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MODULE 1.
INTRODUCTION A LA PROBLEMATIQUE DU SEXISME
DANS L'EDUCATION DES JEUNES ENFANTS
Le présent module a été préparé à l'intention des adultes
en guise d'introduction, dans le but de mieux les soutenir dans leur
intervention. Des objectifs ont été élaborés afin d'en préciser le contenu. ------------------------------------------------------- OBJECTIFS>> Terminal: Favoriser une meilleure compréhension
de la problématique du sexisme dans l'éducation des enfants. >> Intermédiaires: Amener les enfants à: 1.1 Prendre connaissance des différentes
définitions des termes clés qui permettent de mieux
saisir la problématique du sexisme dans l'éducation des jeunes enfants. 1.2 Se sensibiliser aux facteurs
susceptibles d'expliquer les différences de comportements entre les filles et
les garçons. 1.3 Prendre conscience des conséquences du sexisme sur leur développement.
PISTES D' OBJECTIVISATION :
Lecture des textes de réflexion. OBJECTIF
intermédiaire. : Amener les
enfants à: 1.1 Prendre connaissance des différentes définitions des ternes clés qui permettent de mieux saisir la problématique du sexisme dans l'éducation dés jeunes enfants. On trouvera aux tableaux 3, largement inspirées du
glossaire du matériel de soutien pédagogique D'un commun accord, les définitions de quelques-uns des termes dont
la compréhension est essentielle pour éviter toute équivoque. Suivra, en complément du glossaire, un texte de réflexion
inspiré d'extraits du guide Pareille pas pareils'. ------------------ |
TABLEAU 3:
DÉFINITIONS DE TERMES CLÉS RELIÉS À LA PROBLÉMATIQUE DU SEXISME
DÉFINITIONS |
MOTS CLÉS POUR LES ÉLÈVES |
EXEMPLES |
SEXISME |
||
Ensemble de croyances, de valeurs, d'attitudes qui, sur la base de modèles stéréotypés et intériorisés, divise rôles, habiletés, intérêts et comportements selon le sexe, ce qui a pour effet de limiter le développement de l'individu à tous les plans : personnel, affectif, professionnel et social. L'un des effets principaux est la discrimination envers les femmes et l'aliénation des deux sexes. |
- DIVISION des rôles selon qu'on est un garçon ou une
fille; - LIMITES au développement et aux possibilités de
chacun et de chacune; - INJUSTICES pour les filles et les femmes sont les
principales conséquences; - MODÈLES STÉRÉOTYPÉS sont la base de ce problème. |
- Faire arroser les plantes par les filles et transporter des livres pesants par les garçons. - Pousser une fille à faire du ballet alors qu'elle
souhaiterait jouer au hockey. - Décourager un garçon qui veut choisir le métier de
secrétaire sous prétexte que ce n'est pas un métier pour les hommes. - Refuser de faire équipe avec des filles parce que ce
sont des filles. - Utiliser des qualificatifs comme «garçon manqué,
tomboy» pour les filles et.fillette, femmelette» pour les garçons. - Dire qu'elle peut réussir ou jouer «aussi bien qu'un
garçon». - Punir un garçon en l'assoyant à côté d'une fille ou l'inverse. |
EGALITE |
||
- Caractère de ce qui est égal, c'est-à-dire qui est de
même nature, qualité ou valeur. - Rapport entre deux individus égaux, qui ont les mêmes
droits et responsabilités. N.B.: L'égalité parfaite n'existe pas dans la réalité;
elle n'est que pure invention de l'esprit, abstraite et donc, mathématique.
Aussi, il est souvent préférable de parler <d'équivalence». Équivalent: qui a la même valeur ou fonction, qui est comparable en quantité ou en qualité. |
MÊME VALEUR - en quantité - en qualité
|
- Les filles sont les égales des garçons. - Les Noirs et les Blancs sont égaux.
|
TABLEAU 3:
DÉFINITIONS DE TERMES CLÉS RELIÉS A LA PROBLÉMATIQUE DU SEXISME (SUITE)
DÉFINITIONS |
MOTS CLÉS POUR |
EXEMPLES |
DISCRIMINATION |
||
La discrimination résulte de la distinction,
l'exclusion ou la préférence fondée sur un motif illicite et qui a pour effet
de détruire ou de compromettre le droit à l'égalité dans l'exercice des droits et libertés de la personne. Motifs illicites selon la Charte des droits et libertés
de la personne: - la race Discrimination intentionnelle: pratiques délibérément injustes résultant de préjugés ou de mauvaise volonté. |
DISTINGUER pour des
raisons comme la race, la couleur, le sexe,
etc. - CONTRAIRE À LA LOI. - NUIRE à quelqu'un sur la base de préjugés.
