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  Liste Canada - 5/6  

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Ce que chaque homme peut faire pour aider à mettre fin
à la violence faite par les hommes aux femmes

Écoutez les femmes... apprenez des femmes.

Tout commence par la compréhension, et la compréhension commence par l'écoute. Qui pourrait être mieux placé pour connaître la violence faite aux femmes que les femmes qui la vivent? Selon une étude d'envergure sur la question publiée par Statistique Canada en 1993, une femme canadienne sur deux a déjà été victime de violence physique ou sexuelle, c'est-à-dire de formes de violence qui relèvent du code criminel! Un grand nombre de femmes subissent également le harcèlement sexuel dans leurs milieux de travail ou d'étude.

Renseignez-vous sur la violence en demandant à une femme qui a confiance qu'elles vous explique quelles ont pu être les conséquences de la violence dans sa vie à elle. Posez la question à votre femme, votre copine, votre soeur, votre mère, une amie... Ne soyez pas surpris si elle hésite à parler, et surtout, n'insistez pas. Après tout, d'après l'étude susmentionnée, 22 % des femmes qui ont vécu une expérience de violence n'en ont jamais parlé à qui que ce soit.

Ayant posé la question, détendez-vous et écoutez. N'interrompez pas votre interlocutrice en contestant des détails ou en vous demandant à haute voix si telle ou telle chose aurait dû la déranger ou non. Votre rôle est d'écouter. Dites-vous simplement que si elle vous dit que quelque chose lui a fait mal, cela lui a effectivement fait mal.

Vous pouvez aussi vous informer auprès des «ressources femmes» locales &emdash; le centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles, le centre d'accueil pour femmes battues ou le comité femmes là où vous travaillez, s'il en existe un. Les femmes qui s'occupent de ces centres ont accumulé énormément d'expérience et de connaissances. Lisez leurs publications. Renseignez-vous sur leur travail. Contribuez financièrement à leurs activités. Apprenez de leur exemple, de ce qu'elles disent et de ce qu'elles font. Communiquez avec elles.

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Cherchez à comprendre la nature et l'ampleur du problème.

La violence faite aux femmes prend toute une série de formes qui vont de l'agression physique et sexuelle et du harcèlement sexuel aux mauvais traitements psychologiques ou affectifs. Une agression n'a pas forcément besoin de laisser des traces visibles pour faire violence. Par exemple, les blagues dégradantes constantes, les comportements dominateurs et les avances sexuelles non sollicitées portent atteinte à l'équilibre psychologique et affectif. Certaines formes de violence ont des incidences physiques ou psychologiques plus sérieuses que d'autres. Mais toutes les formes de violence contribuent à la peur et à la souffrance tristement réelles que les femmes vivant dans notre société doivent supporter. Saviez-vous que dans le quartier qui vous entoure, trois femmes sur quatre ont peur de prendre les transports en commun dès qu'il commence à faire noir? Que seules deux femmes sur cinq se sentent en sécurité quand elles se promènent dans leur propre quartier après la tombée de la nuit? Se promener où on veut, quand on veut, voilà une liberté qui va de soi pour les hommes, une liberté dont la majorité des femmes canadiennes sont privées

Mais il y a pis, car la où la peur est la plus grande pour les femmes, c'est à l'intérieur des murs de leurs propres maisons. Alors qu'on pense à tort que les femmes sont généralement agressées par des hommes qu'elles ne connaissent pas, le fait est que le plus grand danger pour les femmes vient des hommes qu'elles connaissent &emdash; le mari, le petit ami, le père, un parent, l'employeur, le médecin ....

La plupart des hommes aiment les femmes et se préoccupent de leur bien-être. Et pourtant, près d'une femme sur trois (29 %) qui a été marié ou a vécu en union de fait a été victime de violences criminelles (au sens du Code criminel) de la part de son partenaire. Une agression sexuelle est perpétrée toutes les sept minutes au Canada. Quatre-vingt-dix pour cent (90 %) des victimes sont des femmes.

Les femmes subissent des violences aux mains des hommes dans toutes les régions du Canada. Cela se produit chez les riches, les pauvres et les gens de la classe moyenne, chez les gens de toutes les nationalités, de toutes les religions et de toutes les races. Nous sommes tous touchés par le problème.

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(Toutes les statistiques sont tirées de l'enquête de Statistique Canada intitulé «La violence faite aux femmes», The Daily du 18 novembre 1993, à l'exception des données sur les agressions sexuelles, qui sont tirées d'un document de la Chambre des Communes intitulé «The War Against Women», Ottawa, 1991.)

