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Agressivités à l'école

Facteurs déterminants pour l’obtention de résultats positifs : bonnes habiletés sociales

Milieu familial aimant
Soutien des personnes significatives
Cadres de vie et d’apprentissage favorables au développement
Médias

Connaissez-vous des mesures législatives, des initiatives ou des programmes novateurs qui favorisent ce résultat positif?
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Nous sommes toujours à l’affût de stratégies couronnées de succès (ou prometteuses) qui illustrent diverses réalisations dans ce domaine. Une fois que vous aurez lu cette section, cliquez sur l’icône ci-dessous et communiquez-nous vos idées.

L’adolescence est marquée par d’importants changements dans les relations, provoqués par l’émergence du sentiment d’indépendance des ados. La transition à l’adolescence se déroule bien dans la mesure où le jeune réussit à transformer ses relations avec les membres de sa famille et ses camarades (des deux sexes) et à entrer en relation avec la communauté dans son ensemble. Les jeunes qui possèdent de bonnes habiletés interpersonnelles fonctionnent bien en groupe, arrivent à régler les conflits interpersonnels dans le calme et sont à l’aise d’exprimer leurs idées et leurs sentiments. Leur compétence sur le plan social les rend plus aptes à porter des jugements moraux appropriés, à exprimer des valeurs positives et à éviter les comportements agressifs, violents ou antisociaux.

C’est à la maison, à l’école et dans la communauté que les adolescents acquièrent leurs habiletés sociales et interpersonnelles. Les enfants qui approchent de l’adolescence peuvent aussi être influencés par l’idée véhiculée dans certains médias que la violence est un moyen acceptable de régler les problèmes.

C’est au début et au milieu de l’adolescence qu’il est crucial d’agir pour prévenir l’apparition de problèmes plus graves. Plus l’agressivité et le comportement antisocial grave se manifestent à un jeune âge et plus il y a de risques que ce problème s’installe et persiste. Soixante et onze pour cent des enfants qui présentent un problème grave de comportement à l’âge de six ans peuvent s’attendre à faire l’objet d’un diagnostic de personnalité antisociale à l’âge adulte (330).

Les enfants dont le comportement antisocial se manifeste tôt, entre 12 et 15 ans par exemple, sont généralement plus perturbés, violents et asociaux que les adolescents dont le comportement antisocial apparaît plus tard. Ces jeunes ont souvent des difficultés d’apprentissage et de mauvaises relations avec leur famille. C’est pourquoi il est important de s’occuper le plus rapidement possible de tous les problèmes d’apprentissage des jeunes (134).

Les difficultés d’apprentissage et les tendances agressives tendent à se perpétuer et à s’aggraver mutuellement (332). La réussite scolaire joue un rôle important dans l’adaptation sociale. Les problèmes et les échecs scolaires qui surviennent à un jeune âge sont associés à l’apparition de problèmes de comportement et de toxicomanie (258). Cette relation fonctionne probablement dans les deux sens : les difficultés scolaires peuvent entraîner des problèmes de comportement, et vice versa.

Le fait d’intervenir rapidement auprès d’un enfant qui connaît des difficultés d’apprentissage a une grande influence sur son adaptation scolaire et sa réussite à l’école. De bons résultats scolaires dans les premières années d’école augmentent les chances de réussite scolaire plus tard, favorisent l’adoption d’une attitude plus positive envers l’école ainsi qu’une meilleure image de soi et, chez les garçons, réduisent la délinquance juvénile (87).

On estime qu’environ 15 pour 100 des élèves du primaire se font brutaliser ou sont victimisés à répétition à l’école ou aux abords de l’école. Le degré de violence que vivent les enfants à la maison, à l’âge préscolaire en particulier, constitue un important signe précurseur de violence et de brutalité (331). Il a aussi été démontré que certaines méthodes d’éducation des enfants, comme l’absence de rapports affectueux dans la famille, un modèle de comportement agressif à la maison et une faible supervision de la part des parents, incitent les enfants à brutaliser les autres.

Les principales stratégies à appliquer pour prévenir et stopper la brutalité consistent à assurer une bonne supervision des enfants et à leur imposer des conséquences logiques et non violentes en cas d’attitude brutale, à maintenir une bonne communication entre les enseignants, les parents et les enfants, à fournir aux enfants des occasions de développer de bonnes habiletés interpersonnelles et à créer un environnement social positif et inclusif (196).