|
- À l'école, pour les activités sportives
parascolaires, un plus grand nombre d'heures de présence au gymnase est réservé aux équipes masculines. - Un garagiste refuse d'engager une femme comme
mécanicienne, même si elle possède toutes les compétences requises. - Le propriétaire d'un immeuble refuse de louer un
appartement à une personne parce qu'elle est noire ou mono-parentale. - Exiger que les élèves qui veulent s'inscrire à un club d'informatique possèdent un micro-ordinateur à la maison. |
STÉRÉOTYPES |
||
Représentation (jugement, sentiment, opinion, image)
simplifiée et déformée d'une réalité, par le biais d'une ou de plusieurs
caractéristiques d'une personne ou d'un groupe. Le stéréotype a un caractère réductionniste et cette
réduction a pour effet d'éliminer les nuances, d'attribuer une image générale
à toutes les personnes d'un même groupe. Stéréotype discriminatoire: le
stéréotype est discriminatoire parce que son caractère. général lui donne les
propriétés d'un modèle .déclencheur» de comportements
et d'attitudes. Stéréotype sexué: c'est un stéréotype. fondé sur le sexe de l'individu. |
- Idée que l'on se fait de quelqu'un à partir d'un
MODELE, d'une IMAGE, d'une PHOTO ou d'un préjugé hérité de la tradition. - GÉNÉRALISER cette idée à toutes les personnes d'un même groupe.
|
- Les
filles sont émotives. - Les
garçons sont combatifs. - Les
Noirs ont le sens du rythme. - Les
Amérindiens sont de bons chasseurs. - Les
aveugles ont l'ouïe développée. - Les
femmes sont minutieuses. - Les
hommes ont le sens des affaires, sont agressifs, ambitieux, indépendants, etc - Les
garçons n'aiment pas les cours de musique. - Les
filles sont soignées, ordonnées, passives, peu ambitieuses, illogiques. - Les
garçons sont des «meneurs». - Les filles n'aiment pas les sports un peu rudes. |
TABLEAU 3:
DÉFINITIONS DE TERMES CLÉS
RELIÉS À LA PROBLÉMATIQUE DU
SEXISME (SUITE)
DÉFINITIONS |
MOTS CLÉS POUR LES ÉLÈVES |
EXEMPLES |
RÔLES |
||
Fonction assignée à quelqu'un, comportement
qu'il est convenu d'attendre de sa part.
Rôle sexué: rôle attribué à l'un ou
l'autre sexe. Rôle traditionnel: un rôle correspondant
à des
|
FONCTION
- dans la vie quotidienne, chaque personne joue plusieurs rôles.
|
- Une enseignante ou un enseignant a
pour rôles d'instruire et d'aider les
élèves à se développer. - Une brigadière et un brigadier scolaires ont pour
rôle d'assurer la sécurité - Dans la vie adulte, les femmes et les
hommes ont plusieurs rôles à remplir : - travailleurs et travailleuses; - conjoints et conjointes; - pères et mères; - etc. |
PRÉJUGÉS |
||
- Croyance, opinion préconçue souvent imposée
par le milieu, l'éducation, l'époque. - Jugement prématuré, manière de voir sans
aucune logique valable, sans fondement et ce,
qu'il soit favorable ou défavorable. N.B.: Le préjugé contribue à renforcer le sexisme, le plus souvent en offrant une justification irrationnelle à la division entre les sexes.
|
CROYANCE. ARGUMENTS DOUTEUX,
|
- Les immigrés sont des gens malpropres, j'en connais. - Un homme, ça ne pleure pas. - La place des femmes est à la maison. - Les filles sont meilleures en français t les garçons
en sciences. - Une fille, c'est trop fragile pour jouer u hockey. - Les femmes qui travaillent, c'est pour e payer de l'
"extra". - Les femmes dans les métiers masculins sont des
voleuses d'emplois. - Les hommes n'aiment pas travailler sous la responsabilité d'une femme. |
TABLEAU 3:
DÉFINITIONS DE TERMES CLÉS RELIÉS A LA PROBLÉMATIQUE DU SEXISME (SUITE)
DÉFINITIONS |
MOTS CLÉS POUR |
EXEMPLES |
HARCÈLEMENT |
||
Conduite se manifestant,
entre autres, par des
paroles ou des gestes répétés à caractère vexatoire ou méprisant à l'égard d'une personne ou
d'un groupe de personnes.
