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EWC - Manuel Fr |
Pour
mieux comprendre le problème |
Les jours précédant le 6 décembre
devraient être consacrés à la réflexion, la discussion et à des actions en
rapport avec la question lourde de conséquences pour toutes les femmes dans le
monde : la violence des hommes envers les femmes. Au cours de cette période tous et toutes, quel que soit leur
statut social ou leur croyance, se doivent de conjuguer leurs efforts pour
mobiliser l’opinion publique sur cette problématique en privilégiant une
approche sexuée des violences et en mettant en avant les stéréotypes liés à
l’identité masculine hégémonique. La panoplie des violences faites aux
femmes est à considérer comme très large : les blagues sexistes
humiliantes, le harcèlement psychologique, les menaces, le comportement
dominateur et contrôleur, les avances sexuelles non-désirées, le harcèlement
sexuel, l’agression, le viol même entre conjoints, le meurtre. Mots clés :
domination, humiliation, intimidation, accusation, résignation, harcèlement,
contrôle, pouvoir, violences physiques, psychologiques, sexuelles…. jeter,
casser un objet, séquestrer, empoigner, gifler … Bien que le problème affecte plus
directement les femmes et les jeunes filles, les hommes aussi -surtout les
jeunes- sont témoins ou victimes des effets de ces violences dans leur vie
courante. Pourquoi
survient-elle? La majorité des hommes ne sont pas physiquement violents envers les femmes. Mais la façon dont nous élevons les enfants de sexe masculin dans notre société les amène à penser qu’un comportement agressif et le passage à l’acte violent sont des formes d’extériorisation propre au genre. Les jeunes garçons sont encouragés à démontrer leur force et leur pouvoir de domination plutôt que leurs qualités empathiques, bienveillantes et humanitaires souvent considérées comme «féminines» et en général dévaluées. Nous oublions que les personnes réellement les plus humanistes et « fortes » sont en fait les plus sensibles et les plus bienveillantes. Le mécanisme des liens sociaux est tel que les hommes pensent que le degré de masculinité est proportionnel au pouvoir que l’on peut avoir sur les autres. En conséquence bien des hommes apprennent à faire valoir leur masculinité au travers de la violence verbale ou physique dans la sphère dite privée envers les femmes tout particulièrement mais aussi très souvent envers d’autres hommes. Les
violences faites aux femmes constituent-elles un phénomène important? Les violences faites aux femmes
constituent est un phénomène mondial. C’est
l’acte criminel le plus commun répandu dans pratiquement tous les pays.
Il affecte les femmes de tout groupe d’âge, de religion, de classe
socio-économique et d’origine culturelle.
La menace ou le vécut de la violence est une réalité quotidienne pour
une grande majorité des femmes. -
Encore quelques
statistique en provenance du Canada : Une
enquête de 1993 de Statistique Canada révèle par ailleurs que seulement 14 %
de tous les cas de violence indiqués dans le cadre de l'enquête ont été
signalés à la police. On estime que l'agression sexuelle et la violence
physique coûtent 4,2 milliards $ au Canada par an, y compris 408 millions $ en
frais médicaux Quelques
chiffres clés pour la France Il y a 250 crimes passionnels par an
en France et 4 millions de femmes battues par leur conjoint. Les
violences faites aux femmes ont-elles toujours existées? Les recherches entreprises depuis une
centaine d’années, indiquent qu’autrefois de nombreuses sociétés étaient
sujettes à peu ou pas de violence envers les femmes, de violence entre hommes,
ou de violence envers les enfants. D’après
les anthropologues la moitié des sociétés tribales étudiées ne présentent
que peu ou pas du tout de symptômes violents.
Le fait que la violence n’existe pas dans toutes les sociétés laisse
à penser que la violence entre les êtres humains n’est pas un fait génétique
ni biologiquement nécessaire, mais bien le reflet de la manière dont nous gérons
nos sociétés. Les mêmes
chercheurs ont pointé le fait que les sociétés sujettes à la violence étaient
celles où les femmes étaient traitées comme des êtres inférieurs.
