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VERS QUI? VERS QUOI?
SESSION DE PERFECTIONNEMENT Manuel éducatif pour des enfants de 4 à 8 ans Vers qui? Vers quoi?
aborde la question du sexisme dans les jeux et les jouets, TABLE DES MATIÈRES
COORDINATION À LA CONDITION FÉMININE
Lisette
Bédard, directrice
RÉDACTION
SAISIE ET MISE EN PAGE
SUPERVISION
Gouvernement
du Québec
INTRODUCTION
Le ministère de l'Éducation et plus
particulièrement la Coordination à la condition féminine se préoccupent
depuis longtemps de la question du sexisme dans le monde de l'éducation.
Permettre aux enfants et aux jeunes de développer de façon harmonieuse leur
potentiel sans que l'appartenance à un sexe soit l'unique limite pour y arriver
reste un défi de taille. La question est donc toujours d'actualité et ne
constitue pas l'apanage des «féministes».
En effet, toute société a fort à gagner à miser sur l'égalité des
sexes et les responsabilités communes. Certes, il
se trouvera toujours des gens pour douter des avantages à remettre en question
nos attitudes parfois sexistes auprès des enfants.
Il ne
s'agit pas ici de relancer le débat, mais il importe de bien saisir que, parce
que la défense des droits des femmes fut longtemps perçue négativement,
certaines personnes maintiennent des craintes ou des résistances non fondées
concernant l'éducation non sexiste. Il n'est pas rare de voir, encore
maintenant, de jeunes femmes dire ne pas être féministes, car «elles aiment
les gars, elles!» Comme si aborder la question du sexisme signifiait forcément
ressentir de la haine ou de la méfiance envers l'autre sexe. Bien au contraire.
De même, il est fréquent de voir de jeunes garçons ne pas vouloir avoir de
filles dans leur équipe de hockey parce que «ce sont juste des filles».
Très tôt, les enfants reproduisent les modèles qu'ils et elles voient
dans leur entourage, et adoptent ainsi réciproquement des perceptions stéréotypées.
Vers qui? Vers quoi conçu par la Coordination à la condition féminine,
s'adresse précisément aux jeunes enfants de 4 à 8 ans ainsi qu'aux adultes
qui les entourent et qui se préoccupent de leur donner des chances égales, peu
importe leur sexe dans tous les aspects de leur vie.
Le présent document qui porte sur la session de perfectionnement a pour but
de faire connaître au personnel enseignant le document Mers qui? Vers quoi? en
le familiarisant avec les activités ludiques qu'il comprend. Indirectement, les
parents seront également touchés par les fiches d'activités que l'enfant aura
à rapporter à la maison. Vers qui? Vers quoi‑? aborde la question
du sexisme dans les jeux et les jouets, les loisirs et les sports, les médias,
au moyen des jeux de rôles et traite de la délicate problématique de la
violence. Les enfants de l'éducation préscolaire et les élèves du premier
cycle du primaire bénéficieront de cette réflexion adaptée à leur âge et
à leurs besoins.
DÉROULEMENT
DE LA SESSION
Matinée 1.
Présentation de l'animatrice ainsi que des participantes et des participants. 2.
Présentation globale des objectifs de la session de perfectionnement et du
document Vers qui? Vers quoi? La
session vise principalement à susciter des réflexions, des échanges d'idées
et des changements d'attitudes pour favoriser la pleine participation de chacune
et de chacun à l'accroissement de l'égalité des chances entre filles et garçons.
Ainsi, elle permettra au personnel enseignant et à celui des services de garde: -
de savoir lire les messages sexistes véhiculés par le langage, les
attitudes, les comportements et de prendre conscience de leur aspect limitatif; -
de se sensibiliser à l'existence de stéréotypes sexistes dans l'éducation
des jeunes enfants, plus précisément au moyen des thèmes suivants: les jeux
et les jouets, les loisirs et les sports, les médias, le partage des tâches et
la violence. -
de se familiariser avec les fiches d'activités de Vers
qui? Vers quoi? 3.
Expression des attentes des participantes et des participants. Les
points suivants: 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 représentent l'essentiel du module
1. Ce module constitue une introduction à la problématique du sexisme dans
l'éducation des jeunes enfants 4.
Premier exercice: sensibilisation aux messages implicites de certaines
expressions courantes. 5.
Que cachent les mots? 6.
Deuxième exercice: étiquetage par l'entremise des rôles sexuels. 7.
Une pédagogie non sexiste: la base de l'éducation sexuelle. 8.