La différenciation des rôles selon le sexe joue un rôle de plus en plus grand dans le processus de développement de l’enfant qui approche de la puberté ou qui entre dans cette période. Les garçons entre huit et onze ans ont plus tendance que les filles du même âge à se montrer agressifs physiquement ; les filles, elles, ont plutôt recours à des méthodes d’agression indirectes consistant par exemple à isoler d’autres enfants ou à raconter des choses malveillantes au sujet de leurs pairs. En général, l’agressivité physique diminue avec l’âge, autant chez les garçons que chez les filles. L’image stéréotypée des pulsions agressives soudaines qui caractérisent l’adolescence n’est pas fondée et, en fait, seulement 6 pour 100 des adolescents sont mêlés à des actes de violence et à des arrestations (93). En revanche, l’agressivité peut prendre des proportions plus alarmantes à cet âge à cause de la taille, de la force et de l’impulsivité accrues qui s’observent au début de l’adolescence.

La différenciation sexuelle fait en sorte d’exposer les garçons et les filles à différentes formes de violence. Les filles risquent davantage d’être victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles à l’école, de la part de leur petit ami ou de camarades de sexe masculin et leurs copains. Les jeunes hommes sont plus susceptibles de subir de la violence familiale, d’être agressés physiquement à l’école et dans la communauté, et d’être attaqués par des étrangers.

Les adolescents équilibrés ont tendance à rejeter la compagnie de pairs qui se montrent agressifs. Cette attitude a parfois pour effet de pousser les jeunes perturbés à s’associer à d’autres jeunes qui présentent un comportement antisocial similaire au leur. Plus l’adolescent se sent rejeté par le groupe prosocial, plus forts seront les liens qui l’uniront à un groupe de pairs au comportement déviant (134). De la même manière, plus il se sent écarté par les membres de sa famille, plus il aura tendance à s’associer à d’autres jeunes marginaux. Le groupe ainsi formé amplifie le ressentiment et les tendances antisociales des individus qui le composent.

Principaux facteurs ayant une influence sur la compétence sociale, les valeurs positives et les habiletés interpersonnelles qui touchent tous les enfants à cette transition :

  • milieu familial aimant ;

  • soutien des personnes significatives ;

  • cadres de vie et d’apprentissage favorables au développement ;

  • médias.

Milieu familial aimant

Que peut faire la famille?

  • Donner le bon exemple. Exprimez vos sentiments et montrez à votre enfant à régler ses conflits dans le calme, sans avoir recours à la violence. Les jeunes qui apprennent à exprimer leurs sentiments et qui réussissent à négocier avec les membres de leur famille sont moins portés à afficher des comportements agressifs à l’extérieur de la maison (7).

  • S’intéresser de près à la vie de l’enfant et surveiller son comportement. Les enfants ne doivent pas être laissés sans surveillance de façon régulière ou pour des périodes prolongées.

  • Appliquer une discipline ferme, mais non contraignante. Il ne faut pas brutaliser ou ridiculiser un enfant, ni lui refuser des libertés qui conviennent à son âge. L’attitude hostile des parents a un effet négatif sur les relations sociales des enfants et sur leur disposition à venir en aide aux autres.

  • Encourager les enfants à prendre leurs propres décisions et les aider à tirer des leçons des conséquences de leurs décisions. Les enfants dont les parents contrôlent tout sont moins préparés à se prendre en charge et à prendre de bonnes décisions.

  • Enseigner aux enfants à éviter et à régler les conflits avec leurs frères et soeurs. Surveiller comment les plus vieux traitent les plus jeunes.

  • Enseigner aux enfants les aptitudes à la vie quotidienne, comme l’esprit de décision, la capacité de résoudre des problèmes et de régler des conflits.

  • Enseigner aux enfants à valoriser l’honnêteté, la compassion et le respect pour autrui en faisant preuve d’empathie comme parents.

  • Faire en sorte que les enfants timides ou qui n’ont pas d’amis puissent faire partie de groupes sociaux positifs qui correspondent à leurs intérêts.

  • Les parents qui soupçonnent leur enfant d’être brutalisé par ses pairs doivent lui poser directement la question, puis travailler avec l’école et l’enfant pour s’assurer de mettre fin à ces actes de brutalité.

