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  Liste Belgique - 3/6  

1.Textes généraux -  2.France - 3.Belgique  - 4.Suisse - 5.Canada

 

Le Collectif et refuge pour femmes battues  
de La Louvière

Témoignages

Introduction

La violence des hommes envers les femmes, elle existe; elle a  toujours existé. Elles est là, autour de nous , parmi nous. Mais nous ne la voyons pas nous ne voulons pas la voir.  Nous ne l’entendons pas, nous ne voulons pas l’entendre. Ou pire encore : pour beaucoup d’entre nous, ces comportements masculins violents ne sont que « traditionnels », « possessifs » , « religieux » ou même « difficiles ». Ce faisant, nous nions et cautionnons la violence de ces hommes envers leurs compagnes. «Ce qui ne se voit pas,  n’existe pas ». 

Il fallait « qu’on en parle ». Il fallait nous faire comprendre ce quotidien de violence, de terreur, de douleur, d’humiliation  vécu par  beaucoup de femmes, pour que nous voyions, pour que nous entendions.  Qui pouvait mieux se permettre d’aborder ce quotidien que les femmes qui l’ont elles-mêmes subi.  Cette violence, cette douleur, cette terreur, cette humiliation,  elles l’ont vécue, elles l’ont supportée … elles y ont échappé.

Quatre des femmes qui ont été hébergées au Refuge pour femmes battues de La Louvière ont accepté de nous livrer leurs douloureux souvenirs dans l’espoir que leur récit serve à aider d’autres victimes et fasse comprendre à tous l’enfer  que vivent les femmes battues au quotidien.  Une d’entre elles a préféré nous offrir ses poèmes  dans lesquels elle exprime tout son vécu.

Nous les remercions de leur courage.

 
Témoignage de  F.

  Je m’appelle F, mon père buvait et frappait ma mère.  A la fin, il la    frappait toutes les semaines.  Ma mère en a eu marre.  Elle a rencontré quelqu'un d'autre et a quitté mon père.  A partir de ce moment-là, j'ai été ballottée d'un coin à l'autre (chez mon père, chez ma mère).  L'homme qui vivait avec ma mère était violent avec moi et mes frères et soeurs.

Adolescente, je n'ai pas fait des choses de mon âge.  Ma mère préférait que je n'aille pas à l'école pour l'aider à nettoyer.  Je ne pouvais pas sortir.  C'est pour cela que je n'ai pas fait de hautes études. 

J'ai rencontré mon mari à 16 ans 1/2.  Mon mari a demandé ma main à ma mère et ma mère m'a poussée dans ses bras comme elle l'a fait avec mes autres soeurs.  Au début, ce n'était pas l'amour fou mais j'ai surtout été attirée par ses parents.  Ils étaient très gentils avec moi, ils me donnaient l'affection que je n'ai pas eue de mes parents.  Je me suis fiancée à 17 ans.  Je pensais que je vivais un conte de fées.  Sa famille m'offrait plein de cadeaux et l'affection que je n'avais pas eue de ma famille.  J'ai arrêté d'aller à l'école et j'ai commencé à travailler.   Je gagnais 24.000 F et ma mère me prenait 22.000 F. Il voulait déjà à ce moment-là m'empêcher de travailler car on allait bientôt se marier.  Puis j'ai reçu mon préavis. Dès les fiançailles, c'est lui et sa famille qui m'achetaient mes vêtements à leur goût.  Je n'ai pas pris attention car ce qu'ils m'achetaient me plaisait et ma mère ne nous achetait jamais de vêtements.  On a eu quelques petites querelles mais rien qui m'ai alarmé.   Je me suis mariée à 18 ans.  J'ai eu ma première claque deux mois après le mariage car j'ai voulu aller passer un examen chez Côte d'Or et il ne voulait pas.  Pour lui, une femme devait rester à la maison.  J'ai quand même passé l'examen mais je l'ai raté.  Mon beau-père a donné un avertissement à son fils.  Puis quand j'ai été enceinte, il a commencé à devenir vulgaire.  Quand je devais aller chez le gynécologue, il disait : "Tu vas encore écarter les jambes..." Quand j'ai été enceinte de 7 mois, il m'a poussé dans les escaliers.  Après l'hôpital, je suis retournée chez ma mère mais mon mari et ma belle-famille m'ont convaincu de réessayer pour le bébé. Ma mère aussi me faisait comprendre que je ne pourrais pas rester chez elle.  Je suis donc retournée.  Jusqu'à la naissance, ça a été, il a été correct.  Après l'accouchement, j'ai fait une dépression car je voyais que mes beaux-parents prenaient emprise sur mon fils et cela a continué.  Après quelques mois, je me suis doutée qu'il avait une maîtresse et je lui ai demandé.  Il a alors vu que je me "réveillais" et les disputes ont commencé  "Pute comme ta mère".

