile et de préhension développent des comportements anormaux
presque identiques tels le bercement ou le secouement de la tête convulsif.
Bien que la violence pathologique observée chez les singes élevés dans
l'isolement est bien documentée, le lien entre la carence somatosensorielle
précoce et la violence physique chez les humain est moins clairement établi.
De nombreuses études des délinquants juvéniles et des criminels adultes
mettent en évidence un arrière-plan familial de ménages brisés et/ou de
parents abusifs. Ces études ont rarement mentionné et encore moins mesuré
le degré de carence en affection physique, bien qu'on puisse souvent en déduire
l'existence de la négligence ou de l'abus et en supposer l'ampleur selon le
degré de gravité. Une étude qui fait exception à cet égard est celle de
Brandt F. Steele et C. B. Pollock, psychiatres à l'University of Colorado,
qui ont étudié l'abus d'enfant chez trois générations de familles où l'on
a abusé physiquement des enfants. Ils ont découverts que les parents qui
abusent sexuellement de leurs enfant ont systématiquement subi une carence en
affection physique durant leur enfance et que leur vie sexuelle adulte était
extrêmement limitée. Steele remarque que les femmes qui ont abusé de leurs
enfants n'ont, presque sans exception, jamais connu l'orgasme. Le degré de
plaisir sexuel expérimenté par les hommes ayant abusé de leurs enfants n'a
pas été établi mais leur vie sexuelle était en général insatisfaisante.
L'hypothèse selon laquelle le plaisir physique inhibe actiment la violence
physique peut être évaluée à la lumière de notre propre expérience
sexuelle. Combien d'entre nous ont envie d'agresser quelqu'un après
l'orgasme?
La contribution de Freud quant à l'effet des expériences de la première
enfance sur les comportements adultes et quant aux conséquences de la répression
sexuelle est bien connue. Hélas le temps et l'espace ne nous permette pas ici
de discuter des différences qui l'opposent à Wilhelm Reich dans son Au
delà du principe du plaisir.
L'hypothèse selon laquelle la carence en plaisir physique provoque la
violence nécessite d'être évaluée de façon formelle et systématique Nous
pouvons mettre à l'épreuve cette hypothèse en examinant les études
transculturelles sur l'éducation des enfants, les comportements sexuels et la
violence physique. Nous anticipons que les sociétés humaines qui procurent
à leurs enfants une grande quantité d'affections physiques (toucher, tenir, transporter) seront moins violentes physiquement que celle
qui donnent peu d'affection aux bébés et aux enfants. Semblablement, les
sociétés humaines qui tolèrent et acceptent la sexualité prémaritale et
extramaritale devraient être moins violence que celle qui prohibent ces
comportement.
Les anthropologues culturels ont précisément rassemblé les données
requises pour tester notre hypothèse sur les sociétés humains et leurs
travaux sont commodément réunis dans A Cross-Cultural Summary de R.
B. Textor [1]. L'ouvrage de Textor est fondamentalement un
outil de recherche pour l'analyse statistique interculturelle. Les données
nous procurent 20,000 corrélations statistiquement significatives tirées de
400 échantillons de culture des sociétés primitives.
Négligence de l'enfant/Violence
Adulte
Certaines variables qui reflètent l'affection physique (tel que les
caresses et les jeux avec les enfants) ont été associées avec d'autres
variables qui mesurent le crime et la violence (la fréquence du vol, du
meurtre, etc.). Les corrélations sont exposées dans des tableaux. Les
indications en pourcentage reflètent la corrélation entre les variables, par
exemple, forte affection/basse violence plus base affection/forte violence.
Cette procédure est suivie pour tous les tableaux.
Les sociétés classées haut ou faible dans l'échelle d'affection
physique chez l'enfant (Infant Physical Affection Scale) ont été examiné
quant à leur degré de violence. Les résultats (Tableau 1)
indiquent clairement que ces sociétés qui procurent à leurs enfants la plus
grande quantité d'affection physique sont caractérisées par le faible vol,
la faible douleur physique, la faible activité religieuse, et une absence ou
une quantité négligeable de meurtre, de mutilation et de torture des
ennemis. Ces données confirment nettement que la carence en plaisir corporel
durant l'enfance est significativement liée à un niveau élevé de crime et
de violence.
Certaines sociétés punissent physiquement leurs enfants pour leur
inculquer la disciplines et d'autres non. Nous pouvons déterminer si cette
punition reflète une préoccupation pour le bien-être de l'enfant en la corrélant
avec les soins données aux enfants. Les résultats (Tableau 2)
montrent que ces sociétés qui infligent de la douleur et de l'inconfort à
leurs enfants tendent aussi à les négliger. Ces résultats n'offrent pas
d'appui à la prescription tirée des Proverbes (24: 13-14): Ne ménage pas à
l'enfant la correction, si tu le frappes de la baguette il n'en mourra pas!
Frappe-le de la baguette et tu délivreras son âme du shéol.
La violence physique adulte a été prévue dans 36 des 49 cultures (73%)
avec la variable d'affection physique pour l'enfant. La probabilité qu'une
corrélation de 73% soit due au hasard n'est que 4 pour 1000.
Des 49 sociétés étudiées, 13 cultures semblent faire exception à la théorie
selon laquelle un manque de plaisir somatosensoriels rend les gens violent
physiquement (voir Tableau 3). Nous supposions que les
cultures qui attribuent une grande valeur au plaisir physique durant l'enfance
maintiendraient ces valeurs à l'âge adulte. Il n'en est pas ainsi. Les
pratiques d'éducation des enfants ne permettent pas de prédire les modèles
de comportements sexuels ultérieurs. Cette surprise initiale et apparente
contradiction, devient cependant avantageuse pour des prédictions supplémentaires.
Les conséquences à long terme du plaisir
et
de la douleur chez l'enfant.