  • Envers un enfant qui brutalise les autres, appliquer des conséquences non violentes mais adaptées au geste fautif, de façon à le confronter à la situation et à lui apprendre une conduite plus appropriée. Dans un tel cas, surveillez plus étroitement les allées et venues de votre enfant. Demandez de l’aide si vous avez besoin de soutien pour travailler cet aspect avec votre enfant.

  • Aucun geste de violence ne doit être toléré dans la maison. Au besoin, demandez de l’aide.

  • Pour obtenir des conseils utiles sur la vie avec des adolescents, voir la section « Lectures suggérées aux parents ».

 

  Que peut faire l’école?

  • Donner aux parents des occasions de s’intéresser de près à ce qui se passe à l’école de leur enfant. Les liens étroits entre l’école et la maison contribuent à rapprocher les parents et leurs enfants.

  • Offrir un soutien aux enfants dont les parents viennent de divorcer. Il est prouvé que les programmes de soutien post-divorce donnés de la quatrième à la sixième année et qui misent sur les habiletés de communication, l’expression des sentiments, la résolution des problèmes, la maîtrise de la colère et la construction de l’estime de soi peuvent améliorer autant les résultats scolaires que l’adaptation sociale et affective (87).

  • Offrir des programmes de développement d’habiletés sociales dès les premières années de scolarité. Le « Children Learning For Living Program » du conseil scolaire d’Ottawa est un excellent exemple d’initiative que peuvent prendre les écoles pour réduire les problèmes sociaux et améliorer les habiletés sociales des élèves.

  • Offrir des programmes de résolution de conflit et d’entraide entre pairs. Des campagnes de lutte contre la brutalité et une éthique du respect peuvent contribuer à réduire considérablement la brutalité, les batailles et les comportements antisociaux à l’école.

 

Que peut faire la communauté?

  • Offrir un soutien et une formation aux parents sur la façon d’encourager l’adoption d’un comportement social positif et de régler efficacement les problèmes de comportement. Le Projet-pilote de prévention du développement de comportements antisociaux est un exemple de programme venant en aide autant aux parents qu’aux garçons indisciplinés. Grâce à ce programme, on a réussi à diminuer les problèmes de comportement et les actes avoués de délinquance chez les adolescents, tout en améliorant leurs résultats scolaires.

  • Enseigner aux familles des méthodes de communication optimale à mettre en pratique avec leurs enfants et des moyens de réduire les conflits à la maison, par des programmes de compétences parentales, une intervention auprès des familles en détresse, des visites d’infirmières de santé publique, des partenariats parents-école, des campagnes de sensibilisation du public, etc. Les enfants qui grandissent dans un milieu violent apprennent à régler leurs problèmes par la violence.

  • Parrainer des programmes de prévention de la violence familiale et apporter une aide aux familles qui vivent une situation de violence à la maison.

 

Que peut faire le milieu de travail?

  • Mettre en place des politiques favorables à la famille, comme des heures de travail flexibles, la possibilité de travailler à la maison et le partage de postes, qui vont permettre aux parents de passer plus de temps avec leurs enfants.

  • Éviter que les employés n’aient à faire de nombreuses heures supplémentaires par crainte de perdre leur emploi.

  • Inviter des conférenciers et des organismes pour parler aux parents du développement de l’enfant et de la transition à l’adolescence dans le cadre de sessions d’information à l’heure du midi.

  • Offrir un Programme d’aide aux employés (PAE) qui comporte un volet de counseling sur les compétences parentales et de l’aide aux parents qui vivent des situations de violence familiale.

 

Que peut faire le gouvernement?

  • Financer l’élaboration, l’évaluation et la diffusion des meilleures interventions pour prévenir la violence familiale.

Soutien des personnes significatives

De nos jours, avec les deux parents qui travaillent et la multiplication des familles monoparentales, les enfants passent beaucoup moins de temps avec des adultes qu’il y a dix ans. Cette « carence de temps passé en famille » s’observe dans les familles de tous les milieux et de toutes les classes sociales.

