HOME    http://www.eurowrc.org/  Contributions  > EuroWRC FrançaisDocuments France

 


Previous Home Up Next
 

Home Liste (fr)) Back Next

  Liste France - 2/6  

1.Textes généraux - 2.France - 3.Belgique - 4.Suisse - 5.Canada - 6.Syndicats

 

EN  MEMOIRE DES  FEMMES MASSACREES
ne jamais oublier !  

" LE FÉMINISME N¹A JAMAIS TUÉ PERSONNE,
LE MACHISME TUE TOUS LES JOURS. "

Benoîte Groult

Commémoration du massacre de Polytechnique
mercredi 6 décembre 2000, à 19h
place du Québec, à Paris

Roselyne Bachelot, députée,
Regan Kramer, journaliste,
Florence Montreynaud, écrivaine,
Yvette Roudy, députée-maire,
ancienne ministre des Droits de la femme    

BULLETIN 36 – 24 novembre 2000 -   SOS SEXISME
http://perso.club-internet.fr/sexisme
sexisme@club-internet.fr  

UN RUBAN BLANC CONTRE LA VIOLENCE MACHISTE

Porter un ruban blanc sur son vêtement signifie : " Je suis engagé-e contre la violence machiste. "
En Europe, on connaît le ruban rouge, lié à la lutte contre le sida. En Amérique du nord, il est courant d¹arborer un ruban de ce type : il est le symbole d¹un engagement et c¹est sa couleur qui permet de savoir duquel il s¹agit. Le nôtre est blanc, parce que le blanc est un symbole universel de paix.

le massacre de Polytechnique

L¹histoire de ce ruban remonte au 6 décembre 1989. Ce jour-là, un homme, Marc Lépine, armé d¹un fusil-mitrailleur, entra dans l'École Polytechnique de Montréal ; il pénétra dans une salle de cours, fit sortir les hommes, cria : " Je hais les féministes " et tira. Il tua quatorze femmes, treize étudiantes et une employée, puis se suicida. On trouva sur lui un tract antiféministe et une liste de femmes connues qu¹il voulait aussi assassiner. Le choc fut terrible dans le pays et fit prendre mieux conscience de l¹ampleur de la violence contre les femmes. Le 6 et le 7 décembre, à travers le Canada, plusieurs groupes de femmes organisèrent des veillées funèbres (à Paris, des féministes se rassemblèrent devant la Sorbonne). Certaines portaient un ruban blanc.

Des hommes de Toronto reprirent cette idée à l¹automne 1991. Ils fondèrent la White Ribbon Campaign, la Campagne du Ruban Blanc

(http://www.whiteribbon.ca/french/frindex.htm ), qui organise des actions de prévention dans les écoles. Cette Campagne se développe à travers le monde (voir pour l’Europe http://www.eurowrc.org ), par exemple en Afrique du Sud ou dans les pays nordiques. Au Canada, les pouvoirs publics ont pris des mesures : la loi sur le contrôle des armes à feu est la plus sévère du monde, et la justice a été sensibilisée aux besoins des femmes victimes de violences. De nombreux débats publics ont lieu sur la culture machiste, avec son exaltation de la violence virile.

Et pourtant, la situation des femmes au Canada est la meilleure au monde ! Année après année, le pays reste en tête du classement établi par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). S¹agit-il de la meilleure situation, ou de la moins mauvaise ? Parmi bien des sujets pour lesquels la satisfaction ne peut être que relative, celui des violences.

la violence contre les femmes, ça suffit !
Le 6 décembre 1999, on commémora à travers le monde le dixième anniversaire du massacre de Polytechnique. En France, lors d¹un colloque sur la violence contre les femmes, organisé par le CNIDF (Centre national d¹informations sur les droits des femmes), les participant-es, au nombre d¹une centaine, arboraient le ruban blanc. Le même jour, des féministes se rassemblèrent place du Québec, à Paris.

On parle souvent de " guerre des sexes ", sans connaître l¹origine de cette expression. Nul-le ne sait qui a déclaré cette prétendue guerre, mais les faits sont là : la quasi totalité des victimes en sont des femmes.