Les sociétés humaines différent considérablement dans
leur traitement des enfants. Dans certaines cultures les parents
débordent d'affections physiques à l'égard de leur enfants
tandis que dans d'autres les parents punissent physiquement
leurs enfants. Une étude des données anthropologique par
l'auteur [2] a montré que ces sociétés qui
donnent à leurs enfants la plus grande quantité d'affection
physique subissent moins de vol et de violence chez les adultes
ce qui appuie la théorie selon laquelle la carence en affection
physique durant l'enfance est liée significativement à un haut
taux de crimes et de violence. Le tableau ci-dessous montre
comment l'affection ou la punition à l'égard des enfants est
corrélées avec d'autres variables. Par exemples les cultures
qui infligent de la douleur aux enfants paraissent plus portées
à pratiquer l'esclavage, la polygynie, etc. Dans les tableau, N
réfère au nombre de cultures comparées et P est la
probabilité que la relation observée puisse résulter du
hasard ce qui a été calculé avec l'échelle de probabilité
de Fischert
|
TABLEAU 1
Les comportements adultes dans les
sociétés où les enfants sont choyés par l'affection
physique
|
Comportements adultes |
Pourcentage
% |
N |
Probabilité
P |
|
Faible ostentation de la richesse |
66 |
50 |
.06 |
Faible incidence du vol |
72 |
36 |
.02 |
Grande indulgence envers les enfants |
80 |
66 |
.0000 |
Faible douleur physique subie par les enfants |
65 |
63 |
.03 |
Meurtre, torture et mutilation de l'ennemi négligeable |
73 |
49 |
.004 |
Faible activité religieuse |
81 |
27 |
.003 |
|
TABLEAU 2
Comportements adultes dans les sociétés
où les parents ou les gardiens infligent de la douleur
physique aux enfants
|
Comportements adultes |
Pourcentage
% |
N |
Probabilité
P |
|
Présence de l'esclavage |
64 |
66 |
.03 |
Polygynie |
79 |
34 |
.001 |
Statut inférieur pour la femme |
78 |
14 |
.03 |
Faible affection physique à l'égard des enfants |
65 |
63 |
.03 |
Faible indulgence à l'égard des enfants |
77 |
66 |
.000 |
Faible développement du caractère nourricier chez
l'enfant |
67 |
45 |
.05 |
Dieux agressifs |
64 |
36 |
.01 |
|
L'échelle sur l'enfance a
été développée par les anthropologues culturels
Barry, Bacon et Child [3]; celle sur
les comportements sexuels par Westbrook, Ford et Beach [4];
et celle sur la violence physique par Slater [5]. |
|
|
Deux variables fortement corrélées ne sont pas aussi utiles pour prédire
une troisième variable que deux variables qui ne sont pas corrélées. Conséquemment,
il est significatif de se pencher sur les comportements sexuels des 13
cultures dont la violence adulte n'était pas prévisible à partir du plaisir
physique durant l'enfance.
Apparemment, les coutumes qui influencent et déterminent l'affection
sexuelle sont différentes de celles qui soulignent l'expression de
l'affection physique à l'égard des enfants.
Si l'on compare les six sociétés caractérisées à la fois par une forte
affection pour l'enfant et pour une forte violence en termes de comportements
sexuels prémaritaux, on découvre avec surprise que cinq d'entre elles font
preuve de répressions de la sexualité prémarital, valorisant hautement la
virginité. Il semble que les effets bénéfiques de l'affection physique
peuvent être annulées par la répression ultérieur du plaisir physique (la
sexualité prémaritale).
Les sept sociétés caractérisées par une faible affection physique pour
l'enfant et une faible violence physique adulte s'avèrent toutes caractérisées
par des comportements sexuels prémaritaux permissifs. Ainsi l'effet négatif
de la carence en affection physique pour l'enfant semble compensé plus tard
dans la vie par des expériences sexuelles plaisantes durant l'adolescence.
Ces découvertes ont mené à une révision de la théorie de la carence en
plaisir somatosensorielle, en faisant une théorie développementale à deux
échelons permettant ainsi d'expliquer la violence physique dans 48 des 49
cultures.
En bref, la violence peut émerger d'une carence en plaisir somatosensoriel
soit durant l'enfance soit durant l'adolescence. L'unique exception véritable
dans cet échantillon de cultures semble être la tribu de chasseur de tête
Jivaro d'Amérique du Sud. Visiblement des études plus détaillés sont nécessaires
pour y déterminer les causes de la violence. Le système de croyances Jivaro
peut jouer un rôle important, car comme le signale l'anthropologue Michael
Harner dans Jivaro Souls [6], ces indiens ont une
"[...] croyance profonde en ce que le meurtre mène à l'acquisition des
âmes qui procurent une puissance surnaturelle et confèrent l'immunité vis-à-vis
la mort".
L'affection physique envers l'enfant et
violence adulte
Les sociétés qui procurent une grande quantité d'affection
physique à leurs enfant sont caractérisés par une faible
violence chez les adultes. Dans 36 des 49 cultures étudiées,
un fort degré d'affection envers les enfants était associé
avec un faible degré de violence adulte et vice versa.
L'analyse des 13 exceptions montre que dans tous les cas sauf un
(la tribu Jivaro d'Amérique du Sud) cela pouvait être expliqué
par l'absence de comportements sexuels prémaritaux.
|
TABLEAU 3
Relation entre la carence en
affection et la violence adulte
|
Forte affection envers les enfants |
Faible affection envers les enfants |
Forte affection envers les enfants |
Faible affection envers les enfants |
|
Violence adulte faible |
Violence adulte forte |
Violence adulte faible |
Violence adulte forte |
|
Andamanese |
Alorese |
Cheyenne |
Ainu |
Arapesh |
Aranda |
Chir-Apache |
Ganda |
Balinese |
Araucaniens |
Crow |
Kwakiutl |
Chagga |
Ashanti |
Jivaroa |
Lepcha |
Chenchu |
Aymara |
Kurtatchi |
Pukapuka |
Chuckchee |
Azande |
Zunic |
Samoansb |
Cuna |
Comanche |
|
Tanala |
Hano |
Fon |
Lau |
Kaska |
Lesu |
Marquiséens |
Maori |
Masai |
Murngin |
Navaho |
Nuer |
Ojibwa |
Papago |
Thonga |
Siriono |
Tallensi |
Tikopia |
Timbira |
Trobriandais |
Wogeo |
Woleaians |
Yahgan |
|
|
Sexualité prémaritale réprimée:
souligné |
Sexualité prémaritale permise:
italique |
a Selon Harner (1972) la
culture Jivaro est mal classifiée et devrait figurée
dans la colonne 2 (communication personnelle).
b Selon Derek Freeman,
Professor of Anthropology, Australian National
University, les Samoans appartiennent à la colonne 2
(communication personnelle).
c Les Zuni sont aussi
reclassifiés à la colonne 1.
Source: Textor [1];
échelle du comportement de l'enfant tirée de Barry,
Bacon and Child [3]; et échelle de la
violence chez l'adulte de Slater [5].
|
|
Ce tableau est une version révisée mise à jour sur la base
d'informations tirées de l'article "Can More Touching Lead
to Less Violence in Our Society?" (Plus de contacts peut-il
conduire à moins de violence dans notre société?) de Lionel
Gambill, publié dans The Truth Seeker, March/April 1989.
Gambill écrit:
Subséquemment à la publication originale dans The
Futurist en Avril 1975, des anthropologues culturels ont
informé Prescott d'erreurs dans le codage original dans les
manuels de références qui fondaient la comparaison. Une fois
ces erreurs corrigées, aucune exception ne demeure. La théorie
du rapport réciproque entre le plaisir et la violence, telle
qu'appliquée aux cultures listées, possède une valeur prédictive
de100%.
La version originale du Futurist est disponible ici.
|
|
La solidité de la théorie de la violence en terme de carence en deux échelons
est plus clairement illustrée si l'on contraste les sociétés faisant preuve
de haut niveau d'affection physiques durant l'enfance et l'adolescence avec
celles qui s'avèrent faible en affection physique pour ces deux périodes.
Les statistiques associées à cette relation sont extraordinaires. La
probabilité qu'une société soit violente si elle fait preuve d'affection
physique à l'égard de ces enfants est de 2%. Il n'y a qu'une chance sur 125
000 pour que cela soit dû au hasard. Je ne connais aucun autre variable dévelopementale
qui possède un tel pouvoir prédictif. Nous sommes donc en terrain sûr: les
sociétés affectueuses ont très peu de chance d'être violentes.
