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Violence scolaire :
l’éducation nationale en panne de réponses 

(Journal Le Monde 10 février 2001)
 http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226--146237-,00.html  

Réuni le 7 février, le Comité national de lutte contre la violence scolaire a  souligné la persistance du phénomène. Stabilité des équipes enseignantes,  qualité des chefs d’établissement, incitation financière des personnels,  partenariats : les solutions proposées sont toujours les mêmes 

 Des établissements de banlieue au cabinet du ministre de l’éducation, le  collège unique est sur la sellette. Ces dernières semaines, les grèves  d’enseignants se sont multipliées pour dénoncer des conditions de travail  difficiles face à des élèves « ingérables ». Exaspérés, les enseignants  réclament bien souvent le rétablissement de filières d’orientation pour «  débarrasser le collège unique de ses éléments les plus perturbateurs ». Dans un  langage plus politiquement correct, le ministère réfléchit depuis plusieurs mois  à la manière de construire « un collège qui fonctionne mieux pour tous ». 

 Confiée dans un premier temps à Philippe Joutard, la réflexion s’est enrichie  ces dernières semaines de consultations diverses, notamment celles des  universitaires Philippe Meirieu ou François Dubet. Il faut dire que les premières  propositions remises en décembre 2000 par l’ancien recteur ont été jugées «  ringardes » voire « dangereuses » par une partie de l’entourage du ministre. Et  leur ancrage à gauche n’est pas apparu suffisant. Elles ouvraient notamment  la voie à une préorientation en cinquième et quatrième, en donnant aux  élèves la possibilité de choisir deux enseignements dominants parmi quatre  regroupements de disciplines (technologie-arts-sports, français-latin-grec,  langues, ou sciences). Ces pôles, qui auraient représenté plus d’un tiers de  l’emploi du temps des élèves, anticipaient clairement l’orientation des jeunes  avant l’issue de la scolarité obligatoire. L’exclusion des élèves « à problèmes »  du collège et leur orientation vers des voies professionnelles ou  l’apprentissage pouvait être envisagée dès la fin de la quatrième. Ces  hypothèses ont été rejetées et une nouvelle mouture du rapport rédigée. Ce  document a beau être édulcoré, il donne toujours lieu à d’âpres discussions  rue de Grenelle, au sein même du cabinet du ministre. Faute d’accord, les «  consultations » sont relancées, et le travail de M. Joutard ne constitue plus  qu’un « élément de réflexion parmi d’autres ». 

 Jack Lang est, il est vrai, pris entre deux feux : face au malaise observé sur le  terrain, il ne peut confirmer le choix du collège unique sans l’amender; mais s’il  veut rester fidèle à un « idéal de gauche », il ne peut pas non plus entériner  l’éviction précoce d’un certain nombre de jeunes d’un des maillons réputés «  démocratiques » du système scolaire. 

 « Ce n’est pas la gauche qui enterrera le collège unique,  mais il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, il faut  s’occuper des jeunes qui y sont en échec », résume un  membre du cabinet. Le traitement des élèves difficiles  demeure le nœud du dossier. Le rapport défend le  maintien du collège dans son architecture actuelle. «  Dès que l’on crée une structure, on la remplit et on la  ghettoïse », aime à rappeler M. Joutard. « Les  structures spécifiques pour telle ou telle catégorie d’élèves  ont donné ce qu’elles pouvaient donner », estime-t-on  aussi rue de Grenelle. Les enseignants, eux, restent  pourtant demandeurs de classes technologiques, de  classes d’aide et de soutien ou d’insertion – de moins  en moins nombreuses. C’est dans ces classes à  effectifs réduits que sont envoyés les élèves en  difficulté scolaire ou, plus généralement, les jeunes «  difficiles ». 

 TRAITEMENT AU CAS PAR CAS 

 Les nouvelles propositions soumises au ministre  envisagent un traitement au cas par cas, délégué au  chef d’établissement, entouré, si les moyens sont  débloqués, d’une équipe capable de construire des parcours individuels. Cette  marge de manœuvre inquiète déjà les tenants du « collège pour tous » qui  voient s’y profiler la possibilité d’exclure dès la quatrième les quelque 5 %  d’élèves jugés inadaptés au collège. « La sélection n’est légitime qu’à partir du  moment où une génération a reçu une culture commune de base »,  défendent-ils. Dans l’hypothèse évoquée par le rapport actuel, le chef  d’établissement pourrait aiguiller le jeune vers l’apprentissage, le lycée  professionnel (un aspect que ne rejetterait probablement pas le ministre  délégué à l’enseignement professionnel, soucieux de repeupler ces  établissements), des structures éducatives ou l’alternance. « Pragmatique »,  le SNES estime aussi qu’« il faut trouver pour ces jeunes des solutions  diplômantes qui n’existent pas au collège ». « Il s’agit d’un compromis entre une  orientation systématique en fin de quatrième et l’idée, illusoire, de vouloir mener  tout le monde jusqu’en fin de troisième », analyse un proche du dossier. « Si on  exclut systématiquement ceux qui sont inadaptés au système scolaire, on risque  d’exclure, bientôt, dès la maternelle », commente pour sa part François Dubet.  En outre, l’absence de règle générale, qui suppose une dose d’imagination et  un contrôle des décisions prises par les collèges, rompt avec la culture  traditionnelle de l’éducation nationale. Le texte de travail actuel reprend aussi  l’idée d’instaurer des pôles thématiques – « création technique et histoire », « la  matière et le vivant », « les lettres et les arts » ou « les cultures et langues du  monde » – dès la cinquième, afin de tenir compte des aptitudes et des goûts  des élèves. Pour lever tout soupçon de préorientation précoce, il propose que  les élèves choisissent un pôle (ou dominante) axé sur les lettres en cinquième  et un autre axé sur les sciences et techniques en quatrième, ou vice versa.  Les partisans de cette formule rappellent que le jeu actuel des options au  collège (latin ou option technologique) ainsi que le choix de la deuxième  langue remplissent déjà un rôle d’orientation. Pour éviter les classes de niveau  homogène, les élèves qui y participeraient seraient issus de classes  différentes. Le temps consacré à ces enseignements bidisciplinaires ne  dépasserait pas 10 % à 15 % de l’emploi du temps. 