Là où il y avait égalité entre les hommes et les femmes, peu ou pas
de violence existait. Quelle en
est la cause? La violence des hommes envers les
femmes a pour origine la façon dont nous avons historiquement considéré les
rapports entre les femmes et les hommes. Depuis
près de dix milles ans et dans la plupart des sociétés, les hommes ont tenu
des positions privilégiées de pouvoir, tandis que le rôle des femmes était
maintenu de façon subalterne et servile. Les
femmes, en effet, étaient considérées comme un bien des hommes, une
possession. Jusqu’au 20e
siècle, les femmes n’avaient pas de droits fondamentaux tels que le droit de
vote (malgré la déclaration universelle des « hommes »), le droit
de poursuivre une carrière, d’être propriétaire, et de poursuivre des études.
Aujourd’hui, plusieurs pays refusent encore aux femmes ces droits
fondamentaux. En Europe les démocraties occidentales les tiennent pour acquis,
mais si les droits sont égaux d’un point de vue législatif, des différences
de traitement subsistent encore. A fonction égale, les salaires des femmes
aujourd’hui en Europe, sont encore en moyenne de 25% inférieurs à ceux des
hommes. Le plafond de verre empêche encore beaucoup de femmes d’accéder à
des postes de responsabilité. La promotion « canapé » subsiste
dans les esprits et dans les faits. Comment la
violence a-t-elle été institutionnalisée dans nos lois? Les systèmes juridiques en vigueur
dans les pays européens présentent encore de sérieuses disparités.
Deux d’entre elles ont un impact plus marqué en matière de violence
à l’égard des femmes, à savoir la nature accusatoire ou inquisitoire du
système et l’existence ou l’absence de constitution garantissant les droits
de l’Homme. La réponse à la première des ces questions influe plus sur la
procédure judiciaire que sur la forme et le contenu de la législation et celle
à la deuxième question détermine si la violence à l’égard des femmes peut
ou non être officiellement reconnue comme une violation des droits fondamentaux
de la personne humaine. L’autre
différence notable est que certains pays ont introduit des lois et règlements
et/ou des procédures judiciaires spécifiques pour traiter du problème de la
violence à l’égard des femmes, signifiant ainsi avec force que ce type de
violence est pris au sérieux et ne sera plus toléré. Un trait commun à tous les systèmes
est l’existence d’un taux de déchet ou d’usure, qui traduit l’énorme
écart entre le nombre de cas déclarés et ceux faisant l’objet de poursuites
et aboutissant à des condamnations. En annexe, vous pourrez trouver les
avancées juridiques récentes les plus significatives de différents pays européens
sur la législation concernant les viols, les violences conjugales, les
violences sexuelles sur enfants, les harcèlements sexuels, la pornographie, la
prostitution et traite des femmes, les mutilations génitales féminines et de
façon générale les fondements du droit et l’application des lois en matière
de violence à l’égard des femmes. En quels
lieux surviennent la plupart des violences faites aux femmes ? On imagine souvent les auteurs de
violences comme des voyous traînant dans les rues, mais la plupart des
violences faites aux femmes sont commise par un petit ami, voire un mari, un
autre membre de la famille ou une connaissance. Et c’est dans le cadre de leur propre foyer que les femmes
sont le plus souvent victimes de leurs agresseurs. Autrefois, on admettait que tout ce
qui peut survenir chez soi était du domaine privé.
Nous avons tous entendu des expressions telles que «Papa a toujours
raison», lesquelles renforcent l’idée qu’un homme se doit en tant que chef
de famille de tout contrôler et maîtriser.
De tels a priori encouragent des hommes à passer à l’acte et à
s’affirmer au moyen d’attitudes violentes.
Une combinaison de ces attitudes, la peur et un manque d’alternatives
ont encouragé certaines femmes à se maintenir dans une relation violente.
