HOME    http://www.eurowrc.org/   >  Contributions  >  Education_EuroWRC

 


Previous Home Up Next
 

Violences jeunes
Home Theme education Back Next

France: violences dans les écoles
Lettre du gouvernement français

10 février 2000 - N.82

La deuxième étape du plan de lutte contre la violence 
à l'école

Après la mise en place d'une première phase expérimentale en 1998, le Gouvernement renforce son dispositif de lutte contre la violence en milieu scolaire et concentre son action sur les établissements les plus fréquemment exposés aux phénomènes de violence. Au total 8 000 adultes supplémentaires seront affectés à cette mission.

"Nous savons que l'exclusion sociale mène à l'exclusion scolaire et l'exclusion scolaire à la violence. Toute ma politique de lutte pour l'égalité des chances, l'aide aux élèves en difficulté, la lutte contre l'échec scolaire prend ici tout son sens (...). L'Éducation nationale relève le défi qui est aussi celui de toute la société aujourd'hui : le combat contre la violence a commencé, nous devons et nous pouvons le gagner. Tous ensemble.", a déclaré Claude Allègre, en présentant cette nouvelle série de mesures aux côtés de Ségolène Royal, ministre déléguée chargée de l'Enseignement scolaire et de Claude Bartolone, ministre délégué à la Ville.

Appelant ainsi à la mobilisation de tous, le ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie a souligné la nécessité de mettre en place une meilleure coordination des actions engagées, à travers des réunions interministérielles régulières et d'assurer un meilleur suivi des phénomènes de violence. Une première évaluation du plan mis en &brkbar;uvre entre 1998 et 1999 a permis d'enregistrer une stabilisation globale de la violence sur les 9 sites expérimentaux déjà répertoriés. Ces premières observations révèlent l'urgence de renforcer les moyens et les équipes éducatives afin d'assurer une présence accrue des adultes dans les établissements scolaires.

Des moyens renforcés

Aux 9 sites sensibles déjà concernés par le premier plan, s'ajoutent 9 nouveaux sites, dans les académies de Versailles, Lille, Strasbourg, Rouen et Toulouse, ce qui représente 60 établissements du second degré et 298 écoles. Sur l'ensemble des zones, 470 collèges et lycées et 2 040 écoles, soit près de 700 000 élèves seront concernés par ces mesures. 7 000 personnes seront affectées à ce plan par l'Éducation nationale. Ainsi, 100 infirmières, 100 conseillers principaux d'éducation, 4 000 aides-éducateurs, formés à la prévention de la violence et à la médiation, seront recrutés de même que 800 surveillants. Parmi ces derniers, 400 seront affectés aux zones sensibles dès le début du mois de mars. 2 000 emplois-jeunes de niveau CAP-BEP seront également embauchés. Tous pourront bénéficier d'une formation spécifique. 30 MF seront consacrés à la formation des aides-éducateurs. 1 000 adultes-relais recrutés dans le cadre de la politique de la ville assureront, en outre, le lien avec les familles et un encadrement extérieur à l'école. Des mesures incitatives seront, par ailleurs, proposées aux jeunes enseignants affectés dans des zones difficiles, sous la forme d'une aide à l'installation et au logement (prime allant jusqu'à 4 000F).

Des réponses ciblées

Pour lutter plus efficacement contre les phénomènes de violence, le ministère de l'Intérieur mettra en place, dès la rentrée de février, un dispositif de sécurité et de police de proximité dans 77 établissements sensibles. Les mesures d'alerte et d'intervention, la surveillance générale de l'établissement, les mesures de contrôle et de dissuasion seront strictement organisées. La garde des Sceaux a donné instruction aux parquets de traiter plus rapidement les actes de violence à l'intérieur et aux abords des établissements. Les modalités de la coopération avec la police seront précisées dans une circulaire générale de cadrage aux préfets, recteurs et inspecteurs d'académie. Une convention sera passée également avec la gendarmerie pour mener un suivi régulier des phénomènes de violence dans les établissements situés en zone de gendarmerie. Elle concernera près de 150 établissements ou écoles d'ici à la fin de l'année.

Pour en savoir plus : www.education.gouv.fr
Education

L'école du respect et la prévention de la violence

La fermeté et la cohérence des réponses des adultes sont d'autant plus efficaces qu'elles s'appuient sur une écoute des difficultés des élèves. Dans le cadre de son plan anti-violence, le Gouvernement met en place, à côté des sanctions, des dispositions destinées à prévenir les phénomènes de violence.

Dès le primaire, l'école doit réaffirmer son rôle dans la construction des valeurs et des repères et développer l'apprentissage d'une morale civique. Parce que l'école est fondée sur le principe du respect mutuel, le ministère de l'Éducation nationale a entrepris un travail de réflexion sur la discipline et le règlement au sein des écoles primaires. Un guide regroupant les résultats de ces travaux, intitulé : "L'école du respect", sera diffusé prochainement dans toutes les écoles maternelles et élémentaires.

Renforcer les actions pédagogiques

Dans le secondaire, la discipline scolaire doit s'appuyer sur des principes incontestables et transparents. Une refonte des textes réglementaires sur les procédures disciplinaires et les sanctions est en cours et sera achevée pour la rentrée 2000. Ces textes proposeront une nouvelle hiérarchie de sanctions comprenant une gradation des punitions et des mesures alternatives à l'exclusion définitive des élèves. Ainsi des mesures de réparations pourront-elles être proposées en cas notamment de dégradations des locaux. La lutte contre l'absentéisme sera renforcée et la mise en place de ces nouveaux règlements fera l'objet d'une démarche nationale d'information et d'animation qui associera les parents d'élèves, les enfants et les adolescents et les équipes éducatives. La campagne contre le racket sera relancée et une journée de débats sur le refus de la violence sera organisée dans tous les établissements, à la rentrée de février. Des clubs anti-violence seront créés dans les collèges et les lycées, soutenus par un Comité national présidé par Georges Charpak et Carole Bouquet.

Intégration et prévention

Prévenir la violence c'est aussi réconcilier les élèves avec l'école. Plusieurs dispositifs destinés à intégrer les élèves en difficulté, à éviter chez eux l'apparition de sentiments de rejet ou d'exclusion, ont déjà été expérimentés et seront poursuivis : opérations classes relais (250 en 2000), classes ouvertes ou chantiers école... Des classes de villes permettant d'opérer un changement d'attitude à l'égard d'un quartier ou d'un environnement chez les jeunes seront mises en place en partenariat avec les ministères de l'Éducation et de la Ville.

up