Eurobaromètre:
L'attitude des Européens à l'égard de la violence
envers les femmes et les enfants
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Bruxelles, le 14 juillet 1999
Eurobaromètre: L'attitude des Européens à l'égard de la violence
envers les femmes et les enfants
La Commission européenne a présenté deux sondages Eurobaromètre
portant sur l'attitude des Européens à l'égard de la violence envers
les femmes et les enfants. Le sondage relatif aux femmes a été réalisé
dans le cadre de la campagne européenne de lutte contre la violence
envers les femmes et celui sur les enfants a été organisé dans le
contexte de l'initiative DAPHNE. Tous deux révèlent que les Européens
condamnent massivement la violence, et en particulier la violence
sexuelle, qu'elle touche les femmes ou les enfants. La grande majorité
d'entre eux a conscience de l'existence du problème et pense que ce
type de violence est relativement répandu. Ce sont généralement les médias
qui les ont sensibilisés au problème, le sujet n'étant guère évoqué
entre amis ou en famille. Par ailleurs, rares sont ceux qui disent connaître
une victime de violence. En outre, la plupart des sondés croient,
contrairement à la réalité, que les violences sont essentiellement le
fait de personnes inconnues des victimes. L'alcool, la toxicomanie, le
chômage, la pauvreté et l'exclusion sociale figurent au premier rang
des circonstances considérées comme étant les principales causes de
comportement violent.
"Ces résultats comportent de nombreux points positifs. Le premier,
c'est bien sûr que tant d'Européens soient informés de l'existence de
ce problème. Et le deuxième, c'est qu'ils soient presque unanimes à
juger inacceptable la violence à l'égard des femmes et des enfants. Il
est également intéressant de noter qu'ils estiment, dans une large
majorité, que l'Union européenne a un rôle à jouer dans la lutte
contre la violence" dit Mme Anita Gradin, membre de la Commission
chargée de la justice et des affaires intérieures.
"Néanmoins, ce sondage montre aussi qu'il faut prendre des mesures
supplémentaires et organiser d'autres actions de sensibilisation. Le
fait que la plupart des citoyens européens aient appris l'existence de
ce problème par les médias et qu'il semble en être rarement question
en famille ou entre amis me donne à penser qu'il reste soumis à
certains tabous. Ces crimes ont lieu dans notre voisinage et,
contrairement à une opinion très répandue, l'auteur des violences est
généralement un proche de la victime".
Ce sondage d'opinion examine ce que les Européens pensent de divers
sujets liés à la violence domestique envers les femmes et à la
violence envers les enfants. Il étudie la connaissance qu'ils ont du phénomène
et l'idée qu'ils se font de son étendue, tout en leur demandant
d'indiquer les causes qui leur paraissent être à l'origine de cette
violence ainsi que les moyens qu'ils jugent appropriés pour la
combattre.
La violence domestique envers les femmes. Seuls 4 % des Européens n'ont
jamais entendu parler de la violence domestique contre les femmes. Parmi
les autres, la plupart avaient appris son existence par la télévision
(89 %), la presse (65 %) et la radio (44 %).
Un citoyen européen sur deux (50 %) estime que ce type de violence est
assez répandu, un sur quatre (24 %) qu'il est très répandu et seuls
19 % ont répondu qu'il était assez peu répandu, voire pas répandu du
tout.
La violence sexuelle dont sont victimes les femmes est considérée
comme très grave par 90 % des citoyens européens, la violence physique
par 87 %, la violence psychologique par 65 %, la restriction de liberté
par 64 % et les menaces d'actes de violence par 58 %.
Parmi les causes de violence domestique, c'est l'alcoolisme qui est le
plus souvent cité par les Européens (96 %), suivi de la toxicomanie
(94 %), du chômage (79 %), de la pauvreté et l'exclusion sociale (73
%) et du fait d'avoir soi-même été victime de violence (73 %).
62 % des citoyens estiment que la violence domestique à l'égard des
femmes est inacceptable dans toutes les circonstances et toujours
punissable par la loi, contre 32 % qui la trouvent inacceptable dans
toutes les circonstances, mais pas toujours punissable par la loi.
En ce qui concerne les moyens de lutte contre la violence domestique,
ils sont 95 % à juger utile la condamnation du coupable, 91% à
favoriser une application plus stricte des lois existantes et 91 % à
croire qu'il est utile d'enseigner le respect mutuel aux jeunes.
Plus de deux citoyens européens sur trois (67 %) estiment que l'Union
européenne doit certainement s'impliquer dans la lutte contre la
violence domestique à l'égard des femmes, mais ils sont 79 % à ne pas
avoir connaissance de mesures politiques proposées par l'Union européenne
dans ce domaine.
La violence envers les enfants. 1% seulement des sondés n'avaient
jamais entendu parler de la violence envers les enfants. Les principales
sources d'information étaient la télévision (94 %), la presse (70 %)
et la radio (51 %).
La quasi-totalité des citoyens européens (plus de 97 %) considère que
l'abus sexuel des enfants est une forme de violence. Les actes de cruauté
commis par d'autres enfants (88 %) et les punitions physiques (74 %) et
psychologiques (75%) figurent également en bonne place. En revanche, 59
% des Européens seulement assimilent les punitions physiques dispensées
par les parents à une forme de violence.
77% des citoyens européens sont d'avis que la violence à l'égard des
enfants est très ou relativement répandue. En majorité, ils croient
que ce sont les inconnus (74 %) ou les beaux-pères (71 %) qui
constituent la plus grande menace pour les enfants, ce qui n'est pas
conforme à la réalité.
Parmi les causes de violence, on trouve de nouveau l'alcool (94 %) et la
toxicomanie (93 %) au sommet de la liste. Et 77 % des sondés estiment
que le fait d'avoir subi des actes de violence dans l'enfance est l'une
des principales causes de violence ultérieure.
61% des citoyens européens estiment que la violence à l'égard des
enfants est inacceptable dans toutes les circonstances et toujours
punissable par la loi, contre 30 % qui la trouvent inacceptable dans
toutes les circonstances, mais pas toujours punissable par la loi.
Dans tous les États membres, la majorité des sondés (64 % en moyenne)
juge insuffisante la législation nationale visant à lutter contre les
violences sexuelles. 91 % pensent qu'une application plus stricte des
lois existantes contribuerait efficacement à combattre la violence
tandis que 94 % voient dans le renforcement des sanctions une réponse
adéquate à ce phénomène.
Une grande majorité des citoyens européens dans l'ensemble des États
membres (91 %) est d'avis que l'UE devrait certainement ou probablement
intervenir dans la lutte contre la violence à l'égard des enfants.
Le sondage Eurobaromètre a été réalisé du 12 mars au 4 mai 1999. Au
total, 16 179 personnes de plus de quinze ans ont été interrogées,
fournissant un échantillon représentatif d'environ 1000 personnes par
État membre. European
Campaign to Raise Awareness of Violence against Women :
the European Commission has been conducting in 1999/2000 a European
campaign to raise awareness on violence against women
http://ec.europa.eu/employment_social/equ_opp/violence_en.html
The Daphne Programme
http://ec.europa.eu/justice_home/funding/daphne/funding_daphne_en.htm
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