HOME    Contributions  > EuroWRC Français Doc_Canada

 

Précédente Accueil Suivante

Liste (fr)) Back Next

  Liste Canada - 5/6  

1.Textes généraux -  2.France - 3.Belgique - 4.Suisse - 5.Canada 

 

99 Recommandations Au Gouvernement Fédéral pour en Finir avec la violence faite aux femmes

Introduction

http://www.casac.ca/French_Pages/99rec-avantpropos.htm 
A propos de l'ACCCV

77 East 20th Avenue
Vancouver (Colombie-britannique) V5V 1L7 Canada
Téléphone: (604) 876-2622
Télécopieur: (604) 876-8450
Courrier électronique: headoffice@casac.ca

Le Comité canadien d'action sur le statut de la femme présente ces Quatre-vingt dix-neuf recommandations au gouvernement fédéral pour en finir avec la violence faite aux femmes, pour les soumettre à la discussion et aux débats. Pendant plus de vingt ans, le CCA a travaillé avec des groupes qui, au sein du mouvement des femmes, interviennent en première ligne contre la violence faite aux femmes, afin de cibler et de combattre les forces sociales et les politiques gouvernementales qui alimentent cette violence, une violence qui continue de dévaster la vie des femmes, des adolescentes et des petites filles. En soumettant ce document à la discussion, nous espérons faire avancer le travail qui se mène au sein du mouvement des femmes.

Un grand nombre des recommandations présentées ici ont dejà reçu l'aval des groupes membres du CCA quand nous avons ensemble cherché à déterminer des actions et des mesure susceptibles de protéger le femmes et d'élargir leur marge de manoeuvre. D'autres méritent plus amples discussions au sein des divers groupes et collectivités de femmes. Nous vous invitons à susciter ces débats au sein de votre milieu ou communauté, et à en partager les fruits avec nous et avec toutes celles qui luttent contre la violence résultant du sexisme, du racisme, de l' hétérosexisme et de la discrimination excercée contre les personnes âgées et handicapées.

Sunera Thobani
Présidente Comité canadien d'action sur le statut de la femme
décembre 1993

Avant-Propos


La colère qui anime ces pages, je la revendique. C'est le genre de colère que nourrissent les femmes pour lutter contre le désespoir. Pour lutter jusqu'à ce que quelque chose change. Une colère alimentée par vingt années de travail auprès de femmes qu'on a rendues vulnérables, placées en situation pour se faire battre, violer... la colère que l'on ressent quand on voit des femmes qui consacrent leur vie d'adultes à l'amélioration de la condition des femmes se faire ridiculiser par leur propre gouvernement. La colère que l'on ressent devant la destruction de vies humaines... devant des politiques gouvernementales conçues non pas pour changer véritablement les choses, mais pour donner l'impression de le faire. je ne regrette en rien ce ton vindicatif à l'égard du gouvernement fédéral. J'écris ces lignes dans le sous-sol de notre centre à Vancouver, notre vieille maison encore surpeuplée cet été qui réussit tant bien que mal à héberger près de deux douzaines de femmes et d'enfants qui fuient des pères ou des conjoints violents. Nous devons exploiter au maximum nos maigres ressources pour permettre à quelque 70 militantes d'intervenir sur leur milieu en assurant un service téléphonique, en organisant des activités de sensibilisation et d'éducation publique, des manifestations ... Nous devons comprimer nos dépenses, nos salaires ainsi que les frais d’entretien de la maison à l'intérieur d’un budget annuel de moins de 500,000$.


En 1973, il était encore possible de voir dans le manque d'information des politiciens la principale source de nos problèmes: montrons-leur de quelle manière les femmes sont traitées et les choses vont changer, pensions-nous. Quand ils prendront connaissance du nombre de femmes violentées, molestées, ils se mettront à les aider. La violence faite aux femmes joue un rôle identique à celui qu'a joué la vague de lynchages de Noirs américains après l'abolition de l'esclavage: elle vise à nous remettre "à notre place". Nous avions coutume de penser qu' une fois les politiciens canadiens sensibilisés au problème, ils allaient se porter à la défense de la moitié de la population, à savoir les femmes. Ils allaient à coup sûr appuyer les militantes féministes qui luttaient pour les droits civils. Pendant un moment, nous avons pensé qu'il leur suffirait de se rendre compte que la population nous appuyait. Que la grande majorité des femmes et un grand nombre d'hommes de bonne volonté comprenaient et soutenaient les solutions proposées par les féministes. S'il reste aujourd'hui des personnes inconscientes de l'ampleur du problème, elles ne sont guère nombreuses. Il suffit d’ évoquer les jeunes femmes en colère qui ont manifesté dans les rues après le massacre de Polytechnique, ou les centaines de femmes qui, chaque année, descendent dans la rue pour se réapproprier la nuit. Aucun politicien fédéral ne peut aujourd'hui prétendre ignorer la nature, l'ampleur et le rôle de la violence faite aux femmes. Le gouvernement fédéral a dépensé plus de vingt millions de fonds publics ces trois dernières années pour étudier le problème.

Malgré ce travail de recherche et en dépit de toutes les protestations de la population, le gouvernement conservateur a poursuivi ses politiques bornées en sachant pertinemment qu'elles rendaient la situation des femmes encore plus difficile, individuellement et collectivement. Et aucun parti politique n'a annoncé de plate-forme proposant des réformes substantielles.

Lee Lakeman

-------------------------
A propos de l'ACCCV

Nous sommes l’association canadienne des centres contre le viol et nous avons comme but de travailler à promouvoir les changements nécessaires sur le plan juridique, social, et des attitudes qui visent à prévenir et, finalement, à abolir le viol et les agressions à caractère sexuel. En tant que féministes, nous reconnaissons que la violence envers les femmes est l’un des symptômes les plus révélateurs des attitudes dominantes dans notre société à l’égard des femmes. Dans une société qui perpétue les inégalités entre les hommes et les femmes, la violence et la sexualité coercitive se trouvent renforcées. Par conséquent, le but de l’ACCCV, sur le plan individuel, institutionnel et politique.

Le fait des nous regrouper en association canadienne des centres contre le viol nous permettra d’aller plus loin que les individues ou des groupes isolés. Nous appuierons et encouragerons aussi les efforts dans le but de créer une société où tous les membres ont droit à l’égalité économique, sociale et politique.

En tant que seul organisme pan-canadien de centres d’agression sexuelle du Canada, l’ACCCV a forgé des alliances politiques (http://www.casac.ca/French_Pages/alliees.htm  ) avec d’autres groupes nationaux oeuvrant pour promouvoir l’égalité des femmes et combattre la violence. En plus d’être membres de l’ACCCV, plusieurs de nos centres sont aussi inscrits au Comité canadien d’action sur le statut de la femme (CCASF), la plus grande coalition féministe au Canada. En tant que groupe national, nous sommes aussi membres de l’Alliance féministe canadienne pour l’action internationale (AFCAI), une coalition de 40 groupes non gouvernementaux luttant pour l’égalité, dont le travail consiste à promouvoir l’égalité des femmes au pays tout comme à l’étranger. L’ACCCV est aussi membre du comité pan-canadien qui organise la Marche mondiale des femmes 2000, un événement international lancé par la Fédération des femmes du Québec (FFQ).

UP