Ainsi si l'affection physique et le plaisir durant l'adolescence et durant
l'enfance sont corrélés avec des mesures de violences, on trouve clairement
une relation significative entre la punition de la sexualité prémaritale et
diverses mesures du crime et de la violence. Comme le montre le Tableau
4, des agrégats additionnels de relations associent la punition et la répression
de la sexualité prémaritale à des communautés de grande taille, à une
haute complexité sociale, à la stratification en classes, à de petite
familles étendues, à l'achat de femmes, la pratique de l'esclave et à un
dieu supérieur qui guide la morale. La relation entre les petites familles étendues
et les attitudes opposées à la sexualité prémaritale mérite qu'on s'y
attarde car cela suggère que les cultures occidentales à familles nucléaires
peuvent constituer un facteur contributif à nos attitudes répressives à l'égard
de l'expression sexuelle.
On peut suggérer le même phénomène quant à la taille des communautés,
la complexité sociale et la stratification en classes.
De façon peu étonnante, si de grands besoin pour soi sont combinés avec
une carence en affection physique, il en résulte un auto intérêt et de
hauts niveaux de narcissisme. Semblablement, les danses exhibitionnistes et la
pornographie peuvent être interprétées comme un substitut de la forme
normale d'expression sexuelle. Certains pays particulièrement répressifs
quant à la sexualité féminines possèdent des formes élaborées d'art
pornographiques.
Sexualité extramaritale
J'ai aussi examiné l'influence des tabous quant à la sexualité prémaritale
sur le crime et la violence. Les données montrent clairement que des
attitudes punitives-répressives sont liées à la violence physique, au crime
contre la personne et aux pratiques d'esclavage. Les sociétés valorisant la
monogamie mettent l'emphase sur la gloire militaire et vénèrent des dieux
agressifs.
Ces données inter-culturelles supportent les opinions des psychologues et
des sociologues qui estiment que les besoins sexuels et psychologiques qui ne
peuvent être satisfaits par le mariage devraient l'être autrement, sans pour
autant détruire la primauté de la relation conjugale.
Sexualité prémaritale, violence physique et
autres comportements adultes
La liberté sexuelle prémaritale chez les jeunes gens peut
contribuer à réduire la violence dans une société et le
plaisir physique que les jeunes retirent de la sexualité peut
compenser un manque d'affection physique durant l'enfance. Une
autre recherche montre également que les sociétés qui
punissent la sexualité prémaritale ont tendance à être
impliquée dans l'achat de femmes, à vénérer un dieu supérieur
qui détermine leur morale et à pratiquer l'esclavage. D'autres
résultats sont indiqués dans le tableau ci-dessous.
|
TABLEAU 4
Comportements adultes dans les sociétés
où la sexualité prémaritale est sévèrement réprimées
|
Comportements adultes |
Pourcentage
% |
N |
Probabilité
P |
|
La taille de la communauté est grande |
73 |
80 |
.0003 |
L'esclavage est présent |
59 |
176 |
.005 |
La complexité sociale est élevée |
87 |
15 |
.01 |
Les crimes contre la personnes sont fréquents |
71 |
28 |
.05 |
La stratification sociale est élevée |
60 |
111 |
.01 |
Forte occurrence du vol |
68 |
31 |
.07 |
Petite famille étendue |
70 |
63 |
.008 |
La sexualité extramaritale est réprimée |
71 |
58 |
.005 |
Les femmes sont achetées |
54 |
114 |
.02 |
Forte angoisse de castration |
65 |
37 |
.009 |
Tabou long sur la sexualité post partum |
62 |
50 |
.03 |
Extrême bélicosité |
68 |
37 |
.04 |
Taux élevé de dysfonction sexuelle |
83 |
23 |
.004 |
La torture, le meurtre et la mutilation de l'ennemi
est courante |
69 |
35 |
.07 |
Narcissisme élevé |
66 |
38 |
.04 |
Valorisation de danses exhibitionnistes |
65 |
66 |
.04 |
Dieu supérieur qui guide la morale |
81 |
27 |
.01 |
|
|
Ces découvertes supportent massivement la thèse selon laquelle les
carences en plaisir corporel tout au long de la vie, mais particulièrement
durant les période formatrice de l'enfance et de l'adolescence, sont liées
très intimement à la quantité de guerre et de violence interpersonnelle.
Ces perspectives doivent aussi être appliquées aux sociétés industrielles
et post-industrielles complexes.
Le crime et la violence physique ont substantiellement augmenté durant les
dernières décennies aux États-Unis. Selon les statiques du FBI, les
meurtres et les agressions graves ont augmenté de 53% entre 1967 et 1972,
tandis que les viols ont augmenté de 70%.
Ces chiffres nous amène à nous interroger de nouveau sur la relation
particulière qu'entretient la sexualité et la violence. Au delà des
statistiques sur le viol, d'autres éléments signalent une préférence pour
la violence sexuelle plutôt que le plaisir sexuel aux États-Unis. Cela se
reflète dans notre acception de films qui intègrent la violence et le viol
mais dans notre rejet de film sexuellement explicite qui ne montre que le
plaisir. Des cinémas de quartier montrent des films aussi violent
sexuellement que Straw Dogs, Clockwork Orange (Orange Mécanique), et The
Klansman, mais bannissent des films qui exposent le plaisir sexuels (Deep
Throat, The Devil in Miss Jones). Les tentatives de fermeture de salon de
massage sont une autre illustration de nos attitudes hostiles au plaisir.
Apparemment le sexe mêlé au plaisir est immoral et inacceptable tandis que
le sexe mêlé avec la violence et la douleur est moral et acceptable.
Un questionnaire que j'ai développé pour explorer cette question a été
administré à 96 étudiants du collège dont l'âge moyen était 19 ans. Les
résultats de ces questionnaire appuie la liaison entre le rejet du plaisir
physique (et particulièrement de la sexualité prémaritale et extramaritale)
et l'expression de la violence. Les répondants qui rejettent l'avortement, la
sexualité prémaritale responsable et la nudité au sein de la famille sont
plus portés à approuver des punitions physiques dure pour les enfants et à
croire que la douleur aide à construire un fort caractère moral. Ces répondants
étaient portés à trouver l'alcool [NdT1]
et les drogues plus satisfaisantes que la sexualité. Les résultats tirés du
questionnaires fournit un fort soutient statistique à la relation inversée
entre le plaisir et la violence. Si la violence est forte, le plaisir est
faible, et inversement, si le plaisir est élevé la violence est faible. Le
questionnaire supporte la théorie selon laquelle la relation entre le plaisir
et la violence mise à jour dans les culture primitives s'avère également
dans les sociétés industrialisées.
Une autre façon d'envisager la relation réciproque entre le plaisir et la
violence est par l'examen des attitudes d'une société face aux drogues. Une
société supporte des comportements congruents avec ses valeurs. La société
américaine est une société compétitive, agressive et violente. Conséquemment
elle soutient des drogues qui encouragent
les comportements compétitifs, agressifs et violent et s'opposent aux
drogues qui neutralisent de tels comportements. L'alcool est bien connu pour
faciliter l'expression de la violence et bien qu'ils créé la dépendance et
puissent être très dommageable pour les usagers chroniques, il est
acceptable dans la société américaine. La marijuana d'autre part, est une
substance qui accroît le plaisir lié au toucher et inhibe activement les
comportements agressifs. Je crois que c'est pour ces raisons que la marijuana
est rejeté par la société américaines. Semblablement l'héroïne est rejetée
tandis que la méthadone (une drogue intoxicante sans le plaisir) est acceptée.
