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EWC - Manuel Fr

Introduction pour l’élève


Aperçu

L’adolescence n’est pas une période facile, tout le monde en convient!  C’est une phase de transition durant laquelle les jeunes cherchent à se situer, à découvrir ses attirances, ses incompatibilités et ses limites personnelles.  Les pressions sociales pour conformer les adolescents aux diverses attentes des parents, des camarades et des amis, les influences du cinéma, de la télévision, des chansons, des enseignants sont prépondérantes.  Ces attentes et standards pour une certaine «normalité» sont souvent source de conflits et de malentendus.  Les modèles véhiculés par exemple par les médias, présentent les adolescent(e)s comme étant des personnes socialement et sexuellement actives, un a priori plutôt démenti par les parents et même souvent non conformes à la réalité.  Dans le même temps, les adolescents sont déjà invités à agir comme des adultes, alors qu’ils n’ont encore ni leurs droits ni leurs responsabilités et qu’ils ne peuvent se faire respecter en tant que tel.

Bien que la période de l’adolescence soit souvent évoquée comme étant la période de l’amour innocent ou platonique, pour un grand nombre de jeunes cette phase de la vie est déjà auréolée de violences et d’abus.

Quelques statistiques et considérations générales :

Au Canada :

>> 1 élève sur 10 au niveau secondaire a fait l’expérience d’une forme de violence variable lors d’une relation de couple.
>> Un délinquant sexuel sur 4 est un adolescent.
>> Toutes les 17 minutes une agression sexuelle est commise
>> 90% des victimes sont des femmes dont la moitié n’a pas 17 ans.
>> Pour les femmes âgées de 16 à 24 ans, le risque d’être violé est quatre fois plus grand que dans toute autre tranche d’âge.
>> Une étude sur les attitudes des adolescents à propos de l’agression sexuelle a montré que seulement 61% des hommes et 88% des femmes n’étaient pas d’accord avec la déclaration suivante : «Si un homme immobilise une femme et la force à avoir des rapports sexuels, il n’y a pas de mal à ça s’il a dépensé beaucoup d’argent pour elle.»
>> 50% des femmes violées l’ont été alors qu’elles s’étaient rendues à un rendez-vous galant.

En Europe et selon les pays :

>> de 20 à plus de 50% des femmes sont victimes de violences conjugales
>> 20 % des femmes sont victimes d’agression sexuelle au cours de leur existence.
>> Chaque jour en Europe, une femme sur cinq est victime de la violence
>> Une femme sur trois au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas et une femme sur deux au Portugal "a été victime de violence domestique à une époque de sa vie"
>> 11,4% des femmes ont été victimes de violence de la part d'un partenaire masculin

Les adolescent-e-s sont particulièrement vulnérables aux violences susceptibles de survenir lors d’une relation amoureuse en raison de leur fragilité et de leur enclin à accepter les stéréotypes sexuels et les mythes amoureux.  Les jeunes adolescent(e)s sont déjà modelés aux croyances et attitudes traditionnellement admises pour ce qui est des comportements à tenir entre hommes et femmes.  Les hommes, comme on l’entend encore souvent, se doivent d’être des décideurs, des durs qui ne peuvent dévoiler leurs émotions, ils ont a priori le droit de dominer et de contrôler les femmes.  Par opposition, on attend des femmes qu’elles soient dociles et attentionnées au bien-être émotionnel des autres.  Il n’est pas du tout surprenant que la jeunesse intériorise ces expériences et agisse selon ces valeurs traditionnelles qui malheureusement sont trop souvent source de violences vécues lors d’une relation amoureuse.

La violence dans les relations amoureuses peut prendre des formes diverses, elle peut être émotionnelle, physique ou sexuelle.  Plus concrètement les types de violences le plus souvent éprouvées par les adolescentes vont du dénigrement à l’isolement, des menaces et l’intimidation à la gifle au coup de poing, à l’étranglement même au bras tordu, à l’immobilisation, aux coups de pieds, aux attouchements, des  baisers et caresses non désirés à la coercition et à un rapport sexuel forcé.  L’agression sexuelle se produit lorsque n’importe quel type de contact à caractère sexuel se fait sans consentement explicite.  Pour qu’il y ait consentement les deux acteurs doivent pouvoir au préalable pouvoir exprimer leur accord.

Paradoxalement la violence susceptible d’apparaître lors d’une liaison entre adolescents n’est souvent pas perçue comme le résultat d’un comportement violent.  Cette violence est interprétée comme un signe d’amour ou d’affection excessif et non comme un acte de domination.  Les adolescents ont tendance à penser qu’un garçon qui gifle sa petite amie par jalousie, ne le fait que parce qu’il l’aime énormément.  Vu le manque d’expérience dans le domaine des relations amoureuses, il n’est pas évident, en tant qu’adolescent, de trouver des références positives pour évaluer ses relations amoureuses.  En outre, on est plus apte à identifier un acte comme violent lorsqu’il est commis envers un étranger plutôt que par une personne qu’on aime ou à qui on fait confiance.  Contrairement à ce que l’on a longtemps affirmé, la plupart des incidents source de violences faites aux femmes sont commis par un proche, un petit ami, un mari ou un membre de la famille.