Troisième exercice: prise de conscience de ce qu'implique une situation ou une
démarche d'éducation sexuelle. 9.
De notre éducation à la leur. 10.
Quatrième exercice: réflexion sur la promotion d'une éducation sexiste ou non
sexiste au sein de la famille. 11.
Présentation de la vidéo: Sophie, Pierrot et un crapaud. Les Productions
Prisma, Série Livre ouvert, Diffusion: Le Groupe Multi‑Média du Canada,
1984. Après-midi 12.
Présentation du document Vers qui? Vers quoi? -
Présentation détaillée des objectifs de Vers qui? Vers quoi? -
Présentation des fiches d'activités de Vers qui? Vers quoi? Module 2:
Les jeux et les jouets. Module 3: Les loisirs et les sports. Module 4: Les médias.
Module 5: Les jeux de rôles. Module 6: La violence. 13.
Conclusion 14.
Évaluation de la session. PREMIER EXERCICE
1. En équipe
de trois ou de quatre personnes, indiquez, d'après vous, quels sont les
messages sous-entendus dans ces différentes expressions. Que veut-on dire au
juste?
«Les gars, des soldats! Les filles, des guenilles!»
«Les hommes sont tous pareils.»
Deux mères s'entretiennent de leurs «ados», et l'une dit à l'autre:
«Toi, tu es chanceuse, tu n'as que des gars.»
«Fais un homme de toi!»
«Les filles, c'est pas pareil.»
«Ah! Celle-là, c'est mon garçon manqué!»
Un homme fait la remarque suivante à sa conjointe à propos de leur
fils: «Si tu continues à le dorloter comme ça, tu vas en faire une tapette.» Marie-Ève, 4 ans, joue dans la cour avec son frère âgé de 6 ans. La mère dit à sa fille: «Fais attention de ne pas te salir, ma petite princesse.»
2. Pouvez-vous
nommer d'autres expressions du même genre véhiculées par les adultes ou les
enfants et illustrant des perceptions stéréotypées autant à l'égard des
filles que des garçons?
QUE
CACHENT LES MOTS?
S'interroger
sur les messages implicites de nos conversations courantes constitue une des
premières étapes dans le processus de sensibilisation à la question du
sexisme.
En effet, ces expressions ne sont pas vides de sens, même si souvent elles
sont dites sur un ton presque banal, comme si cela allait de soi. Elles
sous-entendent des perceptions stéréotypées à l'égard des filles, des
femmes, des garçons et des hommes et laissent une vague impression d'étrangeté
ou d'anormalité. Il se cache bien des choses derrière les mots.
Le langage est le reflet de notre pensée. On ne peut nier l'influence qu'a
l'ensemble de ces commentaires entendus sur une période aussi grande que celle
qui va de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. S'ajoutent à cela les attitudes et
les comportements parfois sexistes véhiculés par les médias, la famille et l'école.
C'est pourquoi il convient de définir à notre tour les expressions que
l'on emploiera fréquemment durant la session de perfectionnement. «Discrimination,
égalité, harcèlement, préjugé, rôle, sexisme, stéréotype» font partie
intégrante de notre vocabulaire, mais sont parfois pris dans un carcan
conceptuel plutôt aride. À noter que les définitions sont abondamment illustrées,
à l'aide d'exemples, dans le guide de l'adulte de Vers qui? Vers quoi
DISCRIMINATION
La
discrimination résulte de la distinction, de l'exclusion ou de la préférence
fondée sur un motif illicite et a pour effet de détruire ou de compromettre le
droit à l'égalité d'une personne dans l'exercice de ses droits et libertés.
ÉGALITÉ
Caractère de
ce qui est égal, c'est-à-dire qui est de même nature, qualité ou valeur.
Rapport entre deux individus égaux, qui ont les mêmes droits et responsabilités.
N.B.: L'égalité
parfaite n'existe pas dans la réalité; elle n'est que pure invention de
l'esprit, abstraite et donc, mathématique. Aussi, il est souvent préférable
de parler d'«équivalence».
HARCÈLEMENT
Conduite se
manifestant, entre autres, par des paroles ou des gestes répétés à caractère
vexatoire ou méprisant à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes.
PRÉJUGÉ
Croyance,
opinion préconçue souvent imposée par le milieu, l'éducation, l'époque.
Jugement prématuré, manière de voir sans aucune logique valable, sans
fondement, et ce, qu'il soit favorable ou défavorable.