Les données de mon questionnaire appuie cette perspective. Comme le montre
le Tableau 5, une très haute corrélations entre l'usage de
l'alcool et la punition parentale indique que les gens qui reçoivent peu
d'affection de la part de leur mère et ont eu des pères qui leur
administraient des punitions physiques sont portés à devenir agressifs et
hostiles lorsqu'ils boivent de l'alcool. Ces personnes trouve l'alcool plus
satisfaisant que la sexualité. La relation est encore plus forte entre les
punitions corporelles et l'usage des drogues. Les répondants qui ont subi des
punitions corporelles durant leur enfance font preuve d'hostilité et
d'agression induite par l'alcool et ont tendance à trouver l'alcool et les
autres drogues plus satisfaisantes que la sexualité. Le questionnaire révèle
également de forte corrélations entre la répression sexuelle et l'usage de
drogue. Ceux qui décrivent la sexualité prémaritale comme "non agréable"
ont tendance à devenir agressif sous l'influence de l'alcool et à préférer
les drogues dont l'alcool aux plaisirs sexuels. Cela constitue une preuve
supplémentaire à l'appui de l'hypothèse selon laquelle les plaisirs des
drogues sont des substituts aux plaisirs somatosensoriels.
La violence et le plaisir
Les attitudes des étudiants collégiaux
La relation réciproque entre la violence et le plaisir s'avère
également vraie dans les sociétés modernes industrialisées.
La théorie a été éprouvée au moyen d'un questionnaire
distribué à 96 étudiants collégiaux d'âge moyen de 17 ans.
Les résultats montrent que les étudiants qui ont des attitudes
relativement négatives à l'égard du plaisir sexuel tendent à
favoriser des punitions sévères pour leur enfant et à croire
que lal violence est nécessaire pour régler les problèmes.
Les étudiants évaluaient une série d'affirmations selon une
échelle de 1 à 6 allant d'absolument d'accord (1) à
absolument en désaccord (6). A travers une technique
statistique (l'analyse factorielle), un profil de personnalité
de la personne violente a été développée. Le tableau 5
montre le degré de corrélation entre les diverses affirmation
qui reflètent des valeurs morales et sociales. Les données de
gauches sont des coefficients de corrélations. Ils indiquent la
force avec laquelle chaque variable contribue à la personnalité
générale du répondant ainsi que définie dans son profil.
|
TABLEAU 5
Index somatosensoriel de l'affection
humaine
Facteur 1:66.6%
|
|
Violence Approuvée |
.85 |
La punition physique sévère est souhaitable pour
l'enfant très désobéissant |
.81 |
La punition physique et la douleur contribue à
construire un individu moral. |
.80 |
L'avortement devrait être réprimé par la société. |
.76 |
La peine capitale devrait être autorisée par la société |
.75 |
La violence est nécessaire pour résoudre nos problèmes |
.74 |
La punition physique devrait être permise à l'école |
.69 |
J'aime la pornographie sadique |
.54 |
J'ai souvent envie de frapper quelqu'un |
.43 |
Je supporte facilement la douleur |
|
|
Plaisir physique condamné |
.84 |
La prostitution devrait être socialement réprimée |
.80 |
Je suis hostile à la sexualité pré-maritale
responsable . |
.78 |
La nudité familiale nuit à l'enfant. |
.73 |
Le plaisir sexuel contribue à construire un faible
caractère moral |
.72 |
La société doit intervenir dans les activités
sexuelles entre adultes consentant |
.69 |
Je suis hostile à la sexualité extramaritale
responsable |
.61 |
Les odeurs corporelles sont désagréables |
.47 |
Je n'aime pas la pornographie consensuelle |
|
|
L'alcool et les drogues préférés à
la sexualité |
.70 |
L'alcool est plus agréable que la sexualité |
.65 |
Les drogues sont plus agréables que la sexualité |
.60 |
Je deviens agressif quand je bois de l'alcool |
.49 |
Je préfère l'alcool à la marijuana |
.45 |
Je bois de l'alcool plus souvent que j'expérimente
l'orgasme. |
|
|
Conservatisme politique |
.82 |
Opinions politiques de droite. |
.77 |
Plus vieux que la moyenne |
.51 |
Je rêve souvent que je flotte, je vole, je tombe ou
je grimpe |
.45 |
Ma mère est souvent indifférente vis-à-vis moi |
.42 |
Je suis souvent embarrassé quand on me touche |
.40 |
Je me souviens des punitions physiques infligées par
mon père |
|
J'exprime ma
reconnaissance à Douglas Wallace, du Human Sexuality
Program, University of California Medical School, San
Francisco, pour sa collaboration pour l'étude par
questionnaire. |
|
Ce tableau est une version très légèrement révisée.
La version
originale a été préservée. |
|
Racines religieuses
Les origines de la relation réciproque fondamentale entre la violence
physique et le plaisir physique peuvent être retracées dans le dualisme
philosophique et à la théologie de la relation entre le corps et l'âme.
Dans la pensée philosophique occidentale, l'homme n'est pas un être unitaire
car il est divisé en deux partie: le corps et l'âme. La conception
philosophique des Grecs quant à la relation entre le corps et l'âme était
fort différente du concept judéo-chrétien qui positionne un état de guerre
entre les deux entités. Dans la pensée judéo-chrétienne, l'objectif de la
vie humaine est la salvation de l'âme et le corps est conçu comme un
obstacle dans la poursuite de cet objectif. Conséquemment le corps doit être
puni et contraint. Ainsi dans les mots de St-Paul: "Car si vous vivez
selon la chair vous mourrez. Mais si par l'Esprit vous faites mourir les
oeuvres du corps, vous vivrez". " (Romains 8:13). St-Paul soutient
clairement que la privation en plaisir somatosensoriel et la pratique de
stimulation douloureuse
sont des pré requis essentiels pour gagner son ciel.
"J'en viens maintenant à ce que vous m'avez écrit. Il est bon pour
l'homme de s'abstenir de la femme" (1 Corinthiens, 7:1).
Aristote ne concevait pas un état de guerre entre le corps et l'esprit
mais plutôt envisageait une relation complémentaire dans laquelle l'état de
l'âme ou de l'esprit était dépendant de l'état du corps. En fait, il
affirmait que "le soin du corps doit précéder celui de l'âme." (Politique)
Aristote percevait aussi la relation réciproque entre le plaisir et la
douleur et reconnaissait qu'une recherche compulsive du plaisir corporel
origine d'un état d'inconfort et de douleur corporels:
Or, l'excès est possible dans les biens corporels: et le vice sous ce
rapport consiste précisément à rechercher l'excès, et non pas à ne
rechercher que les plaisirs absolument nécessaires. Tous les hommes sans
exception trouvent une certaines jouissance à manger les aliments, à boire
les vins, à se livrer aux actes de l'amour; mais tous ne prennent pas ces
plaisirs dans la mesure qu'il faut . Pour la douleur, c'est tout le
contraire. On n'en fuit pas seulement l'excès; on la fuit absolument; car
la douleur n'est pas le contraire de l'excès du plaisir [...].