Puis il s'est installé comme médium.  Il recevait des gens même la nuit. Je n'avais que le droit de me taire et de faire du café en pleine nuit.  Ma maison était toujours remplie mais je n'avais rien à dire.  Je devais me taire, ne pas répondre sinon il s'énervait. Ma belle-famille me disait de ne pas répondre car il était malade des nerfs.  C'est toujours ce qu'on me disait. Tous les mois, on avait une querelle, il me traitait de tous les noms ("sale bâtarde", "pute", "tu ne sais rien faire", ...) .  Quand Mathieu a eu 11 mois, j'ai recommencé à travailler.  Au début, il a bien voulu puis il a voulu que j'arrête.  Puis j'ai de nouveau été enceinte et il a voulu que j'avorte et moi pas.  Et là, a commencé le calvaire.  Après les grossièretés et les disputes sont venus les coups  parce que je lui ai tenu tête. Puis j'ai vu des indices qui prouvaient qu'il avait une maîtresse.  Et cela ne lui plaisait pas. 

A 6 mois de grossesse, j'ai dû arrêter de travailler parce qu'il y avait des complications.  Sa violence a augmenté.  Ses parents se mettaient toujours entre nous.  Une fois, il a même frappé son père.  Mais il y avait encore des accalmies.  Ca allait pendant deux ou trois mois puis il remettait cela.  Je n'avais rien à dire.  J'en avais marre d'aller manger tous les jours chez sa mère.  Je voulais avoir mon intimité mais il disait qu'on ferait comme lui, il dirait.  Puis il a voulu une petite fille mais je ne voulais pas un troisième enfant avec une vie pareille.  Mais il m'a dit que cela irait mieux et je me suis laissée convaincre.  Mais il m'humiliait de plus en plus, il me faisait mettre à genoux devant les gens.  Sa violence augmentait. 

Quand les enfants ont commencé à grandir, la violence devenait de plus en plus régulière et plus forte et devant les enfants.  Le dernier mois, il ne se calmait plus.  Plusieurs jours d'affilée, il m'empêchait de dormir...  J'avais peur, je ne dormais plus, je ne mangeais plus correctement.  Les enfants aussi avaient peur.  Il m'obligeait à rester nue devant les enfants et les coups qu'il me donnait étaient apparents. 

Je pensais déjà partir depuis un moment mais ce qui m'a poussée à partir, c'est qu'il ait frappé à coups de ceinture les enfants parce qu'ils ne trouvaient pas la télécommande, qu'il ait fait mettre les garçons à quatre pattes et demander à la gamine de les frapper.  Et aussi le fait que des voisins ont prévenu la police car ils ont entendu tout ce bordel.  Il a été en fureur et un de ses amis m'a dit de partir car sinon il me tuerait.  La gendarmerie m'a conduite au Collectif pour Femmes Battues. 

Ce jour-là, si je n'étais pas partie, soit c'était lui qui me tuait soit c'était moi tellement j'avais des idées noires dans la tête.  J'avais vraiment de la haine pour lui les derniers temps, je n'avais plus envie de lui parler.  Il y avait comme une planche en bois entre nous. 

Quand j'étais dans la voiture des gendarmes pour venir au refuge, mes enfants et moi avons ressenti du soulagement, un sentiment de sécurité.  J'ai été très bien accueillie au refuge.  Au début, j'ai déprimé car j'ai réalisé que c'était moi qui devais quitter ma maison et que je privais mes enfants de confort.  Puis avec le temps, l'accueil des femmes, ça s'est passé.  Les femmes me proposaient de m'accompagner en démarche.  On était un bon groupe et petit à petit, j'ai surmonté ma peur.  Je revivais.  D'ailleurs, je serais bien restée au refuge, je me sentais chez moi. J'ai repris confiance en moi, j'ai extériorisé ma personnalité.  J'avais envie de couper mes cheveux, je les coupais.  J'avais envie de sortir, je sortais.

Mes enfants ont beaucoup été aidé aussi.  On les a aidé à s'extérioriser, à parler de leurs émotions et on les a aussi aidé au point de vue scolaire.  Normalement, on parlait d'enseignement spécial pour un de mes fils. Mais grâce aux éducatrices, mes enfants s'en sont sortis.  Ils ont bien été pris en mains et même maintenant si j'ai un problème avec eux, je sais que je peux compter  sur elles.  Au fil des mois que je suis restée au refuge, je me sentais vraiment bien, je me retrouvais moi-même.  Puis j'ai commencé à chercher un logement.  J'ai trouvé une maison.  Elle m'a plu directement.  Maintenant je vis seule avec mes trois enfants.  On est bien, on n'entend plus crier à nos oreilles, on n'a plus peur dès qu'on se lève, on est à l'aise.  On a un mode de vie normale.  Je suis toujours en contact avec des femmes qui étaient hébergées en même temps que moi.  Je passe souvent au refuge et j'en suis très contente.   Je ne me suis jamais sentie aussi bien que maintenant, c'est une vraie renaissance pour moi et mes enfants.  Et, bien qu'il continue à me harceler, nous gardons le dessus.  C'est la première fois que je pars et j'irai jusqu'au bout. Quand je l'ai en face de moi, j'ose lui répondre car on m'a beaucoup aidée à m'affranchir de ma peur au ventre.  Un grand merci à vous toutes, c'est beaucoup grâce à vous si je m'en suis sortie

  Témoignage de  S.