Apprenez pourquoi certains hommes sont violents.

Les hommes ne sont pas violents de naissance. Il a existé des sociétés où la violence était totalement ou presque totalement absente. Des études réalisées depuis un siècle révèlent que dans la moitié des sociétés tribales la violence à l'égard des femmes et des enfants ou entre hommes était inexistante ou pratiquement inexistante. À cela s'ajoute le fait que même aujourd'hui, la majorité des hommes ne sont jamais physiquement violents ou le sont rarement. Enfin, les niveaux de violence varient énormément d'un pays à l'autre.

Certains hommes apprenent à être violents. La violence des hommes est une conséquence de la manière dont on leur apprend d'exprimer leur masculinité dans leurs relations avec les femmes, les enfants et les autres hommes. Ces hommes ont appris à penser que le pouvoir réside dans la capacité de dominer et de contrôler les gens et le monde qui les entoure. Même si la majorité des hommes ne sont pas physiquement violents, cette façon de penser rend le recours à la violence acceptable aux yeux de beaucoup d'autres hommes.

La plupart des actes de violence individuels posés par des hommes ne sont que de pathétiques tentatives d'affirmer leur pouvoir sur des femmes, des enfants ou d'autres hommes. Fait paradoxal, la plupart ces actes de violences sont un signe de faiblesse, d'insécurité et de manque d'amour-propre chez les hommes qui les commettent, auquel se mélange une capacité de domination physique ou verbale et le sentiment qu'ils devraient être supérieurs et «maîtres» de la situation.

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Il arrive parfois à des femmes de commettre des actes de violence. Cette réalité a poussé des groupes de femmes à soulever publiquement le problème de la violence contre les enfants, qui est perpétrée par des femmes et des hommes, bien que la majorité des agressions sexuelles contre des enfants soient commises par des hommes. Il existe effectivement des femmes qui sont capables d'agresser physiquement des hommes ou d'autres femmes, mais le phénomène est infiniment moins répandu que chez les hommes.

La consommation d'alcool par l'homme est associée à 40 % des incidents de violence. Le pourcentage est encore plus élevé lorsque la violence est perpétrée par un homme que la femme connaît. Cela s'explique peut-être par le fait que l'alcool fait monter à la surface des sentiments, des peurs, des rages et des insécurités que certains hommes, détachés de leur sentiments, sont incapables de supporter.

L'alcool ne cause pas la violence. Les gênes ne causent pas la violence. Finalement, la violence se produit quand des hommes tentent de dominer les femmes, quand des adultes tentent de dominer les enfants et quand des hommes essayent de dominer d'autres hommes ou des groupes d'hommes. La violence est un moyen d'affirmer son pouvoir, ses privilèges et sa domination.

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Portez un ruban blanc pendant les semaines précédant le 6 décembre en signe d'engagement personnel de ne jamais commettre un acte de violence contre une femme et de ne jamais cautionner ou passer sous silence des actes de violence contre des femmes de la part d'autres hommes.

Les changements que nous souhaitons ne se produiront que si nous acceptons que nous avons une responsabilité personnelle de nous assurer que ça change. Autrement dit, en tant qu'hommes qui se préoccupent de ce qui arrive aux femmes dans nos vies, nous avons la responsabilité de contribuer activement à ce que toutes les femmes puissent vivre dans un pays où la peur et la violence ne règnent plus.

Chaque année nous organisons une Semaine du ruban blanc qui commence fin novembre et culmine le 6 décembre, date de l'anniversaire de la tuerie qui a coûté la vie à quatorze femmes à Montréal en 1989.

Le port du ruban blanc pendant cette semaine est une expression de votre engagement personnel de ne jamais commettre un acte de violence contre une femme, à ne pas fermer les yeux sur des actes de violence ou de trouver des excuses pour les auteurs de tels actes, et à ne jamais penser d'une femme qu'elle «l'a cherché».

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Le ruban blanc vous engage à ne pas vous taire, à inciter les hommes autour de vous à faire quelque chose pour mettre fin à la violence.

Le port d'un ruban provoque des discussions, des débats et des examens de conscience chez les hommes qui nous entourent. Le ruban blanc sert à catalyser la discussion. Il catalyse le changement.

Désapprouvez ouvertement le comportement des hommes qui emploient des termes sexistes et font des blagues qui sont dégradantes pour les femmes.