C'est la ce qui doit nous engager à rechercher comment il se fait que
les plaisirs du corps semblent plus désirables que tous les autres. Le
premier motif, c'est que le propre du plaisir c'est de bannir la douleur, et
que souvent dans la douleur excessive on recherche, comme moyen de guérison,
un plaisir non moins excessif qui n'est en général que celui du corps,
Mais ce sont là des remèdes violents, et ce qui fait qu'on les prend avec
tant d'ardeur, c'est qu'ils semblent de nature à effacer les émotions
contraires (Éthique à Nicomaque, livre 7, chapitre 8)
Il est clair que le monde jouit d'un temps limité
pour changer sa manière de résoudre les conflits violemment. Nous
faisons face à l'incertitude quant à savoir si nous avons le temps
de défaire les dommages effectués par d'innombrable générations précédentes
et combien de générations futures il faudra pour transformer notre
psychobiologie tournée vers la violence en une autre plus pacifique.
|
Dans son analyse du plus grand bien, Aristote fut fort explicite:
"Mais il est très possible qu'il y ait un certain plaisir qui soit le
bien suprême, quoiqu'il y ait plus d'un plaisir qui soit mauvais, de même
qu'il peut y avoir aussi une science qui soit la science suprême." (Éthique
à Nicomaque, livre 7, chapitre XII)
La conception judéo-chrétienne du plaisir corporel est manifestement
opposée à celle que défini Aristote, en particulier quant au soulagement de
la douleur et l'inconfort par le plaisir somato-sensoriel. Le refus du plaisir
somatosensoriel dans la doctrine de Paul a conduit à des sources alternatives
de soulagement à travers des stimulation douloureuse tel que
l'auto-flagellation, l'auto-mutilation, la violence physique contre les autres
et dans l'usage de drogues sans plaisirs sensoriels.
Des études expérimentales sur les animaux illustrent bien ce phénomène.
On constate par exemple que des animaux privés de stimulations
somatosensorielles se lancent dans la mutilation de leur propre corps. Des
animaux privés de contacts tactiles en bas âge vont développer une
perception de la douleur affaiblie et une aversion face aux contacts tactiles
par autrui. Cela inhibe donc la possibilité d'expérimenter une thérapie
fondée sur le plaisir corporel. Dans ces conditions, ils ont peu
d'alternatives hors de la violence physique alors que le contact orienté vers
la douleur est facilité par leur capacité affaiblie à ressentir la douleur.
Donc la violence et la douleur physique deviennent des thérapies privilégiés
pour ceux qui ont été privés de plaisir physique.
Ces considération soulèvent la question de comment la philosophie et la
théologie chrétienne qui ont tant emprunté à Aristote ont réussi à éviter
si non carrément à rejeter les enseignements d'Aristote concernant la
moralité du plaisir. Les racines de cette question peuvent être découvertes
tout au long du Vieux Testament et ce dès le début avec le compte-rendu dans
la Genèse de l'expulsion d'Adam et Ève du jardin du paradis. La première
conséquence de la faute d'Ève est que la nudité devint honteuse. Là
pourrait bien être la début de l'hostilité des hommes envers les femmes et
le l'équation de la femme avec le démon, particulièrement les démons du
corps. La chose est illustrée de façon frappante par Zacharie (5:5-8) dans
la description d'un ange:
"C'est un boisseau qui s'avance." Il ajouta "C'est leur
iniquité, dans tous le pays" Et voici qu'un disque de plomb se
souleva; et je vis une Femme installée à l'intérieur du boisseau. Il dit
"C'est la malice" Et il la repoussa à l'intérieur du boisseau et
jeta sur l'orifice la masse de plomb."
La violence à l'égard de la sexualité et l'usage de la sexualité pour
la violence, particulièrement contre les femmes, a des racines profondes dans
la tradition biblique et est exprimée très tôt. Le dix-neuvième chapitre
de la Genèse (19:1-11), dans le premier livre du Vieux Testament soutient que
le viol d'une femme est acceptable mais que le viol d'un homme est une chose
perverse. Le chapitre sur la destruction de Sodome et Gomorre décrit
l'hospitalité offerte par Lot à deux voyageurs (en fait deux anges).
Ils n'étaient pas encore couchés que la maison fut cernée par les hommes
de la ville, les gens de Sodome, depuis les jeunes jusqu'aux vieux, tout le
peuple sans exception. Ils appelèrent Lot et lui dirent: "Où sont les
hommes qui sont venus chez toi cette nuit? Amène les nous pour que nous en
abusions. Lot sortit vers eux à l'entrée et, ayant fermé la porte derrière
lui, il dit " Je vous en supplie mes frères, ne commettez pas le mal! Écoutez:
j'ai deux filles qui sont encore vierges, je vais vous les amener: faites leur
ce qui vous semble bon, mais, pour ces hommes, ne leur faites rien puisqu'ils
sont entrés sous l'ombre de mon toit" Mais ils répondirent:
"Ote-toi de là! En voilà un qui est venu en étranger, et il fait le
juge! Eh bien, nous te ferons plus de mal qu'à eux! Ils le pressèrent fort,
lui Lot, et s'approchèrent pour briser la porte. Mais les hommes sortirent le
bras, firent rentrer Lot auprès d'eux dans la maison et refermèrent la porte. Quant aux hommes qui étaient à l'entrée
de la maisons, ils les frappèrent de berlue du plus petit jusqu'au plus
grand, et ils n'arrivaient pas à trouver l'ouverture.
L'histoire se poursuit comme les deux anges escortent Lot et sa famille
vers un refuge puis détruisent Sodome et Gomorre en raison de leur grand état
de péché. Pas un mot de reproche n'est émis envers Lot pour sa volonté
d'offrir ses deux filles vierges pour qu'elles soient soumises à un viol
collectif. Le même récit est répété dans les livres d' Ezekiel (23:1-49)
et de Juges (19:22-30).
Étant donné une telle tradition, il est compréhensible que durant
l'Inquisition seules les femmes étaient accusées de forniquer avec le diable
et mises à mort pour ce crime de plaisir. Quel homme est mort pour avoir
couché avec Satan? Cette tradition est maintenue dans les cultures modernes où
les femmes sont punies pour la prostitution mais pas leurs clients masculins.
L'acceptation historique et biblique du viol à travers les âges a secoué
la psyché des hommes élevés dans cette tradition. Cela est bien illustré
par le récit de Michael McCusker, un sergent de la marine américaine qui témoigne
d'un viol collectif au Vietnam. McCusker [7] raconte comment
une escouade armée de neuf hommes envahit un petit village.
Ils devaient trouver ce qu'ils appelaient une pute Viet Cong. Ils entrèrent
dans le village et plutôt que de la capturer, ils la violèrent. Chaque
homme la viola. Un d'entre eux me dit plus tard que c'était la première
fois qu'il faisait l'amour à une femme en conservant ses bottes. Celui qui
dirigeait l'escouade était en fait un simple soldat. Le chef était sergent
mais il semblait impuissant et il a laissé le soldat mener son groupe. Plus
tard le sergent affirma qu'il n'avait pas participé au raid car c'était
contre sa morale. Alors plutôt que de commander à l'escouade de ne pas le
faire car ils ne l'écouteraient pas de toute façon, le sergent est allé
de l'autre côté du village et s'est assis à regarder le sol fixement en
se sentant lamentable. Mais quoi qu'il en soit, ils violèrent la fille et
le dernier à lui faire l'amour lui tira une balle dans la tête.
