Elle était là le coeur froissé devant les faits le mal est fait.
Son corps crispé, les poings serrés pour décompresser c’est fou
S’aimer par-dessous tout jusqu’à en perdre la raison
Accepter de se faire contrôler par un homme à qui elle va pardonner
Tout sera confondu dans sa vie sa bonne volonté la trahit elle est consciente
aujourd’hui
Désormais victime, prise au piège dans l’engrenage aveuglée par des
marivaudages on tourne la page
Combien de temps vont durer ces provocations?
Je n’en sais rien
J’ai tenté sans succès de lui faire comprendre de ne pas s’y méprendre
La violence ne laisse pas toujours des marques visibles...
qui deviendra la prochaine cible?
Il entend chaque jour le même refrain de désespoir et de vie qui ne vaut
rien
Il se souvient
Comment peut-on oublier
Les paroles d’une mère aussi désabusée
Autant s’éclater, se défoncer
Se libérer de l’emprise sournoise
Chasser de lui l’enfant triste
Et trop vieux pour son âge
Refrain
Put your hand in mine
Wipe your tears
And don’t you cry, don’t cry
You’re gonna win the fight
Ça fait toujours mal
Deux heures du matin nuit de février, réveillée par des mains qu’elle
reconnaît bien
Lui ordonne de ne pas la toucher glacée par la lumière, il la fait taire par
son regard, coup de poignard
la belle comprend ce qui se prépare
Les livres, le cendrier, les papiers subitement ont des ailes la possessivité
se veut charnelle
Coincée entre les draps elle empoigne le tissu
Tente de raisonner celui qui à maintes reprises a le dessus
mais dans quel but, quand l’amour n’existe plus!
Mieux vaut tout résilier, résignée décide de résister à ses côtés
Est-ce le destin? Un mauvais karma?
Je ne la juge pas car cette fille ça aurait pu être moi
Refrain
Now what you’re gonna do
When dark night’s leaking like the diplomats of demons
Shouts flying neggy putting vicegrip to feeling
It’s word warfare working up to carnal combat
It bugs me there so why don’t you just stop that
You’re freaking out on this
And all you did not conquer
Gipped out on bliss making you he bitter blister
But if one thing’s proven is this mind game river
Is you can live your life with both hands
Not just your middle finger
Je vois un enfant assis près de la fenêtre préoccupé de constater que
l’histoire
va renaître encore une fois
À l’arrivée son père se donne le droit d’être provocant avec prestance
il crie à outrance
Elle retient l’image du paternel qui s’emporte à voix forte avec véhémence
sur sa mère
Troublée, la petite tremble et pleure accroupie dans son lit en silence
elle espère avoir un moment de répit
Le lendemain lorsqu’elle pose à sa mère, quelques questions
Elle répond simplement que c’est des pures fabulations
Aux yeux de ses parents elle n’a pas l’âge mental pour comprendre
prendre pour acquis qu’elle aura oublié quand elle sera grande
Refrain
Chanson composée par le groupe La Gamic
et ses invités pour sensibiliser les jeunes aux problèmes de la violence
faite aux femmes
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Campagne de sensibilisation en Mauricie
et au
Centre-du-Québec
La violence c’est pas toujours frappant
mais ça fait toujours mal !
(Drummondville, le 19 mai 1999) La
coordonnatrice régionale du dossier violence faite aux femmes à la Régie régionale
de la santé et des services sociaux, madame Isabelle Côté, en présence du
groupe hip hop La Gamic, a donné le coup d’envoi à la campagne régionale
de sensibilisation à l’égard de la violence faite aux femmes. L’événement
a eu lieu à l’école secondaire La Poudrière à Drummondville où étaient
rassemblés pour l’occasion plus de 300 jeunes ainsi que de nombreux représentants
des secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de la
justice et de la sécurité publique.
Cette campagne de sensibilisation vise la
population de la Mauricie et du Centre-du-Québec et plus spécifiquement les
adolescents et adolescentes. Dans l’esprit de la plupart des gens, la
violence faite aux femmes est synonyme de violence physique : coups,
gifles, raclées, etc. En réalité, la violence comprend d’autres visages
plus insidieux : la violence verbale (insultes, critiques constantes,
propos humiliants ou dénigrants, cris, etc.), la violence psychologique
(contrôle, chantage affectif, menaces, mépris, indifférence, bouderies,
etc.), la violence sexuelle (harcèlement sexuel, attouchements, viols, etc.)
et la violence économique (vol, contrôle de l’argent, obligation de quémander,
etc.).
Prévention auprès des jeunes
La prévention de la violence faite aux
jeunes filles et aux femmes passe par un profond changement des valeurs, des
attitudes et des comportements. C’est un travail de longue haleine. Dans
cette perspective, la Régie régionale et ses nombreux partenaires misent sur
la prévention et la sensibilisation auprès des jeunes. Telle était
d’ailleurs l’une des trois priorités d’action retenues par l’ensemble
des intervenants du réseau et adoptées par le Conseil d’administration de
la Régie régionale le 28 avril dernier.
