Quelques questions qu'on nous pose souvent
au sujet de
la Campagne du ruban blanc
Qu'est
que la Campagne du ruban blanc?
La
Campagne du ruban blanc est la campagne la plus importante au monde d'hommes qui
cherchent à mettre fin à la violence faite aux femmes. Reconnus comme oeuvre
de bienfaisance au Canada, nous poursuivons notre travail grâce au bénévolat
et aux contributions financières provenant de particuliers et d'organismes
divers.
Historique
Comment
la Campagne du ruban blanc est-t-elle née?
Vers
la fin de 1991, quelques hommes de l'Ontario et du Québec ont décidé qu'ils
avaient le devoir d'inciter d'autres hommes à s'élever publiquement contre la
violence faite aux femmes. Nous nous disions que les femmes ne devaient pas
rester seules à porter le fardeau des crimes commis contre elles par des
hommes.
Nous
avons décidé que le port d'un ruban blanc dans la semaine précédant le deuxième
anniversaire de la tuerie de 14 femmes à l'École Polytechnique de l'Université
de Montréal deviendrait un symbole de notre opposition à la violence faite aux
femmes.
Au
bout d'à peine six semaines de préparatifs, et sans la moindre structure
organisationnelle, jusqu'à cent mille hommes portaient un ruban blanc au
Canada. Beaucoup d'hommes, et beaucoup de femmes qui étaient d'accord avec
notre initiative, ont distribué des rubans blancs dans les écoles, collèges
et universités, dans les bureaux et les usines, dans les ministères et les églises,
et cela, de Victoria à l'ouest jusqu'à Goose Bay à l'est et jusqu'à Inuvik
au nord.
Au-delà
de ceux qui ont porté un ruban, des centaines de milliers d'autres hommes ont
été amenés à parler et à débattre de la question de la violence des
hommes.
Objectifs et
orientations
Qu'est-ce
que cela signifie, porter un ruban blanc?
Le
ruban blanc est le symbole d'un d'engagement personnel de ne jamais commettre un
acte de violence contre une femme et de ne jamais cautionner ou passer sous
silence des actes de violence contre des femmes de la part d'autres hommes.
Quel
est le but de la Campagne du ruban blanc?
La
Campagne du ruban blanc veut contribuer à la naissance d'une société où les
femmes ne sont plus victimes de violences de la part des hommes.
Nous
favorisons la réflexion et la discussion qui conduisent à l'action personnelle
et collective de la part des hommes.
Nous
incitons les hommes à collaborer avec les femmes pour mettre fin à la violence
des hommes.
Que
font vos bénévoles pour aider à atteindre ces objectifs?
Les
bénévoles participent à notre campagne de sensibilisation annuelle, qui présente
le ruban blanc et communique notre message aux hommes jeunes et adultes partout
au Canada.
Les
bénévoles font de la sensibilisation dans les milieux d'enseignement et de
travail et ailleurs dans la communauté.
Ils
appuient les groupes de femmes locaux, notamment en recueillant fonds.
Ils
recueillent des fonds pour les activités de sensibilisation nationales de la
Campagne.
Qu'est-ce
qui se passe pendant la campagne annuelle?
Nous
invitons les hommes jeunes et adultes à porter un ruban blanc, et à en porter
un sur leur manteau pour qu'il soit visible quand ils se trouvent dehors. Nous
encourageons les hommes à parler du problème de la violence dans leurs milieux
de travail et d'étude.
Nous
encourageons les organisations et les individus à recueillir des fonds pour
apporter une aide vitale aux centres d'accueil pour femmes battues ou victimes
d'agressions sexuelles, les maisons de transition et les programmes de défense
des intérêts des femmes.
La
campagne annuelle du ruban blanc se déroule dans les semaines qui précèdent
le 6 décembre.
Que
se passe-t-il le 6 décembre au Canada?
Le
6 décembre, date anniversaire de la tuerie de Montréal, est en train de
devenir un nouveau Jour du souvenir national, en mémoire cette fois-ci des
victimes de la guerre contre les femmes.