|
MOTIFS DE
|
Se faire dire, de façon
répétée, par un
|
DÉFINITION
Lorsqu'on ne veut pas ou
on ne eut pas réagir à quelqu'un sur la base de ses caractéristiques
individuelles, on fait alors appel à un stéréotype, c'est-à-dire une image appliquée
de façon rigide à tous les membres d'un groupe social pour
décrire ce qu'ils sont. Nous utilisons toutes et tous des stéréotypes pour
qualifier différents types de gens. Si on nous le demandait, nous poumons, par
exemple, décrire un policier «typique» ou un joueur de football professionnel
sans même jamais avoir eu l'occasion de rencontrer aucune de ces personnes:
chacune de ces images représente un stéréotype. Un stéréotype devient
discriminatoire lorsqu'il limite le développement, l'expression ou l'exercice
des droits des personnes appartenant au groupe social auquel il se réfère.
FONCTIONS
Les stéréotypes sont
nécessaires pour donner un sens à la société complexe dans laquelle nous visons
: il serait, en effet, difficile de traiter comme des individus uniques les
milliers de personnes avec qui nous interagissons chaque année. Une même
personne peut remplir plusieurs rôles : être la mère d'un ami, l'épouse d'un
homme d'affaires, en même temps que votre compagne de travail. Vous pouvez
avoir des réactions différentes à l'égard de chacun de ces rôles de même que
des images différentes du type de personne susceptible de les remplir.
Auquel de ces rôles allez-vous
réagir? En général, votre réaction dépendra de la situation dans laquelle
vous vous trouvez et du rôle de cette femme auquel vous accordez le plus
'importance. Ainsi, vous réagirez probablement à elle comme «compagne de
travail» alors que les associés de son mari retiendront plutôt son caractère d'«épouse»
: c'est ainsi que, dépendamment du rôle auquel on fait référence, on peut être
amené à émettre des jugements fort différents sur son intelligence et ses
capacités.
ACQUISITION ET DÉVELOPPEMENT DES STÉRÉOTYPES
Nous acquérons nos stéréotypes
de nombreuses façons: certains reposent sur les normes et les croyances de
notre culture. Ils peuvent être appris simplement en regardant la
télévision, en lisant certains livres ou magazines, en discutant avec des
proches: on peut ainsi être amené à déduire, à la seule vue des jeunes cilles
en pleurs présentées sur le petit écran, que toutes les femmes sont
émotives. Les stéréotypes sont aussi transmis par les institutions de notre
société: famille, école, etc. Certains nous parviennent de
notre expérience directe: s'il nous arrive d'interagir avec une femme de
carrière qui nous semble froide mais très compétente, il se pourrait que,
consciemment ou inconsciemment, nous commencions à croire que toutes les
femmes de carrière sont froides et compétentes. MÉCANISMES D' APPROPRIATION PERSONNELLE DES STÉRÉOTYPES ASSURANT LEUR MAINTIEN DANS UNE SOCIÉTÉ DONNÉE
Lorsqu'un stéréotype est
appris, il est difficile de s'en défaire. Il existe, en effet, un certain
nombre de mécanismes qui nous poussent à le maintenir en dépit même d'évidences
contraires: on peut rejeter toute information qui ne colle pas à ce
stéréotype ou encore interpréter cette information de façon à ce qu'elle
s'ajuste. Par exemple, si vous jugez que les garçons sont plus agressifs
que les filles, vous pourrez ignorer le fait d'avoir vu Marie frapper Bill il y
a un instant, ou vous dire que pour une petite cille, elle démontre son
affection d'une drôle de façon! Dans un cas comme dans l'autre, le stéréotype
que vous entretenez à l'effet que les garçons sont plus agressifs, demeure
inchangé. Autre exemple: si un individu est persuadé de l'incapacité d'une
femme à réaliser une tâche donnée, il se peut bien que même si cette femme
accomplit effectivement un bon travail, sa performance soit perçue comme étant
«exceptionnelle» et qu'elle soit toujours considérée, de façon générale, comme
incompétente.
La distorsion de l'information
n'est qu'un des mécanismes maintenant les stéréotypes. Ceux-ci persistent aussi
parce que les gens, les utilisant comme points de référence, s'y conforment. Si
un homme croit que les individus de son sexe ne doivent pas pleurer, il
essaiera vraisemblablement d'éviter ce type de démonstration en public, et ce,
même s'il en sent le besoin. Une femme, par contre, n'ayant pas de raison d'inhiber
son envie de pleurer, se laissera plus facilement aller à ce type d'émotion.
Or, en observant les comportements différents manifestés par l'un ou l'autre
sexe, on en arrive effectivement à croire que, de fait, «les femmes pleurent et
que les hommes, eux, ne pleurent pas».
