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  Liste France - 2/6  

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La violence
Comment les psychologues l’abordent-ils ?

Quelles propositions font-ils ?

  http://home.nordnet.fr/~behazard/dosssier/violence.htm  
Sous le haut patronage du Ministère de l'Éducation Nationale 
& Sous le haut patronage du Ministère de la Santé

Face à la violence, au lieu de la peur, prendre le risque de l’écoute, introduire des mots et de la pensée ; chercher la place de chacun dans la maîtrise des désordres, civiliser la violence, susciter l’engagement des référents.

La violence, comme le conflit, fait partie, dès le début de la vie, de la nature humaine : "elle circule comme une énergie qui ne se stocke pas mais se transforme"….. "la violence est acte, elle est d'emblée réaction à une autre violence"...  toutes les réponses de la société sont violentes". (D . Sibony)

- La violence fait actuellement l'objet de toutes les craintes, des préoccupations de tous les groupes de la société, parents, adolescents, enseignants, police, élus, responsables politiques.

- Les formes et les lieux où elle s'étale font l'objet d'une grande médiatisation et de propositions immédiates de type défensif et /ou répressif à tous les échelons des mandats politiques.

- Les sociologues et les psychologues apportent, par leurs recherches, de nombreuses corrélations entre  les faits et l'intrication complexe des facteurs multiples qui génèrent  ces actes de violence : ils s'inquiètent de la transformation de ses formes (M.Monceau, P.Molinier, Azouz Begag).

- Les psychologues sont interpellés par le risque de maltraitance et de violence subie ou agie,  dès la petite enfance, à l'Ecole, de la Maternelle au Collège ainsi que dans de multiples lieux de prise en charge d'enfants et d'adolescents en difficulté sociale et professionnelle dans lesquels ils exercent de plus en plus.

- Les psychologues sont interpellés aussi dans des lieux publics, tel l'hôpital, traditionnellement voué aux malades et aux consultants, mais utilisé comme lieu d'accueil, de rencontres, voire de deal et de drogue par les jeunes des quartiers environnants… Ils sont amenés à s'impliquer dans les confrontations institutionnelle : mise à mal des repères symboliques, négligences institutionnelles.                                                                                                                        Ils  tentent  d'aider les personnes et groupes concernés à observer puis à penser   en proposant des lieux de parole entre les acteurs concernés et en envisageant toutes les actions de prévention (J. Maillard*).

- Les psychologues sont concernés par la violence subie par les femmes, par toutes les formes de violence masquée dans les milieux de travail.  

A- À L'ÉCOLE

Les psychologues dans l'Education Nationale disent rencontrer les prémisses des actes de violence, et, à partir de leur pratique, soulèvent les questions :

- "l'éducation à la parentalité" dans les familles,

- des situations familiales susceptibles d’engendrer de la maltraitance,

- de la violence institutionnelle de l'école par imposition de ses normes, et de ses valeurs « reconnues bonnes pour l'enfant », de ses punitions, ensemble visant à imposer  la docilité  de l'enfant ( une soumission forcée engendre de la violence: agressivité, absences, agitation, dégradations, grossièretés verbales, destructions...).

Les psychologues pensent que les actes de violence sont le plus souvent enracinés dans les violences que les sujets ont subi, dans la famille, à l'école.  Ils souhaitent les prévenir en proposant  des groupes de parole à tous les acteurs concernés :

·       aux parents

·       à tous les acteurs du système éducatif , enseignants, directeurs, personnels de surveillance prenant en compte la psychologie de l'enfant, ses besoins de repères mais aussi ses besoins d'expression.

L’Éducation Nationale doit prendre acte de ces nécessités en recrutant, comme dans les autres pays d’Europe, des psychologues titulaires DESS, ayant titre et statut de psychologue et non recrutés obligatoirement dans le milieu enseignant.  

