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Liste France - 2/6 |
1.Textes généraux - 2.France - 3.Belgique - 4.Suisse - 5.Canada - 6.Syndicats |
La violence Quelles
propositions font-ils ? Face à la violence, au lieu de la peur,
prendre le risque de l’écoute, introduire des mots et de la pensée ; chercher la
place de chacun dans la maîtrise des désordres, civiliser la violence, susciter
l’engagement des référents.
La
violence, comme le conflit, fait partie, dès le début de la vie, de la nature
humaine : "elle circule comme une énergie qui ne se stocke pas mais se
transforme"….. "la violence est acte, elle est d'emblée réaction à une
autre violence"...
toutes les réponses de la société sont violentes". (D . Sibony) - La
violence fait actuellement l'objet de toutes les craintes, des préoccupations de tous les
groupes de la société, parents, adolescents, enseignants, police, élus,
responsables politiques. - Les
formes et les lieux où elle s'étale font l'objet d'une grande médiatisation et de
propositions immédiates de type défensif et /ou répressif à tous les échelons
des mandats politiques. - Les
sociologues et les psychologues apportent, par leurs recherches, de nombreuses corrélations entre
les faits et l'intrication complexe des facteurs multiples qui génèrent ces actes de violence : ils s'inquiètent de la transformation de ses formes
(M.Monceau, P.Molinier, Azouz Begag).
- Les
psychologues sont interpellés par le risque
de maltraitance et de violence subie ou agie, dès la petite enfance, à l'Ecole, de la Maternelle au Collège ainsi que
dans de multiples lieux de prise en charge d'enfants et d'adolescents en difficulté
sociale et professionnelle dans lesquels ils exercent de plus en plus. - Les
psychologues sont interpellés aussi dans des
lieux publics, tel l'hôpital, traditionnellement voué aux malades et aux
consultants, mais utilisé comme lieu d'accueil, de rencontres, voire de deal et de
drogue par les jeunes des quartiers environnants… Ils sont amenés à s'impliquer
dans les confrontations institutionnelle : mise à mal des repères symboliques, négligences
institutionnelles.
Ils tentent d'aider les personnes et groupes concernés à observer puis à penser
en proposant des lieux de parole entre les acteurs concernés et en
envisageant toutes les actions de prévention (J. Maillard*). - Les
psychologues sont concernés par la violence
subie par les femmes, par toutes les formes de violence masquée dans les milieux
de travail. A- À L'ÉCOLE
Les psychologues dans l'Education Nationale
disent rencontrer les prémisses des actes de violence, et, à partir de leur
pratique, soulèvent les questions :
-
"l'éducation à la parentalité"
dans
les familles,
- des
situations
familiales susceptibles d’engendrer de la maltraitance,
- de la
violence institutionnelle de l'école par
imposition de ses normes,
et de ses valeurs « reconnues bonnes pour
l'enfant », de ses punitions, ensemble visant à imposer
la docilité
de l'enfant
(
une soumission forcée
engendre de la violence: agressivité, absences, agitation, dégradations, grossièretés
verbales, destructions...).
Les psychologues pensent que les actes de violence sont
le plus souvent enracinés dans les violences que les sujets ont subi, dans la
famille, à l'école. Ils souhaitent les prévenir en proposant des groupes de parole à tous
les acteurs concernés : · aux parents
· à tous les
acteurs du système éducatif , enseignants, directeurs, personnels de surveillance
prenant en compte la psychologie de l'enfant, ses besoins de repères mais aussi ses
besoins d'expression.
L’Éducation Nationale doit prendre acte de ces nécessités
en recrutant, comme dans les autres pays d’Europe, des psychologues titulaires DESS,
ayant titre et statut de psychologue et non recrutés obligatoirement dans le milieu
enseignant. B- DANS LES LIEUX PUBLICS, TEL L'HÔPITAL
Un Hôpital
situé dans une banlieue sensible - "envahi" par des jeunes venant y
chercher autre chose que des soins…- a senti sa
sécurité menacée. Cette situation a engendré colères, peurs,
et perte de confiance dans les
cadres.