ÇA SUFFIT !

Il y a eu trop de violences, trop d¹injustices. Trop de femmes assassinées, blessées, violées, excisées, torturées, prostituées, avilies, humiliées, et pourquoi ? Parce qu¹elles sont du " mauvais " sexe, le deuxième ! Le ruban blanc que portent certain-es d¹entre nous est un signe de reconnaissance des personnes engagées contre la violence machiste et pour la paix entre êtres humains, hommes et femmes. Ce ruban est très solide. Il fera le tour du monde.

Si vous voulez vous procurer des rubans blancs, envoyez à Florence Montreynaud 12 rue Elzévir 75003 Paris une enveloppe timbrée à vos nom et adresse + un timbre à 3F par ruban. 
 

 

Le 6 décembre est un jour de commémoration destiné à rappeler le souvenir des 14 jeunes femmes tuées le 6 décembre 1989 à l'École Polytechnique de Montréal. Le 6 décembre, nous pleurons la perte de toutes les femmes qui meurent à la suite de violence masculine.
 http://www.clc-ctc.ca/francais/woman/dec6_98f.html  

Fondation des victimes du 6 décembre
http://www.polymtl.ca/tragedie.htm  

6 décembre 2000
PARIS, 6 déc 2000 (AFP)

Une quarantaine de femmes et d'hommes, portant des rubans blancs à la boutonnière, se sont rassemblés, mercredi soir, sur la place du Québec à Paris, en mémoire de 14 jeunes femmes tuées lors du "massacre de Polytechnique", il y a onze ans au Canada, a constaté l'AFP. Quatorze roses blanches ont été déposées au pied de la fontaine sur cette place de Saint-Germain-des-Prés, pour chacune des victimes, 13 étudiantes et une employée, assassinées le 6 décembre 1989 à Montréal par un homme qui avait crié "je hais les féministes" en tirant avec un fusil-mitrailleur. Il portait sur lui une liste de femmes connues qu'il voulait aussi assassiner. Il s'agit de "ne pas oublier ce crime machiste", ont déclaré les participants, écrivains, chercheurs et féministes. Les députées Roselyne Bachelot (RPR) et Yvette Roudy (PS), qui avaient appelé à ce rassemblement, étaient retenues à l'Assemblée nationale. Tous les manifestants arboraient un ruban blanc, symbole de protestation contre les violences (verbales, physiques ou sexuelles) faites aux femmes.

Ce phénomène a concerné plus d'1,5 million de femmes en France en 1999, selon une enquête nationale présentée le matin même par la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Nicole Péry. Mme Péry a précisé que cette première étude nationale sur le sujet était publiée le 6 décembre en mémoire du massacre de 1989 et qu'elle avait lancé récemment en Europe la "campagne du ruban blanc", initiée par des hommes au Canada, au titre de la présidence francaise, avec la commissaire européenne aux Affaires sociales Anna Diamantopoulou et la présidente de la commission des Droits des femmes au Parlement européen, la Suédoise Maj-Britt Theorin.

 ------------------------------------

 MONTREAL, 6 déc (AFP)

Le Canada a rendu hommage mercredi à 14 jeunes femmes canadiennes abattues il y a 11 ans à Montréal par un anti-féministe, lors de différentes cérémonies au cours desquelles des avocats ont appelé à une prévention accrue des violences envers les femmes. "En 1989, la réalité brutale de la violence à l'endroit des femmes a pris un sens nouveau lorsque que nous avons compris qu'un groupe merveilleusement diversifié de jeunes Canadiennes pleines de talent avaient été tuées parce qu'elles avaient une chose en commun : elles étaient toutes des femmes", a rappelé dans un communiqué le Premier ministre Jean Chrétien. La journée de souvenir du 6 décembre, déclarée au Canada Journée nationale de commémoration et d'activités concernant la violence dirigée contre les femmes, vise à "renforcer notre volonté de mettre fin à la violence entre les sexes", a-t-il ajouté. A Montréal, une cérémonie s'est tenue sur la Place du 6 Décembre 1989 où a été érigé l'an dernier un monument à la mémoire des victimes. D'autres commémorations ont été organisées notamment à Toronto et Halifax. En 1989, Marc Lepine, 25 ans, avait tué 14 femmes et en avait blessé 13 autres lors d'une fusillade qui avait duré 20 minutes. Il s'était suicidé immédiatement après, laissant une lettre dans laquelle il soulignait sa haine des femmes et des féministes.