Nous
invitons les hommes à porter un ruban blanc, à participer aux activités commémoratives
ouvertes aux hommes. Comme nous croyons que cette journée doit être l'occasion
de prendre du recul et d'écouter les femmes, la Campagne du ruban blanc
n'organise pas d'activités en son nom propre le 6 décembre. Par contre,
lorsque des groupes de femmes nous le demandent, nous participons à leurs
activités ou leur apportons notre aide organisationnelle.
La Campagne du
ruban blanc se limite-t-elle à quelques activités qui ont lieu une fois par
année?
Tout
comme le problème de la violence des hommes est un problème de tous les
instants tout au long de l'année, notre travail doit se poursuivre à l'année
longue.
Nous
distribuons des trousses d'information dont on peut se servir dans les écoles
pendant toute l'année.
Certains comités
locaux organisent des activités à l'occasion de la Fête des Pères pour
attirer l'attention sur les rôles positifs que les hommes peuvent jouer et sur
la puissance du rapport d'aide et de soutien comme antidote de la violence.
La
Campagne du ruban blanc ne détourne-t-elle pas l'attention qui devrait aller
aux groupes de femmes?
Au
cours de notre première année d'existence, nous avons suscité un intérêt
dans les media qui était totalement disproportionné compte tenu de ce que nous
faisions par rapport à ce que faisaient concrètement les groupes de femmes.
Cette excitation démesurée du début est retombée assez rapidement.
Ce
qui ne veut pas dire que les comités locaux de la Campagne ne doivent pas
entretenir des relations avec les média. Ce n'est pas sorcier: si nous voulons
contribuer à mettre fin à la violence dont sont victimes les femmes, nous
devons rejoindre les hommes. Pour rejoindre les hommes, nous devons passer en
partie par les média.
Chaque fois que
l'occasion se présente, nous faisons tout notre possible pour encourager les
journalistes à parler des initiatives des femmes. Et nous parlons nous-mêmes
du travail des groupes de femmes dans le cadre de nos propres activités de
sensibilisation.
La philosophie fondamentale de la Campagne
du ruban blanc
La
Campagne se limite-t- elle à la violence faite aux femmes?
Toutes
les formes de violence nous préoccupent, mais nous centrons nos activités sur
la violence des hommes à l'égard des femmes. Chez les adultes, la plupart des
actes de violence sont commis par des hommes (98 % des agressions sexuelles et
90 % des agressions entre conjoints).
Nous
sommes profondément préoccupés par la violence à l'endroit les enfants, dont
se rendent coupables aussi bien des femmes et des hommes (bien que la plupart
des actes de violence sexuelle à l'égard des enfants soient commis par des
hommes). Les nombreuses formes de violence des hommes à l'égard d'autres
hommes sont également préoccupantes. Et il y a aussi les actes de violence,
relativement rares faut-il le dire, commis par des femmes à l'endroit des
hommes.
Est-ce que tout cela veut dire que vous
croyez que les hommes sont mauvais?
Êtes-vous «anti- hommes»?
Nous
ne croyons pas qu'il soit dans la nature des hommes d'être violents, et nous ne
croyons pas que les hommes soient mauvais. La majorité des hommes ne sont pas
violents, et les recherches historiques et anthropologiques indiquent qu'il y a
eu beaucoup de cultures où la violence était rare ou inexistante.
Ceci
dit, nous croyons que beaucoup d'hommes ont appris à exprimer leur colère ou
leur insécurité par la violence. Trop d'hommes en sont venus à penser que la
violence était un moyen acceptable de contrôler une femme, un enfant ou un
autre homme.
Et
puis, le problème ne se limite pas à la violence physique. Il existe des
formes de violence psychologiques - blagues sexistes, harcèlement sexuel au
travail, etc. - et d'autres types de comportements dominateurs.
Chaque
fois que nous nous taisons devant les manifestations de ces comportements, nous
permettons à d'autres hommes d'empoisonner les relations, dans notre travail,
dans nos études et dans nos vies personnelles.
Mais
il y a une bonne nouvelle dans tout cela - les hommes sont de plus en plus
nombreux à vouloir que ça change, à en avoir assez du sexisme qui fait mal
aux femmes qui les entourent.
Nous
ne sommes pas «anti-hommes». Nous sommes des hommes qui travaillent avec des
hommes et qui pensent que ce qui se passe dans la vie des hommes est important.