L’enfant a besoin d’établir une relation continue de soutien avec un adulte bienveillant qui pourra le guider dans son processus d’adaptation sociale. L’adulte qui joue ce rôle est souvent appelé « mentor ». Les enfants qui ont la chance de développer une relation avec un mentor adulte (par exemple, un membre de la famille, une enseignante, un prêtre ou autre ministre du culte, un professionnel en loisir ou toute autre personne qui l’aime et le respecte) ont des relations sociales plus positives que les enfants n’ayant pas de mentor (93). Le mentor n’a pas une tâche facile, mais il en retire aussi des bienfaits.

Le mentorat par les pairs est un autre moyen efficace d’aider l’adolescent. L’enfant qui forme des liens d’attachement significatifs avec un aidant un peu plus vieux que lui a plus de chances de développer des valeurs et des comportements sociaux positifs. Le mentorat a aussi une bonne influence sur l’estime de soi, du fait que l’adolescent se sent apprécié de son mentor. Pour plus d’information sur le mentorat par les pairs, consulter la section « The Peer Helping Annotated and Indexed Bibliography ».

Que peut faire la famille?

  • Consacrer du temps à un enfant de la famille élargie qui a besoin de l’attention d’un adulte bienveillant.

  • Devenir pour les enfants de la famille élargie un bon modèle de comportement.

  • Encourager les enfants à passer du temps avec d’autres membres de la famille et des adultes de confiance dans la communauté.

  • Encourager les enfants à participer à des activités organisées à l’école et dans la communauté par des adultes et des pairs dignes de confiance.

 

Que peut faire l’école?

  • Veiller à ce que les enseignants et les instructeurs comprennent bien le développement de l’enfant et l’importance du mentorat.

  • Encourager les enseignants et les instructeurs à devenir des modèles positifs.

  • Créer un climat scolaire qui encourage le mentorat. Faire en sorte que chaque élève soit connu intimement et apprécié d’au moins un adulte dans l’école.

  • Fournir des occasions d’entraide et de mentorat par les pairs. Dans le cadre du programme culturel qu’a mis en place l’école secondaire Joe Duquette à Saskatoon, des pairs et des aînés agissent comme mentors pour enseigner les us et coutumes des Anciens aux élèves de neuvième année.

  • Collaborer avec les entreprises et les associations communautaires à la mise sur pied de programmes de mentorat. À titre d’exemple, à Hamilton en Ontario, l’association des Grands Frères, la Banque de Montréal et deux conseils scolaires ont fait équipe pour offrir un programme de mentorat aux élèves des quartiers défavorisés du centre-ville, sous les auspices du Industry-Education Council.

 

Que peut faire la communauté?

  • Appuyer les programmes de mentorat comme celui des Grands Frères ou des Grandes Soeurs.

  • Veiller à ce que le personnel des programmes et des organismes de services à la jeunesse comprenne bien le rôle joué par le mentorat dans le processus d’adaptation sociale.

  • Appuyer les initiatives intergénérationnelles qui mettent les enfants en contact avec des personnes âgées.

  • Appuyer les activités animées par des pairs et dispenser une formation aux jeunes qui agissent comme leaders auprès de leurs pairs.

  • Collaborer avec les milieux de travail et les écoles à la mise sur pied de programmes de mentorat. À titre d’exemple, à Hamilton, en Ontario, l’association des Grands Frères, la Banque de Montréal et deux conseils scolaires ont fait équipe pour offrir un programme de mentorat aux élèves des quartiers défavorisés du centre-ville, sous les auspices du Industry-Education Council.

  • Encourager les églises et les groupes confessionnels à mettre sur pied des programmes de mentorat.

  • Encourager les associations ethniques et culturelles à mettre sur pied des programmes de mentorat.

Que peut faire le milieu de travail ?

  • Penser à mettre en place un programme de mentorat réunissant des membres du personnel ou d’anciens employés à la retraite et des enfants qui manifestent un intérêt particulier pour le secteur d’activité de l’entreprise.

  • Collaborer avec les milieux de travail et les écoles à la mise sur pied de programmes de mentorat. À titre d’exemple, à Hamilton, en Ontario, l’association des Grands Frères, la Banque de Montréal et deux conseils scolaires ont fait équipe pour offrir un programme de mentorat aux élèves des quartiers défavorisés du centre-ville, sous les auspices du Industry-Education Council.