« Ce n'était qu'une farce ... T'es pas capable de prendre une blague? »

Les blagues sexistes et les expressions sexistes alimentent un climat dans lequel diverses formes de violence physiques et verbales ont été trop longtemps acceptées. Les blagues et les remarques qui avilissent les femmes ne sont pas neutres; au contraire, elles reflètent la réalité d'une société qui a historiquement fait des femmes des personnes de seconde classe, et en renvoyant les femmes à cette réalité, ils les mettent « à leur place », même si telle n'est pas l'intention de leur auteur.

Aussi difficile que cela puisse être, les hommes qui s'opposent à la violence faite aux femmes doivent apprendre à désapprouver ouvertement le comportement d'autres hommes. À les mettre au défi de bannir les expressions sexistes de leur vocabulaire. À corriger les hommes qui parlent à la légère de cas de violence faite aux femmes, et à ne pas laisser faire les hommes qui commettent des actes de violence.

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Apprenez à reconnaître et à combattre le harcèlement sexuel et la violence au travail, à l'école et au sein de la famille.

Le terme «harcèlement sexuel» s'applique à des situations dans lesquelles une personne fait l'objet, contre sa volonté, d'avances, de remarques ou de comportements à caractère sexuel de la part d'une autre personne. Le harcèlement sexuel ne blesse pas physiquement, mais il empoisonne les relations humaines.

Il est important de préciser d'emblée qu'aucun comportement ne constitue toujours du harcèlement sexuel dans toutes les circonstances.

La distinction réside dans le fait qu'un comportement «harcelant» est un comportement «non désiré». Il n'y pas de mal à flirter, à faire une allusion ou une blague suggestive ou à montrer une photo érotique, si les deux parties y consentent de plein gré.

Le harcèlement est fondamentalement une question d'inégalité de pouvoir. Le même geste posé par une femme ne dérangera pas nécessairement un homme, parce qu'en général dans notre société, ce sont les hommes qui ont eu le pouvoir sur les femmes, et non l'inverse, que ce soit au travail, à l'école ou ailleurs la communauté. Aujourd'hui, certaines provinces et un nombre croissant d'organismes et d'entreprises ont adopté des codes anti-harcèlement ou traitent explicitement du harcèlement dans leurs codes des droits de la personne. Ces règles supposent que tout le monde sait quels comportements constituent du harcèlement sexuel ou racial. Et dans le cas du harcèlement comme dans d'autres domaines, nul n'est censé ignorer la loi.

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Les hommes peuvent se joindre aux femmes pour s'opposer au harcèlement sexuel en appuyant les initiatives prises dans les milieux de travail et d'enseignement pour sensibiliser les gens et créer un environnement sain et productif.

Appuyez le centre d'accueil pour femmes battues ou victimes d'agressions sexuelles près de chez vous, et soutenez d'autres programmes pour femmes.

D'un bout à l'autre du Canada, des femmes dévouées ont travaillé fort pour mettre sur pied des services d'aide aux femmes qui ont survécu à la violence des hommes. Elles ont ouvert des centres d'accueil pour femmes battues et pour femmes victimes d'agressions sexuelles, des maisons de transition et des centres de dépannage. Comme ils offrent des services indispensables aux femmes qui doivent fuir des situations de violence, ces centres méritent notre appui moral et notre aide financière. C'est pourquoi nous encourageons nos comités locaux à recueillir de l'argent pour les programmes locaux de services aux femmes.

Examinez vos propres comportements. Est-il possible que vous contribuiez au problème?

Si vous avez jamais été physiquement violent envers une femme, si vous avez commis une agression sexuelle, si vous avez poussé, menacé ou frappé votre conjointe ou votre copine, vous avez contribué au problème.

Une femme sur dix a subi ce genre de violence de la part d'un homme au Canada au cours de la dernière année.

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Si cela s'est passé il y a longtemps, avouez que vous avez mal agi et essayez de réparer votre erreur, si les circonstances le permettent. Par contre, s'il y a la moindre chance que vous deveniez violent de nouveau à l'avenir, nous vous incitons à chercher de l'aide, de toute urgence, pour aller jusqu'au fond du problème. N'attendez pas qu'un autre incident se produise. S'il vous plaît, agissez dès aujourd'hui.