Qu'est ce qui dans la psyché américaine permet l'usage du mot amour
pour décrire le viol. Un acte d'amour achevé sur une balle dans la tête!
|
Les premiers mois. Nourrir naturellement et caresser son enfant
contribuera à en faire un adulte non-violent. La privation de ces
contacts corporels peut avoir l'effet opposé. |
Pourquoi les hommes violent-ils les femmes? Les chercheurs rapportent que
la plupart des violeurs ont un arrière-plan familial de punition et
d'hostilité paternelle et de manque d'affection maternelle. J'interprète le
viol comme une revanche de l'homme contre la femme en raison des manques
initiaux d'affection physique. Un homme peut exprimer son hostilité à l'égard
de la mère pour ne pas lui avoir donné d'attention physique en violant
d'autres femmes.
Une autre explication peut être que l'accroissement de la liberté
sexuelle des femmes est menaçante pour la position de pouvoir et de dominance
masculine souvent maintenue à travers l'agression sexuelle. Le viol détruit
le plaisir sensuel chez la femme et accroît le plaisir sadique chez l'homme.
A travers le viol l'homme s'interdit le plaisir sensuel de la femme qui menace
sa position de pouvoir et de dominance.
Selon moi le viol a son origine dans
la carence en affection physique dans la relation parent-enfant et dans les
relations sexuelles adultes ainsi que que un système de valeur religieuse qui
considère la douleur et les carences corporelle morale et immorale le plaisir
physique. Le viol maintient la dominance de l'homme sur la femme et soutient
la perpétuation des valeurs patriarcales dans notre société.
|
Poupées réalistes. Les poupées de papier suédoises illustrent
la franchise au sujet du corps humain nécessaire pour inculquer des
attitudes saines à l'égard de la sexualité et de la violence. Chez
ces poupées aucun effort n'est fait pour idéaliser ou désexualiser
le corps humain, le corps est simplement accepté tel qu'il est. |
Cette image montre les effets de l'environnement éducatif
sur un type de cellule nerveuse (appelée étoilée) trouvé
dans la quatrième couche du cortex visuel d'un rat. Le nombre
de branches des dendrites est beaucoup plus grand parmi les
animaux élevés en groupe dans un environnent rempli de jouets
(Environnement aux conditions enrichies EC) que parmi les rats
élevés par deux dans une cage ordinaire (condition sociale SC)
ou parmi les rats élevés seuls dans des cages ordinaires
(condition isolé IC).
Ces données montre que des conditions extrêmes de carences
sociales ou sensorielles ne sont pas nécessaires pour
endommager la structure du cerveau et qu'un environnement
sensori-social enrichi peu augmenter la complexité des cellules
nerveuses (neurones) qui portent l'impulsion nerveuses aux
autres cellules du corps et à travers lesquelles la
communication s'opère dans le cerveau Des cellules nerveuses
pourvues de plusieurs dendrites peuvent influencer et réguler
l'activité de autre cellules cervicales plus efficacement que
celles pourvues de dendrites moins nombreuses ou anormales. On
croit que la complexité du cerveau est lié à l'abilité de résoudre
des problèmes complexes à la fois sur le plan intellectuel et
social et que des structures anormal de dendrites supposent des
décharges électriques anormales dans le cerveau.
Source: Volkmar et Greenough [9].
|
|
Il est évident que le monde dispose de peu de temps pour modifier son
habitude résoudre les conflits par la violence. Il est incertain si nous
avons encore le temps de défaire les dommages accomplis par d'innombrables générations
précédentes et nous ignorons aussi combien de générations future il faudra
pour transformer notre psychobiologie de la violence en une psychobiologie de
paix.
Si nous admettons la théorie selon laquelle le manque de plaisir
somatosensoriel est la cause principale de la violence nous pouvons travailler
à promouvoir le plaisir et encourager les relations interpersonnelles
affectueuses comme une façon de combattre l'agression. Nous devons donner la
plus haute priorité au plaisir du corps dans un contexte de relations
humaines significatives. Un tel plaisir du corps est très différente de la
promiscuité qui reflète une inhabilité fondamentale à expérimenter le
plaisir. Si une relation sexuelle n'est pas agréable, une personne cherche un
autre partenaire. Un échec continuel à parvenir à la satisfaction sexuelle
mène à une recherche continuelle de nouveaux partenaires, en d'autres mots
à un comportement léger. Le plaisir physique affectueusement partagé,
d'autre part, tend à stabiliser une relation et à éliminer cette recherche.
Cependant, une variété d'expériences sexuelles semble normale dans les
cultures qui en permettent l'expression et cela peut être important pour
optimiser le plaisir et l'affection dans les relations sexuelles.
Les données disponibles indiquent clairement que les valeurs rigides de la
monogamie, de la chasteté et de la virginité contribuent à produire la
violence physique. Le déni de la sexualité féminine doit céder la place à
une acception et un respect à son égard et les hommes doivent partager avec
les femme la responsabilité du don d'affection et de soin envers les enfants.
Comme le père assume un rôle plus égal avec la mère dans l'éducation des
enfants et devient plus affectueux envers ses enfants, des changements doivent
s'ensuivre dans notre système socio-économique. Une structure de travail qui
tend à séparer un ou l'autre parent de la famille par soit le voyage, les réunions
interminables ou le temps supplémentaire affaiblit la relation entre les
parentes et l'enfant et nuit à la stabilité familiale. Le développement
d'une société pacifique passe par une emphase plus grande sur les relation
humaines.
La planification des naissances est nécessaire. Les enfants doivent être
correctement espacés pour que chacun puisse recevoir des soins et une
affection optimaux. Les besoins de l'enfant devraient être immédiatement
satisfait. Les données interculturelles n'appuient pas l'idée qu'une telle
pratique va gâter l'enfant. Contrairement à ce qu'affirme le docteur
Benjamin Spock, il est nuisible pour un enfant de s'endormir en pleurant. En
ne comblant pas immédiatement les besoins de l'enfant. nous enseignons à nos
enfants la méfiance à un niveau émotionnel fondamental mais nous établissons
aussi
un pattern de négligence qui peut nuire à la santé sociale et émotionnelle
de l'enfant. Le rejet de l'allaitement naturel en faveur du biberon et la séparation
du nouveau né de sa mère dans nos hôpitaux modernes sont autant
d'exemples de modes d'éducation nuisible.
Environ 25% des mariages aux États-Unis se terminent par un divorce et un
plus grand pourcentage encore ont vécu l'adultère. Cela laisse supposer que
quelque chose est fondamentalement faux dans la conception traditionnelle de
la monogamie universelle. Le besoin de créer un système de mariages
pluralistes devient plus évident si on l'examine à la lumière des données
interculturelles concernant les carences physiques, la violence et la guerre
associées avec la monogamie. Des expérimentations actuelles de vie en
commune et de mariage groupal chercher à combler les besoins fondamentaux qui
demeurent insatisfaits dans l'isolement du mariage nucléaire. Il nous faut
considérer sérieusement de nouvelles options, telles que des familles étendues
comprenant deux ou trois couples qui partagent des valeurs et un style de vie.