Cadres de vie et d’apprentissage favorables au développement

La participation des jeunes à des activités et à des décisions qui les touchent est un aspect essentiel à leur sain développement. Comme les adultes, les adolescents ont besoin de sentir qu’ils ont un rôle important à jouer dans la vie et doivent avoir des occasions réelles de s’impliquer tant dans la vie de l’école que dans les affaires de la communauté.

L’école et la communauté doivent joindre leurs efforts pour offrir des programmes multidisciplinaires pouvant être maintenus sur une longue période. Des initiatives efficaces sont trop souvent mises au rancart après la période d’essai faute de financement (97). Il faudrait que l’école, la communauté et les gouvernements s’engagent fermement à assurer la poursuite des programmes et des activités dont le succès a été prouvé par un processus d’évaluation approfondi.

Que peut faire l’école?

Créer un milieu scolaire accueillant qui favorise la socialisation et un apprentissage optimal.

  • Offrir aux enfants des activités scolaires et parascolaires qui favorisent l’apprentissage d’habiletés sociales positives et de l’esprit de coopération, comme du bénévolat et des activités qui mettent l’accent sur le plaisir et le sentiment d’appartenance.

  • Enseigner aux enfants à valoriser l’honnêteté, la compassion et le respect d’autrui par la mise en pratique de ces comportements et de ces valeurs sur un plan individuel et dans l’école en général.

  • Donner des occasions aux élèves d’assumer un rôle de leaders et d’avoir un réel pouvoir de décision au sujet des activités et des politiques qui les concernent.

  • Intégrer l’acquisition d’aptitudes à la vie quotidienne, comme l’esprit de décision et la résolution de problèmes et de conflits, dans le programme d’études ou l’expérience de vie à l’école.

  • Enseigner aux élèves à régler leurs problèmes interpersonnels de façon productive, sans recourir à la violence. Intégrer des programmes sur la résolution de conflits, l’affirmation de soi et la médiation par les pairs - c’est-à-dire des camarades de classe neutres et spécialement formés qui aident d’autres jeunes à régler leurs conflits et à maîtriser leur colère. « The Unloading Zone » est un exemple de programme qui enseigne aux jeunes que la gestion de la colère joue un rôle important dans la croissance personnelle.

  • Donner aux jeunes des occasions de participer à des activités physiques agréables et non compétitives et à des groupes d’intérêt qui favorisent l’adoption d’un comportement social positif.

Réduire l’agressivité.

  • Faire appel à des élèves pour inciter leurs camarades à réduire leurs comportements violents. À titre d’exemple, le programme « Making Waves » forme des élèves de 11e année afin qu’ils jouent un rôle d’éducateurs auprès de leurs pairs sur la violence dans les fréquentations.

  • S’attaquer aux questions de racisme, de sexisme et de préjugés face à la religion et à l’orientation sexuelle. Par exemple, les groupes « S.T.A.R. (Students Against Racism) » réunissent des jeunes qui dénoncent le racisme et les préjugés comme des attitudes inacceptables à l’école.

  • Surveiller de près les enfants qui ont des problèmes d’apprentissage et venir en aide rapidement à ceux qui ont de la difficulté. Les élèves qui réussissent bien à l’école ont tendance à avoir de meilleures relations avec les autres et à afficher un comportement social plus positif.

  • Fournir une aide aux élèves qui sont aux prises avec des problèmes chroniques et des difficultés scolaires. Par exemple, il existe à l’école secondaire Curé-Antoine-Labelle un programme qui aide les élèves de 13 à 16 ans à devenir responsables d’eux-mêmes et à nouer des relations durables avec des aidants adultes.

  • Surveiller la sécurité à l’école et agir immédiatement en cas de brutalité, de menaces ou de dommages à la propriété. Pour plus d’information sur les actes de brutalité, consulter le site www.lon.hookup.net/~family/bully.htm (London Family Court Clinic). Pour obtenir des renseignements sur un programme modèle, voir la section « ASAP: A School-Based Antiviolence Program ».

  • Maintenir une culture adolescente positive qui aide à prévenir la formation de gangs et de groupes de pairs antisociaux.

  • Coopérer avec les programmes de police communautaire et inviter les agents de liaison avec les écoles à venir rencontrer le personnel et les élèves.

  • Pour obtenir de l’information sur la réduction des comportements antisociaux à l’école, consulter la section « Lectures suggérées aux écoles ».