  Je m'appelle S., j'ai trois enfants et je suis d'origine marocaine.  Je me suis mariée je n'avais même pas 15 ans.  C'était un mariage arrangé au Maroc.  Je ne voulais me marier mais ma mère voulait car elle croyait qu'elle allait mourir et pour l'argent aussi.  Le jour même du mariage, il m'a déjà battue parce que je ne voulais pas avoir de rapports sexuels. J'étais pleine de  sang.  Après 15 jours de mariage, il m'a ramenée en Belgique dans le coffre de la voiture. On a vécu chez mes beaux-parents pendant plus ou moins 8 mois. Je ne le voyais presque pas, il était toujours dans les cafés, il rentrait tous les 2 ou 3 jours dans la nuit.  Pendant cette période, il m'a claqué la tête contre le mur, je suis tombée dans le coma, je suis restée deux mois à l'hôpital.  Je n'avais pas de papiers, on m'a fait passer pour ma belle-soeur. Je ne sais pas ce que j'ai eu car on parlait flamand et je ne comprenais pas.  Il ne s'est même pas excusé, il n'avait aucune pitié. 

Quelques temps après, je suis tombée enceinte de mon premier enfant.  A ce moment-là, je me suis demandée ce que j'allais faire.  Je me suis encore sentie plus liée à lui.  Si j'avais eu mes papiers, je crois que je serais partie.  Je n'avais pas de papiers parce qu'on croyait que c'était un mariage blanc.  J'ai tout essayé pour le faire partir, je me jetai pas terre .. mais il a tenu bon.  Quand j'étais enceinte de 7 mois, mon beau-père nous a mis dehors et on a emménagé dans une maison.  Il n'y avait pas de chauffage, de nourriture, il rentrait tous les 5, 6 jours.  Je ne pouvais pas me plaindre de cela à lui car sinon, il me mettait dehors en combinaison et me faisait descendre la rue comme cela ne plein mois de février.  Je devais mettre la djellaba ... alors que dans ma famille, on ne vivait pas comme ça.  Je ne pouvais pas sortir car mes beaux-parents me surveillaient.  Puis il a voulu déménager pour échapper au regard de ses parents, pour pouvoir faire tout ce qu'il voulait.  Il a fallu se réhabituer à une autre maison., très grande.  Là, je n'étais plus surveillée mais il fermait la porte à clé quand il s'en allait. 

Là, il a commencé à ramener des femmes à la maison.  J'étais obligée de leur servir le thé, voir s'il n'avait besoin de rien sinon j'étais battue.  Puis j'ai accouché de mon fils.  Je n'avais pas le droit de me plaindre sinon il frappait mais il m'a quand même emmené à l'hôpital. 

J'ai fait une dépression, je me suis sentie seule, je pensais à ma famille.  De 80 kg, je suis passé à 46 kg.  L'argent de la prime de naissance est passée dans la drogue, je n'avais rien pour le gamin.  Heureusement, que mon oncle de France a acheté des choses sinon je n'avais rien.  Après, ça a continué comme avant.  Il ne rentrait pas.  Je n'avais pas de chauffage, rien à manger et si je me plaignais, il me mettait dehors en pleine nuit.  J'allais en cachette chez une voisine demander un carton de lait.  Une fois, il a mordu le gamin, il a hurlé.  Je lui ai demandé pourquoi il avait fait cela.  Cela ne lui a pas plu : il m'a battue avec le fil de la radio.  je n'ai plus pu bouger pendant plusieurs jours.    J'étais suivie par l'ONE mais je n'osais pas parler. 

Avant d'avoir mes papiers, je n'osais pas partir car j'avais peur d'être renvoyée chez ma mère et j'avais peur de ma mère et de mon oncle.  Et quand j'ai eu mes papiers, j'avais peur de lui et peur de perdre mes enfants.  Je me sentais paralysée, j'avais l'impression que toutes les grilles étaient fermées. 

Presque tout de suite après, je suis de nouveau tombée enceinte mais il l'a fait partir  avec des coups, il me frappait au ventre.  J'avais des hémorragies mais il ne voulait pas que j'aille à l'hôpital.  Je me soignais moi-même avec des plantes. 

Puis je suis tombée enceinte de mon  deuxième fils et on a encore déménagé.  On a vécu de la même marnière, j'étais enfermée à clé. J'ai accouché chez moi car il n'était pas là et l'ambulance est arrivée trop tard (j'avais demandé aux voisins de l'appeler).  Il est arrivé et il a dit : "Qu'est-ce qu'il a ? Il est crevé ?" en regardant le bébé à terre.  Je suis partie à l'hôpital.  Mon gamin est allé en pédiatrie et moi en maternité.  Il ne venait pas nous voir. J'étais triste, j'avais envie de mourir.  Il devait venir nous chercher à l'hôpital, il n'est jamais venu, il était dans les cafés.  Quelqu'un d'autre a dû me ramener.  Quand il est rentré, il m'a battue.  Il disait que j'aurais dû l'attendre. 