En partageant les bénéfices et les responsabilités de l'éducation des
enfants, de telles familles peuvent fournir un environnement varié et
affectueux pour les enfant aussi bien que pour les adultes et réduire la fréquence
d'abus d'enfant et de fugues.
La famille communale, tout comme les groupes de familles étendues, peut
procurer un environnement plus stimulant et encourageant pour les enfants et
les adultes que la famille nucléaire moyenne. La vie communale de doit pas
bien sûr être comprise comme équivalent à la sexualité en groupe, qui le
plus souvent n'est pas une forme de partage mais un échappatoire à l'intimité
et à la vulnérabilité émotionnelle.
La franchise au sujet du corps
Peut importe le type de structure familiale choisie, il est important
d'encourager la franchise au sujet du corps et des fonctions corporelles. A ce
sujet nous pourrions bénéficier d'une reconfiguration de nos maisons suivant
le mode japonais qui sépare la cuvette des équipements pour le bain. Le bain
familial devrait être utilisé pour la socialisation et la relaxation, et
devrait procurer une situation naturelle où les enfants peuvent apprendre les
différences anatomiques entre les hommes et les femmes. La nudité, comme la
sexualité, peut être détournée et abusée et la peur de cela nous empêche
souvent d'accepter nos corps naturellement.
La stimulation bénéfique que procure le bain tourbillon ne devrait pas être
limité aux hôpitaux et aux établissements curatif ou de relaxation mais
devraient être disponible au sein du foyer familial. Le bain familial devrait
être suffisamment grand pour accommoder parents et enfants et être équipé
de tourbillon pour maximiser la relaxation et le plaisir. La nudité,
l'ouverture et l'affection au sein de la famille peut enseigner aux enfants et
aux adultes que le corps n'est ni honteux ni inférieur mais plutôt une
source de beauté et de sensualité à travers lequel nous sommes en relation
avec les autres. L'affection physique implique le toucher, l'emprise et la
caresse et ne doit pas être compris comme équivalent à la stimulation
sexuelle qui est un type spécifique d'affection physique.
L'éthique compétitive qui enseigne aux enfants
qu'ils doivent progresser aux dépens des autres devrait être remplacée
par les valeurs de la coopération.
|
Aimer plutôt que rivaliser
L'éthique compétitive, qui enseigne aux enfants qu'ils doivent progresser
aux dépens des autres devrait être remplacée par les valeurs de coopération
et la poursuite de l'excellence pour son propre bien. Nous devons éduquer nos
enfant pour qu'ils soient émotionnellement capables de donner de l'amour et
de l'affection plutôt que d'exploiter les autres. Nous devons reconnaître
que la sexualité adolescente est non seulement naturelle mais désirable et
accepter la sexualité prémaritale comme une chose bonne et morale. Les
parents devraient aider les adolescent à se réaliser sexuellement en leur
permettant d'user de la maison familiale pour leur satisfaction sexuelle. Une
honnêteté semblable encouragerait une attitude plus responsable envers les
relations sexuelles et procureraient un environnement d'un beaucoup plus grand
soutient que le siège arrière d'une voiture ou tout autre emplacement indésirable
hors du foyer. Les expériences sexuelles précoces sont trop souvent un
effort pour démontrer son appartenance au monde des adultes, ou pour prouver
sa masculinité ou sa féminité, plutôt qu'un partage joyeux d'affection et
de plaisir.
D'abord et avant tout, il faut reconnaître l'égalité sexuelle des hommes
et des femmes. Le droit traditionnel des hommes à des multiples partenaires
sexuels doit être étendu aux femmes. Le plus grande barrière entre les
hommes et les femmes est la peur qu'ont les hommes de la profondeur et de
l'intensité de la sensualité féminine. Puisque le pouvoir et l'agression
sont neutralisés par le plaisir sensuel, la défense première des homme
contre la perte de leur domination a été la négation, la répression et le
contrôle du plaisir sensuel de femmes. L'usage de la sexualité pour procurer
un simple relâchement de la tension physiologique (plaisir apparent) ne doit
pas être confondu avec l'état de plaisir sensuel incompatible avec la
dominance, l'agression, la violence et la douleur. C'est à travers le partage
mutuel du plaisir sensuel que l'égalité sexuelle entre les hommes et les
femmes peut être réalisée.
L'environnement sensoriel dans lequel un individu grandi a une influence
majeure sur le développement et l'organisation fonctionnelle de son cerveau.
Les stimulations sensorielles constituent un nutriment dont le cerveau a
besoin pour se développer et fonctionner normalement. Le fonctionnent du
cerveau détermine le comportement de la personne. Le cerveau humain à la
naissance est extrêmement immature et de nouvelles cellules cérébrales se développent
jusqu'à l'âge de deux ans. La complexité du développement des cellules cérébrales
se poursuit jusqu'à l'âge de 16 ans environs. Herman Epstein de Brandeis
University a montré que des jaillissement de croissance dans le cerveau
humain se produise à peu près aux âge de 3, 7, 11 et 15 ans.
Comment une carence précoce peut affecter ces jaillissement de croissance
reste à déterminer; des données suggèrent cependant que le jaillissement
final peut être annulé par une carence précoce.
W. T. Greenough, psychologue à l'University of Illinois, a démontré
qu'un environnement sensoriel enrichi produit des cellules plus complexes dans
le cerveau des rats qu'un environnement ordinaire ou appauvri (voir l'image).
Ses études montre que la carence sensorielle n'a pas à être extrême pour
induire des changements structurels dans un cerveau en développement.
Plusieurs autres chercheurs ont montré que l'éducation des rats en isolement
introduit des changements significations dans la biochimie du fonctionnement
de leur cellules cervicales. D'autres chercheurs ont montré une activité électrique
anormale dans le cerveau de singe élevé dans l'isolement. J'ai avancé l'idée
que le cervelet, une structure du cerveau impliqué dans la régulation de
nombreux processus cérébraux, devient dysfonctionnel quand un animal est élevé
dans l'isolement et est impliqué dans les comportements violents et agressifs
du à la carence somatosensorielle. Il a été démontré qu'une
neurochirurgie du cervelet peut transformer le comportement agressif du singe
élevé en isolation en un comportement pacifique. Les comportement prédatoire
chez le chat peuvent être provoqué en stimulant le nucleus fastifial du
cervelet, une des nucléi les plus profond du cervelet.
Des niveaux anormalement faibles de sérotonine platelet ont été détectés
chez des singes élevés dans l'isolement ainsi que chez les enfants fortement
agressifs et institutionnalisés. Ces découvertes laissent croire que la
carence somato-sensorielle des périodes formatrice du développement altère
de façon significative ce système biochimique du corps associé à des
comportement hautement agressifs. Plusieurs autres chercheurs ont documenté
des anormalités dans le système de réponse corticale adrénale parmi des
rongeurs élevés en isolement et qui avaient développés des comportement
hyperagressif, hyperactif et hyperréactif. Donc on peut affirmer qu'un autre
important système biochimique associé à l'agressivité est altéré par une
carence somatosensorielle précoce.