Selon madame Isabelle Côté, " Il est
primordial de sensibiliser les jeunes et le personnel qui les côtoie, au phénomène
de la violence dans les relations amoureuses afin qu’ils la reconnaissent,
la refusent et la dénoncent ". Pour ce faire, la campagne veut
s’attaquer aux mythes et aux préjugés véhiculés dans la société. À
titre d’exemple, la majorité des 13 et 14 ans croient qu’il est normal
d’être jaloux quand on aime. Ces fausses croyances perpétuent et
banalisent la violence qui commence parfois… dès l’adolescence.
Le milieu scolaire particulièrement
interpellé
Compte tenu de la clientèle visée par la
campagne, le milieu scolaire est particulièrement interpellé. Chacune des écoles
de niveau secondaire aura donc à distribuer du matériel de promotion
entourant la campagne (journal, affiche et vidéo-clip du groupe La Gamic) et
à organiser différentes activités afin de sensibiliser les jeunes.
Pour la directrice adjointe de l’école
secondaire La Poudrière, madame Denise Landry, " La violence chez
les jeunes est un phénomène présent dans notre société. Notre milieu
scolaire comme tant d’autres a à cœur d’agir en prévention. Différents
intervenants : psycho-éducateurs, psychologues, travailleurs sociaux,
infirmières, enseignants et direction ont établi des stratégies concertées
pour sensibiliser et conscientiser les jeunes qui ont des difficultés de
communication à trouver des approches facilitantes ".
" L’écoute et la médiation sont des
mesures privilégiées dans les interventions faisant suite à des conflits.
Cependant, que ce soit par l’intermédiaire des contenus du cours de
formation personnelle et sociale ou grâce à l’expertise de
personne-ressources invitées pour traiter de ce sujet. En ce sens, un travail
de prévention s’effectue constamment ".
Activités d’information et de
sensibilisation
Pour marquer le début de la campagne, la Régie
régionale diffusera les 22 et 23 mai prochains, via les hebdos de la région,
un petit journal d’information qui rejoindra plus de 195 000 foyers.
De même, une annonce paraîtra dans le même numéro afin de faire
connaître les ressources locales d’aide, d’accueil et de références
pour les femmes et les enfants victimes ainsi que pour les conjoints violents.
Enfin, une diffusion massive de ce même journal et d’une affiche
promotionnelle sera également faite par le biais de certains établissements
de santé (CLSC ET CH) et les organismes communautaires en violence et
jeunesse pour sensibiliser la population. Les partenaires des autres secteurs
concernés qui sont l’éducation, la sécurité publique et la justice
distribueront également ce matériel dans leur réseau respectif.
Au cours des deux années qui viennent, la Régie régionale
travaillera de concert avec les organismes du réseau et des autres secteurs
de chacun des territoires pour mieux coordonner les services, sensibiliser
davantage la population et mieux faire connaître les services existants pour
venir en aide aux victimes et aux agresseurs. Les diverses activités qui
seront mises de l’avant localement seront communiquées à la population au
fur et à mesure de leur réalisation.
Source : Martine
Fréchette mailto:martine_frechette@ssss.gouv.qc.ca
Conseillère en communication (819) 693-3923
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La Gamic, groupe de rap issu du quartier
Hochelaga-Maisonneuve, existe depuis 1991. Cette formation propose un son
empreint de fantaisie, de mystère et d'atmosphère. Jeunes et candides, Natty
Soyha, Pittsburry So et Rakoom nous emmènent dans un univers où se mêlent rêve
et réalité. Les trois rappers proposent un rap éclectique, puisant dans les
influences musicales les plus éloignées du hip hop: opéra, chant grégorien,
musique celtique. Des collaborateurs de renom, dont les gars de Dubmatique,
ont prêté leur voix et leur talent à la réalisation de leur premier album.
Il semble évident que La Gamic sera la prochaine sensation du milieu hip hop
au Québec.
La Gamic. Un tel nom pourrait laisser croire en un rap
raccoleur, provocateur ou tordu. Il n'en est rien. Vous serez transportés
dans un univers où le mystère, le fantastique, les rêves qui deviennent réalité.côtoient
une atmosphère musicale tout aussi imagée.
"Au tout début, on avait beaucoup de textes du même
genre que Dubmatique, c'est-à-dire avec beaucoup de messages. On a réalisé
qu'on ne voulait pas devenir un clone ou un sous-produit de Dubmatique. De
toutes façons, on se s'rait tiré dans le pied en faisant ça. Donc nous
sommes partis avec quelque chose de bien "party". Nous on tripe, on
aime avoir du fun, alors on s'est dit qu'on allait apprêter le hip hop d'une
tout autre manière. Nous sommes partis d'un concept: le texte d'&laqno;Il
était une fois dans l'est", qui relate le meurtre d'un de nos amis.