Enseigner les habiletés nécessaires à la prise de décisions et à la résolution de problèmes.

  • Songer à intégrer des cours sur la prise de décisions et la résolution de problèmes dans le programme d’études. À titre d’exemple, il a été prouvé que le «  Social Decision-Making and Problem-Solving Program », implanté sur une grande échelle au New Jersey, avait amélioré les habiletés sociales positives des enfants et leurs capacités de régler des problèmes une fois le programme terminé et au moment de leur entrée à l’école secondaire (255).

  • Former les conseillers et les enseignants afin qu’ils puissent aider les enfants à acquérir des habiletés pour la résolution de problèmes et la prise de décisions dans le cadre de leur vie à l’école.

 Que peut faire la communauté?

Organiser des activités qui favorisent un comportement social positif et le développement du leadership et qui réduisent l’agressivité.

  • Encourager les jeunes à faire preuve de leadership dans l’organisation d’activités communautaires visant la prévention du crime et la réduction de la violence. Des activités sur la sécurité et la prévention de la violence sont mises sur pied dans plus de 65 localités de la Colombie-Britannique par les «Youth Action Teams ».

  • Offrir des programmes de loisirs et de développement des habiletés (sur les plans athlétique et autre). Ce genre d’activités contribue à l’adoption d’un comportement social positif et peut réduire les comportements antisociaux dans la communauté. Le « projet PALS - Participate and Learn Skills - mis sur pied à Ottawa, est un bon exemple de programme communautaire efficace à l’intention des enfants défavorisés qui vivent dans un logement public. L' initiative Vie active du Club de garçons et filles du Canada » démontre de quelle façon il peut être profitable pour les jeunes de pratiquer diverses activités physiques.

  • Nommer des agents de liaison entre la police et l’école et collaborer avec les établissements scolaires pour la mise en place de programmes de prévention de la violence. Pour plus d’information sur un programme modèle, consulter la section « ASAP: A School-Based Antiviolence Program ». 

  • Collaborer avec les écoles pour offrir de bons programmes d’activités parascolaires.

 

Caractéristiques d’un bon programme d’activités parascolaires :

  • être fondé sur la recherche dans le domaine du développement de l’adolescent ;

  • être créé par et pour les jeunes ;

  • miser sur les relations sociales entre pairs et avec des adultes bienveillants et responsables ;

  • encourager la participation des parents ;

  • fixer des règles claires en ce qui concerne la consommation d’alcool, etc. ;

  • être sécuritaire et accessible ;

  • être en liaison avec les écoles et d’autres services communautaires ;

  • être amusant, souple et adapté à la culture ;

  • offrir de la nourriture pour attirer les jeunes.

Source : A Matter of Time, Carnegie Council on Adolescent Development, 1992 (275).

Amener les jeunes à prendre une part active dans les décisions, les politiques et les programmes qui les concernent ; leur fournir des occasions de développer leur sens du leadership et de jouer un rôle de leaders.

  • Faire une place aux jeunes dans le développement et le fonctionnement des services communautaires. À Vancouver, on a mis sur pied la « Civic Youth Strategy », qui fait appel à des jeunes pour participer activement au développement et à la prestation des services municipaux qui intéressent directement les ados.

  • Impliquer les jeunes dans le processus de planification communautaire et le fonctionnement des installations communautaires. À Surrey, en Colombie-Britannique, un groupe de jeunes a contribué à la conception du parc Bear Creek et sera responsable de son fonctionnement.

Fournir aux enfants des occasions de fixer leur attention sur des valeurs positives.

  • Encourager les églises et les groupes confessionnels à fournir aux jeunes des occasions positives de socialiser et d’échanger sur leurs valeurs.

  • Encourager les enfants et les adolescents à faire du travail bénévole utile dans la communauté.

Que peut faire le milieu de travail?

  • Joindre ses efforts à ceux de la communauté, du milieu scolaire et des gouvernements afin de financer et de soutenir des programmes de prévention exemplaires. Le programme « ASAP: A School-Based Antiviolence Program » fournit un bon exemple de collaboration en ce sens.

  • Collaborer avec la communauté et les écoles pour soutenir les programmes mis en place dans les centres commerciaux et les autres commerces de détail pour décourager les mauvais comportements chez les jeunes et les aider à devenir de bons citoyens. Le programme mis sur pied au « centre commercial Dufferin », à Toronto, illustre bien ce type d’initiative.