 ------------------------------------

Violence: plus d'1,5 million de femmes concernées en 1999

PARIS, 6 déc (AFP)

Plus d'1,5 million de femmes en France ont été confrontées à une situation de violence - verbale, physique ou sexuelle - en 1999, a déclaré mercredi la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Nicole Péry, en présentant l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes.

4% de femmes ont subi l'an dernier au moins une agression physique - des coups à la tentative de meurtre -, selon cette enquête d'utilité publique réalisée auprès de 6.970 femmes de 20 à 59 ans. Elles ont été 1,2% à avoir été victimes d'agressions sexuelles - de l'attouchement au viol - l'an dernier. Ce chiffre est pratiquement doublé (2,2%) dans la tranche d'âge des 20-24 ans.

Les viols concernent 0,3% (bien 0,3%) de l'échantillon représentatif, un taux qui, rapporté à la population nationale concernée (15,88 millions de femmes de 20-59 ans), représente 48.000 victimes en 1999. Ce chiffre a été jugé "effarant" par la démographe Maryse Jaspard, responsable de l'enquête coordonnée par l'Institut démographique de l'Université de Paris I. "Il s'agit de femmes moyennes, pas d'héroïnes de faits-divers", a-t-elle souligné en notant que la majorité de ces violences se produisent dans la sphère privée ou familiale.

Violences conjugales pour un couple sur dix

Les violences conjugales recensées par l'enquête vont des menaces, chantage affectif sur les enfants, mépris, à la séquestration, la mise à la porte, les rapports sexuels imposés et la tentative de meurtre. Elles concernent une femme sur dix vivant en couple en 1999 et 30% de celles qui s'étaient séparées de leur compagnon au moment de l'enquête. Là encore, les plus jeunes sont les plus touchées (15,3%).

"Ces violences conjugales se retrouvent dans toutes les catégories sociales", a souligné Nicole Péry, les agricultrices étant relativement épargnées (5,1%) et les foyers au chômage ou au RMI plus affectés (13,7%) ainsi que les étudiants (12,4%). Dans la rue, les transports en commun ou les lieux publics, les femmes sont surtout agressées verbalement, par des injures, insultes ou menaces (13,3% et jusqu'à 25% pour les plus jeunes). Beaucoup plus rares sont les agressions physiques (1,7%) ou sexuelles (1,9%) en public. La région parisienne est la plus touchée par ce phénomène (22,2%) qui est plus rare à la campagne (7,3%).

Au travail, le harcèlement moral (situations imposées, critiques injustes et mise à l'écart, de façon répétée) concerne 3,9% des femmes, les injures et menaces 8,5% et les agressions physiques 0,6%. Quant aux avances ou agressions sexuelles, 1,9% des salariées en ont subi et une fois sur cinq il s'agissait d'un supérieur hiérarchique.

Enfin une question de l'enquête portait sur les violences subies avant 1999: 12% de l'échantillon ont déclaré avoir été brutalisées physiquement, plus d'une fois dans un cas sur deux: 44% par le conjoint, par l'ex-conjoint (7%), par le père ou le beau-père (8%) et 12% seulement par des inconnus.

11% de l'échantillon avaient subi avant 1999 des violences sexuelles dont un tiers quand elles avaient moins de 15 ans et 16% entre 15 et 17 ans.

L'enquête a été réalisée par téléphone du 3 mars au 17 juillet 2000 auprès d'un échantillon représentatif de la population nationale des femmes âgées de 20 à 59 ans par l'institut de sondage Maxiphone/MV2.

L'opération a coûté 3,5 millions de francs, financés à 54% par le ministère de Mme Péry, en partenariat notamment avec la Caisse nationale d'allocations familiales, et les régions Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-d'azur.

