Question n°4
Comment dois-je réagir vis-à-vis d’une femme
victime de violence?
Nous savons que les femmes battues comptent surtout sur le soutien et
l’aide d’amies, de voisines et de membres de leur famille. Il peut
arriver que vous soupçonniez ou sachiez qu’une personne proche de
vous est victime de violence.
Voici quelques façons de l’aider :
Être compatissante
- L’écouter, la croire et ne pas la juger. Lui faire comprendre
qu’elle n’est pas seule.
- Lui donner le temps de prendre ses propres décisions. Ne pas lui
dire ce qu’elle devrait faire, ni qu’elle devrait retourner auprès
de son conjoint et consacrer plus d’énergie à mettre sa relation
sur la bonne voie. Ne pas lui venir en aide en tentant de trouver
des solutions rapides.
- La laisser parler des aspects affectifs de sa relation. Ne pas
critiquer le fait qu’elle demeure avec son conjoint. Tâcher plutôt
de lui expliquer comment la violence peut progresser avec le temps
si rien n’est fait pour y remédier.
- L’aider à se concentrer sur les bons aspects en ce qui la
concerne et au sujet de ses enfants. Mais ne pas lui dire qu'elle
devrait rester par égard pour ses enfants.
- Respecter le caractère confidentiel de ce qu’elle vous révèle
– garder le secret si elle vous le demande.
L’aider à trouver des services
- Renseignez-vous sur les services
auxquels elle pourra recourir et parlez-lui en. Selon ses
besoins, assurez-vous que ces services :
- offrent l’interprétation en langues étrangères;
- sont accessibles aux personnes handicapées;
- peuvent prendre soin de ses enfants, au besoin;
- sont favorables aux personnes homosexuelles, si c’est
important à ses yeux.
- En cas de violence psychologique ou physique, ne recommandez
jamais de services communs de consultation familiale ou de couple.
C’est dangereux pour une femme. Si les deux membres du couple
veulent des services de consultation, des séances distinctes
peuvent être utiles.
L’aider à avoir un plan en cas d’urgence
- La sécurité est la priorité. Si vous pensez qu’elle est en
danger, dites-le-lui. Aidez-la à planifier sa fuite en cas
d’urgence. Ne vous placez pas en situation dangereuse en faisant
face au conjoint violent.
- Recommandez-lui d’être prête à quitter son domicile à la hâte.
Aidez-la à réunir les choses dont elle aura besoin, comme :
- cartes de crédit;
- argent;
- carnets de banque;
- passeport;
- certificats de naissance;
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- preuves de citoyenneté;
- clés de son domicile;
- médicaments;
- jouets préférés de ses enfants;
- vêtements.
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Que puis-je lui dire?
Exprimez des messages clairs et nets, parmi lesquels :
- La violence n’est jamais acceptable. Il n’y a jamais de bonne
excuse à la violence.
- Sa sécurité et celle de ses enfants passent avant tout.
- Elle n’est pas la cause de la violence. Son conjoint en est seul
responsable.
- Elle n’arrivera pas à modifier le comportement de son conjoint.
- Les excuses et les promesses ne font pas cesser la violence.
- Elle n’est pas seule et elle n’est pas folle.
- La violence n’est pas une perte de contrôle. C’est quelque
chose dont se servent les gens pour contrôler les autres.
- La violence a des répercussions sur les enfants.
- Battre sa conjointe est un crime.
Il se peut qu’elle soit trop craintive ou confuse pour agir immédiatement.
En revanche, qu’elle cherche à obtenir de l’aide est un signe
encourageant. Chaque fois qu’elle pose un geste en ce sens, elle
acquiert la force qui lui sera nécessaire pour prendre des décisions.
Cette question a été élaborée pour le Réseau canadien de la santé
par Education
Wife Assault et Le
Centre national sur la violence dans les familles.
http://www.womanabuseprevention.com
http://www.hc-sc.gc.ca
Réalisée
en avril 1999
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