Puis on a encore déménagé.  La police venait tous les jours avec les chiens pour chercher la drogue.  La vie était la même qu'avant :  les femmes ...  Puis il m’a déposée au Maroc dans une maison de sa famille, seule pendant un an.  Je n'osais pas me plaindre à ma mère car j'avais peur qu'elle tienne avec mon mari.  C'est le grand-père de mon mari qui m'a aidée.  Il nous a payé le billet d'avion pour revenir en Belgique. 

Je suis retournée chez mes beaux-parents, j'ai eu une hémorragie donc mon gynécologue m'a donné la pilule.  Mon mari s'en est rendu compte.  Alors il m'a pissé dedans.  J'étais la bonniche, je nettoyais, je faisais la bouffe pour 12 personnes.  Puis on a acheté une maison  et je suis tombée enceinte de jumelles et il me les a fait perdre à 7 mois  ½ de grossesse.  Il sautait sur mon ventre.  Plus il voyait de sang, plus il sautait.  Il me disait : "Crève et je veux voir ce que tu as dans le ventre crever aussi".  Je suis allée à l'hôpital, j'étais toute bleue.  Mon gynécologue m'a donné l'adresse d'un avocat.  Mais j'ai jeté la carte car je pensais qu'il fallait beaucoup d'argent pour prendre un avocat. 

Puis il a  commencé à frapper mon 2e fils, il ne le supportait plus, il demandait à l'aîné de le frapper.  Une fois, il l'a pris par les pieds, a mis sa tête dans le wc et tirait la chasse. 

Je me mettais toujours entre eux pour recevoir moi-même les coups.  Puis j'ai eu mon 3e fils et puis encore une fausse couche. J'ai commencé à parler à des assistantes sociales car j'avais peur pour mes enfants.  On a exigé qu'une assistante sociale passe à la maison pour voir les enfants.  Après chaque visite de l'A.S., il était méchant avec le gamin et je me mettais entre.  il me disait qu'il me crèverait, que je finirais dans le congélateur car de toute façon j'étais orpheline, que le gamin avait la sale gueule de sa mère.  Il était méchant avec le gamin pour un oui ou pour un non.  Il donnait tout au premier et rien au deuxième.

Les derniers temps avant de partir, il me demandait de lui faire à manger en pleine nuit et me menaçait de jeter le bébé par la fenêtre si je ne le faisais pas.  Il tenait le bébé dans le vide, en chemisette en plein mois de décembre.  J'ai appelé l'A.S., j'étais décidée à partir, j'étais au courant qu'il existait des maisons d'accueil.  J'ai fait deux maisons d'accueil avant d'arriver au refuge car je n'étais pas en sécurité dans ces maison-là.  Une fois que je suis arrivée au refuge, j'étais soulagée.  Le seul regret que j'ai, c'est que je sois restée si longtemps mais je pensais que la loi belge m'obligerait à retourner avec mon mari.  Je suis restée six mois au refuge pour femmes battues.  J'ai été bien reçue, j'étais en sécurité et mes enfants aussi.  J'étais chez moi.  Je m'entendais bien avec tout le monde, personne ne me donnait des ordres.  On m'a aidée à reprendre confiance en moi.  J'ai suivi une formation à l'affirmation de soi au refuge.  Maintenant ça fait 6 ans que je vis seule avec mes trois enfants.   j'ai des contacts réguliers avec le refuge.  Mon ex-mari vient de temps en temps chercher le plus grand des gamins. Il ne m'agresse plus parce que je lui montre que je n'ai plus peur de lui.  Mais après tout ce temps, dans sa tête à lui, je suis encore sa femme.  A l'heure actuelle, je vais à l'école, j'apprends à lire et à écrire en français.  Je travaille avec des femmes. 

J'ai envie de dire à toutes les femmes que dès qu'elles sentent que quelque chose ne va pas, il faut partir.  Je suis persuadée qu'il y a encore beaucoup de femmes qui ne savent pas qu'il existe des maisons d'accueil et c'est dommage car si je l'avais su plus tôt,  je serais partie beaucoup plus tôt. 

Témoignage de  J.

  J’ai rencontré ce type-là à l'hôpital. Lui était en cure de désintoxication, je ne le savais pas.  Au début, il était gentil.  On s'est vite mis ensemble car il était tout seul et moi aussi. Je suis allée chez lui.  Mais très vite, il s'est remis à boire et il ne supportait pas que je m'occupe de mon fils le week-end (il    revenait de l'internat).

Avant de le connaître, je me maquillais tous les jours.  Avec lui, je n'avais plus besoin de me maquiller comme je ne sortais pas.  Il fallait faire les choses comme il voulait, quand il voulait, même la nourriture. 

Puis il y a eu une première grosse dispute et je suis partie mais il est venu me rechercher et je suis retournée car mon fils, pensionnaire, j'étais isolée.  Je ne voyais plus ma famille car il m'avait fait vendre ma voiture car on n'avait pas besoin de deux voitures. Mais je ne pouvais pas avoir la sienne.  C'est la somme de plein de petites choses qui paraissent insignifiantes mais quand on fait le bilan !!!

