L'Assemblée appelle à la cessation des violences à l'égard des femmes 
et des viols en temps de guerre

STRASBOURG, 03.04.2000 - Les parlementaires européens se sont aujourd'hui engagés à prendre des mesures pour endiguer la violence à l'égard des femmes et ont lancé un appel pour que le viol cesse d'être utilisé comme arme de guerre.

Ils ont examiné deux rapports de la Commission sur l'égalité des chances intitulés Violence à l'encontre des femmes en Europe et Viol dans les conflits armés.

L'Assemblée a insisté sur le fait que l'Europe a besoin d'un programme de lutte contre la violence qui inclue la criminalisation du viol conjugal ainsi que l'adoption de lois plus sévères pour protéger les femmes de maris violents.

L'auteur du rapport, Ruth-Gaby Vermot-Mangold (Suisse, Soc), a souligné la réalité effrayante de la violence à l'égard des femmes : une femme sur cinq en est victime chaque jour et la violence domestique occasionne, chaque année, beaucoup plus de décès et de blessures graves chez les femmes que le cancer ou les accidents de la route. Elle a condamné les valeurs dominantes de la société qui ont placé les hommes au-dessus des femmes et ont conduit à des mauvais traitements tels que le viol et les mutilations sexuelles, au trafic à des fins d'exploitation sexuelle, ainsi qu'à l'esclavage domestique. Mme Mangold a déclaré que les Etats membres devaient tout mettre en oeuvre pour inverser cette tendance en ratifiant et en appliquant les traités internationaux, en sensibilisant les fonctionnaires de police et les juges et en créant des centres d'aide aux victimes.

Rodica-Mihaela Stanoiu (Roumanie, Soc) a fait l'inventaire des conflits récents pour démontrer que le viol était toujours utilisé comme arme de guerre, à des fins politiques intentionnelles et sous diverses formes : viol collectif, prostitution et grossesse forcées, esclavage sexuel, torture et agressions sexuelles.

Selon elle, les femmes violées en temps de guerre sont plusieurs fois victimes. Pourtant, cette forme de crime reste largement impunie. Diverses normes internationales existent, mais elles ne sont pas mises en application. Pour combler cette lacune, les Etats membres du Conseil de l'Europe devraient ratifier le traité instituant la Cour pénale internationale dans les plus brefs délais.

L'Assemblée a soutenu l'appel adressé aux Etats membres pour qu'ils incriminent le viol en temps de guerre, pour que les femmes violées aient le droit d'interrompre leur grossesse et bénéficient d'un soutien total devant la justice, de même que d'une aide sociale et psychologique fournie par un personnel spécialement formé à cet effet.

Contact Presse
Cathie Burton, Service de presse du Conseil de l'Europe
Tél. +33 3 88 41 28 93 - Fax. +33 3 88 41 27 89
E-mail: PressUnit@coe.int