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CFEP - Centre Féminin d’Education Permanente - Bruxelles/ Belgique
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Violence sous influence : Effets de l’alcool et de la drogue
sur la violence envers les femmes et les enfants. 

Madame Anne-Françoise Raedemaekers, coordinatrice des antennes du projet LAMA
Madame Cécile Moortgat, psychologue clinicienne aux antennes LAMA



Présentation du projet LAMA

Le projet LAMA existe depuis 1983.

Les antennes dispensent des traitements de substitution qui permettent de diminuer la violence liée à l’urgence de consommer.

Depuis 1992, des antennes se sont créées.

Celles-ci offrent :
>> Un accès aux soins
>> Le développement de réseaux.  Par leurs présences dans les quartiers, les antennes entrent en contact avec les familles et les sensibilisent.  Elles souhaitent que les patients fassent partie du réseau et sensibilisent d’autres usagers de drogue. 

Un journal qui permet de débattre des problèmes liés à la drogue.


L’usage et l’abus de drogue.

Tous les consommateurs n’abusent pas.  Les centres sont majoritairement fréquentés pour des hommes.  Les femmes ne consomment pas comme les hommes.  Elles se protègent d’une image négative et se sentent responsables de la famille.  Elles ne s’expriment pas dans la rue mais présentent des états dépressifs ou font des tentatives de suicide, elles fréquentent plus souvent des services.

La violence.

Elles subissent des pressions financières, des chantages.  Les mères sont parfois complices de leur enfant toxicomane pour les protéger de la police. 

Il faut des espaces de parole pour ces mères, leur permettre de lâcher prise, de sortir de leur culpabilité.

La violence sur les femmes toxicomanes.

La toxicomanie est mal vue chez une femme.  Les femmes toxicomanes sont souvent isolées de leur famille et du quartier ou, au contraire, elles sont enfermées à la maison ou obligées de retourner au pays.

La violence est souvent à l’origine de la toxicomanie des femmes.  La prise de drogue s’effectue en réponse à une souffrance. 

Les prostituées toxicomanes ne se retrouvent pas dans les antennes, pour elles, il existe l’Espace P.  Peut-être consomment-elles des drogues pour se protéger des violences qu’elles subissent.


La violence institutionnelle.

Le placement d’office du bébé constitue une violence institutionnelle.  On conforte les parents dans l’idée qu’ils sont incapables d’élever leurs enfants. 

Une maladie n’est pas illégale, pourquoi la toxicomanie doit-elle être considérée comme telle?

L’incarcération des toxicomanes est une violence exercée sur eux et sur leur entourage, elle engendre un vécu d’arbitraire et d’injustice.

Une situation vécue.

Une patiente de 23 ans, venue il y a 5 ans sur le conseil de son médecin traitant.  Elle avait une imprégnation médicamenteuse et demandait de l’aide car elle était seule et abandonnée par ses parents.

Elle avait commencé à consommer du hachisch à 16 ans puis était passée à l’héroïne.  Elle était en rupture avec ses parents estimant que son père ne l’aimait pas et que sa mère était trop sévère.  Soupçonnant une pathologie psychiatrique, son médecin la met en observation à Titeca où elle reçoit la visite d’un médecin du LAMA.  Elle fait une fausse couche, se sent très angoissé et est remise en observation pour 40 jours à Titeca où elle reçoit une visite de la psychologue du Lama.

Elle sort de l’hôpital et se rend au Lama pour un traitement à la méthadone. 

Elle avait un projet de mariage qui l’aurait rapproché de sa famille mais son futur mari, un dealer, a été incarcéré.

Elle vit ensuite avec un partenaire violent.  Elle est enceinte.  L’enfant qu’elle porte représente un espoir de réparation mais, en même temps, elle le rejette.  Elle envisage l’avortement, puis se décide à garder l’enfant.  Elle accouche à Saint-Pierre et est accompagnée par le Lama.

Des réunions ont lieu entre l’équipe du Lama et le personnel de Saint-Pierre.

Le personnel de Saint-Pierre voulait garder l’enfant pour le protéger, la patiente voulait élever son enfant.

Le bébé a finalement rejoint sa mère et le Lama a effectué des visites au domicile.

Les parents de la jeune femme ont refusé de voir l’enfant et l’avaient maudit.  Cette réaction a accentué le sentiment de la mère qui s’est mise à reconsommer.

On place l’enfant quand la mère est débordée, on l’accompagne pour visiter l’enfant.

Elle rejette le père.  Un contact est pris avec le service d’Aide à la Jeunesse qui est un tiers neutre et qui peut instaurer la loi.  La patiente est apaisée.

Elle rencontre un autre homme mais vit des difficultés de communications.  Elle vit des problèmes identitaires, éprouve des angoisses et s’auto-mutile.

Une collaboration s’établit avec un Service d’Ethno-psychiâtrie qui peut donner un sens à la maladie.  Cela a permis d’éviter un séjour en psychiatrie et le placement de l’enfant.

L’investissement de l’intervenant

L’intervenant est très investi dans son travail, il doit arriver à rester objectif.  L’idéal thérapeutique est travaillé.  L’intervenant respecte le patient.  Dans le cas cité, la patiente a refusé qu’on contacte ses parents.  On a contacté la famille via les sœurs.  C’était difficile car la famille était déstructurée et les relations ambivalentes.  Notre attitude a été de ne pas forcer les contacte avec les parents.

 


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