La
Campagne prend-elle position sur d'autres questions d'actualité?
Notre
objectif est d'associer tous les hommes à une campagne visant à mettre fin à
la violence faite aux femmes. Un tel regroupement sera nécessairement caractérisé
par une grande diversité d'opinions sur toutes sortes de questions, y compris
des questions touchant l'égalité entre les sexes et les points de vue moraux
des femmes et des hommes. Sans nier l'importance de ces questions, nous ne
voulons pas qu'elles empêchent les hommes de travailler ensemble pour faire les
femmes ne soient plus victimes de la violence masculine. Donc, sur beaucoup de
sujets, nous nous entendons sur le fait que nous n'allons pas nous entendre!
Membres et structures du regroupement
Qui
peut devenir membre de la Campagne?
Les
comités de la Campagne du ruban blanc sont ouverts à tout homme qui s'oppose
à la violence faite aux femmes, qui croit en l'égalité entre les femmes et
les hommes et qui est sincèrement disposé à travailler à éliminer la
violence dans sa propre vie et autour de lui. Les hommes qui se livrent à des
actes de violence contre des femmes ne sont pas les bienvenus. Nous accueillons
dans nos rangs des hommes de toutes les professions, religions et tendances
politiques sans égard à l'âge, à l'orientation sexuelle, à la race, aux
origines ethniques ou aux handicaps physiques.
Et
si un homme qui a déjà été violent?
Si
nous ne croyions pas que les hommes violents soient capables de changer, nous
ferions mieux de rentrer chez nous et d'oublier tout ça. Si un homme violent a
assumé la responsabilité de ses actes, s'il a payé le prix exigé par la société
ou a cherché à réparer le tort qu'il a fait, s'il a cherché de l'aide et ne
cache pas qu'il a déjà été violent, alors nous serions normalement heureux
de pouvoir compter sur sa participation.
Par
contre, le regroupement n'entend jamais servir de paravent à un homme violent
qui se prétend innocent.
Les
femmes peuvent-elles devenir membres, porter un ruban ou contribuer à la
Campagne?
La
Campagne du ruban blanc est un regroupement d'hommes qui s'adresse aux hommes.
Le port d'un ruban est un signe d'opposition à la violence faite aux femmes.
Ceci dit, et sans que nous les ayons encouragées, certaines femmes ont
effectivement décidé de porter des rubans blancs.
Il
y aussi des endroits où des femmes ont joué un rôle de premier plan dans le
lancement d'une campagne locale. Beaucoup de femmes ont choisi d'appuyer nos
activités financièrement parce qu'elles estiment que nous nous combattons la
violence à la source. Nous reconnaissons et nous apprécions leur appui, tout
en maintenant qu'il appartient aux hommes de bâtir le mouvement.
Quelles
relations la Campagne entretient-elle avec les groupes de femmes?
Nous
reconnaissons l'expérience de première main et le rôle primordial des femmes
dans la lutte contre la violence dont elles sont victimes.
Nous
encourageons nos comités locaux à nouer et à maintenir le dialogue avec les
groupes de femmes de leurs villes et de leurs milieux.
Nous
avons travaillé très étroitement avec des centres d'aide aux victimes
d'agressions sexuelles et aux femmes battues et avec beaucoup d'autres groupes
de femmes.
Qui
dirige la Campagne du ruban blanc?
La
Campagne , au Canada, s'est donnée un conseil d'administration formé de bénévoles
élus qui représentent les comités à travers le Canada. Le conseil est élu
une fois par année lors d'une assemblée générale à laquelle on peut
participer grâce à une liaison téléphonique si on ne peut pas être
physiquement présent.
La
Campagne est dirigée au jour le jour par un comité exécutif et d'autres comités
de bénévoles qui s'occupent des finances, de la collecte de fonds, de la
publicité, des relations communautaires et des questions d'orientation.
Nous
avons quelques employés rémunérés. Comme ils sont embauchés par le conseil
d'administration et doivent lui rendre des comptes, les employés ne peuvent pas
en être membres.
En
fin de compte, la Campagne du ruban blanc est dirigée par des bénévoles comme
vous. C'est une organisation réunissant des hommes de cœur et de bonne foi
partout au Canada et, en plus en plus, dans d'autres pays.
