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Revue TYPES 5 - Paroles d’hommes - 1983 

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J'aimerais connaître des hommes, parler avec eux, échanger des choses intimes, les comprendre, qu'ils me comprennent. Mais je me demande en même temps si ce désir n'est pas une fuite devant ce discours féministe, violent, agressif et culpabilisant. Est-ce que ça ne serait pas une nouvelle façon de se donner l'illusion d'une fraternité masculine dont nous connaissons les multiples facettes fabriquées par l'idéologie dominante ? C'est vrai, je culpabilise énormément en ce moment sur mon désir de domination, mon incapacité à accepter l'autre, ma femme, telle qu'elle est, telle qu'elle vit, qui trouve son paroxysme dans le sentiment de jalousie. Et j'ai l'impression que, si je m'engageais maintenant dans un groupe " pas-rôle d'hommes " ou si je tentais d'en créer un, ça serait un peu contre elle, comme pour me venger de la violente justesse de ses paroles et pouvoir revenir à elle avec une part secrète de moi à laquelle elle n'aurait pas accès : celle issue du groupe-hommes : impardonnable sexisme.

Pourtant, ce qui est dit dans Types se doit d'être dit et je crois même que cela ne peut se dire et éclater qu'à l'intérieur d'un groupe-hommes. Et cela me conduit tout droit à dire que je crains aussi cette confrontation avec l'Autre, l'homme, imaginant que cet Autre n'a pas mes problèmes ou les a résolus : impardonnable narcissisme. Je n'ai pas envie de garder toutes ces pulsions en moi, mais je n'ai ni envie d'un Frère et encore moins d'un Père. Alors peut-être un groupe mixte ? Je n'en sais rien, j'en doute. Il suffit d'observer le fonctionnement de ces groupes mixtes et différents pour se rendre compte que la séduction a une espérance de vie sûrement supérieure à la phallocratie actuelle, à moins qu'elle ne soit tout simplement sa forme achevée.

Gérard.
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Je suis très heureux d'avoir reçu votre revue. J'avais eu votre adresse par Autrement. De plus, j'ai connu le numéro 1 de " Types " par une féministe libertaire. Enfin, j'ai envoyé un chèque à ARDECOM fin juillet, débité mi-octobre, et je n'ai toujours rien reçu. Bref, j'étais découragé.

Je m'intéresse à ce sujet, bien sûr pour des " raisons " de vie affective, mais aussi parce que je fais le travail d'éducateur dans un foyer de mères célibataires à Reims. Concrètement, je suis prêt à foncer : créer un groupe sur Reims.

Olivier MARTEL
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Nous avons été quelques-uns, voici cinq ans, à entreprendre parallèlement une réflexion " universitaire " (dossiers de sociologie) et une discussion " entre hommes " sur notre vécu. Cela nous a apporté de bons moments : on se réunissait chez l'un ou l'autre, on préparait de bons petits plats, on parlait...

Cela nous a apporté un procès pour le copain qui s'est fait pincer pendant un bombage sur des affiches sexistes de pub.

Cela nous a apporté la certitude que c'était possible et presqu'aussitôt, la déception de voir que ça n'a pas duré. Dispersion géographique et psychologique.

Il reste des traces écrites qui risquent de devenir poussiéreuses (mémoires de licence, de maîtrise, sur notre quotidien d'hommes confrontés dans le couple aux revendications féministes).

Chacun de nous a suivi son chemin et je ne sais plus ce qu'est devenue cette envie de parler en s'impliquant émotivement. Moi je sais qu'elle me manque, parce que je sens que le temps qui est passé a eu tendance à figer le mouvement qui se faisait en moi, et parce que je ne veux pas que le repli apparent qui affecte les mouvements féministes soit suivi de l'absence de remise en cause des rôles sexuels par les hommes.

Charles GADEA
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Aussi, il y a environ un an, des lecteurs de la revue Types vous ont contacté pour avoir les noms des abonnés sur le département, et sur leur rencontre ils ont décidé de lancer un appel à tous les hommes intéressés à la totalité de questions recouvrant : sexualité, paternité, contraception, rôles, etc. Groupe ouvert de quinze personnes aujourd'hui, au bout de six mois de fonctionnement... Ce qui n'exclut pas que chacun d'entre nous ait choisi à titre individuel d'adhérer à ADAM ou à ARDECOM...

Groupés au départ autour de la revue Types, nous avons choisi comme nom de groupe. " TYPES, groupe de réflexion sur la condition masculine et la contraception ".

