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Suisse : Haro sur les maris violents !

From : Claire David
www.cdeacf.ca
www.netfemmes.cdeacf.ca

Un mari violent se verra dorénavant interdire l'accès à son propre domicile. S'il récidive, il pourra aller en prison : une loi de protection des femmes battues est entrée en vigueur le 1er janvier 2003 dans le canton de Saint-Gall. Une première du genre en Suisse, qui pourrait inspirer d'autres cantons.

Le temps des "Chérie, reviens à la maison, je te jure que je ne te frapperai plus" est révolu, remarque le quotidien "Le Temps" de Genève.

"Désormais, depuis le 1er janvier, c'est l'agresseur qui est dans l'obligation de quitter le domicile conjugal", du moins dans le canton de Saint-Gall, en Suisse.

L’exemple est venu d'Autriche qui a adopté en 1997 une loi permettant d'expulser de chez eux les auteurs de violences sur leurs compagnes.

Cette loi est devenue en quelques années, pour de nombreux travailleurs sociaux européens, le modèle à suivre. Le canton de Saint-Gall est le premier à lui emboîter le pas.

L’Allemagne, l'Italie, la Hollande et le Luxembourg sont en train de réfléchir à des projets similaires. Lucienne Gillioz, responsable d'un programme d'aide aux femmes battues à Genève, explique au "Temps" qu'"il est injuste de voir les victimes subir le traumatisme de la fuite alors que l'agresseur reste tranquillement assis chez lui". D'où ce renversement des rôles proposé par la loi de Saint-Gall. Dans ce canton, plus de 1 000 femmes par an et autant d'enfants se réfugient, après avoir subi des violences domestiques, dans des foyers spécialisés qui manquent souvent de place.

Les associations venant en aide aux femmes battues ont accueilli favorablement cette disposition légale. Quelques bémols viennent tempérer cependant l'enthousiasme général : "le risque de vengeance, donc de violence plus grave, est accru, car l'agresseur sait où trouver sa victime", note "Le Temps". La mise en place des dispositions légales nécessitera également un grand travail d'accompagnement de la part de ces associations. "Une loi comme celle de Saint-Gall ne sert à rien si elle n'est pas accompagnée d'une structure de soutien", précise Claudia Meyer responsable d'un foyer d'accueil à Fribourg, "notre travail restera le même, il nous faudra seulement rencontrer des victimes chez elles".

Anne Collet, Courrier international (11-02-2003)

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