B- DANS LES LIEUX PUBLICS, TEL L'HÔPITAL

Un Hôpital situé dans une banlieue sensible - "envahi" par des jeunes venant y chercher autre chose que des soins…- a senti sa  sécurité menacée. Cette situation a engendré colères, peurs,  et perte de confiance dans les  cadres.

Un travail de PAROLE, échanges et questionnement entre les responsables de l'hôpital, le personnel, puis  les instances extérieures (la police, des responsables politiques et associatifs) et avec les jeunes,  a été mené par la psychologue :

- Observation et approche globale et rigoureuse des faits vécus

- Création d'un cadre - lieu d'échanges et de parole - qui a permis d’analyser la situation et les éléments négatifs qu’elle comportait, entraînant un début de résolution des problèmes :

- Nomination d'un délégué à la Sécurité- Analyse et suivi des plaintes

- Accompagnement juridique des victimes d'actes violents

- Différenciation entre auteurs d'actes  et victimes d'actes

- Mise en relation de générations différentes et de responsables de structures représentant le bien public (école, hôpital , transports en commun).

"Introduire des mots et de la pensée, là où l'évitement et la peur servent trop souvent de politique. Que des adultes prennent le risque de l'écoute des mots de ces jeunes livrant une parole envahie par les fantasmes les plus archaiques". ( J. Maillard)

Retenons de ces actions:

- la nécessité d'une implication dans les institutions pour y introduire des liens nécessaires : y tenir une place de "consultant interne"

- l'urgente nécessité d'introduire une pensée multiréférencée dans les situations de violence, au lieu de  laisser certains politiques utiliser ce thème à des fins autres que celui de traiter le problème

- la pertinence d’une mise en place de dispositifs intersubjectifs, là où l’exercice de la citoyenneté suppose à la fois renoncement à l’immédiateté du désir et reconnaissance de la dimension  symbolique, ce qui ne supprime pas la dimension sociale et politique du problème                                                                                                                                     

- une active présence transversale auprès de ceux dont les missions premières - accueillir, soigner, éduquer - sont  mises en difficulté par des faits réels ou  vécus comme menaçants et qui parfois le sont.

"Civiliser la violence revient donc en premier lieu à réaffirmer le cadrage institutionnel puis à chercher la place  de chacun dans la maîtrise des désordres. Mais à l'engagement personnel doit répondre l'engagement des référents, pairs ou responsables". (M.Monceau)  

 

C- VIOLENCES ENVERS LES FEMMES

1- La première enquête nationale en France relative aux violences envers les femmes vient d'être réalisée par l'Enveff - commanditée par le Secrétariat d'Etat aux Droits des Femmes - publiée dans le Bulletin de l'INED (2001) :

- Les chiffres : 50000 femmes de 20à 59 ans violées en un an …

- Haut-lieu des violences : le huis-clos conjugal ...

- L'enseignement majeur de cette enquête est de mettre en évidence l'ampleur du silence et l'occultation des violences par celles qui les subissent …

- Un grand nombre ont parlé pour la première fois …

Il existe de grands besoins de lieux d'écoute, qui sont à créer.

2- Des recherches des psychologues du travail portent sur la violence et le travail des femmes et permettent de faire surgir de nombreuses questions occultées jusqu’à ces dernières décades (Laboratoire du Centre National des arts et Métiers - CNAM).

Bibliographie

- Sibony D, Violence  La couleur des Idées, Le Seuil

- Maillard J, 2000,Penser la violence du côté du symbolique, Bulletin de Psychologie,

  53,n°44

- Monceau M,Violences à l'hopital, 1999, Santé Mentale, n° 42

- Dejours .C, Violence et Travail , 1999, Travailler ( revue du CNAM)- Molinier P, 1999, Prévenir la violence : l'invisibilité du travail des femmes, Travailler, n°3 I.Jaspard M et l'Enveff, Population et Société, 2001, Nommer et compter les violences envers les femmes : une première Enquête Nationale en France, Institut National des Etudes Démographiques-INED.

Etats Généraux de la Psychologie : 03 22 53 01 26 

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