ROLE
Fonction
assignée à quelqu'un, comportement qu'il est convenu d'attendre de sa part
- rôle sexuel: rôle relatif à la sexualité;
- rôle sexué: rôle attribué à l'un ou l'autre sexe;
- rôle traditionnel: rôle qui correspond à des stéréotypes
et peut être interprété comme un rôle traditionnel.
SEXISME
Ensemble de
croyances, de valeurs, d'attitudes qui, fondé sur des modèles stéréotypés
et intériorisés, divise rôles, habiletés, champs d'intérêt et
comportements selon le sexe, ce qui a pour effet de limiter le développement de
l'individu sur tous les plans: personnel, affectif, professionnel et social.
L'un des effets principaux est la discrimination envers les femmes et l'aliénation
des deux sexes.
STÉRÉOTYPE
Représentation
(jugement, sentiment, opinion, image) simplifiée et déformée d'une réalité
par une ou plusieurs caractéristiques d'une personne ou d'un groupe. Le stéréotype
a un caractère réductionniste, et cette réduction a pour effet d'éliminer
les nuances, d'attribuer une image générale à toutes les personnes d'un même
groupe. À l'aide d'acétates, illustration des définitions avec des exemples. Voir
Guide de l'adulte, P. 17‑20. DEUXIÈME EXERCICE
La collaboration d'un participant ou d'une participante est nécessaire pour
le deuxième exercice. Quel est son prénom? Que fait cette personne dans la
vie? Quels sont ses loisirs? Etc.
Dans la vie, nous sommes appelés à jouer différents
rôles, mais certaines personnes nous assignent des étiquettes qui semblent décrire
l'ensemble de notre personnalité, mais qui, en fait, sont loin d'être fidèles
à la diversité et à la complexité de nos caractéristiques propres.
Demandez à la personne choisie
de venir vous rejoindre à l'avant de la salle. Vous allez lui assigner
diverses étiquettes. Débutez par la première série d'étiquettes et vérifiez
les réactions des gens. Quelle image avez-vous de cette personne lorsqu'elle
est décrite de cette façon? Est-ce complet? Qu'en est-il maintenant si on
ajoute la deuxième série d'étiquettes?
Adulte
Femme
1re série:
Mère, épouse, ménagère, cuisinière, infirmière
2e série:
Enseignante, artiste, intellectuelle, organisatrice,
sportive, spécialiste des relations interpersonnelles,
i
administratrice, sœur, etc.
Adulte
Homme
1re série:
Père, époux, pourvoyeur, soutien de famille, décideur
2e série:
Enseignant, artiste, intellectuel, cuisinier, spécialiste
des relations interpersonnelles, couturier, frère, etc.
Quelles sont les étiquettes que l'on attribue aux enfants au regard de leur
sexe?
Enfant
Garçon
1re série
Bagarreur, lunatique, hyperactif, petit macho
2e série:
Élève, actif, agile, curieux, inventif, frère, sensible, fils,
sportifs rigolo, etc.
Enfant
Fille
1re série
Gentille, studieuse, polie, rêveuse, délicate
2e série:
Élève, active, habile, attentive, curieuse, inventive,
fille, soeur, sensible, sportive, drôle, etc. Distribution des étiquettes autocollantes sur lesquelles sont inscrites les
caractéristiques décrites plus haut. Discussion en grand groupe. UNE PÉDAGOGIE NON SEXISTE: LA BASE DE L'ÉDUCATION SEXUELLEÉlaborer
une pédagogie non sexiste, en ayant des attentes similaires à l'endroit des
filles et des garçons, en ayant le souci de favoriser leur accès égal aux
activités et en leur présentant de nouveaux modèles contribue à renforcer
chez les enfants leur potentiel créateur tout en développant la fierté d'être
une fille ou un garçon. C'est aussi faire de l'éducation sexuelle.
En effet, la sexualité fait partie intégrante de la condition humaine.
Elle ne se limite pas à la génitalité, mais englobe les aspects affectifs,
psychologiques, culturels, moraux et spirituels. «Elle entre aussi dans la catégorie
de l'être: j'ai une identité sexuelle qui me fait être en partie ce que je
suis et qui est inséparable de mon humanité[1]».
Ainsi, aborder la question du sexisme auprès des élèves constitue ni plus ni
moins une démarche d'éducation sexuelle. Précisons toutefois que Vers qui?