 Que peut faire le gouvernement?

  • Amener les jeunes à prendre une part active dans les décisions, les politiques et les programmes qui les concernent. Leur fournir des occasions de développer leurs qualités de chef et de jouer un rôle de leaders. Le « Child Friendly Calgary’s Youth Volunteer Corps et le Youth Advisory Council to the Mayor  » sont deux initiatives qui donnent aux jeunes la possibilité de donner leurs points de vue sur les affaires municipales.

  • Offrir des incitatifs financiers pour la création de programmes parascolaires qui vont aider les enfants à réussir leur transition à l’adolescence.

  • Soutenir et financer les projets de collaboration réunissant des organismes de services à la jeunesse, des écoles et des groupes de parents.

  • Financer la recherche sur les meilleures pratiques et la diffusion d’information sur des programmes exemplaires. Consulter la description du programme « ASAP: A School-Based Antiviolence Program » pour voir comment les gouvernements, le secteur privé et la communauté peuvent conjuguer leurs efforts pour développer des programmes modèles.

 

Médias

La violence dans les médias est souvent mise en cause dans la création d’une culture qui tolère et parfois encourage les comportements violents (250). Les enfants vont, inconsciemment, absorber et accepter les messages de violence et de comportement antisocial que leur renvoient la télévision, le cinéma, les jeux vidéo, la publicité et la musique comme des moyens acceptables de régler les problèmes et d’obtenir une gratification. Par ailleurs, les images positives véhiculées par les médias peuvent influencer les valeurs et les perceptions qui agissent sur le comportement. Par exemple, les médias qui montrent des filles et des femmes dans des rôles non traditionnels et qui brisent les stéréotypes au sujet des minorités ethniques, des personnes handicapées, des gais et des lesbiennes peuvent inciter à une plus grande tolérance et contribuer au développement de valeurs sociales positives.

Que peut faire la famille?

  • Contrôler et restreindre l’accès aux images et messages sexistes et violents présentés à la télévision, dans les clips vidéo, les jeux électroniques et les films.

  • Discuter avec les enfants de la façon dont les médias présentent la violence comme une solution aux problèmes et pourquoi cette attitude ne peut pas fonctionner dans la vraie vie.

  • Manifester sa désapprobation lorsque les médias véhiculent des stéréotypes et des images de violence excessive. Appuyer les médias qui montrent des valeurs positives et proposent des solutions responsables aux problèmes que vivent les adolescents.

Que peut faire l’école?

  • Offrir des programmes de sensibilisation aux médias qui enseignent aux enfants à ne pas tenir compte des stéréotypes sur la différenciation des rôles selon le sexe, les gais, les lesbiennes, les minorités ethniques, les personnes âgées et les personnes handicapées. Les aider à comprendre comment la publicité est conçue pour influencer leur comportement.

Que peut faire la communauté?

  • Encourager les enfants et les adolescents à rédiger des articles pour les journaux locaux et à participer à des émissions de radio et de télévision des stations locales. Leur réserver un créneau ou un espace pour publier et diffuser leurs points de vue.

  • Préconiser une couverture médiatique qui présente des ados en santé dans des rôles de leaders ou des situations sociales où ils ont une contribution positive.

  • Protester contre toute couverture médiatique qui fait preuve de sexisme ou qui a recours à des stéréotypes pour représenter les groupes minoritaires.

  • Encourager et soutenir les médias qui montrent les adolescents sous un jour positif et illustrent la place importante qu’occupent les jeunes dans la communauté.

  • Encourager les personnalités du monde médiatique à devenir des modèles de comportement positifs pour les jeunes.

  • Encourager les médias à parrainer des activités et des sports regroupant des jeunes et à assurer la couverture médiatique d’activités intéressant les jeunes.

Que peut faire le gouvernement?

  • Établir des lignes directrices relativement aux émissions destinées aux enfants et aux adolescents et encourager les médias à élaborer des lignes directrices en matière d’autoréglementation.

  • Parrainer des campagnes et des programmes dans les médias qui présentent les jeunes dans des rôles de leadership et des rôles sociaux positifs.

  • Donner l’exemple dans toutes les communications du gouvernement. Montrer la diversité multiculturelle du Canada comme une force et un avantage.

 


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