 À « MOYENS CONSTANTS » 

 Les incidences sur le travail des enseignants ne sont pas neutres. La  transversalité imposant davantage de concertation, ce changement aurait un  coût élevé. De l’avis des syndicats, la réforme ne pourra être lancée à «  moyens constants ». S’il ne veut pas connaître les déboires de Claude Allègre,  qui avait tenté ce pari pour le lycée, M. Lang devra aller au-delà des  redéploiements issus de « l’inventaire des moyens disponibles » qu’il a demandé  à toutes les académies. « Mais, glisse-t-on au ministère, la réforme des lycées  et des lycées professionnels a coûté cher ». Pour les années 2002 et 2003, le  collège pourrait toutefois être prioritaire dans l’attribution des crédits  pédagogiques. 

 D’une prudence extrême sur ce sujet que chacun sait explosif, le ministre  poursuit ses consultations ; il va y consacrer ses prochaines semaines pour  des annonces attendues « autour de Pâques ». Il lui faut d’ici là trouver  l’équilibre entre la demande sociale de la classe moyenne et du milieu  enseignant, foncièrement ségrégative, et un projet inspiré par des principes  indiscutablement démocratiques.
Stéphanie Le Bars 
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Une conférence sur la violence scolaire en mars 2001 à l'Unesco 

L'observatoire européen de la violence scolaire, présidé par l'universitaire
bordelais Eric Debarbieux, organise une conférence mondiale au palais de
l'Unesco, à Paris, du 5 au 7 mars, intitulée « Violence à l'école et politiques
publiques ». Vingt-sept pays devraient y participer pour présenter des
expériences en matière de lutte contre la violence et analyser les raisons du
phénomène, selon les pays 140 communications ont été sélectionnées par un
comité scientifique composé de seize chercheurs, venus d'une douzaine de pays.

« Toutes les démocraties libérales sont touchées par la violence dans le système
scolaire,assure M. Debarbieux. Les débats de société sur cette question
existent partout, mais les faits auxquels l'école est
confrontée ainsi que les stratégies pour y remédier sont différents ».


Conférence mondiale Violence à l’école et politiques publiques
Organisation : Observatoire Européen de la Violence Scolaire
Université Victor Segalen – Bordeaux 2

Avec le soutien du Ministère de l’Education Nationale et de la
Commission européenne (DG éducation et culture).
Sous le patronage de l’UNESCO.

Programme prévisionnel au 11/01/2001

Paris - Maison de l’UNESCO
Du 5 au 7 mars 2001
http://www.obsviolence.pratique.fr/programme/index.html

Anneau des Ressources Francophones de l'Education 
http://www.arfe-cursus.com/violence.htm 
La violence à l'école
Vous trouverez ici des liens sur :
PARTIE 1 - Une réflexion générale sur "qu'est ce que la violence scolaire ?" 
PARTIE 2- Des liens vers les sites de traitement de la violence.
PARTIE 3- Des sites et des références pour aller plus loin sur le théme.


Prévention de la violence à l'école ( France )
Ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie - Mesures gouvernementales et textes officiels pour lutter contre la violence dans les établissements scolaires. 
 http://www.education.gouv.fr/realisations/education/college/violence.htm  

Installation du comité national de lutte contre la violence à l'école ( France )
Ministère de l'Education, de la recherche et de la technologie - La structure a pour mission d'identifier et d'analyser les phénomènes de violence dans les établissements scolaires. Elle se doit de prévenir les élèves et de proposer les réponses propres à lutter contre ces phénomènes. Découvrez ses priorités et actions engagées. 
 http://www.education.gouv.fr/discours/2000/antiviolence.htm  

Phase II du plan de lutte contre la violence à l'école
Ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie - Dossier de la conférence de presse de Claude Allègre,
Ségolène Royal et Claude Bartolone le 27 janvier 2000 : données chiffrées pour l'année 1998-1999, évolution globale de la phase I, description de la phase II. 

Campagne contre le bizutage
Ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie - Instruction des ministres concernant le bizutage
(circulaire parue au BO de l'Education nationale du 10 septembre 1998). Mise en place d'une cellule "SOS violence". 
Espace doc - CRDP académie de Grenoble - Bibliographie : la violence à l'école biliographie - l'amour dans la littérature jeunesse- LA VIOLENCE A L'ECOLE Tous niveaux, 1998 ... 

GUIDE PRATIQUE Ministére Français de l'éducation 
( guide.pdf 75 Ko-15 pages)

LA VIOLENCE À L'ÉCOLE ET LA TOLÉRANCE ZÉRO PRINCIPES ET PRESCRIPTIONS
Canada
http://www.sgc.gc.ca/fpub/pol/f199567/f199567.htm 

Violences à l'école:
 http://carrefour-education.telequebec.qc.ca/

 


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