Vers quoi n'a pas la prétention de remplacer le programme d'études
Formation personnelle et sociale y compris le volet «Éducation à la sexualité»,
pas plus d'ailleurs que celui-ci ne prétend embrasser l'ensemble de la problématique
de l'éducation sexuelle. En somme, les activités pédagogiques présentées
sont une contribution à l'atteinte des objectifs du volet «Éducation à la
sexualité» et constituent du matériel didactique complémentaire.
En fait, une des questions fondamentales en matière d'éducation sexuelle
consiste à se demander: «Quels genres d'hommes espérons-nous que nos garçons
deviennent et quels genres de femmes espérons-nous que nos filles deviennent?» En tentant de répondre à cette question, nous prenons conscience que la
famille, l'école et la société en général sont touchées par ce projet,
quoique à des niveaux différents. L'éducation sexuelle n'est donc pas la
responsabilité d'une seule personne ou d'un seul groupe à un moment précis,
elle concerne plusieurs adultes qui travaillent auprès des enfants et des
jeunes.
Une pédagogie non sexiste comporte plusieurs avantages et son influence se
manifestera à court, à moyen et à long terme, autant chez les adultes que les
enfants. «La vigilance à l'égard des manifestations de sexisme permettra l'évolution
des mentalités[2]».
Qu'avons-nous à craindre? Le respect de la différence, l'égalité des chances
d'accomplissement et la promotion de responsabilités communes vont de pair avec
l'épanouissement de tout individu. TROISIÈME EXERCICE
Exercice à
faire en équipe de deux ou trois personnes.
1. Voici une série
d'expressions qui sont parfois employées dans nos interventions autant à titre
d'enseignante ou d'enseignant que de parent. Commentez la phrase. Essayez de la
reformuler sans qu'elle ait une connotation sexiste.
«J'aurais besoin d'un homme fort pour m'aider à déplacer ces boîtes
dans la classe.» Dire à une adolescente: «Ma pauvre fille, tu cherches le trouble habillée de même. As-tu vu l'allure que tu as?»
«Charles, tu es une vraie pie. Tu t'en viens aussi mémère qu'une
fille, ma parole.»
Dire à Alexandre qui tire les cheveux de Sophie: «Les garçons ne font
pas ça aux filles.»
2. Indiquez quel effet les comportements suivants peuvent avoir sur la
personne visée dans ces situations et sur son entourage?
Un parent qui refuse à son garçon de 9 ans de dormir avec son «toutou».
Offrir une poupée Barbie à une fille, et une tortue Ninja à un garçon.
Les garçons qui vont faire du gardiennage.
À partir d'un certain âge, bercer plus spontanément les filles que les
garçons.
Les femmes: ne pas savoir quel sujet de conversation avoir avec un
adolescent parce qu'elles ne savent pas ce qui intéresse les gars.
Aux filles: leur faire très souvent des commentaires liés à leur
apparence physique. Aux garçons. leur faire des commentaires qui concernent
davantage leurs habiletés.
Discussion en grand groupe sur les préjugés, leur aspect limitatif, la
non-reconnaissance de la sensibilité et de la personnalité de chaque enfant
ou de chaque jeune, etc. DE NOTRE ÉDUCATION À LA LEUR
Bien que nous
souhaitions que la jeunesse actuelle bénéficie d'une éducation basée sur le
respect de la différence et l'accès à l'égalité, la plupart d'entre nous
avons été éduqués dans des familles où les rôles étaient souvent très stéréotypés.
Ce qui peut expliquer, en partie du moins, notre réflexe à considérer un
comportement comme inhabituel chez les garçons ou chez les filles. Exemple: «Ah!
Celle-là, c'est mon garçon manqué!» Il ne s'agit pas uniquement de nommer
ces comportements ou de les déplorer, mais il importe d'en examiner les motifs
et de repérer l'intention derrière le discours.
En effet, on
qualifie parfois de «normal» ou de «naturel» un comportement non pas pour le
décrire ou l'expliquer, mais pour marquer son approbation ou sa désapprobation.
D'ailleurs, notre discours est souvent teinté d'une dominante, d'un argument
qui nous semble primordial pour débattre de tel ou tel phénomène. Et
l'analyse que fait un individu, une institution ou une collectivité par rapport
à un phénomène ou à une situation peut varier énormément selon le choix de
l'argument de base. Est-il d'ordre moral, historique, clinique, etc.? La grille
d'analyse suivante contient le genre de questions que l'on se pose, consciemment
ou non, quand on essaie de se former une opinion. Elle n'est pas destinée à
indiquer la «bonne» réponse, mais simplement à fournir un cadre de réflexion
sur des questions complexes.