PRINCIPAUX STÉRÉOTYPES CONCERNANT LES HOMMES ET LES FEMMES
Des
études effectuées au cours des
vingt dernières années révèlent que la plupart des gens croient que les hommes
sont plus agressifs, indépendants, objectifs, actifs, compétitifs, logiques,
orientés vers le monde, habiles dans le domaine des affaires, confiants dans
leurs possibilités et ambitieux en même temps que brusques, rudes, tapageurs,
négligents, peu loquaces, et incapables d'exprimer des sentiments tendres. Les
femmes, selon les stéréotypes, se définissent en opposition aux traits
masculins: elles ne sont pas agressives, pas indépendantes, pas objectives,
très passives, pas du tout compétitives, illogiques, non orientées vers
l'extérieur, malhabiles en affaires, insécures au sujet d'elles-mêmes, sans
ambition; cependant elles sont délicates, douces, mielleuses, bavardes,
ordonnées et capables de sentiments tendres.
Ces stéréotypes concernant les
hommes et les femmes sont apparemment entretenus par les deux sexes. Les
hommes perpétuent entre eux leurs propres images ainsi que celles des femmes.
Il en va de même chez les femmes.
DU PROGRÈS
Il est important de noter que
plusieurs des stéréotypes mentionnés précédemment dépeignent les femmes de
façon négative. Cette situation paraît cependant vouloir se modifier
légèrement.
Premièrement, il
semble que depuis quelques années on valorise davantage l'expression émotive
des femmes et que l'on accorde moins d'importance aux qualités traditionnelles
de compétence des hommes. Ces derniers commencent d'ailleurs à reconnaître
l'importance d'être capables d'exprimer leurs émotions. Les femmes aussi
portent maintenant un regard plus positif sur certains traits appartenant
traditionnellement au stéréotype féminin. Tout cela laisse supposer qu'en
général les femmes sont maintenant perçues de façon beaucoup moins négative.
Deuxièmement, il
semble que l'on valorise la compétence comme un trait désirable en soi plutôt
que comme une caractéristique masculine. Les femmes qui veulent faire carrière
et réussir à l'extérieur paraissent tout particulièrement soucieuses de voir
d'autres femmes reconnues pour leur compétence. Il faut noter cependant qu'on
s'attend généralement à ce que les femmes conservent leur «féminité»
lorsqu'elles occupent des fonctions traditionnellement réservées aux hommes.
Troisièmement, les
gens commencent à raffiner les stéréotypes qu'ils entretiennent au sujet des
femmes, en général, comme de certains groupes, en particulier.
«Lorsqu'une femme se présente
en entrevue, on vérifie son état civil avant de connaître ses qualifications et
ses expériences. Si elle est mariée, on hésite sur sa candidature, sous
prétexte qu'elle peut ne pas être aussi disponible et peut s'absenter plus
souvent qu'à son tour. Certains employeurs ont encore tendance à privilégier un
homme plutôt qu'une femme croyant qu'elle n'aspire qu'à un salaire d'appoint.
D'autres voudront éviter les «dérangements» occasionnés par un congé de
maternité. Exemples courants de discrimination exercée plus ou moins
consciemment, et dont les femmes sont victimes.»
Il importe donc de poursuivre
la dénonciation des stéréotypes sexistes, que ceux-ci limitent les aspirations
des femmes ou celles des hommes. En fait, ce sont les frontières qu'ils
imposent au développement de l'un et l'autre sexe que nous devons repousser le
plus loin possible. Il importe également de désaliéner les femmes et les hommes
et de permettre ainsi à toutes et à tous de s'épanouir sans contrainte.
TRANSMISSION DES STÉRÉOTYPES
Les normes et croyances
concernant les hommes et les femmes nous sont surtout transmises par des
institutions comme l'école, la famille, etc. Bien des stéréotypes sont aussi
acquis au contact de la réalité.
