Question n°3

Est-il fréquent que des femmes soient victimes de violence dans leur relation de couple?

La violence peut toucher toutes les femmes, dans toutes sortes de relations. Cela peut arriver à une femme peu importe :

• son âge;
• les études qu’elle a faites;
• le salaire qu’elle gagne;
• sa culture;
• sa classe sociale;
• son orientation sexuelle;
• qu’elle ait ou non un handicap.

Lorsque la violence est physique, on dit qu’il s’agit de «voies de fait». Lorsque l’auteur de la violence est le conjoint de la victime, on parle parfois de «violence conjugale» (qui a un sens très large et comprend tant les relations hétérosexuelles qu’homosexuelles.)

Les conclusions de certaines études

En 1993, Statistique Canada a effectué une Enquête sur la violence envers les femmes. Les conclusions montrent que près d’une femme sur trois au Canada a été victime de violence, tant physique que sexuelle, de la part de son conjoint. Plus de la moitié de ces femmes ont été grièvement blessées.

Une étude de 1989 a révélé que la violence conjugale constituaient la cause la plus fréquente des blessures dont souffraient les femmes en Amérique du Nord. Plus de femmes se sont rendues au service d’urgence à la suite de violence conjugale, que pour faire traiter des blessures résultant des causes suivantes réunies : accidents d’auto, viols, et vols et agressions.

Le moment le plus dangereux pour une femme est lorsqu’elle tente de quitter son conjoint, ou peu après qu’elle l’ait quitté. Le tiers des femmes ayant été brutalisées pendant qu’elles cohabitaient avec leur conjoint craignaient de finir par se faire tuer un jour.

De 1974 à 1994, une femme mariée était neuf fois plus susceptible d’être tuée par son conjoint que par un étranger.

Les effets de la violence sur des groupes particuliers de femmes

Voici ce que montrent certaines études :

• Plus d’une femme brutalisée sur cinq s’est fait agresser par son conjoint pendant une grossesse.
• Une autre étude indique que le même nombre de femmes a signalé que la violence s’est aggravée durant leur grossesse.

• Près de deux femmes handicapées sur cinq ont été victimes de violence physique ou sexuelle de la part de leur conjoint.
• Ce nombre dépasse de 10 % le nombre de femmes sans handicap qui ont été maltraitées par leur conjoint.

• Plus d’une femme âgée sur quatre, parmi celles qui ont été maltraitées, a été brutalisée par un membre de sa famille.
• Par comparaison, un homme âgé sur sept a été victime de mauvais traitements.

• Peu de recherches ont été faites à ce sujet. Cependant, on estime que la violence existe dans un couple homosexuel sur six, que ce soit des couples de gais ou de lesbiennes.
• Selon une étude faite au Québec, une lesbienne sur dix a indiqué avoir été victime de violence de la part de sa conjointe.

La violence envers les femmes se produit-elle à l’extérieur de la famille?

Plus de la moitié des cas de violence signalés sont survenus au domicile. Cela signifie que nombre de femmes peuvent être victimes d’actes de violence ou d’agression qui prennent d’autres formes. En voici des exemples :

• violence dans les fréquentations et/ou viol de connaissance;
• le harcèlement en milieu de travail;
• le harcèlement obsessionnel ou «stalking»;
• l’agression sexuelle.

Dans presque tous les cas, les femmes connaissent l’homme qui les agresse. Ce dernier peut être :

• un membre de la famille;
• un collègue de travail;
• un voisin;
• une personne en qui elles ont confiance ou qui est en situation d’autorité (membre d’un ordre religieux, médecin, thérapeute).

Les hommes sont-ils victimes de violence de la part de leur conjointe?

Il est vrai que les hommes peuvent être victimes de violence de la part de leur conjointe. Il reste que, par comparaison, beaucoup plus de femmes sont victimes de violence conjugale. Une étude a montré que la violence envers l’épouse survient dans près de trois cas de violence familiale sur quatre. La violence envers le mari représente seulement un cas sur cent. Les hommes risquent davantage d’être maltraités par d’autres hommes.

Références

Centre canadien de la statistique juridique. Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), 1996. (Disponible au CCSJ au 1 800 387-2231 ou aux Centres de consultation régionaux de Statistique Canada (voir pages bleues de votre bottin téléphonique).

Ministère des Approvisionnements et Services Canada. Un nouvel horizon: éliminer la violence, atteindre l’égalité – Rapport final du Comité canadien sur la violence faite aux femmes. 1993.

Statistique Canada. Enquête nationale sur la violence envers les femmes, 1993.

Statistique Canada. Juristat (Publication no. 85-002) Les différences entre les victimes de crimes avec violence selon le sexe. Vol 12, no. 21, novembre 1992.