Revue TYPES 2/3 - Paroles d’hommes

Plaisirs et sexualité

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Revue TYPES 2/3 - Paroles d’hommes - 1981 

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Plaisirs et sexualité

Dort il ? 
Jouit-y ? 
Y jouait 
Mais y joue plus 
Son jeu est au jus 
J'vous jure 
Il geint 
Genre juste.

Y jouit point 
Il poind 
Il peint 
Y déteint 
Y s'retient 
Inouï !

Y se lance 
Balance

Et Organce 
Fragance 
Dans la danse 
Qui jouvencent 
Et lui, NON 
Raide, et oui, 
Spermanent 
Mais pas 
Cui-cui 
Au zizi 
Rien qu'un corps 
Dans l'décor 
Qui se tord 
Et ce, retors 
Et se retourne 
De jouissance 
Mais de plaisir 
Y'en avait 
Y'en a plus 
Y s'réjouit 
Et y s'dore.

Gil Delpy

Attention une première fois

peut en cacher une autre...

1956, Saint-Hilaire-de-Riez, petit " bled " sur la côte vendéenne... Au milieu des dunes parmi une forêt de pins, se dressent les grandes tentes – surplus de l'armée américaine d'une colo. Un soir, Christian. un " grand " de treize ans, qui couche à ma gauche, insinue sa main sous mes draps. Mais qu'est-ce qui lui prend ? Il joue au jeu de la petite bête qui descend, qui descends qui... et il glisse sa main dans mon caleçon en coton, fabrication maison. Il me tripote le zizi qui, surprise, grandit, s'allonge et devient raide ! Alors Christian entoure mon zizi avec sa main et fait des mouvements de va et vient, de plus en plus vite. Ça chatouille agréablement jusqu'au moment où j'ai une envie de pisser que je ne peux retenir. Surprise ! Jaillit un liquide blanchâtre, on dirait de la colle pour la tapisserie, en même temps que j'éprouve un grand plaisir. J'en ai plein les mains. Je porte mes doigts à la bouche. Ça n'a pas de goût c'truc. Vraiment, on peut faire de drôles de choses avec son corps. Depuis ce jour. je n'ai plus arrêté de me branler.

A l'école, aux gogues, j'essaye d'apercevoir le petit bout de l'autre. Pas de n'importe qui ! Non ! Uniquement celui des bons élèves ou des copains intéressants, c'est-à-dire les rigolos et les chahuteurs. Les élèves propres. inodores et sans saveur, le style " chouchous à leurs mamans " ne m'intéressent pas. Certaines récrés, toute la classe joue à essayer de se " toucher ".

Certains jeudis, je vais dans les bois qui entourent la ville et on joue à " tu me montres, ton machin et j'te f'rai voir le mien ".

— " Elle est grande comment ? Tu la déja mesurée ? "

— " Eh bien comme tout le monde, normale quoi ! "

— " C'est pas vrai ! Elles sont pas toutes de la même grandeur. D'ailleurs j'suis sûr que j'l'ai plus grande que toi ! "

Alors on s'empoigne. on se bouscule jusqu'à ce qu'on se retrouve par terre, corps à corps excitant, et aussitôt que l'un des deux combattants pour de rire réussit à glisser sa main dans le slip de l'autre, toute résistance cesse d'un commun accord.

A la piscine, c'est encore plus simple. Sous prétexte d'économie on partage une cabine. Au moment de se rhabiller, j'arrache soudainement la serviette attachée autour de la taille du copain en me moquant de sa pruderie. D'autres fois, je prends l'initiative de ne pas me cacher, et l'autre fait alors de même ; d'autant plus que je prends l'initiative de faire ce qu'il souhaite mais qu'il n'ose pas. Émois pubertaires merveilleux ! Heureuse époque des branlettes enfantines, sans tambour ni trompette. Gérard, Luc, Robert, Loïc, Jean-Pierre... Leurs longs corps fluets grillagent mon passé. et ce sourire qu'ils avaient me fait encore frissonner...

Une larme m'alarme

1970 vingt-quatre ans ! Comme le temps passe ! Mes douze ans, c'était il a douze ans ! Depuis quelques mois David, un jeune juif de seize ans que j'ai rencontré à Saint-Michel un samedi soir, passe me voir régulièrement.

Ses grands yeux noirs et son sourire, sa gentillesse et sa curiosité m'émeuvent. J'ai très envie de l'aimer mais la peur de briser notre amitié m'a retenu jusqu'alors.

En cet après-midi. je lui passe des diapos de voyages. De me trouver tout seul avec lui dans l'obscurité me bouleverse. Je le sens également tendu. A la fin de la projection, je lui prends la main. Il ne la retire pas. Alors, je l'enlace puis je l'embrasse légèrement sur le front, les joues, les lèvres. Je tremble d'émotion, de bonheur. David vibre de tout son cœur/corps sous la caresse de mes doigts qui maintenant descendent le long de son corps, craintivement puis qui s'enhardissent. Son sexe, longiligne, gonfle l'étoffe de son pantalon sous la pression de ma paume. Je prends David par la main et nous allons jusqu'au lit où nous nous allongeons. Je commence à défaire sa ceinture lorsque j'aperçois une larme qui coule sur sa joue. Elle m'interpelle : " Ai-je le droit de violenter mon petit ami ? ".

Ce n'est pas un choix entre mon plaisir/désir égoïste au risque se saccager notre amitié et le respect de sa personne, mais c'est une interrogation sur la nécessité de " brusquer " l'adolescence, conditionnée par son éducation castratrice et mon " abus de pouvoir " d'adulte. Idéologiquement, je suis persuadé d'être dans mon bon droit de " libérer " ce garçon, même malgré lui, mais humainement ?

Cette fois-ci. je m'abstiens de prendre des risques pour David.

Il cessa de me voir. Pendant longtemps, je me suis interrogé sur le bien-fondé de ma décision d'alors. N'aurais-je pas dû aller jusqu'au bout de ce qui avait été mis en branle (si j'ose dire), car le corps, lui, ne sait pas mentir au plaisir ?

Oui la masturbation se révèle être le Pérou.

1973... mes " semelles de vent " m'ont porté jusqu'à Lima. J'ai fait la connaissance Plazza San Martin, de Ricardo, péruvien d'une quinzaine d'années. Nous passons la journée à nous balader puis vers dix-sept heures nous rentrons à l'appartement de la copine qui m'héberge. Nous nous installons sur un canapé. Je taquine Ricardo en le chatouillant. Il me rend la pareille. Ma main s'introduit dans son pantalon et se glisse au chaud de son entre-jambe, contre son petit sexe qui se dresse contre l'intrus, tout contre. Ricardo, surpris, s'abandonne à ma bouche et à mes mains amicales. Il est très curieux et se demande où je veux en venir avec ce mouvement de va et vient jusqu'au moment où son sexe lui apporte une jaillissante réponse. Il n'avait jamais pris de plaisir avec son corps. Je suis très content de lui avoir fait découvrir cette potentialité de jouissance. Il me quitte, heureux. Quelques instants plus tard on sonne. C'est Ricardo avec un copain auquel il désire que je fasse la même leçon...

Marc Roy

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