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PRÉVENTION DE LA VIOLENCE ET MASCULINITÉ

http://membres.tripod.fr/gapi_violence/mai99.htm

La campagne de prévention pour contrer la violence dans les relations amoureuses, "C'est pas toujours frappant mais ça fait toujours mal", lancée dernièrement par le Gouvernement du Québec, innove quant aux stratégies jusqu'ici utilisées pour s'attaquer à cette problématique sociale. D'une avenue où la dénonciation des comportements répréhensibles était privilégiée, s'amorce un virage où la promotion des attitudes, des comportements et des valeurs égalitaires entre les sexes contribue à la construction d'une base de relation entre les hommes et les femmes beaucoup plus saine.

Mais qu'en est-il au niveau de la prévention de la violence auprès de la population adulte? L'intervention "post-violence" visant la prévention de la récidive demeure-t-elle encore le seul chemin où nous pouvons espérer faire des percées? Entretenons-nous des préjugés quant au potentiel de changement des adultes "longtemps socialisés"? Il fut longtemps tabou (et ce l'est possiblement encore) de parler des impacts négatifs de la socialisation masculine sur les hommes en général et sur les agresseurs en particulier.

Paradoxalement, nous avons beaucoup parlé des avantages associés au patriarcat et à la violence des hommes: facteurs et privilèges associés au pouvoir, efficacité de la compétition pour l'obtention de privilèges, valorisation de "la carrière" et de l'individualisme comme étape pour atteindre un épanouissement personnel et un prestige social, utilisation des structures sociales comme moyen efficace pour satisfaire des besoins particuliers (besoins masculins lorsqu'il est question du patriarcat).

Peut-on se surprendre d'être régulièrement confrontés à une résistance pour contrer ce modèle, quand des concepts comme l'efficacité, les privilèges et la valorisation supportent le maintien de tels comportements? Dans la balance des messages sociaux, le caractère inacceptable de la violence ne fait pas le poids.

Mais que dire des retombées d'un modèle masculins plus sain, où la sensibilité, la complicité et une vie relationnelle riche constituent des aspects intégrés à la masculinité et non empruntés à la féminité. Et si prévenir la violence passait par la promotion d'une masculinité où l'égalité n'est pas un but à atteindre mais une réalité à maintenir. Nous miserions alors sur:

 le bien-être associé à l'autonomie émotive;

 les plaisirs associés aux relations familiales (tant au niveau conjugal que parental);

 le mieux-être physique découlant d'une vie plus "réaliste" sur le plan humain;

 la diminution de tensions par une meilleure acceptation des limites personnelles;

 le plaisir de vivre avec des gens "complices" (et non des ennemis potentiels).

Au cours des dernières années, nous avons davantage vu apparaître un nivellement social "vers le bas" dans la mesure où il s'effectue par une propagation de l'individualisme, de la compétition et de la recherche du pouvoir. Il nous appartient maintenant de mettre en lumière la valeur réelle du modèle égalitaire auquel nous tenons et de faire en sorte qu'il soit possible de s'allier avec tous ceux et celles qui y croient.

Jean-François Vézina, t.s.

G.A.P.I. (Groupe d'Aide aux Personnes Impulsives)
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