Au matin, avant d'aller travailler, il m'aurait bien fait mon emploi du temps, les produits à utiliser ...  Au bout d'un moment, on ne répond plus car il démontrait toujours par  a + b qu'il avait toujours raison et moi tort.  Financièrement, il me prenait tout car il disait que j'étais nourrie, blanchie ... Je ne m'accordais plus aucun plaisir.  Alors qu'avant, j'étais indépendante, j'ai vécu toute seule avec mes deux gamins, j'avais mon auto ...

J'avais peur quand venait le moment où il revenait du travail.  Je passais toutes les pièces en revue pour qu'il n'ai rien à redire mais il trouvait toujours quelque chose.  Quand on te fait  au refuge.  Ca m'a permis de prendre des distances par rapport à lui, il fallait que je passe par ici.  J'ai appris un tas de choses que je ne connaissais pas avant par rapport aux lois, aux services.

Maintenant, j'ai un beau studio, je travaille énormément mais je suis bien.  Plutôt crever que de retourner avec.  Cela fait 8 mois et il vient encore m'embêter, faire des menaces si je ne retourne pas avec.  Il m'a beaucoup fait douter de moi, je commence peu à peu à me réaffirmer mais j'ai peur d'encore me tromper si je rencontrais quelqu'un.

Témoignage de  C.

  Je m’appelle C, j’ai 50 ans et deux filles de 17 et 20 ans.   J’ai eu une enfance heureuse, j’étais bien. J’ai cinq sœurs et trois frères.  Mon père était un peu sévère : on ne pouvait pas sortir ni aller dans les dancings.  Il fallait toujours que tout le monde mange ensemble, il aimait que toute la famille soit réunie.  Mes frères, eux, pouvaient sortir.  Chez nous, les garçons sont plus libres que les filles. Mon papa n’était pas un homme violent, c’était un homme sévère, strict.  Mais on pouvait s’habiller comme on voulait et se maquiller.

J’ai vécu chez mes parents jusqu’à l’âge de 29 ans.  J’étais la plus âgée et je jouais un peu le rôle de maman car ma maman ne savait pas bien parler le français.  Donc c’était moi qui allais acheter les chaussures de mes frères et sœurs avec eux, qui préparais les mariages, les communions, ...

J’ai toujours travaillé sauf quand j’ai eu ma deuxième fille.  J’ai arrêté car on me proposait un mi-temps.  Puis j’ai recommencé.  Je ne travaille plus depuis trois ans. Mon mari ne m’a jamais demandé d’arrêter de travailler.  Au contraire, il fallait que je travaille pour ramener de l’argent.  Mon mari était facteur et à ce moment-là, il travaillait la nuit, à 4 h du matin.  Pendant nos fiançailles, il était charmant : on allait boire un verre, on allait au restaurant, au cinéma, on allait voir ma famille.  C’était un homme galant : il m’ouvrait toujours les portes.  Tout ce que je faisais était bon pour lui.  D’ailleurs, il avait une maison du côté de Charleroi et il l’a vendue pour venir habiter par ici.  Je pouvais continuer à voir mes copines, m’habiller comme je voulais. Il n’était pas jaloux.  On se voyait tous les après-midi.  Donc je n’ai pas vu que c’était un alcoolique car il buvait toujours le soir.  C’était un bon vivant, il me disait qu’il aimait bien boire un verre mais cela ne m’a jamais inquiétée car mon père aussi aimait boire un verre mais raisonnablement.  C’était un garçon malheureux.  Son père a quitté sa mère et il a été placé à l’âge de deux ans.  Puis sa mère l’a repris mais elle l’a replacé à l’âge de 13 ans car elle ne savait pas en faire façon.  C’était un vagabond et donc il n’a pas vécu dans un bon contexte familial, il n’avait pas un esprit de famille comme chez moi.  J’ai été de ce fait plus compréhensive avec lui car je me disais que comme il n’avait jamais vécu dans une famille unie, il avait du mal à vivre normalement avec nous.

La violence a commencé quand on s’est mariés.  Elle était d’abord psychologique et morale.  A partir de là, j’ai eu deux maris, un charmant et un démon.  Quand il avait bu, si ça ne se passait pas comme il le voulait, il cassait tout : la table, la vaisselle.  Et je lui donnais toujours raison même quand il avait tort pour ne pas augmenter la dispute.  Mais le lendemain quand je lui disais, il me disait de ne plus parler de cela, qu’on était bien, calmes.  Il me demandait si je cherchais encore de la dispute, alors je me taisais.  C’était un homme qui cherchait les problèmes, aux voisins, à ses collègues et quand on les cherche, on les trouve.  Mais il disait que c’était les autres qui lui cherchaient misère. 