De
quel type d'organisation s'agit-il, alors?
Notre
regroupement est peut-être unique en ce genre. Car nous regroupons des hommes
d'horizons sociaux et politiques très différents, et nous avons délibérément
évité de devenir hautement hiérarchisés ou bureaucratiques. Il n'y a ni
vedettes ni chefs, même s'il y a parmi nous des personnes qui ont pour le
moment une meilleure compréhension de l'ensemble des questions, qui possèdent
des connaissances ou des compétences particulières ou qui ont plus de temps à
consacrer à la Campagne.
Nous
tenons à ce que notre travail demeure centré sur nos milieux de vie, de
travail et d'étude, là où la Campagne se bâtira. L'avenir de la Campagne dépend
entièrement de l'engagement d'hommes comme vous.
Que
dois-je faire pour adhérer à la Campagne du ruban blanc?
Rien
de plus facile! Faites-nous parvenir votre nom et votre adresse, ou composez
notre numéro sans frais. Nous vous enverrons votre carte de membre, un ruban
blanc et la documentation de base sur la Campagne du ruban blanc. Nous vous
inscrirons aussi sur la liste d'envoi de notre bulletin d'information. Et
surtout, nous vous aiderons à organiser une activité dans votre milieu pendant
la campagne annuelle.
Questions
d'argent
D'où
vient l'argent pour financer les activités de la Campagne?
Nous
ne recevons pas un sou des différents paliers de gouvernement pour financer nos
opérations courantes. Il peut arriver que nous demandions une subvention pour
un projet éducatif donné.
L'essentiel
de notre financement provient de personnes comme vous qui appuient notre cause.
Nous recevons également des contributions de syndicats, d'entreprises,
d'institutions religieuses et de fondations de bienfaisance.
Certains
comités locaux organisent des activités (marches, soirées, encans,
pique-niques, concerts- bénéfice) pour recueillir des fonds pour la Campagne.
Comment les fonds recueillis sont-ils dépensés?
Nos
bureaux nous sont prêtés, et notre matériel de bureau est essentiellement
constitué de dons. Presque tous les gens qui travaillent pour la Campagne le
font à titre bénévole. Pour une organisation pan-canadienne, notre budget est
relativement petit. Il n'en reste pas moins qu'une campagne nationale de
sensibilisation qui touche des centaines de milliers de personnes coûte de
l'argent, puisqu'il faut acheter du matériel, payer quelques modestes salaires,
des envois postaux, des communications téléphoniques, et ainsi de suite.
Avec
l'aide de gens comme vous, nous espérons pouvoir engager quelques personnes qui
pourront s'occuper de faire des présentations à des étudiants, de travailler
avec des syndicats et des entreprises, de réagir aux événements de l'actualité,
et d'aider les différentes communautés culturelles à produire du matériel
dans leurs langues respectives.
Et
l'aide financière aux groupes de femmes?
Nous
nous efforçons d'apporter une aide financière réellement utile aux centres
d'accueil pour femmes battues ou victimes d'agressions sexuelles et aux
programmes de défense des intérêts des femmes que nous soutenons.
Nous
encourageons les hommes à donner généreusement à ces groupes. Pendant notre
campagne d'automne, nos comités locaux recueillent des fonds pour les aider.
En
plus de nos activités nationales de collecte de fonds, la Campagne du ruban
blanc a lancé en 1977 un nouveau programme de collecte de fonds à travers le
Canada pour appuyer les organisations de femmes qui offrent des services de
première ligne.
Au
cours de cette première année, la distribution des fonds ainsi recueillie
passent par la Fondation des femmes canadiennes et la Coalition du 6 décembre.
Appui aux
bénévoles
Quelle
sorte d'appui les bénévoles reçoivent-ils de la part du bureau national?
Nous
allons continuer à produire du matériel de formation et à préparer des
documents de sensibilisation.
Nous
publions périodiquement un bulletin d'information. (Nous vous invitons à le
reproduire, à nous soumettre de courts articles et autres informations, et à
nous faire parvenir les coordonnées de personnes à mettre sur notre liste
d'envoi.)
Nous
publions de temps en temps un bulletin à l'intention des organisateurs qui est
envoyé aux comités partout au pays.
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