Les rapports entre homme et femme 
à l’intérieur du couple ont-ils évolué?

      Contributions    

Précédente Remonter Suivante

   

Les rapports entre homme et femme 
à l’intérieur du couple ont-ils évolué?

David Zerbib est porte-parole de Mix-Cité, mouvement mixte pour l’égalité entre les sexes.

 Les rapports entre homme et femme à l’intérieur du couple ont-ils évolué chez les 20/30 ans ? « Notre génération a hérité des acquis féministes antérieurs, l’indépendance économique des femmes et leur accès à la contraception. Du coup, beaucoup de choses ont changé. Dans la relation de séduction, les rôles sont moins évidents qu’autrefois. Les femmes sont plus exigeantes sur la prise en compte de leurs attentes dans la relation sexuelle et affective.

Les couples ont-ils trouvé un nouvel équilibre ? La vie en couple est devenue plus fragile, elle est désormais décidée à deux. Mais cette évolution vers davantage d’égalité est encore très loin de s’être concrétisée dans la répartition des tâches ménagères.

Les jeunes hommes ont-ils trouvé leur identité ? On observe pas mal de réactions néo-machistes : la culture gay et l’émancipation des femmes ont contribué à saper les fondements de la virilité. Le modèle masculin a été battu en brèche. Par réaction, certains jeunes sont tentés de réhabiliter des schémas traditionnels de domination et de force. Alors que l’égalité entre sexes est en fait une véritable chance pour construire des rapports authentiques au sein du couple. »

Benoît Félix, du CRIPS (Centre régional d’information et de prévention du sida) d’Ile-de-France, organise des débats sur le sida et la sexualité dans les lycées et les universités.

Quelle est l’approche de la sexualité chez les 20/30 ans ?

« Cette génération est la moins bien informée sur le sexe et le corps. Avec le sida, on commence tout juste à parler de sexualité à l’école. Mais, contrairement aux 15-18 ans, les 20/30 n’ont pas bénéficié de cette évolution. Et leurs parents ex-soixante-huitards n’ont pas su communiquer sur ce sujet. Le pire, c’est que les garçons se croient suffisamment informés. Mais, lors de mes interventions en fac, il est fréquent que des mecs qui ont un Bac + 5 me posent les mêmes questions qu’un enfant de 10 ans !

 En clair, rien n’a vraiment évolué ?

Dans mes interventions, je suis témoin d’une vraie misère affective et sexuelle chez les jeunes, mais elle n’est jamais que le reflet de la misère affective et sexuelle de leurs parents. La seule chose qui ait vraiment changé, c’est l’explosion et la vulgarisation du porno. Dans nos débats, les jeunes posent beaucoup de questions sur la sodomie. C’était une pratique peu fréquente, sauf justement dans les films porno justement. Et leurs questions sont de plus en hard et précises, elles incluent aussi bien le SM que la zoophilie. Ils me questionnent de plus en plus à propos de choses très techniques sur la pénétration anale ou même sur la double pénétration.

 Quel est leur accès principal à la pornographie ?

Ils me parlent de Canal + et de Rocco Siffredi. Il n’est pas rare que les élèves me sortent des magazines porno ou des copies de cassettes, qui donnent lieu à un véritable trafic entre eux. Le porno est très facilement accessible aujourd’hui, que ce soit sur Canal, sur les réseaux câblés ou par les distributeurs automatiques de vidéo. Ça stimule leur imaginaire mais aussi le passage à l’acte, que ce soit pour la sodomie ou pour les pratiques à plusieurs dans les caves avec les filles. Et quand ces jeunes me disent : “la femme, elle aime ça, même quand elle dit non !”, je ne peux pas m’empêcher de penser que cette image très machiste de la libido féminine est justement celle qui est véhiculée par les films porno. »  --------------------------------------------------------------------

Homophobie

Qui appelle cette ligne ? 247 hommes, 86 femmes et une transsexuelle en 1999, dont 277 homosexuels et bisexuels. 164 résidaient en région parisienne, 145 en province.

Quels sont les motifs des appels ? En 1999, 97 appels concernaient des problèmes liés à la vie quotidienne, 52 un mal de vivre, 45 des problèmes au travail et 32 des agressions physiques. Parmi les appels liés à la vie quotidienne, 5 concernaient des questions de voisinage, 11 étaient liés à la famille, 6 à des problèmes de discrimination par la police, et 23 à des discriminations liées au logement.

Quelles sont les discriminations observées au boulot ? il s’agit essentiellement d’insultes ou de menaces (27 cas), de menaces de licenciement (7) voire de licenciements effectifs (4) ou de mutations (3).

Y a-t-il toujours des agressions physiques ? 31 ont été rapportées dont 10 sur les lieux de drague et 9 dans la rue ou à la maison. Des chiffres infimes par rapport au harcèlement dont sont toujours victimes les homosexuels, en particulier les lesbiennes, dans la rue.

Sources : Sos Homophobie, rapport 2000 (30 F en librairie)

 

Précédente Remonter Suivante