On s'est dit qu'on allait faire ça à la Agatha Christie.
On cherche le coupable. Mais il y a plein de subtilités, et il faut l'écouter
souvent, ça prend de l'esprit d'analyse. Comparativement à Dubmatique, nos
textes sont saupoudrés de fiction et d'humour", explique Pitsburry So.
Par contre Rakoom et Natty sont convaincus que le côté
obscur de leurs textes permet de dénoncer les injustices et les illogismes.
"Ça dépend de la réalité de chacun; nous, on fait référence au
quartier. "Il y a des messages dans l'album, on les comprend peut-être
pas tout de suite, ça te force à écouter l'album. Moi en tant que
consommatrice, c'est ce que j'aime. Quand c'est trop facile tu perds de l'intérêt",
poursuit Natty.
Des
débuts difficiles
Huit ans de concours, de festivals et de collaborations à
différents albums (Natty avec Jean Leloup, Bran Van 3000), n'ont pas tari
l'enthousiasme des trois marginaux , puisqu'ils ont réussi malgré tout.
"On faisait des concours à droite et à gauche. On sait que le hip hop
est une culture noire. Aussi, quand on arrivait, les trois blancs, pour faire
un concours, tout le monde se disait: Ah! Les p'tits blancs qui veulent
s'essayer. Quand les gens voient qu'il y a du travail en arrière, ils te
respectent, mais il faut que tu fasses tes preuves", indique Natty Soyha.
Pitsburry So elle, mise sur la simplicité: "Il faut
que tu demeures toi-même. Nous sommes dans la culture noire, mais nous savons
que nous sommes blancs, et c'est ce qu'ils trouvent cool de nous-autres. C'est
la réalité dans laquelle on vit." Rakoom ajoute: "En Europe, on
voit vraiment que la musique n'a pas de couleur. Ici, c'est nouveau, on va éduquer
les gens, puis ça va bien passer."
Des filles dans un milieu de gars
Comme pour la plupart des courants musicaux, les
instigateurs du mouvement hip hop au Québec sont des hommes. Une réalité
avec laquelle les filles de La Gamic doivent composer. "Même en France
il n'y a pas beaucoup de filles. Au début, quand on dansait, c'était très
intéressant, on aidait les gars à faire passer les messages...",
explique ironiquement Pitsburry So. "Quand Pits et moi avons commencé à
raper et à écrire, le milieu pensait que ce serait moins fort que les gars.
C'est comme quand une fille veut entrer dans un corps policier, les gars vont
la tester, mais une fois que les preuves sont faites, ils te respectent",
confie Natty.
"Ça peut être un avantage. Automatiquement la
curiosité fait qu'on attire l'attention", précise Pitsburry so.
Musique éclectique
Le premier album de la Gamic est un véritable métissage
musical. On y découvre une facette inexplorée du rap au Québec. Des
"grooves" plus traditionnels, des rythmes et des choeurs aussi
originaux et intemporels que l'opéra ou encore rhythm'n blues. "On avait
le goût de faire quelque chose de spécial et le réalisateur connaissait des
gens de divers milieux.", explique Pitsburry. Par contre Rakoom avoue que
ces styles musicaux ne font pas partie de leurs références musicales.
"Au départ on avait le goût de se servir de l'opéra, on écoute pas nécessairement
ce genre de musique, mais on sait très bien que c'est de la musique à émotion.
Si t'écoutes de l'opéra, tu tombes dans un autre monde, c'était le concept
qu'on voulait explorer."
L'importance de la collaboration
Une forte solidarité existe entre les artisans du hip hop
au Québec. Les gars de Dubmatique ont collaboré à l'élaboration de
l'album. "C'est important parce que nous, on voulait tranquillement
consolider le mouvement", indique Pitsburry. Pour Rakoom, la notion de
collaboration est un des fondements du milieu hip hop. "C'est bon d'avoir
son propre son, mais on voulait se servir de plein de choses pour que ça ne
devienne pas monotone. L'album réserve beaucoup de surprises et
d'innatendus."
Vivre au jour le jour
Au moment de l'entrevue, 7000 albums s'étaient déjà
vendus, et leur premier extrait "Simple cité", jouit d'une forte
diffusion à la radio et à Musique Plus. Cependant les membres de La Gamic hésitent
à faire des projets à long terme. "C'est de vivre le premier album
intensément et de voir où ça va nous mener. On prend ça au jour le jour en
se donnant à fond dans nos entrevues, la promotion, les spectacles. On veut
faire parler de nous le plus possible", conclut Rakoom.