Il était très autoritaire, dominateur avec nos filles.  Elles avaient très peur de lui et même actuellement, elles ne veulent toujours pas le voir.  Elles devaient rester assises sans bouger, ne pas boire en mangeant.  Elles devaient nettoyer sa volière avec un couteau ou une fourchette, ramasser les affaires qu’il avait jetées dans la pelouse (tiroir rempli de mouchoirs, d’essuies, ...).  Elles ne pouvaient pas jouer avec les voisins.  Il voulait des oies, des chiens, des oiseaux, des chats, des hamsters.  Mais c’était les enfants qui devaient nettoyer les crasses.  Il pouvait donner  un animal sans s’occuper que ses filles s’y soient attachées.  Une fois qu’il avait bu, il a obligé ma fille de 8 ans à conduire sur l’autoroute et il lui a dit de ne rien me dire sinon il me tuait.  Souvent, il les punissait pour rien dans leur chambre sans livre, sans écrire et sans musique.  Quand il avait bu, on devait être là, à sa disposition.  Je ne pouvais pas sortir.  Mais je ne répondais pas, je ne le contredisais pas, je me sentais coupable.  Je me disais que peut-être, je ne savais pas m’y prendre avec lui et que c’était pour cela qu’il buvait.  Le plus dur c’est qu’on ne pouvait jamais parler de nos problèmes car sinon il disait que je cherchais la dispute.  Quand les enfants ne faisaient pas ce qu’il disait comme il le disait, il lui arrivait de leur mettre une claque et elles avaient tellement peur qu’elles faisaient pipi sur elles.  Quand il avait bu, nous étions ses servantes, nous devions lui obéir au doigt et à l’œil.  Mais comme  de toute façon, quoi que nous fassions, ce n’était jamais bien, c’était toujours le bordel.  Et comme  il buvait tous les jours, c’était comme cela tous les jours.  Tous les jours, il nous menait à la baguette, il cassait des choses, brûlait des nappes, jetait mes linges dans la rue, jetait la nourriture ou faisait du chantage au suicide.  Il lui arrivait quelques fois de prendre des médicaments devant nous ou de prendre un couteau et de se couper les veines. 

Quand je n’en pouvais plus, je partais dans ma famille mais il revenait me chercher en me disant qu’il n’allait plus boire, qu’il allait se soigner.  Et j’y croyais parce que, pendant que je restais là, il ne buvait pas un verre, il était toujours à sang frais.  Et j’avais beaucoup de mal à partir car le matin à jeun, d’une certaine manière, il m’achetait, il disait qu’on allait faire plein de choses.  Il carrelait, faisait le jardin, il mettait la main à tout.  Il était vraiment charmant et une fois qu’il avait bu, c’était fini, ce n’était plus le même homme.  Il cherchait des problèmes à tout le monde, menaçait ma famille avec sa 22 long, achetait sans se soucier de nos moyens (grosse voiture, chiens, ...).  Il n’a pas voulu que je veille mon père à sa mort.  Il battait ses animaux. Je calmais toujours les choses car, pour moi, la famille c’était important.  Je voulais qu’on mange tous ensemble et puis qu’on aille se promener.  Je recherchais cela, alors j’évitais les conflits et lui donnais toujours raison.  Et quand je lui demandais les raisons de son comportement, il disait que c’était de ma faute.

La violence physique a commencé le jour où j’ai refusé qu’on achète un terrain à bâtir à côté de la maison pour y faire un terrain de jeux pour les enfants.  C’était la première fois que je ne voulais pas faire quelque chose qu’il disait.  Ce jour-là, il a tout cassé dans la maison, il a appelé la police parce que je ne voulais pas signer la promesse d’achat.  Il a porté les enfants chez ma mère et quand il est revenu, il m’a battue,  j’avais le visage tout noir.

A partir de ce jour-là, je n’ai plus eu qu’un homme méchant même quand il n’avait pas bu.  Ce n’était plus le même qu’avant, il était agressif, cherchait toujours les conflits.  Il m’a  battue régulièrement même devant les enfants.  Cela a encore duré plus ou moins un mois.  Un jour, ma belle-soeur m’a donné le numéro du Refuge.  Un jour, il voulait encore que je signe pour le terrain, je n’ai pas voulu et il m’a dit que si je restais là le week-end, il me tuait.  Alors j’ai décidé d’aller chercher mes enfants à l’école et je suis allée au Refuge pour Femmes Battues.  Je suis restée là  six  mois. Heureusement que je les ai eues pour mes démarches, pour me réinstaller.  On m’a montré que ce que je vivais était grave, que ce n’était pas ma faute, que j’en avais déjà beaucoup trop supporté. 

Maintenant, cela fait 8 ans que je vis seule avec mes filles.  Je me suis acheté de beaux meubles petit à petit et je suis fière de ma maison.  Je vais bien malgré quelques problèmes de santé dus au stress (ulcères, hypertension) car je gardais toute ma colère en moi, je n’osais pas l’affronter.  Mes filles n’ont plus jamais voulu voir leur père.   Quand il leur arrive de le croiser en rue, elles changent de trottoir.  Quelques fois, il me téléphone encore et il me dit que maintenant notre couple ne marcherait plus car je suis méchante.  Ma famille me bourre la tête.  Or, je ne suis pas méchante mais maintenant j’ose lui répondre, lui dire non et cela, cela ne lui plaît pas.  Maintenant, je pense que si je lui avais répondu, la violence physique aurait commencé plus tôt, que l’alcool était quelque part une excuse, que dans le fond, il était méchant mais à sang frais, il n’osait pas m’affronter. 

