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CFEP - Centre Féminin d’Education Permanente - Bruxelles/ Belgique
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« Violence zéro » :

Campagne pour la journée internationale contre la violence du 25 novembre 2000
Sensibilisation par des programmes radiophoniques à la prévention de la violence  à l’égard des femmes.


Madame Kelly MERCADO, journaliste, animatrice de l’émission « Palabra de Mujer »de l’asbl « Mujer Cultura », membre du réseau « Aqui Nosotras »

Madame Cristina REYNA, journaliste colombienne, secrétaire du réseau « Aqui Nosotras ».



Présentation du réseau «  Aqui Nosotras » :

Aqui Nosotras est un réseau de femmes européennes et latino-américaines né à Oostmalle (Belgique) le 18 mai 1992 ou environ 100 femmes latino-américaines vivant en Europe et des Européennes intéressées par l’Amérique Latine, ainsi que des latino-américaines venues de leurs pays, se sont retrouvées.

Au cours de cette rencontre, des expériences de vie et de travail des femmes vivant dans des pays distincts, ont été échangées.

En effet, en Europe, les femmes latino-américaines sont confrontées non seulement à la crise économique qui limite leurs accès au travail, mais aussi à des confrontations ethniques, raciales et de xénophobie. C’est ainsi que fut perçu le besoin d’unir les efforts entre les femmes, pour le développement d’une stratégie commune permettant la réalisation d’alliances avec des groupes de femmes en Europe et Amérique Latine.

Depuis lors, ont eu lieu, des rencontres nationales et régionales pour débattre des expériences et des perspectives. 

De plus le réseau recherche aussi la  voie de rencontre entre les femmes des deux continents, découvrant ainsi que les distances ne sont pas infranchissables, que les femmes du Nord et du Sud peuvent se rencontrer pour se fixer des objectifs communs.

Actuellement, un réseau existe dans chaque pays d’Europe

Les objectifs du réseau :

Créer un espace de rencontre et de coordination entre les femmes latino-américaines et européennes présentes en Belgique

Créer un point de rencontre entre le mouvement des femmes latino-américaines soit en Amérique latine soit en Europe et les mouvements de femmes européennes.

Promouvoir une plate-forme d’actions et de mobilisation en faveur de l’égalité des droits pour toutes les femmes du monde.

Combattre la violence, le racisme et toutes les formes de discrimination.

Actions de sensibilisation par la radio :

Partant de l’idée que : « ce n’est que lorsque les femmes pourront partager pleinement leur vécu avec toute la communauté que l’on pourra considérer un progrès dans la construction et l’organisation de la société »,  « Mujer Cultura », association de production d’espaces radiophoniques et d’activités culturelles, propose depuis deux ans et demi un programme radiophonique de femmes : « Palabra de Mujer ».

Mujer Cultura est membre du réseau « Aqui Nosotras ».

Ce programme radiophonique essaye d’encourager toutes les femmes à faire entendre leur voix sur des sujets qui les concernent.  Un des objectifs des émissions est d’encourager les femmes exclues, migrantes ou belges, à partager leurs expériences en utilisant la radio comme moyen de démocratisation de la parole et de dénonciation des discriminations qui s’exercent à l’encontre des femmes et qui persistent encore dans notre société actuelle.

L’association propose également des ateliers de technique radio, afin de soutenir les associations des femmes, au même titre que tout autre outil de promotion de diffusion culturelle.

« Femmes d’ailleurs, citoyennes toujours ! »

Tel fut le thème de la campagne d’actions positives vis-à-vis de la femme migrante lancée, en 1999, par le réseau « Aqui Nosotras ».

Les objectifs de cette campagne étaient :

Changer les stéréotypes crées autour des femmes migrantes et mettre en évidence la richesse de leurs apports au niveau politique, social, économique et culturel dans la société d’accueil.

Affirmer que les femmes migrantes ne peuvent être définies « ni par l’analphabétisme, ni par la prostitution, ni par la précarité de leur travail, ni par la soumission ».

