http://www.eurowrc.org/ > Contributions > EuroWRC Français > Documents France |
|
Liste France - 2/6 |
1.Textes généraux - 2.France - 3.Belgique - 4.Suisse - 5.Canada - 6.Syndicats |
Les
orientations générales de la politique de lutte 1. Sur le plan pénal
: la circulaire interministérielle du 8 mars 1999 http://www.justice.gouv.fr/justicef/violences1.htm La lutte contre les violences à l'égard des femmes s'est progressivement imposée comme une priorité interministérielle au premier rang de laquelle on trouve les ministères de la Justice, de l'Intérieur, de la Défence et le secrétariat d'Etat aux Droit des Femmes. L'autorité judiciaire, la police nationale, la gendarmerie nationale, les services des Droits des Femmes, les structures associatives notamment d'aide aux victimes et en particulier de solidarité envers les femmes ont vocation, chacun dans son champ de compétence, à intervenir en ce domaine. Cette démarche de concertation s'inscrit dans un contexte européen où les préoccupations liées aux phénomènes de violences intrafamiliales et à leurs conséquences pour les femmes et les enfants sont présentes depuis plusieurs années. Ainsi, l'Union Européenne s'intéresse à ce phénomène, comme en témoigne notamment la dernière conférence internationale qui s'est tenue à Lisbonne du 4 au 6 mai 2000 sur le thème " Violences contre les femmes : tolérance Zéro"; Clôture de la campagne européenne", au cours de laquelle Madame Anna DIAMONTOPOULO, Commissaire Européenne, chargée des affaires sociales et de l'emploi, a réaffirmé la volonté de l'Union Européenne de combattre avec le concours des Etats membres la violence au sein du couple. Le travail de partenariat interministériel, entamé depuis plusieurs années, a déjà permis de sensibiliser les professionnels chargés d'accueillir les femmes victimes, notamment par des stages de formation et l'élaboration de brochures sur les mécanismes des violences conjugales diffusées auprès des professionnels. L'efficience de la prévention et du traitement des violences au sein du couple nécessite un renforcement de la prise en charge, concertée et coordonnée entre les services de l'état et les acteurs de terrain. Des avancées sensibles ont été réalisées sur le plan pénal et sur le plan civil.
La circulaire interministérielle du 8 mars 1999 relative à la lutte contre les violences à l'encontre des femmes au sein du couple a rappelé les conditions d'un partenariat efficace en redynamisant notamment la commission départementale d'action contre les violences faites aux femmes, au centre du dispositif. Il est en outre souligné que l'accueil des victimes et le traitement judiciaire de ces procédures doit faire l'objet d'une attention particulière.La circulaire préconise à cet égard le traitement de ce contentieux en temps réel et incite les parquets à solliciter du magistrat instructeur des mesures de sûreté qui puissent garantir la sécurité des victimes. Des mesures d'urgence ne peuvent être prises que dans le cadre d'une procédure de divorce. Aux termes des dispositions de l'article 257 du code civil, le juge aux affaires familiales peut en effet, dès le dépôt de la requête initiale et à la demande d'une des parties, prendre des mesures pour protéger le conjoint victime de violence et ce, notamment, dans les hypothèses de divorce. Il peut, à ce
titre, et avant l'audience de conciliation, autoriser l'époux demandeur à résider
séparément le cas échéant avec les enfants mineurs. En revanche, il ne
statue pas sur l'exercice de l'autorité parentale. Ces mesures peuvent être revues et
modifiées lors de l'audience de conciliation où les deux époux sont amenés
à comparaître et où le juge statue sur les mesures provisoires engageant les
parties tout au long de l'instance. Cette loi de 1995 comporte des dispositions intéressantes en cas de conflit conjugal, d'une part en ce qui concerne le moment de la médiation : l'article 21 de la loi prévoit en effet que le juge peut procéder à une médiation en tout état de la procédure et y compris en référé pour tenter de parvenir à un accord entre les parties. La loi prévoit d'autre part dans son article 22, que l'aide juridictionnelle accordée aux parties dans le cadre de la procédure de divorce peut couvrir les frais de la médiation. La médiation a pour objectif au cas par cas de permettre aux parties de trouver une solution négociée, si la situation le permet, et par la même mieux acceptée par elles, au conflit qui les oppose. C'est un secteur en développement rapide. Technique impliquant l'intervention
