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Le centre Brocéliande épaule les
femmes, |
L'ASFAD possède cinq établissements à Rennes animés par près de 85 permanents tous attachés à la protection de la famille monoparentale, qui en règle générale se compose de femmes, seules ou avec leurs enfants. Daniel Le Brun, directeur général attire l'attention sur la diversité du public accueilli : " nous cherchons à préserver ces foyers contre toutes formes de violence sociale. Il se trouve que les familles les plus souvent concernées sont des femmes, parfois accompagnées de leurs enfants. Tous les milieux socio-professionnels sont atteints par les problèmes d'insertion. Nous traitons environ plus de mille cas par an, de la personne illétrée réfugiée ghanéenne au professeur confronté à la violence de ses élèves…". Responsabiliser
les stagiaires
A partir de là, l'association a pour vocation d'abord d'accueillir et stabibliser les stagiaires avant de les accompagner vers l'autonomie puis vers l'emploi. "Nous nous situons à l'opposé de l'action menée par les société caritatives. Ne nous parlez pas d'assistanat ! Nous remettons en selle par le travail, la conduite vers l'autonomie et la prise en charge individuelle des personnes. L'intérêt est que le stagiaire acquiert la confiance nécessaire pour affronter le marché de l'emploi…". L'initative
conduite par les treize femmes du stage "Eveil au projet personnel et
professionnel" en est l'illustration la plus édifiante. Ces
stagiaires, chômeuses de longue durée ou réfugiées politiques se sont
prises en main pour organiser intégralement le
forum pour l'emploi présenté à la Maison des Métiers le jeudi 15 juin. ASFAD Daniel Le Brun, directeur général d'ASFAD ------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le centre Brocéliande épaule les femmes, écoute aussi les hommesRENNESde notre envoyée spécialeLe centre Brocéliande n´est surtout pas un foyer pour femmes battues. Dans ce petit bâtiment moderne aux airs de HLM, qui fait face au stade de Rennes, s´effectue, depuis 1977, un « travail bien plus vaste autour de la violence et de l´insertion sociale et économique », tient à préciser le directeur, Daniel Le Brun, qui tente de dépoussiérer ce type de structure. Une prise en charge globale est offerte aux mères (ou femmes enceintes) victimes de violences. Il s´agit de les aider à se « reconstruire » tout en leur donnant les moyens de l´autonomie. Premier contact possible, le service d´écoute téléphonique joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les femmes qui se déplacent peuvent à tout moment être reçues par des travailleurs sociaux ou des psychologues. En cas de besoin, 166 places d´hébergement d´urgence en petits appartements sont disponibles, que les mères occupent avec leurs enfants en moyenne six mois, durant lesquels elles sont épaulées au niveau judiciaire, social (ouverture de droits), médical, psychologique et professionnel. Un centre maternel accueille les mères dont l´aide sociale à l´enfance craint les défaillances éducatives, ainsi que les enfants qui, témoins de brutalités, développent eux-mêmes des symptômes de violence. Brocéliande (encore appelé Asfad, Association pour les familles en difficulté) dispose encore d´une crèche ouverte sur le quartier, d´un centre de formation et d´un chantier d´insertion – un service de déménagement destiné aux personnes à faibles revenus. « En matière de logement, nous avons été les pionniers en France du bail glissant, note M. Le Brun. L´association loue directement un appartement HLM que va occuper une mère que nous suivons. Au bout de quelques mois, quand la mère est devenue solvable, nous sollicitons l´office afin que l´occupante devienne le bailleur en titre. » Et se trouve ainsi replacée dans le droit commun. COMPRENDRE POUR NE PAS RÉCIDIVER A quelques minutes de là, dans un petit pavillon que rien ne distingue des autres, le centre Brocéliande offre, depuis 1996, aux auteurs de violences un service d´écoute, Dyade. Informés que leur femme ou concubine est hébergée au centre, ils se voient proposer des entretiens sociaux et psychologiques. « L´auteur doit être puni. Nous sommes là pour lui rappeler la norme. Mais on doit aussi lui donner une chance de travailler sur sa violence, d´en comprendre les mécanismes, afin de ne pas la réitérer, explique Daniel Le Brun. D´autant que 80 % des femmes victimes revivent ensuite avec le même partenaire. » Lorsque le père en est capable, il peut, au sein de Dyade, continuer de voir ses enfants durant la période de rupture, avant même la décision judiciaire. En 1999, le centre Brocéliande a été sollicité par 1 016 personnes (dont 38 hommes et 12 couples). En 1997, elles n´étaient que 700. Le Monde daté du vendredi 8 décembre 2000 - Droits de reproduction et de diffusion réservés; © Le Monde 2000 |