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 Table des matières du séminaire du COE - 7-8 octobre 1999
Les hommes et la violence à l'égard des femmes

L’optique du Bureau régional pour l’Europe
de l’Organisation mondiale de la santé (OMS/Euro)
sur la question de la violence


Kirsten STAEHR JOHANSEN, OMS-EURO, Danemark

Résumé du rapport

C’est surtout en Amérique du Nord que l’on a procédé à des recherches sur la violence à l’égard des femmes enceintes et ses incidences périnatales. Jusqu’à une date récente, il n’existait qu’une seule étude à ce sujet en Europe (celle du Dr Berit Shei, consultante de l’OMS/Euro sur la santé des femmes, 1988, Norvège). Aujourd’hui, cette question est, dans la région européenne, au centre de plusieurs projets qui se rattachent directement ou indirectement aux programmes de l’OMS/Euro.

Une étude suédoise (ayant pour auteur Lena Widding Hedin, de l’université de Göteborg) et une étude britannique (de Lauren Bacchus) ont été achevées cette année. Il s’agit dans les deux cas d’études de prévalence, axées sur les incidences obstétricales, dont l’importance tient à leur retentissement sur la pratique clinique.

L’OMS/Euro réalise actuellement sur ce thème plusieurs projets, qui ont été intégrés à divers plans de travail du programme d’ensemble. Les plus significatifs sont:

l’enquête nationale menée au Tadjikistan dans le cadre du Programme pour la santé de la mère et de l’enfant;

la collecte, l’analyse et la synthèse des données relatives à la violence en cours de grossesse, qui font partie du projet OBSQID (Gestion de la qualité et développement des soins périnataux) réalisé dans le cadre du Programme pour la qualité des soins et des techniques.

Cette question figure aussi dans le Programme pour la santé mentale.

Ces projets comprennent des enquêtes portant aussi bien sur des hommes violents que sur des hommes non violents.

1.             L’enquête nationale au Tadjikistan

Il s’agit d’une enquête nationale sur la violence en cas de conflit armé. Elle est essentiellement axée sur l’expérience féminine de la violence, mais elle porte aussi sur les rôles dévolus aux deux sexes et sur la perception masculine de la violence.

2.             La violence en cours de grossesse, les facteurs de risque, la prévention et l’intervention

Partie intégrante du projet OBSQID, cette enquête aborde directement le problème de la violence liée à la grossesse.

En 1997, on a incorporé des questions sur la violence parmi les cinquante indicateurs et paramètres de la fiche d’information de base, qui contient des données périnatales concrètes. On y a également inséré une question sur le bien‑être du père.

Cette étude pilote comparative a pour objet d’identifier les personnes qui risquent d’être exposées à la violence conjugale dans différents milieux culturels et différentes régions.

Puisqu’il s’agit essentiellement d’une étude de prévalence intéressant plusieurs pays européens (Belgique, Danemark, Israël, Malte, Albanie, Pologne, Slovaquie, Estonie, Géorgie, Kirghizistan et Russie), elle est destinée à mettre en lumière l’ampleur transculturelle du problème de la violence en cours de grossesse.

La partie qualitative de l’étude comprend des interviews de femmes, dont la plupart ont été menées dans des asiles féminins de Copenhague (1997-1998) et des interviews d’hommes violents et non violents (au Danemark). L’accent est placé sur ce que ressentent les hommes devant la grossesse de leur partenaire. Or, les réponses recueillies font bien apparaître le syndrome dit de Couvade, phénomène dans lequel les futurs pères perçoivent des symptômes somatiques ou psychosomatiques pendant la grossesse de leur partenaire. Les interviews avec les hommes cherchent par ailleurs à déterminer jusqu’à quel point le fait d’avoir été, enfant, victime ou témoin de maltraitance peut affecter le comportement d’un homme dans sa relation avec sa partenaire, en particulier lorsque celle-ci est enceinte. L’étude pose également la question de l’influence de la maltraitance sur le projet de grossesse. Quand la violence commence-t-elle? Quels en sont les facteurs déclenchants – a-t-on relevé des changements au cours de la grossesse de la partenaire? Comment les intéressés justifient-ils leurs actes et, en règle générale, comment les expliquent-ils eux-mêmes?

Toutes ces études, qui diffèrent par les échantillons de population, les objectifs et les méthodes, montrent que la violence ne cesse pas pendant la grossesse, même si elle change parfois de forme.

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