en lieu neutre, d'une tierce personne qualifiée, qui entend les arguments de
chacun et confronte les points de vue, la médiation s'est développée
en France tant dans le domaine civil que pénal, à l'initiative des
juridictions et sous l'impulsion des Des époux ou partenaires en difficulté et craignant que des violences n'enveniment leurs relations, peuvent donc faire appel à un médiateur, avant même d'envisager une procédure de divorce ou de séparation, soit directement, soit par l'intermédiaire de personnes connaissant les difficultés de leur situation, comme les travailleurs sociaux ou les médecins. Quand le couple envisage de se séparer judiciairement, il peut également demander au magistrat une mesure de médiation. Dans le cadre d'une procédure de divorce, certains tribunaux donnent systématiquement des informations aux parties sur cette technique, avant que n'intervienne l'audience de conciliation. Lorsque la médiation a lieu elle permet un déroulement plus serein du cours de la procédure et évite la prise de mesures d'urgence non contradictoires. Le recours à la
médiation civile, ne peut être utilisé qu'avec une extrême prudence dans son
application aux femmes victimes de violences conjugales. Il conviendrait, en ce
domaine, de prévoir dans le cadre de la formation des médiateurs, un volet
leur permettant d'adapter leur pratique à la spécificité des violences au
sein du couple. Il faut enfin signaler qu'en cas de conflit sur les modalités
d'exercice de l'autorité parentale, le juge peut ordonner que les droits de
visite et d'hébergement s'exercent dans un lieu neutre (point rencontre) où
les parents peuvent également tenter de renouer un dialogue sur l'avenir de
leur enfant commun. Longtemps considérée comme tabou et relevant du privé, la violence dont sont victimes les femmes est aujourd'hui reconnue comme un fait social, touchant tous les milieux sociaux, toutes les cultures, tous les âges. Depuis 10 ans, la lutte contre les violences constitue un axe prioritaire de la politique gouvernementale en faveur des droits des femmes. Elle mobilise une grande diversité d'acteurs institutionnels et associatifs dont le rôle est fondamental. La publication de la circulaire interministérielle du 8 mars 1999, relative aux violences au sein du couple résulte d'un travail commun entre les ministères de l'Emploi et de la Solidarité, de la Justice, de l'Intérieur et de la Défense et s'est traduit par une implication accrue de leurs personnels. Elle a permis de relancer, au niveau local, l'activité des Commissions départementales d'action contre les violences faites aux femmes, créées en 1989 et chargées sous l'autorité des préfets de la mise en œuvre et de la coordination des actions locales concernant tant la formation et la sensibilisation des personnels que l'hébergement ou le logement des femmes victimes de violences. Sous l'impulsion du Secrétariat d'Etat aux Droits des Femmes, ce partenariat a été renforcé au cours de l'année écoulée et confirmé lors du Comité interministériel des droits des femmes et de l'égalité du 8 mars 2000 présidé par le Premier Ministre.
L'absence de données précises et fiables est en effet une entrave à la mise en place d'actions spécifiques basées sur une évaluation claire de la réalité de la situation. En conséquence, les gouvernements ont été vivement encouragés à collecter des statistiques sur la prévalence des diverses formes de violences à l'encontre des femmes, notamment lors de la Conférence de Pékin en 1995 ou par le plan d'action adopté par l'OMS en janvier 1997. Dans ce contexte, une Enquête
Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France métropolitaine
(ENVEFF) a été lancée à l'initiative du Secrétariat d'Etat aux Droits des
Femmes afin de pallier l'insuffisance des données sur les violences liées au
faible recours des victimes aux autorités. Elle a été réalisée de mars à
juillet 2000. Son suivi est assuré par un comité
de pilotage interministériel. Enfin, des Assises
Nationales sur les violences à l'encontre des femmes, notamment au sein du
couple, se tiendront à Paris le 25 janvier 2001. Elles s'adresseront à
un public de |