-------------------------------------

Violences faites aux femmes:
les femmes ministres arborent un ruban blanc


PARIS, 6 déc (AFP)

Les dix femmes ministres ont arboré mercredi après-midi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale un ruban blanc en signe de solidarité avec les femmes victimes de violences.

Chez leurs collègues hommes, seul le ministre des Relations avec le Parlement Jean-Jack Queyranne a été aperçu avec un ruban blanc accroché à la veste. Le président de l'Assemblée nationale Raymond Forni (PS) avait lui aussi accepté d'en porter un, tout comme certaines députées, parmi lesquelles Catherine Génisson (PS).

Ce ruban blanc, conçu au niveau de l'UE, représente la lutte "contre les violences subies par les femmes", a souligné la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes Nicole Péry. En réponse à une question de Christine Lazerges (PS), elle a rappelé -dans un brouhaha général où l'on a entendu notamment un "et gna gna gna et gna gna gna" à droite- qu'une femme vivant en couple sur dix subit des violences de son conjoint.

"Je suis choquée qu'il n'y ait pas eu plus d'attention sur cette importante question", s'est exclamée la ministre de l'Emploi et de la Solidarité Elisabeth Guigou en direction de la droite, suscitant un tollé sur les bancs RPR-UDF-DL.

"L'objectivité me pousse à dire que l'attention était aussi peu nourrie d'un côté que de l'autre", a déclaré M. Forni, dont l'intervention a provoqué une moue réprobative de Mme Guigou.

------------------------------

LES VIOLENCES CONTRE LES FEMMES
PARIS - France-Soir (Delphine Barbier Sainte Marie)

"Imagine-t-on des hommes se faire siffler par un groupe de femmes dans la rue, l'oeil humide ? A-t-on déjà entendu une patronne parler à son collaborateur de sa divine cambrure ? Combien de maris violés par leurs épouses ? Les résultats de l'étude nationale lancée par Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, sont éloquents, sinon exemplaires. L'agression commence par des riens et finit par l'horreur.

Au travail, 16,7 % des femmes interrogées disent subir des pressions psychologiques. Dans l'intimité familiale, une femme sur dix avoue être victime de violence conjugale. Pis, parmi celles qui reconnaissent avoir subi un viol dans leur enfance, 72 % n'en avaient jamais parlé auparavant. Ceux qui avaient ricané face aux aboiements des "Chiennes de garde" sont renvoyés dans leurs buts. Oui, il faut aboyer, continuer à mordre quand la ligne rouge est dépassée, rendre inadmissible ce qui paraît anodin".

----------------------------------------

Sortie de prison de "Tani"
héroïne malgré elle des femmes battues


MADRID, 5 déc (AFP)

Une centaine de personnes ont accueilli mardi Teresa Moreno Maya, alias "Tani", devenue un symbole de la lutte contre la violence conjugale, à sa sortie de prison près de Madrid, où elle a passé six semaines avant d'être graciée. Accueillie par ses quatre enfants, le maire de Rivas-Vaciamadrid, dans la banlieue de la capitale espagnole, des amis, des représentants d'associations de défense des droits de la femme et de nombreux journalistes, "Tani" a fondu en larmes à sa sortie de prison. Elle avait été condamné à 14 ans de prison pour avoir tué, en avril 1995, son mari qui la maltraitait depuis de longues années. "Tani" affirmait avoir tiré un coup de feu sur son mari en situation de légitime défense, lors d'une nouvelle dispute.

Devant les très nombreux témoignages des violences auxquelles elle était soumise, "Tani" était devenue un symbole de la lutte contre la violence conjugale, un problème très sensible en Espagne où 33 femmes ont trouvé la mort depuis le début de l'année à cause de violences conjugales.

Plusieurs centaines de personnes l'avaient accompagné le 24 octobre à la prison d'Alcala-Meco, près de Madrid, en réclamant une grâce que les autorités espagnoles avaient indiqué leur volonté d'étudier.

Au total, entre prison préventive et incarcération, "Tani" a passé quelques 400 jours en prison. Elle est sortie mardi de prison au bénéfice d'une libération sous conditions, préalable à la ratification de la grâce dont elle a fait l'objet vendredi par le gouvernement.

UP