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Racket et baston : ça n’arrive pas qu’aux autres

Détecter s’il subit des violences
Comment l'aider ?
Déculpabiliser la victime
Les réactions à éviter
Qui sont les victimes de la violence ?
Tous concernés
La violence scolaire en chiffres
Classes-relais pour les collégiens
Des stages antiviolence pour les profs
Si votre enfant est l’agresseur
Pour en savoir plus
 
    Détecter s’il subit des violences
 
Un enfant agressé est presque toujours malheureux. Il n’a plus confiance en lui et se sent finalement coupable de la violence dont il a été victime. Son comportement change (peurs inhabituelles, bêtises nombreuses, troubles du sommeil…). Il rechigne à aller à l’école. Ses résultats scolaires baissent sans raison apparente. Il devient agité ou se replie sur lui-même, mange de moins en moins et est inquiet quand le téléphone sonne. Toute une série de signaux qui doivent vous alerter.

    Comment l'aider ?
 
La première chose à faire, c’est de lui en parler. Sans le brusquer ni le culpabiliser. S’il est encore petit, essayer de rencontrer son maître pour évaluer la gravité de la situation et si rien ne s’améliore, le directeur, voire le responsable violences à l’inspection d’académie. Si votre enfant est victime de violences, notamment de racket, dans l’établissement ou à ses abords, rencontrer le chef d’établissement. Une plainte peut être déposée au commissariat de police. Le rassurer, s’il craint des représailles, car les racketteurs sont souvent peu courageux : une fois repérés, en général, ils se font plus discrets.

    Déculpabiliser la victime
 
Il est possible de dire à l’enfant : " Obliger quelqu’un, par la menace ou la force, à donner de l’argent ou des objets, c’est du racket et c’est un délit. Le coupable, ce n’est en aucun cas la victime, mais l’agresseur. Ne rien dire, c’est inciter le racketteur à recommencer. Si tu es victime de racket ou d’autres violences, il faut en parler à un adulte en qui tu as confiance : parent, professeur, assistante sociale du collège… " Il est donc prudent d’expliquer, avant la rentrée scolaire, les formes que peut prendre la violence et les moyens de s’en protéger. Si le quartier est peu rassurant, lui proposer de rentrer de l'école en groupe, car les racketteurs s’attaquent de préférence aux plus faibles et aux isolés.

    Les réactions à éviter
 
Faire comme si rien ne s’était passé ou, pire, lui dire de régler son problème tout seul. Tenir l’équipe enseignante pour responsable et passer votre colère sur elle. Répondre à la violence par la violence. Tenter de régler la situation avec les agresseurs ou leurs parents : sans la présence d’un médiateur, sans la collaboration du chef d’établissement, voire de la police, la situation peut vite dégénérer. L’accompagner tous les jours à l’école pour le protéger. Le laisser aller à l’école avec des objets de valeur.

    Qui sont les victimes de la violence ?
 
Il n’y a pas un profil type de victime. Mais les agresseurs s’attaquent, en principe, à plus faible qu’eux. Cette faiblesse peut être physique, mais également psychologique. Ainsi, l’enfant timide, introverti, isolé, sans copains ou peu enclin à se rebeller risque d’être la proie idéale. L’origine, le handicap, l’apparence (lunettes, appareil dentaire), les capacités intellectuelles, tout ce qui peut marquer une différence notable par rapport aux autres est aussi souvent sujet à moqueries, dans le meilleur des cas. La situation peut vite empirer, si rien n’est fait à temps.

    Tous concernés
 
La violence se manifeste sous différentes formes : agressions verbales, coups de couteau, dégradations de biens et rackets. Cette violence, qui a sensiblement augmenté, est aujourd’hui mieux connue et davantage dénoncée. On hésite moins, en effet, à porter plainte. Aucun établissement n’est à l’abri de ce phénomène, de la maternelle au lycée. La loi du silence est son alliée objective. Serait-elle la marque d’une perte de confiance dans le système éducatif traditionnel, voire d’une faille de ce dernier ?

    La violence scolaire en chiffres
 
Difficile de chiffrer avec précision la violence à l’école. Mais, pour l’année scolaire 98-99, le ministère de l’Education nationale a fait état de 240 000 déclarations d’incidents par trimestre, toutes natures confondues. 2,6 % correspondent à des faits graves (1 000 agressions sur des personnes, 1 750 portant sur des biens). Parmi ces faits graves, 70,8 % sont des violences verbales, 22,4 % des coups et blessures et 3,3 % du racket. 86 % des auteurs sont des élèves et 12 % des personnes extérieures aux établissements.

    Classes-relais pour les collégiens
 
Des classes-relais se développent un peu partout en France. Les premières (comme celles du réseau “L’Auto-école”) ont vu le jour à Saint-Denis (93). Elles s’efforcent de réapprendre aux collégiens les règles de la vie en société et de lier un contact avec leurs familles. Composée de peu d’élèves (20 en moyenne), chacune bénéficie de plus de moyens matériels. Aujourd’hui, 150 classes-relais accueillent 3 000 collégiens. Un seul critère pour être accepté : la motivation. Avec des résultats probants, puisque 78 % des jeunes qui sont accueillis réintègrent une voie de formation (26 % le collège et 23 % une filière professionnelle).

    Des stages antiviolence pour les profs
 
Unique en France, le Gaspar (Groupe académique de soutien et de prévention pour les adolescents à risque) existe depuis dix ans dans le Nord. Il apporte un soutien aux enseignants confrontés à la violence et souvent persuadés de ne pas être écoutés. Formé d’enseignants et de conseillers d’éducation, le groupe répond aux urgences (permanence téléphonique et interventions) pour les aider à gérer les conflits. Il dispense aussi, aux membres du personnel des collèges et lycées qui le souhaitent, des stages de formation dans lesquels, à partir de situations très concrètes, on tente de trouver des solutions collectives.

    Si votre enfant est l’agresseur
 
La violence est un phénomène contagieux. Le persécuté peut devenir à son tour persécuteur. Un moyen pour lui “d’entrer dans le groupe”, de s’y faire accepter. Mieux vaut ne pas se voiler la face. Car, même dans cette situation, l’enfant est en danger. Il peut agir sous la contrainte ou essayer d’attirer l’attention de ses parents sur son mal-être. Son agressivité traduit souvent une fragilité affective. Aborder la question de front, dans un climat de confiance. Et se faire aider par un psychologue ou un conseiller d’éducation. Des troubles du comportement ou trop de “cadeaux” offerts par les copains peuvent être des symptômes.

    Pour en savoir plus
 
SOS violences : 08 01 55 55 00 (du lundi au vendredi, de 9 h à 18 h). Jeunes violence écoute : 08 00 20 22 23 (seulement dans la région parisienne, tous les jours, de 8 h à 23 h). Fil santé jeunes : 08 00 23 52 36 (tous les jours, de 8 h à minuit). Inter service parents : 01 44 93 44 93 (du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h 30 et de 13h30 à 17 h, sauf le mercredi après-midi et le jeudi matin). Stop la violence : 01 43 38 57 13 (du lundi au vendredi, de 9h30 à 18h30).
A lire : " Pourquoi changer l’école ", François Dubet, éditions Textuel. " Pourquoi vos enfants s’ennuient en classe ", Marie-Danièle Pierrelée, éditions Syros.

Florence Halimi et Donatien Schramm

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