Grille d'analyse de la normalité
Argument
Énoncé
Subjectif
Quel est mon sentiment profond là-dessus?
Moral
Quel est mon point de vue moral là-dessus?
Religieux
Quel est mon point de vue religieux là-dessus?
Culturel
Selon moi, qu'en dit la société?
Interculturel
Que se passe-t-il dans les autres sociétés?
Statistique
Combien de gens le font?
Juridique
Qu'en dit la loi?
Clinique
Est-ce sain?
Biologique
Est-ce que cela a à voir avec les gènes et les hormones?
Historique
Notre société a-t-elle changé d'opinion là-
dessus?
Politique
Quels groupes sont d'accord (en désaccord) avec moi?
La grille d'analyse peut s'appliquer à
différentes situations. Prenons un exemple. Reportons-nous aux années 40, au
moment où l'on s'opposait fermement à la poursuite d'études universitaires
chez les jeunes femmes. Il est intéressant de constater, à partir de la
grille, quels arguments on utilisait pour s'y opposer si farouchement. Grille d'analyse Opposition à la poursuite des études
universitaires chez les jeunes Argument
Énoncé
Subjectif
Moral Le plus bel accomplissement dans une vie, c'est d'élever des enfants.
Religieux
Culturel
Interculturel
Statistique
Juridique
Clinique
Biologique
Historique
Politique
Nous pourrions, de même, vérifier sur
quel critère nous basons notre argumentation pour des questions comme les métiers
généralement exercés par les hommes, la garde des enfants par le père, l'éducation
sexuelle, les rapports de couple, la pédagogie non sexiste, etc. L'argument de
fond serait-il d'ordre subjectif, moral, politique, etc.?
Ainsi, certaines personnes constatent
avec joie les avantages d'une pédagogie non sexiste, tandis que d'autres (une
minorité) s'y opposent carrément pour diverses raisons. Examinons de plus près
leurs arguments.
Arguments CONTRE une pédagogie non sexiste
Argument
Énoncé
Subjectif
Voyons donc! C'était beaucoup mieux avant.
Au moins, c'était clair. On va faire de nos gars
des flancs-mous et de nos filles des féministes!
Moral
Avec ces cours-là, ma fille va me prendre pour
une idiote parce que je reste à la maison à
m'occuper des enfants.
Biologique
La femme et l'homme sont faits différemment.
C'est dans la nature du garçon d'être plus
bagarreur et dans celle de la fille d'être plus
romantique.
Culturel
Au Québec, on est très chatouilleux là-dessus!
On ne peut plus rien dire. Dès qu'on ouvre la
bouche, on se fait traiter de «macho».
Arguments EN FAVEUR d'une pédagogie
non sexiste
Argument
Énoncé
Subjectif
Enfin! Nos enfants ne seront plus piégés dans le
modèle du «vrai gars» ou celui de la «bonne fille».
Moral
Travailler à combattre le sexisme, c'est aider
nos enfants à se respecter et à respecter les autres.
Biologique
À mon avis, l'éducation et l'environnement
social sont plus déterminants que la biologie
pour justifier l'attitude des garçons et des filles.
Culturel
D'autres pays, notamment la France, envient
l'approche pédagogique non sexiste élaborée
au Québec. On devrait être fiers du travail
accompli et ne pas hésiter à poursuivre notre
démarche. QUATRIÈME EXERCICE
En grand groupe, les participantes et
les participants sont invités à répondre aux questions suivantes:
Dans votre milieu familial, y avait-il des attitudes que l'on avait à
l'endroit des filles et non à l'endroit des garçons, et vice versa? Pourquoi,
d'après vous?
Au sujet des jeux et des jouets?
En matière de loisirs et de sports?
L'agressivité exprimée par les garçons était-elle perçue et acceptée
de la même façon que celle qui venait des filles?
Comment parlait-on des hommes et des femmes dans les émissions de télévision
ou de radio que vous écoutiez lorsque vous étiez adolescente ou adolescent ou
encore jeune adulte?
Est-ce possible qu'à l'époque cette distinction nette quant aux rôles
sexuels était utile? Est-ce toujours pertinent pour les enfants et les jeunes
maintenant?
Discussion en grand groupe. Présentation de la vidéo: Sophie, Pierrot
et un crapaud. Les Productions Prisma, Série Livre ouvert, Diffusion: Le
Groupe Multi-Média du Canada, 1984. PRÉSENTATION DU DOCUMENT VERS QUI? VERS QUOI?
