Question n°6
La violence envers les enfants est-elle fréquente
au Canada?
La violence envers les enfants est un problème courant au Canada.
Au cours des dix dernières années, de plus en plus de gens ont avisé
des organismes ou des autorités lorsqu’ils croyaient qu’un enfant
était victime de violence ou de négligence. En outre, les policiers et
les organismes de protection de la jeunesse trouvent plus que jamais des
enfants qui ont besoin de protection. Pourtant, on estime que moins
d’un cas de violence sur dix est signalé aux autorités
responsables.
Il est difficile de se fier entièrement aux statistiques canadiennes
sur la violence faite aux enfants. L’Étude d’incidence canadienne
des cas déclarés de violence et de négligence envers les enfants
(Santé Canada) est présentement en cours. Elle évaluera la nature et
l’étendue des cas signalés de violence et de négligence envers les
enfants.
D’autres groupes ont effectué des études au fil des ans. Les
conclusions de certaines d’entre elles suivent ci-dessous. Lorsqu’on
les voit ainsi réunies, on peut constater que la violence faite aux
enfants est un problème courant.
Protection de la jeunesse
- En 1992, les autorités de protection de la jeunesse ont placé
environ 40 000 enfants canadiens en famille d’accueil ou dans
d’autres lieux loin du domicile familial. Dans nombre de ces cas, la
violence était souvent en cause.
- En Ontario en 1993, la Société de l’aide à l’enfance a enquêté
sur plus de 13 000 cas de violence physique envers des enfants.
Par comparaison, il n’y avait que 546 cas dix ans auparavant.
- Les enfants de 3 ans ou moins font le plus souvent l’objet d’une
enquête pour négligence. Les enfants de 12 à 15 ans font le plus
souvent l’objet d’une enquête pour violence physique.
Information sur les agresseurs
- Dans une étude nationale, les femmes victimes de violence ont
indiqué que leur conjoint avait également maltraité leurs enfants :
- physiquement – 26 % du temps;
- psychologiquement – 48 % du temps;
- sexuellement – 7 % du temps;
- Une autre étude rapporte que presque tous les agresseurs sexuels
de garçons et de filles sont des hommes hétérosexuels.
- Plus de huit fois sur dix, les enfants connaissent leur agresseur.
Plus de quatre agresseurs sur dix sont leur père ou toute autre
personne faisant figure de père.
- Plus d’une fois sur quatre, les jeunes gais, lesbiennes ou
bisexuels sont victimes de violence de la part de leur famille après
l’avoir informée de leur orientation sexuelle.
Les enfants ayant un handicap
- Dans près de la moitié des cas de violence envers des enfants
ayant un handicap, l’agresseur est une personne que l’enfant connaît
à cause de son handicap.
- Une étude a démontré que plus de la moitié des garçons sourds
ont été victimes de violence sexuelle.
- On estime que de 5 à 10 % des handicaps sont le résultat de négligence
grave. La violence est, aussi, souvent en cause.
Être témoin de violence
- Plus de trois enfants sur dix qui sont témoins de violence sont également
victimes de violence physique.
- Les enfants sont témoins de 40 à 80 % des mauvais traitements
infligés à leur mère.
- Peu importe qu’elle soit courante, aucun enfant ne devrait
avoir à subir de violence sous quelque forme que ce soit.
Références
Centre national d’information sur la violence dans la famille. Bien-être
de l’enfance au Canada : Le rôle des autorités provinciales et
territoriales en matière d’enfance maltraitée, 1994.
MacLeod, L. Pour de vrais amours… Prévenir la violence conjugale
(Ottawa: le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme,
1987), 32.
Rapport statistique annuel sur les services à l’enfance et à la
famille – de 1992-1993 à 1994-1995.
Cette question a été élaborée pour le Réseau canadien de la santé
par Education
Wife Assault et Le
Centre national sur la violence dans les familles.
http://www.womanabuseprevention.com
http://www.hc-sc.gc.ca
Réalisée
en avril 1999
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