Autrefois, on pensait que quoi qu’il arrive dans une relation de couple, cela relevait du domaine privé.  Heureusement, grâce au travail de dénonciation de cet a priori entrepris par les organisations de femmes au cours des dernières années, nous prenons à présent conscience que si une femme ou un enfant, ou même un homme, fait l’objet d’un abus lors d’une relation amoureuse cela est à considérer comme une affaire qui nous concerne tous.  Toutefois, on continue encore à entendre le point de vue communément exprimé que les hommes sont par nature à dominer et à contrôler les femmes.  De telles convictions continuent à encourager certains hommes à s’affirmer par l’usage de la violence.  Il arrive aussi que des jeunes femmes se cantonnent dans des rapports de violence par peur et par manque d’alternatives.

Les garçons peuvent aussi être victimes de violence lors d’une liaison amoureuse.  Cependant, pour eux cette violence prend moins souvent une tournure physique, et les conséquences sont généralement moins sévères.  En général les femmes victimes des violences lors d’une liaison amoureuse subissent trois fois plus de blessures superficielles que les hommes, deux fois plus de blessures de gravité moyenne, et sont pratiquement les seules à subir des blessures graves.

Établir une relation amoureuse non-abusive implique beaucoup plus que la recherche du simple plaisir et ne se mesure pas à la seule attraction physique.  Bien que ces aspects soient importants, ils ne constituent pas une base stable sur laquelle une liaison peut se maintenir dans la durée.  Une relation équilibrée est basée sur le soutien mutuel et l’affection entre deux individus qui partagent des intérêts et des points de vue similaires.  Elle est fondée sur le respect mutuel, l’égalité, la compréhension, l’acceptation des limites personnelles de l’un et de l’autre, l’amour, la communication ouverte, la confiance, la franchise et l’acceptation de la personnalité de l’autre.  Si on souhaite établir une liaison qui perdure, on doit tout d’abord développer des attitudes non-abusives à l’égard de soi, d’autrui.

Nous pouvons agir différemment

Il est temps de réagir.  Bien que dans notre société la violence des hommes envers les femmes et les jeunes filles soit omniprésente, cette réalité ne devrait pas exister.  Si nous désirons changer les mentalités, il est nécessaire de reconnaître que les violences faites aux femmes et aux jeunes filles est un problème sérieux et grave.  Il s’agit ensuite de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette violence.

Au cours des semaines précédant le 6 décembre, et au cours de l’année, les hommes, les femmes, et les jeunes en générale peuvent :

>> S’instruire et informer les autres à propos de cette problématique : pour les hommes, cette éducation doit commencer par l’écoute de ce que les femmes en pensent.

>> Prendre la parole et dénoncer ce fléau: il est important de s’insurger contre toute forme de violence dont nous sommes témoins (dans les médias, dans notre entourage, …)  Le silence est complice et sous-entend en quelque sorte une acceptation de ces violences.  En élevant la voix, nous exprimons que nous n’acceptons ni ne tolérons aucun acte qui dégrade ou violente les femmes.

>> Faire pression pour susciter des réformes : la question des violences faites aux femmes est autant un problème politique que personnel.  Il incombe que ce problème constitue une priorité dans l’agenda des politiciens.  Au niveau individuel nous pouvons envoyer des lettres aux responsables politiques pour faire appliquer les lois existantes ou en proposer de nouvelles.  Les conseils de classe peuvent se rapprocher des groupes ou des associations qui travaillent à solutionner le problème des violences faites aux femmes.

>> Soutenir les organisations de femmes et en particulier les refuges pour femmes battues.  Certains groupes proposent des services aux femmes dans le besoin (centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle, foyers pour femmes battues et maisons de transition), d’autres se placent plutôt au niveau de l’action politique.  Tous ces groupes méritent de recevoir un soutien actif.

En conclusion les activités du Ruban Blanc donnent l’occasion aux jeunes et aux hommes et garçons en particulier d’analyser nos attitudes, comportements ainsi que les stéréotypes en la matière qui perpétuent un climat dans lequel les violences faites aux femmes sont pratiquement tolérées sinon acceptées.  Le défi lancé est celui aussi de réfléchir à nos moyens d’agir sur le changement social.

Table des matières - Préface 
Introduction pour l’Élève 
Introduction pour l’enseignant(e) 
Activité 1 - Socialisation 
Activité 2 - Cartes relatives au statut social 
Activité 3 - Interviewer une personne influente 
Activité 4 - Regardez, écoutez et apprenez 
Activité 5 - Retrouver une confiance en soi 
Activité 6 - Les stéréotypes à caractère sexuel - Collages d'images 
Activité 7 - La musique d’aujourd’hui 
Activité 8 - Le harcèlement - Parfois, toujours, jamais 
Activité 9 - Une violence peut en cacher une autre 
Activité 10 - Déconstruire les mythes 
Activité 11- Prévenir les mauvais traitements 
Activité 12 - Que pouvons-nous faire de plus? 
Activité 13 - Qu’est-ce qu’une relation non-abusive? 
Activité 14 - Scénarios des relations amoureuses 
Activité 15 - Les luttes de femmes et d’hommes? 
4 plans d’action pour les écoles 
Les 4 plans d'action (propositions canadiennes)

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