Un travail
de PAROLE,
échanges et
questionnement entre les responsables de l'hôpital, le personnel, puis
les instances extérieures (la police, des responsables politiques et
associatifs) et avec les jeunes,
a été mené par la psychologue :
- Observation
et approche globale et
rigoureuse des faits vécus
- Création d'un cadre
-
lieu d'échanges et de
parole -
qui a permis d’analyser la situation et les éléments
négatifs qu’elle comportait, entraînant un début de résolution des problèmes : - Nomination d'un délégué à la Sécurité- Analyse et suivi des plaintes
- Accompagnement juridique des victimes d'actes violents
- Différenciation
entre auteurs d'actes et victimes d'actes
- Mise en relation de générations différentes et de
responsables de structures représentant le bien public (école, hôpital ,
transports en commun).
"Introduire des mots et de la pensée, là où l'évitement
et la peur servent trop souvent de
politique. Que des adultes prennent le risque de l'écoute des mots de ces jeunes
livrant une parole envahie par les fantasmes les plus archaiques". ( J. Maillard)
Retenons
de ces actions:
- la nécessité
d'une implication dans les institutions pour y introduire des liens nécessaires
: y tenir une place de "consultant interne"
- l'urgente nécessité d'introduire une pensée multiréférencée
dans les situations de violence, au lieu de laisser certains politiques
utiliser ce thème à des fins autres que celui de traiter le problème
- la pertinence d’une mise en place de dispositifs intersubjectifs,
là où l’exercice de la citoyenneté suppose à la fois renoncement à l’immédiateté
du désir et reconnaissance de la dimension
symbolique, ce qui ne supprime pas la dimension sociale et politique du problème
- une active présence
transversale auprès de ceux dont les missions premières - accueillir, soigner,
éduquer - sont
mises en difficulté par des faits réels ou
vécus comme menaçants et qui parfois le sont.
"Civiliser la violence revient donc en premier lieu
à réaffirmer le cadrage institutionnel puis à chercher la place
de chacun dans la maîtrise des désordres. Mais à l'engagement personnel
doit répondre l'engagement des référents, pairs ou responsables". (M.Monceau)
C- VIOLENCES ENVERS LES FEMMES
1- La
première enquête nationale en France relative aux violences envers les femmes
vient d'être réalisée par l'Enveff - commanditée par
le Secrétariat d'Etat aux Droits des Femmes - publiée dans le Bulletin de l'INED
(2001) : - Les
chiffres : 50000 femmes de 20à 59 ans violées en un an … - Haut-lieu
des violences : le huis-clos conjugal ... - L'enseignement majeur de cette enquête est de mettre en évidence l'ampleur du
silence et l'occultation des violences par celles qui les subissent … - Un grand
nombre ont parlé pour la première fois …
Il existe
de grands besoins de lieux d'écoute, qui sont à créer.
2- Des
recherches des psychologues du travail portent sur la violence et le travail des
femmes
et permettent de
faire surgir de nombreuses questions occultées jusqu’à ces dernières décades
(Laboratoire du Centre National des arts et Métiers - CNAM). Bibliographie
- Sibony D,
Violence La couleur des Idées, Le Seuil - Maillard
J, 2000,Penser la violence du côté du symbolique, Bulletin de Psychologie, 53,n°44 - Monceau
M,Violences à l'hopital, 1999, Santé Mentale, n° 42 - Dejours
.C, Violence et Travail , 1999, Travailler ( revue du CNAM)- Molinier P, 1999, Prévenir
la violence : l'invisibilité du travail des femmes, Travailler, n°3 I.Jaspard M et
l'Enveff, Population et Société, 2001, Nommer et compter les violences envers les
femmes : une première Enquête Nationale en France, Institut National des Etudes Démographiques-INED.
Etats Généraux de la
Psychologie : 03 22 53 01 26 |