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Viraj - Manuel |
VIRAJ
PREVENTION DE
LA VIOLENCE SEXISTE Adaptation du
programme québécois VIRAJ Contacts
en France: INTRODUCTION La
mission de travail des Commissions départementales d’action contre
les violences faites aux femmes prévoit l’élaboration et
la mise en œuvre de politiques de prévention des violences exercées
contre les femmes. Le
rapport de la commission Violences à l’encontre des femmes préparatoire
à la Vème conférence sur les femmes organisée par l’ONU à Pékin
fait une large place à la réflexion sur les moyens de prévenir ces
violences et souligne l’importance, dans l’éventail des mesures à
prendre, de développer des actions éducatives. Pour
être efficace, cette prévention doit s’attaquer à la racine du phénomène
qu’elle vise à éradiquer : la violence masculine à
l’encontre des femmes découlant du rapport de domination sexiste qui
marque encore nos sociétés. Il
importe donc de repérer et éliminer le sexisme sous toutes ses formes
et de proposer des méthodes et des outils techniques pour y parvenir. Des
travaux importants ont été réalisés à cet égard dans divers pays,
notamment au Canada, où les institutions québécoises ont produit de
nombreux documents théoriques et pratiques. C’est
ainsi que ce dossier présente une adaptation pour le contexte
d’Ile-de-France de matériels pédagogiques réalisés, en 1993, par
le Ministère de l’Education du
Québec ministère avec lequel les échanges sont particulièrement
fructueux. La
délégation régionale aux Droits des femmes d’Ile-de-France a réalisé
l’adaptation présentée ici, afin que les commissions départementales
d’action contre les violences faites aux femmes puissent mener
dans ce domaine un travail pertinent. La
Déléguée Régionale aux droits des Femmes ------------------------------------------------- PREVENTION
DE LA VIOLENCE SEXISTE
Introduction
5 I)
Présentation générale du programme québécois VIRAJ
7 II)
Une forme de violence : contrôler l’autre
13
Scène 2 Scène
3 Scène
4 A
propos du contrôle abusif
27 III)
Les droits 29 IV)
Les stéréotypes dans la littérature de gare
45 V)
Les lettres 49 2.
A utiliser après les animations
Il se présente en deux volumes : *Animations et activités à réaliser en classe (1993-118p.) ; Il a été conçu sous la coordination de Lisette
Bérard, coordinatrice de la condition féminine, à partir des
travaux de recherche de Francine Lavoie, Annie Gosselin, Line
Robitaille (groupe de recherche de l’Université de Laval-Québec),
Lucie Véniza auxquelles vont nos très vifs remerciements.
Sa publication date de 1993.
Conçu pour la prévention primaire de la violence
dans les relations amoureuses, il s’articule autour de deux axes : *
Promouvoir un changement des attitudes et des comportements pour
prévenir le recours aux diverses formes de violence utilisées pour
dominer et contrôler une ou un, partenaire amoureux. *
Proposer au personnel enseignant une formation spécifique
facilitant l’utilisation du programme pédagogique proposé. Il s’adresse prioritairement aux élèves
canadiens de troisième et quatrième secondaire à peu près âgés de
12 à 16 ans.
Le concept de violence, à la base de
l’intervention préconisée, est défini et analysé en préliminaire. La violence considérée se limite à la violence vécue
par les adolescents dans leurs relations amoureuses avec d’autres
jeunes. La violence se définit comme
tout comportement
ayant pour effet de nuire au développement de l’autre, en
compromettant son intégrité physique, psychologique ou sexuelle. Il s’agit d’un comportement inacceptable.
Cette violence s’explique par l’adhésion de la société à
des normes d’inégalité entre les sexes, normes que la personne qui
agresse exprime en contrôlant sa, ou son, partenaire. Cette violence ne se limite pas à la violence physique. Elle est le plus souvent le fait des garçons à l’encontre des filles, même s’il se trouve aussi des filles violentes (parfois dans une réaction de défense). Il semblerait que la violence des jeunes filles à l’adolescence s’estompe par la suite, vraisemblablement parce qu’elle n’est que très peu renforcée par la société. Le document présente deux grandes parties :
activités en milieu scolaire et activités supplémentaires. 1.
Activités en classe Elles s’organisent autour de deux pôles :
le contrôle sur autrui, les droits. Ces activités prennent appui sur des animations de
théâtre-forum (cf.
