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Concepts utilisés : définitions

Violence

La violence, du latin vis (force) et latus, participe passé de fero (porter), renvoie dans son acception première à l'utilisation de la force physique contre autrui. Si certains auteurs s'en tiennent à cette conception restreinte, d'autres en revanche l'élargissent à des agressions autres que physiques (D. Goldberg, 1989). Garver (1977) définit la violence comme une atteinte à l'intégrité de la personne. Selon cet auteur, cette atteinte peut prendre pour cible le corps de celle-ci ou sa capacité de prendre des décisions autonomes et peut s'exercer à travers des formes de contrainte personnelles ou institutionnalisées. Citons aussi la notion de violence symbolique développée par P Bourdieu (1990) pour désigner des formes larvées et déguisées de contrainte qui ont pour caractéristiques de s'exercer avec l'«assentiment» des personnes qu'elles visent. Cette notion nous sera particulièrement utile pour comprendre les formes subtiles de domination qui ont cours au sein de la familles. *

Nous avons voulu éviter deux écueils dans l'usage du concept de violence: lui donner une extension si large qu'à la limite toute forme de domination peut être qualifiée de violente; le concept perd alors de sa force et de sa pertinence. Ou le restreindre à son noyau dur, la violence physique, comme le font la plupart des études américaines et passer ainsi à côté de tout un ensemble d'autres comportements tout aussi destructeurs. C'est pourquoi, en suivant Garver, nous saisirons sous le concept de violence toute atteinte à l'intégrité de la personne. Nous distinguerons donc, selon la sphère impliquée, entre :

-   violence physique (atteinte à l'intégrité corporelle);

-  violence sexuelle (atteinte ou tentative d'atteinte à l'intégrité sexuelle);

-  violence psychologique (atteinte à l'intégrité psychique). Sous ce terme sont compris tant la violence verbale (cris, injures) que des comportements ayant pour fonction de rabaisser (humiliation, dénigrement) ou d'intimider (menaces, violence contre des objets, etc.).

L'opérationalisation faite de ces concepts dans la recherche quantitative est indiquée au début du chapitre 5.

Avec Straus et Gelles (1990), nous nous gardons de confondre la violence avec le conflit, l'hostilité ou l'agressivité, qui sont des composantes inhérentes à toute relation humaine, des facteurs de changement et d'adaptation dans tout groupe social (James, 1989), alors que le propre de la violence est d'être destructive.

Nous nous intéressons dans le cadre de cette étude au fait social constitué par la violence faite aux femmes dans le couple en tant qu'expression, au niveau familial, s rapports de domination entre les sexes.



*
« La violence symbolique impose une coercition qui s'institue par l'intermédiaire de la reconnaissance extorquée que le dominé ne peut manquer d'accorder au dominant lorsqu'il ne dispose, pour le penser et pour se penser, que d'instruments de connaissance qu'il a en commun avec lui et qui ne sont que la forme incorporée de la relation de domination. C'est ce qui fait que les formes larvées ou, mieux, déniées (au sens freudien) de la domination et de l'exploitation, celles notamment qui empruntent une part de leur efficacité à la logique spécifique des relations de parenté, c'est-à-dire à l'expérience et au langage du devoir ou du sentiment... comme la relation entre les conjoints... représente un défi insurmontable pour toute espèce d'économisme : elles mettent en jeu une autre espèce d'économie, celle de la force symbolique qui s'exerce comme par magie en dehors de toute contrainte physique... » (P. Bourdieu, 1990).

Au cours de sa vie, plus d'une femme sur 5 est touchée par la violence physique et/ou sexuelle dans le cadre d'une relation de couple. Plus précisément, 12,6% des femmes ont subi de la violence physique, soit près d'une sur 8, et 11,6% de la violence sexuelle, soit environ une sur 9. Quant aux violences psychologiques, 40,3% des personnes interrogées en ont subi.

VIOLENCE PHYSIQUE

• JETER UN OBJET SUR ELLE
• LA POUSSER, L'EMPOIGNER OU LA BOUSCULER
• LA GIFLER
• LUI DONNER UN COUP DE PIED, DE POING OU LA MORDRE
• LA FRAPPER AVEC UN OBJET OU ESSAYER DE LA FRAPPER AVEC UN OBJET
• LA BATTRE
• L’ETRANGLER
• LA MENACER AVEC UN COUTEAU OU UNE ARME A FEU
• SE SERVIR D'UN COUTEAU OU TIRER UN COUP DE FEU

VIOLENCE SEXUELLE

• UTILISER LA FORCE PHYSIQUE OU LA MENACE POUR L'OBLIGER A AVOIR DES RELATIONS SEXUELLES

VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE

• L'INSULTER OU L'INJURIER
• JETER, CASSER, ECRASER UN OBJET, DONNER UN COUP DE PIED DANS UN OBJET
• MENACER DE LA FRAPPER OU DE JETER UN OBJET SUR ELLE
• LA SEQUESTRER
• L'EMPECHER DE RENTRER A LA MAISON

 

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