Je pense qu’il faudrait faire beaucoup plus de publicité sur des lieux comme le Refuge car beaucoup de femmes restent chez elles car elles ne savent pas où aller.  Il y a encore des milliers de choses à raconter, je pourrais écrire un roman.

  Poèmes de Danielle G. durant son hébergement au refuge

 Le refuge

  Le refuge est un centre d'accueil  où il faut courage pou en passer le seuil Du courage plein les dents, même quand on arrive en sang.

On se retrouve en communauté,  avec des éducatrices pleine de bonté Elles essayent de nous faire oublier nos esprits souillés, ces mauvaises années.

On discute, on apprend à se connaître et chez nous, il n'y a  pas de maître. Nous vivons toutes ensemble, nous les femmes et les enfants On est tous du même sang, ...

Bien sûr, il y a des moments de labeur, où on entend cris et pleurs On essaie de se réconforter  mais on ne peut oublier.

Souvent dans nos chambrettes, on se morfond à perpète. On se dit que l'on ne vaut rien Qu'on le méritait bien.

Parfois on fait la dure, la forte
On essaie de passer cette porte
La porte de l'enfer, nos chagrins, nos misères.

Mais nous sommes toutes ensemble Nous avons l'une envers l'autre des gestes tendres. Bien sûr, beaucoup de colère en nous à vous en rendre fou.

Alors, on s'épaule chacune à notre tour,  non pas pour un aller-retour. Mais simplement de l'affection et  de l'amour.

Danielle

 
Partir, il me faut déjà partir

  Sans avoir aucun soupir Rien que le sourire

Partir pour le bien de mes enfants Trouver un appartement Pour que le juge soit content.

Moi qui ait si mal, je dois supporter Et je n’ai rien à décider Seulement m’en aller

Je pensais pouvoir souffler un peu Mais je dois foncer Ne pas avoir froid aux yeux

Je dois faire face A tout ce qui me tracasse Pour mes enfants Il le faut absolument

J’espère être prête à affronter Toute cette haine, cette cruauté Et oublier le passé.

Je suis sûre d’assumer mes enfants J’en suis sûre, je les aime tant. Elles sont ma joie de vivre. Dans la vie tout est possible.

Je me battrais jusqu’au bout Pour être avec mes enfants  Mes petits choux
         Danielle G.

Notre vie est si dure

Notre vie est si impure On perd tout contrôle de soi-même,  On fait face à tout problème.

On est perdu, délaissé Et toujours perpétuellement humiliée. On perd tout courage,  Et on reste sage.

On y arrive à être un robot, une bonniche, Et on reste aussi douce qu’une biche.

Au fil des années, après toutes ces méchancetés,  On y arrive à se détester On ne vit plus, on ne pense plus On essaie d’oublier.

Puis arrive la déprime, Notre pauvre cœur s’abîme. On prend des tranquillisants Pour pouvoir mordre sur ses dents

On fout sa vie en l’air, On est à bout de nerfs, …

Pourtant on a besoin de tendresse,  Il faut que cela cesse On a besoin d’amour On appelle au secours Et jamais rien en retour !!!

Danielle G.

 

Je
suis à bout de nerfs

Tout m’exaspère, quel calvaire.

Tout me semble si compliqué Et je n’arrive pas à faire un trait Un trait sur mon désespoir Je ne broie que du noir.

Je ne sais pas par où commencer Il me faut encore tout trier Trier le bon, le mauvais Moins penser au passé.

Toutes ces injures, ces blessures Je les ai reçues au fur et à mesure Mais pour les oublier Me faudra-t-il plusieurs années ?

La seule chose dont je sois capable pour le moment C’est d’aider et d’aimer mes enfants Il faut que je récupère Tout ne étant fière.

 

  Fière de moi et de mes enfants Et avoir un appartement Pouvoir recommencer une autre vie Et récupérer ma grande fille

Ma grande fille Karolane, Rien que d’y penser, mon cœur s’enflamme S’enflamme d’amour et de tendresse Je suis sûre que pour elle, je ne suis pas une déesse Car son cœur est certainement blessé Je fais peut-être partie de son passé.

Mon amour pour elle est si fort et si puissant Que j’en suis perdue dans le temps Un temps de blessures et de coupures D’une petite fille et sa maman Qui pourtant s’aimaient tellement .

Danielle G.

 

Tout recommencer

Il me faut tout recommencer Faire un trait, redébuter Refaire sa vie Et m’occuper de mes filles.

Je vais avoir un appartement Mon petit chez moi, un toit. Un renouveau, pas tout de suite une vie de château Mais c’est déjà un merveilleux cadeau.

  Un cadeau, de pouvoir être maître de chez moi Et d’avoir la foi La foi de pouvoir être courageuse De pouvoir m’épanouir et être heureuse

Enfin j’espère pouvoir réaliser tous mes projets, De ne jamais rechuter.