Théâtre de l’Opprimé
d’Augusto Boal) qui mettent en scène une adolescente et un
adolescent. * Première rencontre : le contrôle sur
autrui Quatre scènes présentent des situations
illustrant divers aspects du contrôle : * contrôle de l’apparence physique ; Pour chacune des situations présentées le
document précise : * l’objectif recherché ; Des questions sont suggérées pour animer la
discussion. * Deuxième rencontre : les droits Après un retour sur la première rencontre il
s’agit de : * connaître les différents types de violence ;
Une vignette, de style bande dessinée, expose une
situation précise et permet de s’interroger sur le respect du droit
des deux protagonistes dans cette circonstance. Cinq situations sont présentées : les
insultes, l’influence, l’expression et le respect des limites, les
atteintes à la réputation, le viol. Comme pour la première partie, et à destination
de l’équipe éducative, des indications pédagogiques précisent :
le message principal, les messages annexes, les remarques habituellement
faites par les jeunes, les questions susceptibles de susciter le débat
…
Elles sont utilisables dans des cours tels que les
cours de langues. * Analyse des stéréotypes dans des romans de type
Harlequin. Note : ces trois dernières activités ne
sont pas présentes dans l’adaptation francilienne.
Une étude approfondie de ce programme met en évidence
de nombreuses caractéristiques répondant
aux objectifs recherchés pour mettre en œuvre des pédagogies de prévention
primaire de la violence et des comportements sexistes dès
l’adolescence. VIRAJ présente
de nombreux atouts pour mettre en place des actions à la fois efficaces
et appréciées des adolescents. La version originale de VIRAJ utilise le
vocabulaire et les expressions quotidiennes des jeunes québécois ce
qui nécessite une transcription adaptée au langage des adolescents
franciliens afin qu’ils puissent s’identifier aux situations présentées. Mise à part cette modification langagière
l’ensemble de la démarche est directement applicable dans le contexte
francilien. Ce programme comporte l’avantage de présenter en
situation de domination et de contrôle aussi bien des filles que des
garçons. Cette caractéristique est d’autant plus intéressante
qu’elle n’est pas habituelle et qu’elle favorise grandement
l’intervention en milieu scolaire mixte. La diversité des propositions pédagogiques (théâtre-forum,
vignettes, courriers, travail sur des romans) est adaptée à un projet pluridisciplinaire qui s’élabore
en parallèle dans divers enseignements. Des adaptations françaises des saynètes ont
d’ores et déjà été réalisées en Alsace et dans la région Pays
de Loire par le Mouvement Français pour le Planning Familial.
Leur mise en œuvre a suscité un vif intérêt. En Ile-de-France, les sous-commissions Prévention
des violences à l’encontre des femmes, issues des Commissions
départementales d’action contre les violences faites aux femmes, Placées sous la responsabilité de l’Inspection académique du département, ces sous-commissions bénéficient du support technique de la Délégation régionale aux Droits des femmes d’Ile-de-France qui impulse et coordonne la mise en œuvre d’actions innovantes en matière de prise en charge et prévention de la violence sexiste. V.
Modalités d’animation à partir des saynètes Deux possibilités sont accessibles en fonction des
moyens et partenaires dont on peut disposer localement.
Après avoir présenté la scène dans son entier
on demande aux participants si ce qu’ils viennent de voir ressemblent
à la réalité, à quelque chose qu’ils connaissent.
Est-ce que c’est agréable ?
Est-ce que c’est qu’on souhaite une relation entre amis ? L’animation par le biais de théâtre-forum nécessite
l’intervention d’équipes (acteurs et animateur) expérimentées qui
maîtrisent ces techniques et sachent faire évoluer la réflexion
collective qui s’exprime par les propositions du public.
L’animateur, joker est le relais entre public et « acteurs »
il est responsable de l’évolution du débat dans la perspective de
suppression de la domination, de la reconnaissance et du respect des
droits de chacun. Le joker invite les participants à agir pour faire
changer les choses : que peut faire la personne opprimée pour que
ça ne se passe pas comme ça ?
Que peut-elle faire pour que son projet aboutisse ?
Que ferait-on dans une situation semblable ? On rejoue la scène et les participants
interrompent pour proposer leur propre suggestion d’attitude, de
parole, d’expression en remplaçant le personnage qui subit la
domination. Le public est encouragé à venir jouer toutes les
propositions même les plus modestes dans une perspective de prise de
conscience : *
il existe de multiples possibilités de réaction face à une
situation où quelqu’un exerce une domination à l’encontre de
l’autre ; Ces techniques d’animation interactive sont très
appréciées du public, et plus encore des publics jeunes qui trouvent là
un mode d’expression rapide, visible et qui ne se limite pas aux
capacités d’expression verbale tout en n’excluant pas le dialogue. 2.
Selon les techniques classiques de débat Voir plus loin des indications de déroulement et d’animation adaptées à chaque scène.
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