Les
objectifs généraux
Sensibiliser
le monde des adultes (membres du personnel enseignant, éducatrices et éducateurs
des services de garde et parents) à la présence de stéréotypes sexistes dans
l'éducation des jeunes enfants.
Apporter un
soutien pédagogique au personnel enseignant et à celui des services de garde
qui désirent agir auprès des enfants en vue de favoriser le développement de
leur plein potentiel.
Susciter des réflexions,
des échanges d'idées et des changements d'attitudes chez les enfants et les
adultes, en vue de favoriser leur entière participation à l'accroissement de
l'égalité des chances entre les filles et les garçons. Les
objectifs terminaux
Module 1 Introduction à la problématique
du sexisme dans l’éducation des jeunes enfants
Favoriser une meilleure compréhension
de la problématique du sexisme dans l'éducation des enfants.
Module 2 Les jeux et les jouets
Module 3 Les loisirs et les sports
Module 4 Les médias
Module 5 Les jeux de rôles Module 6 La violence
Amener
les enfants à reconnaître les formes de violence dans leur milieu.
En vue
d'atteindre ces objectifs, les auteurs du document Vers qui? Vers quoi ?
ont mis
l'accent sur:
‑ une approche centrée sur la vie de l'enfant de 4 à 8 ans, sur
sa mentalité et ses besoins;
‑ une pédagogie la plus ouverte possible, qui
prend en considération les différents langages (oral, écrit, scientifique,
mathématique et artistique) et les besoins socio-affectifs de l'enfant;
‑ des activités variées conçues en fonction des objectifs des
programmes d'études Éducation prés claire et sociale (volet «Éducation à
la sexualité», premier cycle);
‑ une approche permettant d'abord et avant
tout des discussions et une ouverture qui pourraient amener des changements
d'attitudes autant chez les enfants que chez les adultes qui les accompagnent.
À l'aide d'acétates, présentation des objectifs terminaux de chacun des modules.
MODULE
2 :
LES JEUX ET LES JOUETS
1. Réflexion sur le sexisme dans les jeux et les jouets2 Objectifs intermédiaires et activités correspondantes
Amener les enfants à:
¨
Prendre conscience de la nature des jeux
et des jouets mis à leur disposition.
o
Mon coffre à jouets 1.
¨
Prendre conscience, avec l'aide de leurs
parents, que les jeux et les jouets qui leur sont destinés conviennent autant
aux filles qu'aux garçons.
o
Mon coffre à jouets 2.
¨
Apprécier les jeux et les jouets qui
sont dans le milieu scolaire.
o
je classe.
¨
Exprimer leurs goûts, leurs préférences
en matière de jeux et de jouets.
o
• J'essaie.
o
• J'offre un cadeau-surprise.
¨
Participer à des activités
d'expression sur le thème des jeux et des jouets.
o
Un jouet vivant.
o
Les boîtes à cadeaux.
§
Devinez mon cadeau.
§
De la tête aux pieds.
§
je vais porter mon cadeau.
§
L'échange des cadeaux.
¨
Prendre conscience des aptitudes que
favorisent les divers types de jouets mis à leur disposition.
o
• Si je veux.
o
• À quoi je joue?
¨
Prendre conscience, avec leurs parents,
des stéréotypes entretenus à l'égard des filles et des garçons en ce qui a
trait aux jeux et aux jouets.
o
Qui suis-je?
Présentation sommaire de la problématique du sexisme
dans les jeux et les jouets. Voir Guide de l'adulte, p. 36 et 37.
À l'aide d'acétates, présentation détaillée des activités dont une qui
sera faite avec les participantes et les participants.
Voir Guide d lUdultt,‑, p. 39‑55, et Fiches d'activités,
p. 1‑8.
MODULE
3 :
LES LOISIRS ET LES SPORTS
1. Réflexion sur le sexisme dans les loisirs et les sports2. Objectifs intermédiaires et activités correspondantes
Amener les enfants à:
¨
Déceler les préjugés sexistes qui
limitent l'accès des filles ou des garçons à des loisirs habituellement
destinés à un sexe.
·
Un bâton de hockey.
¨
S'initier à de nouvelles activités
sportives.
·
Échange sportif.
¨
Faire connaissance avec des adultes ou
avec d'autres enfants qui s'adonnent à des loisirs inhabituels pour des
personnes de leur sexe.
·
Championnes ou champions.
·
Sondage volant.