Souligner que bien que ces aspects existent, ce ne sont que les effets des politiques économiques et sociales qui ont contribué à la féminisation de la pauvreté et donc de la migration.

Cependant cette vision des femmes étrangères fait partie du problème de l’acceptation des populations minoritaires dans nos sociétés et de la lutte contre la xénophobie, le racisme et les nationalismes exacerbés.

Ensemble, les femmes doivent valoriser leur présence et leur participation à la société dans laquelle elles vivent.

On parle beaucoup de cette campagne en Amérique latine mais ici également car la violence est partout.

Les femmes migrantes les plus agressées sont celles qui :
>> sont sans papier; leur liberté est encore plus restreinte
>> épouses d’étudiants étrangers; elles n’ont aucun statut
>> méconnaissent la langue du pays d’accueil ; elles ont difficilement accès aux outils pour se défendre et restent très dépendantes
>> sont dans un réseau de trafic d’êtres humains ( prostitution, travail au noir, …)

Le 25 novembre :

Actuellement, le 25 novembre est considéré comme le « Jour de la non violence » en Amérique latine. La date fut choisie en commémoration de l’assassinat de trois femmes qui s’étaient battues contre la dictature.

Le 25 novembre est donc la journée de reconnaissance de l’existence de la violence envers les femmes ;

De la mise en place de processus de sensibilisation à la problématique des femmes battues
>>  par des témoignages de femmes ayant été victimes de violences conjugales.
>> par l’utilisation des radios communautaires en Amérique latine où elles sont très écoutée par les femmes agricultrices.


En 1997, la Communauté européenne a instauré le 25 novembre comme jour de la violence zéro.

Cette journée devra être consacrée à la sensibilisation :
>> par la diffusion des outils juridiques  ( par exemple, lors d’un constat de violence, la femme peut exiger que ce soit une femme policier qui le fasse)
>> par l’information des politiques européennes sur la violence
>> par l’utilisation des médias et la diffusion des causes de violence (En Espagne, le journal « El Païs »  mentionnait que depuis 1996, 64 femmes sont mortes suite à des violences conjugales. 90% des causes principales étaient l’alcoolisme, la drogues, chômage, pauvreté,)
>> par un travail au niveau associatif ( rompre l’isolement des femmes victimes de violence) .


Sensibiliser la société en général :

En Belgique, les médias parlent trop peu de la violence et des femmes. Il existe pourtant dans les média un espace réservé au public mais pas aux femmes. Les personnes qui travaillent dans les médias sont peu sensibilisées à cette problématique et l’image de la femme–objet persiste -  le milieu reste machiste. Il faut donc interpeller les médias et casser les stéréotypes, changer l’image des femmes. Dans les cas des viols, les femmes ne doivent plus endosser la responsabilité des agresseurs. On dit encore, par exemple « elle s’est fait violer » au lieu de

« elle a été victime d’un viol ».

Dans le cadre de la prostitution ou du trafic des femmes en Europe, certains stéréotypes se vendent bien: la femme Brésilienne ou Philippine est plus demandée en Suisse car elle est « exotique ». De même, on dit de la femme Latino-américaine qu’elle est « chaude ».

Notre émission passe sur la radio alternative « Air Libre » qui nous permet de favoriser et d’accorder beaucoup d’importance aux échanges. Interviewer les femmes victimes de violences conjugales permet de sortir la violence de son cadre privé. Les femmes peuvent faire-part de leur vécu, échanger leurs expériences, mieux comprendre et susciter les volontés de changement.

Il reste beaucoup de choses à dénoncer et revendiquer :

>> le viol des femmes en temps de guerre est un moyen de pression et d’humiliation utilisées par les armées. Il faut viser les décideurs politique ( Afrique, Kosovo, …)

>> les mutilations génitales dont sont victimes des petites filles et parfois des bébés

 


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