Rechuter dans un trou noir Malgré mon désespoir Un désespoir d’impuissance Face à une peur de violence Aussi bien physique que morale

Je sais que j’ai un corps et un esprit Complètement salis Qu’il faudra que j’aboutisse Et arrêter d’être triste. 

Mais par moment c’est très difficile D’avoir son cœur brisé et en exil.

Mais j’adore et je chérirais mes enfants Puisque je les adore, je les aime tellement.

Danielle


 
  
L’ENVOL

Texte écrit par Graziella MAGIONE , responsable enfants du Collectif pour femmes battues

 

Il te regarde, il ne dit rien. Les mots lui manquent, pas les poings. Il te balance dans les coins Et c’est ta vie au quotidien.

Il vient te demander pardon Il met en œuvre tous les violons Tu crois qu’il va devenir bon Et tu acceptes sa chanson.

Et recommence la romance Tu lui laisses une nouvelle chance Tu enfouis toute sa violence Il te sourit : « Tu viens, on danse.»

Le quotidien reprend ses droits Il montre qu’il doit faire sa loi. Il croit qu’il doit régler ta vie Sans même te demander  ton avis

ET recommence la violence Mais tu ne veux plus de dépendance Tu en as marre cette fois tu pars Tu ne veux plus broyer du noir. Tu te questionnes, tu téléphones Tu as peur car  tu ne vois plus personne. Il y a bien quelqu’un qui te veut du bien Tu demandes de l’aide aux voisins

Ils appellent la police, Tu es perdue, tu crois que tu glisses Ils t’amènent à la maison des femmes Tu tombes au hasard sur Christiane

« Il t’a fait perdre l’estime de toi Tu dois retrouver confiance en toi C’est ton projet d’autonomie Que tu es en train de vivre aujourd’hui. »

Tu viens vers nous, tu nous embrasses Tu as réussi à briser la glace Tu as compris qu’il ne fallait plus traîner T’es persuadée qu’il ne va pas changer.

Demain, tu pars pour un nouveau voyage Tu t’envoles prends ton nouveau bagage Tu vas vivre ta nouvelle vie Tu vas enfin te faire plaisir.

FIN
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Collectif pour femmes battues de La Louvière

En Belgique, les refuges pour femmes battues ont vu le jour à peu près dans la même période : fin des années ’70.

A cette époque, les féministes belges, qui jusqu’alors considéraient que la violence conjugale était une affaire privée et marginale, ont soudain découvert que la violence conjugale était un problème de société de grande ampleur. Cette prise de conscience s’est faite lors de la tenue à Bruxelles du tribunal international contre les violences faites aux femmes. Des femmes de toute l’Europe ainsi que du Canada et des USA sont venues témoigner et raconter ce qui  se faisait dans leur pays pour aider les femmes battues.

Le Collectif pour femmes battues de La Louvière est née en 1979, mis en place par les militantes féministes de la Maison des femmes.

Actuellement, il occupe 15 travailleurs  et une directrice et mène de front de multiples activités liées à la violence conjugale :

- hébergement et aide des femmes maltraitées et de leurs enfants, 24h/24, dans un lieu tenu secret. (en moyenne, accueil de 110 femmes et 120 enfants par an)

- actions de préventions auprès des enfants et des jeunes dans les écoles

- actions de sensibilisation de différents publics et intervenants

- permanences juridique , d’écoute et d’aide pour les femmes non-hébergées

Christiane Rigomont :
57 ans ,Fondatrice et actuellement directrice du Collectif pour femmes battues de La Louvière.

Elle a été à la base d’un mouvement féministe de rue très important dans la région du Centre dans les années ‘70 , « les Marie Mineur », qui se battait pour la dépénalisation de l’avortement et le droit du travail des femmes.

Suite au constat du manque de lieux de rencontre pour les femmes, Christiane Rigomont a ouvert ,en 1977, la Maison des femmes de La Louvière.  Lors des permanences de l’association, elle a commencé à être confrontée à des femmes qui demandaient de l’aide parce qu’elles étaient battues par leur conjoint.  C’est ainsi qu’est né, en 1979,  le Refuge pour femmes battues.

Josiane CORUZZI
40 ans, juriste et travailleuse du Collectif pour femmes battues de La Louvière.

Militante féministe depuis près de 20 ans. Sa rencontre avec les militantes de la Maison des femmes a été déterminante pour son parcours à la fois idéologique et professionnel.

De 1981 à 1987, elle a été animatrice d’un radio locale dans laquelle elle animait, entre autres, une émission sur les droits des femmes. En 1987, elle a été engagée au Collectif pour femmes battues de La Louvière où, jusqu’en 1998, elle a pu explorer diverses facettes de son travail : éducatrice de nuit, animatrice pour les actions d’info et de prévention, aides insertion professionnelle des femmes…. Suite à la reprise d’études, elle a obtenu une licence en Droit et est actuellement engagée comme juriste au sein de l’association.

Collectif et refuge pour femmes battues  
9, rue de Bouvy 7100 La Louvière

24h/24: 064/21.33.03
Fax: 064/28.02.41

 


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