¨
Décrire diverses activités auxquelles
peuvent s'adonner les enfants.
·
Des sports pour tous et toutes.
¨
Participer à des activités
d'expression liées aux sports et aux loisirs pour tous et toutes.
·
Des sports et des accessoires.
·
Les photos.
·
Mon ombre.
·
La corde à «danser».
·
Chanson: Faire du sport, c'est
amusant! Se familiariser avec de nouvelles activités."
·
Me reconnais-tu? Se familiariser avec
les aspects du développement favorisés par les divers types d'activités.
·
Je développe. Prendre conscience de
leurs activités préférées.
¨
Mes préférences.
Présentation sommaire de la problématique du sexisme
dans les loisirs et les sports. Voir Guide de l'adulte, p. 56‑58.
À l'aide d'acétates, présentation détaillée des
activités dont une qui sera faite avec les participantes et les participants.
Voir Guide de l'adulte p. 60‑75, et Fiches d'activités, p.
9‑14.
MODULE
4 :
LES MÉDIAS
1. Réflexion sur le sexisme dans les médias2. Objectifs intermédiaires et activités correspondantes
Amener les enfants à:
¨
Analyser le type d'émissions qu'ils ou
qu'elles regardent ainsi que leurs personnages préférés.
·
Ce que j'écoute à la télévision.
¨
Expliquer les raisons de leurs préférences
en matière d'émissions de télévision et de messages publicitaires.
·
Je dessine mes personnages de télévision.
·
J'invente un personnage de télévision.
·
Je conçois une émission de télévision.
·
J'invente un message publicitaire.
¨
Prendre conscience des stéréotypes
sexistes dans la publicité.
·
Pour qui? Pourquoi?
¨
Participer à des activités
d'expression sur le thème de la publicité. Les sentiments. La publicité.
Chanson: Le rap de la publicité Les contrastes.'
¨
Développer leur sens critique à l'égard
des médias.
·
La famille et la télévision.
·
Sondage-publicité.
Présentation sommaire de la problématique du sexisme
dans les médias.
Voir Guide de l'adulte, p. 76-79.
À l'aide d'acétates, présentation détaillée des
activités dont une qui sera faite avec les participantes et les participants.
Voir Guide de l’adulte, p. 81-101, et Fiches d'activité p. 17-25.
MODULE
5 :
LES JEUX DE RÔLES
1. Réflexion sur le sexisme au moyen des jeux de rôles2. Objectifs intermédiaires et activités correspondantes
Amener les enfants à:
¨
Analyser le type de tâches associé à
chacun des sexes.
¨
Découvrir les activités dans
lesquelles on tend vers le décloisonnement des tâches.
·
Loto du changement.
·
Vive le partage.
¨
Participer à des activités
d'expression sur le thème des jeux de rôles.
·
Il était une fois.
·
Quelle drôle de famille!
·
Ombre chinoise.
·
Chanson: Ah! si ma mère voulait
changer!
·
Chanson: ‑ te ne yeux plus.
¨
Découvrir de nouvelles façons de
partager les tâches.
·
La répartition des tâches: Sondage.
·
L'épicerie.
Présentation sommaire de la problématique du sexisme au
moyen de jeux de rôles. Voir Guide de l'adulte , p.102-104.
À l'aide d'acétates, présentation détaillée des
activités dont une qui sera faite avec les participantes et les participants.
Voir Guide de l'adulte p.106-122 et Fiches d'activités, p. 26-35.
MODULE
6 :
LA VIOLENCE
1. Réflexion
sur la violence
2. Objectifs
intermédiaires et activités correspondantes
Amener les enfants à:
¨
Reconnaître les messages de violence
suggérés par certains jouets.
o
Mise en situation: un jouet ou une arme?
¨
Prendre conscience de la présence de la
violence dans leurs attitudes selon les circonstances et les lieux.
o
Sondage auprès des enfants.
o
Gestes de violence.
o
Violence, où es-tu?
¨
Adopter une attitude valorisante par la
recherche de solutions
o
Des mots doux.
o
Trouver des solutions à un problème.
o
Je trouve une solution.
¨
Participer à des activités
d'expression sur le thème de la violence.
o
Les masques.
o
Le musée des «horreurs».
o
Le musée de «l'amour ».
o
Sous la couverture.
o
Chanson: ' J'yeux des becs
¨
Prendre conscience, avec leurs parents,
de l'effet de la violence dans la vie des adultes.
o
Sondage: La violence faite et subie.
Présentation sommaire de
la problématique de la violence. Voir Guide de l'adulte p. 123-129.
