la femmes dans le couple |
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Domination et violence envers la femmes dans le couple
Axes de recherche dans le futur
Il
reste à expliquer pourquoi certains hommes recourent à ces stratégies
archaïques de domination. Certes, nous l'avons mis en évidence après
d'autres, le fait d'avoir grandi dans une famille violente entraîne un
risque de reproduire ce type de comportement à l'âge adulte, mais il
s'agit là d'un facteur qui ne saurait à lui seul rendre compte de la
violence conjugale.
Certains
indices recueillis dans l'enquête qualitative nous ont mis sur une
piste. Nous la proposons à titre d'hypothèse qu'il s'agirait de vérifier
Les
hommes violents seraient ceux qui ont intériorisé une image
patriarcale et stéréotypée de la masculinité et qui ne sont pas à
la hauteur de cette image ayant subi certains échecs sur le plan
social: faillite, difficultés professionnelles, déclassement social,
etc. La violence et les stratégies de domination auxquelles ils
recourent seraient alors un moyen pour récupérer dans la sphère
domestique, privée donc peu protégée, et aux dépens des femmes,
socialement vulnérables, le pouvoir qu'ils ont perdu dans d'autres sphères,
voire qu'ils n'ont jamais eu. Pour tester cette hypothèse, des études
sur les hommes violents sont indispensables. L'exploration de la
relation entre la construction de la masculinité et la violence se révélerait
certainement fructueuse, de même que l'étude des représentations et
des définitions qu'ont les hommes de la violence et des rapports entre
les sexes.
Le
cadre théorique proposé permet également de comprendre
l'insatisfaction des femmes violentées par rapport à l'aide apportée
par l'entourage et les institutions. Dans toute société, la violence
des groupes dominants envers les groupes dominés est déniée ou
minimisée alors que la violence des groupes dominés envers les groupes
dominants est surestimée. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant
que les réponses institutionnelles à ce problème demeurent limitées.
Par ailleurs les agent-e-s des instances d'aide et de contrôle social
n'échappent pas aux stéréotypes relatifs aux femmes battues qui ont
cours dans la population, encore moins s'ils/elles appartiennent à des
institutions masculines comme la police ou la justice.
Signalons
pour terminer quelques axes de recherche
Les
effets de la violence sur la santé physique et psychique des femmes et
surtout sur les enfants restent à creuser, de même que ses incidences
sociales et économiques (répercussion sur l'emploi, coûts occasionnés
par l'absentéisme, par les frais de prise en charge médicale et
sociale, par l'intervention des instances policière et judiciaire).
On
connaît encore mal en Suisse les réponses apportées par les services
médicaux et sociaux ainsi que par les instances de contrôle social
aux femmes violentées. Des études dans ce domaine sont indispensables Si
on veut améliorer la prise en
charge sociale de la violence domestique.
La recherche dont nous venons de synthétiser les principaux résultats représente la première tentative faite en Suisse pour chiffrer et analyser le problème de la violence contre les femmes dans le couple. Notre ambition, dans cette aventure, n'était pas d'apporter des réponses définitives sur cette question complexe et difficile, mais de défricher un champ peu développé en Suisse et de poser certains jalons permettant d'avancer dans la connaissance du phénomène. |
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