Il faut souligner que je propose des stimulations somatosensorielles
plaisantes comme procédure thérapeutique pour corriger les anormalités causées
par une carence en plaisir somatosensoriel. De semblables stimulations
sensorielles peuvent influencer le fonctionnement du cerveau et il ne semble
pas nécessaire, à l'exception de rares circonstances, d'avoir recours à la
chirurgie ou aux stimulations électriques pour modifier des comportements
violents et pathologiques. Hélas, des programmes thérapeutiques fondés sur
le plaisir somatosensoriel n'ont pas encore été établis afin de déterminer
leur efficacité thérapeutique. Le succès de le thérapie somatosensorielle
auprès des singes élevés en isolations rapporté par Harry F. Harlow et
Stephen Suomi [8] après que d'autres formes de thérapies
aient échoué chez ces animaux, fournit des encouragements supplémentaires
et soutient l'utilisation du toucher et des mouvements corporels dans le
traitement des désordres émotionnels.
Inversement, nos prisons ont été configurées pour maximiser les
conditions précisément responsable de la violence et de l'emprisonnement du
délinquant social. Il n'est pas surprenant que la violence physique dans de
tels environnements soit un problème de taille. L'acceptation du plaisir
somatosensoriel comme forme de thérapie somatique sera difficilement
acceptable pour notre société comme l'indique l'opposition aux salons de
massage.
Manifestement si nous considérons les comportements agressifs et violents
indésirables, nous devons alors développer un environnement somatosensoriel
qui permette au cerveau de se développer et de fonctionner d'une telle façon
qu'il en résultera des comportements plaisant et pacifiques. La solution à
la violence est le plaisir physique expérimenté dans le contexte de
relations humaines significatives.
Pour beaucoup de gens, un principe moral fondamental est le rejet de tout
credo ou politique qui inflige de la douleur, de la souffrance et de la
privation pour nos frères humains. Ce principe doit être élargi: nous
devons viser non seulement l'absence de douleur et de souffrance mais aussi
l'amélioration du plaisir, la promotion de relations humaines affectueuse et
l'enrichissement de l'expérience humaine.
Si nous nous efforçons d'augmenter le plaisir dans nos vies, cela va aussi
affecter la manière dont nous exprimons l'agression et l'hostilité. La
relation réciproque entre le plaisir et la violence est tel que l'un inhibe
l'autre: quant le plaisir est élevé, la violence est faible; quant la
violence est forte, le plaisir est faible. Ces prémisses fondamentale de la
théorie de la carence en plaisir somatosensoriel nous fournit les outils nécessaires
pour modeler un monde d'individus pacifiques, affectueux et coopératifs. .
La planète cependant dispose d'un temps limité pour corriger les
conditions qui nous incitent à la confrontation violente. Les technologies
modernes de la guerre ont rendu possible pour un individu ou une nation d'en
arriver à la destruction totale de larges segments de population. Le plus
grand péril provient des nations qui offrent à leurs enfants l'environnement
le plus appauvri et qui sont les plus répressifs de l'affection sexuelle et
de la sexualité féminine. Nous aurons le plus à craindre quand ces nations
vont acquérir les armes de guerres modernes. Tragiquement ce processus est déjà
entrepris.
Notes
1. R. B. Textor, A Cross-Cultural
Summary (New Haven, Conn.: Human Relations Area Files (HRAF) Press, 1967).
2. J. W. Prescott, "Early
Somatosensory Deprivation as an Ontogenetic Process in Abnormal Development of
the Brain and Behavior," Medical Primatology, édité par I. E.
Goldsmith and Moor-Jankowski (Basel: Karger, 1971), 357-375; et Prescott,
"Cross-Cultural Sludies of Violence," in Aggressive Behavior:
Current Progress in Pre-Clinical and Clinical Research, Brain Information
Report No. 37 (Los Angeles, Ca.: University of California, Aug. 1974), pp.
33-35.
3. M. K. Bacon, I. L. Child et H. A.
Barry, III, "Cross-Cultural Study of Correlates of Crime," Journal
of Abnormal and Social Psychology, 66 (1963), 291-300; et Barry, Bacon and
Child, "Definitions, Ratings, et Bibliographic Sources for Child-Training
Practices of 110 Cultures," in Cross-Cultural Approaches: Readings in
Cooperative Research, édité par C. S. Ford (New Haven: HRAF Press,
1967).
4. J. T. Westbrook, Ford, et Beach,
in A Cross-Cultural Summary, édité par Textor (New Haven: HRAF Press,
1967).
5. P. E. Slater, "Killing,
Torturing or Mutilating the Enemy," in A Cross-Cultural Summary,
édité par Textor.
6. Michael Harner, Jivaro Souls.
7. Vietnam Veterans Against the War,
statement by Michael McClusker in The Winter Soldier Investigation: An
Inquiry into American War Crimes (Boston: Beacon Press, 1972).
8. S. J. Suomi, et H. F. Harlow,
"Social Rehabilitation of Isolate-Reared Monkeys," Developmental
Psychology, 6 (1972), 487-496.
9. F. R. Volkmar et W. T. Greenough,
"Rearing Complexity Affects Branching of Dendrites in the Visual Cortex
of the Rat," Science, 176 (Juin 1972), 1445-1447; et M. Coleman,
"Platelet Serotonin in Disturbed Monkeys," Clinical Proceedings
of the Childrens Hospital, 27 (1971). 187-194.
NdT1: Il faut
conserver à l'esprit dans toutes les affirmations qui suivent concernant
l'alcool que le contexte de consommation américain est fondamentalement différent
du contexte français où l'alcool est le plus souvent consommé sous forme de
vin et fait partie intégrante du repas particulièrement en présence de
convives. Aux États-Unis, l'alcool, le plus souvent sous forme de drinks
à base d'alcool fort (vodka, gin...) est surtout consommé hors des repas et
est davantage perçu et utilisé comme une boisson intoxicante, que l'on
consomme souvent seul, que comme un aliment. Le contexte étant différent la
signification et l'effet de l'alcool le sont tout autant.
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Texte republié avec l'aimable permission de James W.
Prescott. Parution originale dans THE FUTURIST magazine (Avril 1975).
Reproduit avec la permission de la World Future
Society, 7910 Woodmont Avenue, Suite 450, Bethesda, MD 20817 USA. WFS
est une association éducationnelle et scientifique à but non lucratif
comptant 30,000 membres dans 80 pays. Elle agit comme forum neutre et comme
banque d'informations et d'idées sur les tendances actuelles et les développements
futurs possibles.
Traduit par Eric
Maheu. Les citations de la bible sont reproduites de la
traduction de l'école de Jérusalem et celles d'Aristote de la traduction
de J. Barthélemy Saint-Hilaire revue par Alfredo Gomez-Muler.
Svp
me signaler toute erreur.
Reconnaissance de caractères et édition HTML
originale par Erik Möller. Si vous
connaissez une autre traduction de cet article en une langue différente du
français et de l'allemand ou si vous voulez en produire une, svp le
contacter. Il est aussi intéressé à obtenir du matériel supplémentaire
sur le sujet.
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