Certains mécanismes contribuent
à perpétuer les stéréotypes
- nous
déformons parfois l'image que nous renvoie la réalité de façon à ne pas avoir à
changer nos croyances. Par exemple, si nous voyons une petite fille grimper aux
arbres, nous préférons croire que cette dernière est un «garçon manqué» et
qu'en général, les fillettes sont moins aventureuses que les petits garçons;
- nous nous conformons
nous-mêmes aux stéréotypes : nous les utilisons comme points de référence pour
orienter nos comportements, pour déterminer nos attitudes. En agissant selon ce
qu'ils prescrivent, nous les confirmons, ce qui maintient l'illusion de leur
fondement dans la réalité;
- les stéréotypes sont un peu
comme les balises de notre quotidien, c'est-à-dire qu'ils nous permettent de
structurer notre perception du monde. En dépit de ce caractère utilitaire, il
demeure qu'ils limitent de beaucoup notre compréhension de la diversité
humaine. De plus, puisqu'ils prescrivent de façon rigide ce que nous devons
être, ils inhibent d'autant nos possibilités de développement et de créativité;
-
nous avons peut-être, à un moment ou l'autre, été
victimes du stéréotype de la «femme idéale» ou de l' «homme idéal», en étant
forcés à abandonner certains intérêts, en sacrifiant «parce que cela ne se fait
pas», une carrière, etc. Comment éviter à nos enfants pareilles contraintes? OBJECTIF intermédiaire:
1.2 Se sensibiliser aux facteurs susceptibles
d'expliqués les différences
Il n'est pas facile de connaître la cause exacte qui
explique les différences de comportements entre les filles et les garçons.
Toutefois, il faut reconnaître qu'elles se manifestent très tôt.
De nombreuses recherches ont été faites sur ce sujet et
l'unanimité est loin d'être faite.
On a
longtemps cru à la prédominance des facteurs culturels. La recherche de Ferrer
et
Leblanc-Rainville (1988)1' repose sur plusieurs
postulats, dont celui-ci:
«C'est la culture et non
l'anatomie qui crée le sexisme (...) même si l'influence des facteurs hormonaux
et génétiques ne peut être ignorée, c'est le processus de socialisation qui est
l'élément prépondérant aussi bien dans l'acquisition des attitudes et des
comportements dits «féminins» ou «masculins» que dans la formation des
stéréotypes sexuels qui en découlent. Le sexisme s'apprend comme tout autre
élément socio-culturel. Plusieurs recherches, dont celles de Margaret
Mead (1963) et E. Geranni Belotti (1974), l'ont démontré au cours des dernières
décennies.»
Plusieurs autres revues de littérature arrivent aux mêmes
conclusions. Déjà Belotti
(1976)12 retenait cette hypothèse
«Malgré les facteurs hormonaux
et génétiques, c'est l'éducation qui est l'élément déterminant de
l'identification sexuelle et qui fait que l'on se considère comme garçon ou
fille. Les résultats des recherches faites sur des enfants dont le
développement est défectueux laissent à penser que l'identification à l'un ou
l'autre sexe ainsi que le fait d'assumer un rôle sexuel déterminé, s'effectuent
essentiellement à travers l'apprentissage. »
Toutefois, un article fort intéressant paru dans la revue
l'Actualité de février 1992 présente
l'envers de la médaille, avec une interprétation nouvelle, celle du Dr Lemay,
pédopsychiatre à l’Hôpital Sainte-ustine. Selon lui, les différences de
comportements seraient le résultat de l'effet combiné de l'environnement et du
bagage héréditaire".
11. . Ferrer et S.
Leblanc-Rainville. Un guide pédagogique pour la création de nouveaux rapports
hommes-femmes et son évaluation, in
«Recherches féminines à propos d'éducation», 1988, vol. 1, p. 79‑91. 12. . G. Belotti. Du côté des petites filles, Paris, Édition des femmes, 1976, p. 9.
OBJECTIF
intermédiaire: Amener les enfants à : 1.3 Prendre. conscience des conséquences du sexisme suivant leur développement.
Le sexisme a des effets
négatifs sur le développement physique, psychologique et intellectuel des
enfants, car il ne permet pas leur développement optimal. Ces différents points
seront abordés dans les modules qui suivent.
La recherche de Ferrer et
Leblanc-Rainville (1988)'4 reposait sur cet autre postulat:
«Le sexisme est défavorable aux
hommes et aux femmes.
(...)
À notre
point de vue, c'est le potentiel de chaque individu que menace le sexisme.»
À l'heure actuelle, on
reconnaît que les conséquences d'une éducation stéréotypée des jeunes peut
peser lourd dans le développement des filles et des garçons. Les limites
qu'elle leur impose ne permet pas leur plein épanouissement et les confine
chacun de leur côté, et ce dès la plus tendre enfance. Il semble que si l'on
n'intervient pas au plus tôt, après quelques années, les filles perdent de
l'estime de soi, ce qui a des répercussions sur leurs relations avec leurs
camarades, sur leurs études et, enfin, sur le choix professionnel qu'elles
font. Plusieurs chercheuses et chercheurs se sont penchés sur la question: le
problème n'est pas dû à une 13. M. Turenne. Pitié
pour les garçons, in «Actualité», Montréal, février, p. 24-32. 14. C. Ferrer et S. Leblanc-Rainville. Op. cit., p. 79-81. |