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Violence scolaire : (Journal Le Monde 10 février 2001) Réuni le 7 février, le Comité national de lutte contre la violence scolaire a souligné la persistance du phénomène. Stabilité des équipes enseignantes, qualité des chefs d’établissement, incitation financière des personnels, partenariats : les solutions proposées sont toujours les mêmes Des établissements de banlieue au cabinet du ministre de l’éducation, le collège unique est sur la sellette. Ces dernières semaines, les grèves d’enseignants se sont multipliées pour dénoncer des conditions de travail difficiles face à des élèves « ingérables ». Exaspérés, les enseignants réclament bien souvent le rétablissement de filières d’orientation pour « débarrasser le collège unique de ses éléments les plus perturbateurs ». Dans un langage plus politiquement correct, le ministère réfléchit depuis plusieurs mois à la manière de construire « un collège qui fonctionne mieux pour tous ». Confiée dans un premier temps à Philippe Joutard, la réflexion s’est enrichie ces dernières semaines de consultations diverses, notamment celles des universitaires Philippe Meirieu ou François Dubet. Il faut dire que les premières propositions remises en décembre 2000 par l’ancien recteur ont été jugées « ringardes » voire « dangereuses » par une partie de l’entourage du ministre. Et leur ancrage à gauche n’est pas apparu suffisant. Elles ouvraient notamment la voie à une préorientation en cinquième et quatrième, en donnant aux élèves la possibilité de choisir deux enseignements dominants parmi quatre regroupements de disciplines (technologie-arts-sports, français-latin-grec, langues, ou sciences). Ces pôles, qui auraient représenté plus d’un tiers de l’emploi du temps des élèves, anticipaient clairement l’orientation des jeunes avant l’issue de la scolarité obligatoire. L’exclusion des élèves « à problèmes » du collège et leur orientation vers des voies professionnelles ou l’apprentissage pouvait être envisagée dès la fin de la quatrième. Ces hypothèses ont été rejetées et une nouvelle mouture du rapport rédigée. Ce document a beau être édulcoré, il donne toujours lieu à d’âpres discussions rue de Grenelle, au sein même du cabinet du ministre. Faute d’accord, les « consultations » sont relancées, et le travail de M. Joutard ne constitue plus qu’un « élément de réflexion parmi d’autres ». Jack Lang est, il est vrai, pris entre deux feux : face au malaise observé sur le terrain, il ne peut confirmer le choix du collège unique sans l’amender; mais s’il veut rester fidèle à un « idéal de gauche », il ne peut pas non plus entériner l’éviction précoce d’un certain nombre de jeunes d’un des maillons réputés « démocratiques » du système scolaire. « Ce n’est pas la gauche qui enterrera le collège unique, mais il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, il faut s’occuper des jeunes qui y sont en échec », résume un membre du cabinet. Le traitement des élèves difficiles demeure le nœud du dossier. Le rapport défend le maintien du collège dans son architecture actuelle. « Dès que l’on crée une structure, on la remplit et on la ghettoïse », aime à rappeler M. Joutard. « Les structures spécifiques pour telle ou telle catégorie d’élèves ont donné ce qu’elles pouvaient donner », estime-t-on aussi rue de Grenelle. Les enseignants, eux, restent pourtant demandeurs de classes technologiques, de classes d’aide et de soutien ou d’insertion – de moins en moins nombreuses. C’est dans ces classes à effectifs réduits que sont envoyés les élèves en difficulté scolaire ou, plus généralement, les jeunes « difficiles ». TRAITEMENT AU CAS PAR CAS Les nouvelles propositions soumises au ministre envisagent un traitement au cas par cas, délégué au chef d’établissement, entouré, si les moyens sont débloqués, d’une équipe capable de construire des parcours individuels. Cette marge de manœuvre inquiète déjà les tenants du « collège pour tous » qui voient s’y profiler la possibilité d’exclure dès la quatrième les quelque 5 % d’élèves jugés inadaptés au collège. « La sélection n’est légitime qu’à partir du moment où une génération a reçu une culture commune de base », défendent-ils. Dans l’hypothèse évoquée par le rapport actuel, le chef d’établissement pourrait aiguiller le jeune vers l’apprentissage, le lycée professionnel (un aspect que ne rejetterait probablement pas le ministre délégué à l’enseignement professionnel, soucieux de repeupler ces établissements), des structures éducatives ou l’alternance. « Pragmatique », le SNES estime aussi qu’« il faut trouver pour ces jeunes des solutions diplômantes qui n’existent pas au collège ». « Il s’agit d’un compromis entre une orientation systématique en fin de quatrième et l’idée, illusoire, de vouloir mener tout le monde jusqu’en fin de troisième », analyse un proche du dossier. « Si on exclut systématiquement ceux qui sont inadaptés au système scolaire, on risque d’exclure, bientôt, dès la maternelle », commente pour sa part François Dubet. En outre, l’absence de règle générale, qui suppose une dose d’imagination et un contrôle des décisions prises par les collèges, rompt avec la culture traditionnelle de l’éducation nationale. Le texte de travail actuel reprend aussi l’idée d’instaurer des pôles thématiques – « création technique et histoire », « la matière et le vivant », « les lettres et les arts » ou « les cultures et langues du monde » – dès la cinquième, afin de tenir compte des aptitudes et des goûts des élèves. Pour lever tout soupçon de préorientation précoce, il propose que les élèves choisissent un pôle (ou dominante) axé sur les lettres en cinquième et un autre axé sur les sciences et techniques en quatrième, ou vice versa. Les partisans de cette formule rappellent que le jeu actuel des options au collège (latin ou option technologique) ainsi que le choix de la deuxième langue remplissent déjà un rôle d’orientation. Pour éviter les classes de niveau homogène, les élèves qui y participeraient seraient issus de classes différentes. Le temps consacré à ces enseignements bidisciplinaires ne dépasserait pas 10 % à 15 % de l’emploi du temps. À « MOYENS CONSTANTS » Les incidences sur le travail des enseignants ne sont pas neutres. La transversalité imposant davantage de concertation, ce changement aurait un coût élevé. De l’avis des syndicats, la réforme ne pourra être lancée à « moyens constants ». S’il ne veut pas connaître les déboires de Claude Allègre, qui avait tenté ce pari pour le lycée, M. Lang devra aller au-delà des redéploiements issus de « l’inventaire des moyens disponibles » qu’il a demandé à toutes les académies. « Mais, glisse-t-on au ministère, la réforme des lycées et des lycées professionnels a coûté cher ». Pour les années 2002 et 2003, le collège pourrait toutefois être prioritaire dans l’attribution des crédits pédagogiques. D’une
prudence extrême sur ce sujet que chacun sait explosif, le ministre poursuit
ses consultations ; il va y consacrer ses prochaines semaines pour des annonces
attendues « autour de Pâques ». Il lui faut d’ici là trouver l’équilibre entre
la demande sociale de la classe moyenne et du milieu enseignant, foncièrement
ségrégative, et un projet inspiré par des principes indiscutablement
démocratiques. Une conférence sur la violence scolaire en mars 2001 à l'Unesco L'observatoire européen de la violence scolaire, présidé par l'universitaire Anneau des Ressources Francophones de l'Education
Installation du comité national de lutte contre la violence à l'école ( France ) Phase II du plan de lutte contre la violence à l'école Campagne contre le bizutage GUIDE PRATIQUE Ministére Français de l'éducation LA VIOLENCE À L'ÉCOLE ET LA TOLÉRANCE ZÉRO PRINCIPES ET PRESCRIPTIONS Violences à l'école: |
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