La majorité des hommes ne sont pas physiquement violents. Et pourtant, nous devons tous réfléchir aux moyens dont les hommes peuvent se servir pour essayer de contrôler les femmes. Éprouvons-nous le besoin de dominer les conversations? Envahissons-nous l'espace des femmes qui nous entourent? Nous arrive-t-il de les humilier?

Tous les hommes ne sont pas responsables des actes de violence commis par certains d'entre nous. Mais tous les hommes doivent assumer leur part de responsabilité pour que cesse la violence sous toutes ses formes.

Visez les solutions à long terme.

Ce n'est pas demain que les hommes cesseront d'être violents envers les femmes. Les solutions réelles sont nécessairement des solutions à long terme. Car cette violence se nourrit à sa source des inégalités entre hommes et femmes, et de la manière dont les hommes apprennent à être «hommes».

Il est évidemment très important qu'on modifie les lois pour combattre la violence faite aux femmes par les hommes. Par exemple, la loi canadienne sur le viol dit maintenant «un non est un non», et il faut un «oui» pour que la relation soit considérée comme consensuelle.

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Mais les lois ne suffisent pas. Nous devons chercher ensemble à changer nos attitudes et nos comportements. Nous devons remettre en question les institutions qui perpétuent les inégalités entre les hommes et les femmes.

Aidons les hommes à être de meilleurs hommes en nous débarrassant de nos carapaces, de toutes ces attitudes qui nous disent que «masculinité = pouvoir de contrôler». Faisons un effort conscient pour apporter des changements positifs à nos relations avec les femmes, les enfants et les autres hommes.

Les attitudes, les comportements et les institutions ne changeront pas du jour au lendemain. Nous devons donc réfléchir à la manière dont nous éduquons les générations futures. Nous devons apprendre à nos enfants, en donnant l'exemple, que toutes les formes de violence sont inacceptables et que les garçons n'ont pas besoin, pour devenir des hommes, de contrôler ou de dominer les femmes, les enfants ou d'autres hommes.

Participez au travail de sensibilisation de la Campagne du ruban blanc.

La Campagne du ruban blanc est la plus importante initiative dans le monde réunissant des hommes autour de l'objectif de mettre fin à la violence faite par les hommes aux femmes. Inspirée par le mouvement des femmes au Canada, la Campagne a servi à son tour d'inspiration à des hommes dans d'autres pays qui ont entrepris des initiatives semblables.

La Campagne est une association de bienfaisance officiellement reconnue.

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La Campagne est un regroupement qui travaille à la base, à partir de bureaux qui nous ont été prêtés et avec du matériel dont on nous a fait don. Notre personnel est surtout composé de bénévoles, au bureau national comme dans des villes grandes et petites à travers le Canada. Étant donné que le but de la Campagne est d'amener les hommes à assumer leur responsabilité de travailler à mettre fin à la violence faite par les hommes aux femmes, nous sommes un regroupement d'hommes, mais nous apprécions énormément l'aide et le soutien des femmes un peu partout qui nous aident à faire démarrer nos campagnes locales.

En plus d'organiser la Semaine du ruban blanc, les comités locaux réalisent d'autres activités au cours de l'année. Par exemple:

  • ils font des présentations dans des écoles;
  • ils organisent des activités de collecte d'argent pour les groupes de femmes et pour financer les activités de sensibilisation de la Campagne;
  • ils organisent des événements à l'occasion de la Fête des Pères pour valoriser les rôles positifs que les hommes peuvent jouer et expliquer pourquoi il est important que les hommes s'occupent bien moins des machines dont ils se servent pour dominer la nature et bien plus de leur propre nature sensible, qui est aussi capable d'aimer et d'aider qu'elle a besoin d'amour et d'aide; et
  • ils organisent des soirées à l'occasion de la St-Valentin pour recueillir de l'argent et rappeler aux hommes que ce n'est pas qu'un jour par année qu'il faut se demander si on fait ce qu'il faut faire pour établir et maintenir des relations saines.Nous vous invitons à nous écrire ou à nous appeler sans tarder pour demander que nous vous envoyions de l'information sur ce que vous pouvez faire pour lancer une Campagne du ruban blanc dans votre ville, dans votre milieu d'étude ou de travail ou dans votre congrégation.

Comme nous n'avons jamais reçu de subvention gouvernementale, notre budget est entièrement constitué de contributions faites par des particuliers et par des syndicats, des entreprises, des congrégations et des associations professionnelles.

Nous vous invitons à appuyer financièrement le travail de la Campagne du ruban blanc.

N'hésitez pas à nous contacter dès aujourd'hui.

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