De plus, nous envisageons de créer un outil de diffusion de textes d'hommes à partir d'un bulletin que nous sortirons en octobre ; et plus généralement un moyen de faire connaître nos questionnements, à travers déjà deux émissions de radio sur des radios locales, avec discussion à l'antenne avec les auditeurs ; et faire connaître la revue Types et la revue d'ARDECOM.

Bernard PUEYO
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Ne pourriez-vous pas m'indiquer les adresses des groupes d'hommes existant dans la région lyonnaise ou alors les renseignements nécessaires pour contacter quelques personnes intéressées par ce genre de réflexions, pour constituer un nouveau collectif de conscience. Je joins mes coordonnées afin de lancer un groupe pour tous ceux que seraient intéressés à venir échanger points de vue et idées dans un nouveau collectif lyonnais.

B. PHILIPPE-JANON
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Je suis abonné à la revue dont j'ai déjà les quatre numéros. J'aimerais la mieux faire connaître, moi-même étant sous contraception, donc sensibilisé aux identités masculines. Je fais aussi partie d'un groupe de paroles d'hommes ici en Corrèze, qui a débuté le printemps dernier.

Je vous propose, si cela vous convient, de me faire parvenir un petit stock de chaque numéro. Je pense qu'il est possible de les vendre ici car plusieurs hommes ont demandé à la connaître et, qui sait, bientôt nous pourrons envoyer des textes (je pense au groupe de paroles).

Alain CHAMBARETAUD

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Des nouvelles d'ADAM

A travers le courrier reçu on s'aperçoit que un peu partout en province des lecteurs de la revue des adhérents cherchent à se rencontrer se regrouper. Ils désirent créer tantôt des groupes hommes tantôt des collectifs de discussion ouverts autour des thèmes de réflexion développés dans " Types ". Marseille, Lyon, Reims, etc. et vive la décentralisation des paroles d'hommes ! Nous sommes tout à fait pour ces initiatives et répercuterons toutes vos demandes de contacts.

ADAM : outre notre participation au récent colloque de Grenoble (voir page 26) nous nous efforçons d'être associés à ce genre de manifestations ou encore d'aller débattre des différents aspects de la masculinité là où elle se discute : un passage télé en octobre, interventions sur les radios libres, dans les facs etc. Par ailleurs nous envisageons d'organiser nous-mêmes en juin sans doute un colloque sur l'évolution des comportements masculins. Si l'idée vous séduit voire si vous désirez y collaborer écrivez-nous dès maintenant.

Notre diffusion est assez sommaire. Choisissez donc la meilleure solution : l'abonnement. De plus sans entrer dans les lamentos et le couplet misérabiliste, il est évident que l'abonnement est le meilleur moyen d'aider une revue à vivre et à se développer ! Il est nécessaire aussi de faire connaître la revue autour de vous ! Ça n'est sans doute pas bien difficile puisqu'un de nos lecteurs le réussit au fin fond de la Corrèze, pensez donc !

Terminons par quelques précisions sur ce que sera le prochain numéro — assez particulier — de Types, tel qu'il est annoncé de façon sommaire dans l'édito. Nous le concevons comme un numéro mixte, construit principalement sur des débats et des confrontations : d'idées, de témoignages, d'analyses, de critiques... Ce face-à-face et ces échanges pourront se réaliser sous plusieurs formes :

— organisations de débats lors de rencontre ponctuelles selon un échéancier qui couvrira plusieurs semaines;

— constitution de groupes de travail (mixtes et non-mixtes) sur des thèmes particuliers (paternité, maternité, rapports sociaux hommes-femmes, féminisme, etc.) ;

— rédaction d'articles personnels (d'hommes et de femmes) pouvant donner lieu à des articles en réponses.

Il est donc indispensable que dès maintenant tous ceux et celles, groupes et individus, qui veulent y participer nous contactent, nous fassent part de leurs suggestions, des thèmes précis qu'ils souhaitent voir traités, etc. Nous leur transmettrons alors par courrier le calendrier des débats, la thématique retenue ainsi que l'éventail des différents groupes de travail déjà constitués.

Écrivez-nous rapidement. Nous pensons que ce numéro 6 aura d'autant plus d'intérêt qu'il résultera de la participation des lectrices et des lecteurs, ce qui n'est jamais que poursuivre dans la direction que le numéro 1 dessinait : "cette revue n'est pas la propriété d'un petit groupe mais doit s'ouvrir au plus grand nombre et susciter d'autres lieux de paroles"

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Revue TYPES  5 - Paroles d’hommes - 1983

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