Les rapports entre homme et femme |
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Les rapports entre homme et femme David
Zerbib est porte-parole de Mix-Cité, mouvement mixte pour l’égalité
entre les sexes. Benoît Félix, du CRIPS (Centre régional
d’information et de prévention du sida) d’Ile-de-France, organise
des débats sur le sida et la sexualité dans les lycées et les
universités. Quelle est l’approche de la sexualité chez les 20/30 ans ? « Cette génération est la moins bien informée sur le sexe et le
corps. Avec le sida, on commence tout juste à parler de sexualité à
l’école. Mais, contrairement aux 15-18 ans, les 20/30 n’ont pas bénéficié
de cette évolution. Et leurs parents ex-soixante-huitards n’ont pas
su communiquer sur ce sujet. Le pire, c’est que les garçons se
croient suffisamment informés. Mais, lors de mes interventions en fac,
il est fréquent que des mecs qui ont un Bac + 5 me posent les mêmes
questions qu’un enfant de 10 ans ! En clair, rien n’a
vraiment évolué ? Dans mes interventions, je suis témoin d’une vraie misère
affective et sexuelle chez les jeunes, mais elle n’est jamais que le
reflet de la misère affective et sexuelle de leurs parents. La seule
chose qui ait vraiment changé, c’est l’explosion et la
vulgarisation du porno. Dans nos débats, les jeunes posent beaucoup de
questions sur la sodomie. C’était une pratique peu fréquente, sauf
justement dans les films porno justement. Et leurs questions sont de
plus en hard et précises, elles incluent aussi bien le SM que la
zoophilie. Ils me questionnent de plus en plus à propos de choses très
techniques sur la pénétration anale ou même sur la double pénétration. Quel est leur accès
principal à la pornographie ? Ils me parlent de Canal + et de Rocco Siffredi. Il n’est pas rare
que les élèves me sortent des magazines porno ou des copies de
cassettes, qui donnent lieu à un véritable trafic entre eux. Le porno
est très facilement accessible aujourd’hui, que ce soit sur Canal,
sur les réseaux câblés ou par les distributeurs automatiques de vidéo.
Ça stimule leur imaginaire mais aussi le passage à l’acte, que ce
soit pour la sodomie ou pour les pratiques à plusieurs dans les caves
avec les filles. Et quand ces jeunes me disent : “la femme, elle aime
ça, même quand elle dit non !”, je ne peux pas m’empêcher de
penser que cette image très machiste de la libido féminine est
justement celle qui est véhiculée par les films porno. »
-------------------------------------------------------------------- Homophobie Qui appelle cette ligne ? 247 hommes, 86 femmes et une transsexuelle
en 1999, dont 277 homosexuels et bisexuels. 164 résidaient en région
parisienne, 145 en province. |
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