À l'aide d'acétates, présentation détaillée des activités dont une qui
sera faite avec les participantes et les participants. Voir Guide de
l'adulte, pages 131-145 et Fiches, d'activités, P. 36-43. CONCLUSION
Que dites-vous
des exercices de lecture qui suivent?
«Pendant la récréation, les garçons jouaient souvent à cache-cache.
Tous piaillaient, riaient criaient. Les filles, plus sages, sautaient à la
corde, jouaient à la maman avec les tout-petits et regardaient avec effroi les
petits sauvages qui passaient près d'elles en hurlant.»
«Les garçons se réunissent et combinent des jeux. Bientôt, ils vont
en tout sens, cherchant de bonnes cachettes. Les filles, plus sages, jouent
tranquillement. Elles n'aiment pas les jeux violents, elles préfèrent les jeux
paisibles.»
«Pour toi, jeune fille, la gymnastique favorise la beauté et l'élégance
naturelle. Pour toi, jeune homme, elle permet d'augmenter la force physique dont
se sert constamment l'homme adulte.»
Ces extraits
sont tirés de manuels scolaires autorisés par le ministère de l'Éducation du
Québec durant les années 70. À la même époque, le Conseil du statut de la
femme avait mené une étude portant sur l'analyse des stéréotypes masculins
et féminins dans les manuels scolaires et avait démontré à quel point les
représentations des hommes et des femmes constituaient deux univers nettement
distincts[3].
Fort
heureusement, beaucoup de choses ont changé, mais il reste encore énormément
à faire pour assurer le plein développement des enfants et l'accès à l'égalité
pour toutes et tous.
Il importe de
proposer aux enfants différentes avenues sans égard à leur sexe, de valoriser
à leurs yeux la curiosité personnelle, l'effort et l'entraide. C'est aussi à
nous de jouer.
Afin de
poursuivre votre réflexion, lisez maintenant ceux-ci:
«Julie aime les mathématiques et le hockey. Jean-Philippe aime la
lecture et le patinage artistique. Tous deux excellent dans leurs disciplines
respectives. Leurs parents sont fiers d'eux.»
«Tous les élèves de la classe de Claudette prépare la fête de la
rentrée. Un brunch est organisé. Les garçons et les filles ont mis la main à
la pâte. On déplace les bureaux, on range les boîtes, on balaie, on place les
tables, on dessine, on décore la salle, on fabrique des arrangements floraux,
on prépare les jus, on fait des muffins. Tout le monde est d'ailleurs très
anxieux de connaître la nouvelle recette de Sébastien. Depuis trois jours
qu'il leur promet de faire son fameux sandwich Montecristo, sa spécialité.
Comme c'est agréable de travailler ensemble!» ÉVALUATION DE LA SESSION
Date:___________
Région:__________
Commission scolaire:____________
Vous êtes:
Un/e enseignant(e)
__________________
Un/e professionnel(le)
__________________
Un/e conseillèr(e) pédagogique
__________________
Un/e cadre
__________________
ATTEINTE DES OBJECTIFS
Beaucoup Assez
Peu Pas du tout
1.
L a session vous a permis de saisir les
messages
2.
La session a attiré votre attention sur
l'existence de
3.
La session vous a permis de vous
familiariser avec les
APPRÉCIATION DE LA SESSION
Excellente Bonne
Satis
Insatis
faisante faisante
1 Valeur du contenu notionnel
____
____ ____
____
2.Relation entre le
contenu notionnel présenté
3.Place faite aux interventions des participantes
et des participants.
____
____ ____
____
4.Correspondance
entre vos attentes et le
5. Qualité de l'animation.
____
____ ____
____
Quel est l'apprentissage le plus
significatif que vous estimiez avoir fait durant la session?
Y a-t-il des suggestions ou des
changements que vous aimeriez apporter?
En résumé, vous diriez que la session
a été: [1]
Jean‑Pierre TREMPE. Cahiers
de sexologie, Vol.1,
1976, p.11. [2] Diane CANTIN. Perfectionnement du personnel enseignant du
second cycle du primaire ‑ Acquisition d'attitudes non sexistes dans
les pratiques et activités pédagogiques. Guide d'animation Québec,
Coordination à la condition féminine, Ministère de ]'Éducation, 1990, p.
14. [3]
Lise DUNNIGAN. Analyse des stéréotypes dans les manuels scolaires au Québec,
Québec, Éditeur officiel du Québec, 1980. |