En grande partie, grâce aux efforts des féministes depuis les années
70, nous réalisons maintenant enfin que nous sommes tous concernés si une
femme ou un enfant ou même un homme, est victime d’agression dans l’intimité
du foyer. Il peut y avoir violence envers un homme par une femme et, comme de raison, les actes de violence sont également répréhensibles. Ils sont toutefois moins courants. En Ontario, par exemple, 93% des accusations relatives à une agression conjugale sont portées contre des hommes. Dans de nombreux cas, les femmes ne se sont devenues violentes que parce qu’elles avaient enduré des années de violence de la part de leurs conjoints. Ceci était le cas dans l’affaire Bobbitt aux USA, au cours de laquelle on découvrit que Lorena avait été battue et violée pendant des années avant de mutiler son mari. Une statistique européenne révèle pour sa part que 98% des agresseurs sont de sexe masculin et que 50% d’entre eux sont mariés ou vivent en union de fait ou en concubinage. De plus, 70% des viols sont prémédités et seulement 3 % des agresseurs sont des déséquilibrés. Quelles sont
les formes de violence qui affectent en particulier les jeunes femmes? Malheureusement, les jeunes femmes
subissent toutes formes de violences. Environ
la moitié des agressions sexuelles sont subies par des femmes âgées entre 16
et 21 ans. La plupart de ces
agressions sexuelles surviennent dans le contexte d’une relation amoureuse. Des jeunes filles (et des garçons)
ont subit des agressions sexuelles en tant qu’enfant (des attouchements ou
actes sexuels non désirés) perpétrés par un membre ou un proche de la
famille ou par un prestataire de soins. Dans la grande majorité des cas un
homme. La plupart des jeunes filles sont
victimes de harcèlement sexuel à l’école et dans les rues.
Le harcèlement sexuel inclue toute forme d’attouchement, toute avance
à caractère sexuel, tout commentaire désobligeant, tout dénigrement.
À quelques exceptions près, comme une relation sexuelle forcée, le
harcèlement dépend du contexte. Si
entre copains et copines on échange des remarques sur l’habillement de chacun
cela ne peut être considéré comme inconvénient. Par contre si un homme
observe le chemisier d’une femme et dit sur un certain ton «quel beau
chemisier», cela doit être considéré comme du harcèlement. Ce contexte associé au fait que les hommes occuper toujours les postes de pouvoir, a un profond impact sur les jeunes femmes. Les européennes continuent d’être victimes du soi-disant «plafond de verre» (ou barrière invisible) qui non seulement limite leurs possibilités d’avancement, mais abaisse leur potentiel d’épanouissement. En dépit de nombreux programmes d’action positive à l’échelle européenne ou nationale, les femmes continuent d’être dans une position socialement désavantageuse et constituent encore une petite minorité de décideuses dans de nombreuses professions. Dans certaines professions ou postes à responsabilités, la situation s’améliore; cependant, presque partout les femmes ont un salaire inférieur à 25% à celui attribué aux hommes pour une même tâche. Pourquoi les
écoles ne constituent-elles pas un environnement si respectueux du genre féminin? L’éducation des jeunes est une
priorité dans la diffusion du principe selon lequel la violence envers les
femmes ne peut être tolérée quelle qu’en soit la circonstance. Il est souhaitable que le système d’enseignement prenne en
compte ces réalités et ne marginalise pas la violence masculine en particulier
à l’égard des femmes et des fillettes . Il s’agit de se poser la
question « Pourquoi ne dit-on pas jamais que les violences sont
principalement masculines? » et bien entendu d’essayer d’y répondre. Lorsqu’il est question de l’égalité
entre les filles et les garçons dans le système éducatif, on tend à limiter
la problématique à l’accès des femmes et des jeunes filles à une formation
professionnelle. L’éducation
devrait toutefois également consister à encourager les jeunes garçons à réfléchir
à cette approche sexuée de la violence pour les amener à remettre en question
le modèle classique de la masculinité agressive.
Faire un pas vers l’éradication de la violence suppose une
modification radicale des comportements et des attitudes des hommes, ainsi que
l’acceptation d’une bien plus large diversité d’identités masculines et
féminines. Jusqu’à une époque récente, la
femme dans les livres apparaissait prodiguant des soins et agissant avec émotion,
tandis que l’image de l’homme correspondait plus à celui qui agit avec
intelligence et virilité et qui assume des responsabilités collectives.
La plupart des contes renforcent la notion selon laquelle les hommes sont
définis en fonction de leur travail et de leurs réalisations, tandis que les
femmes le sont en fonction de leurs relations par rapport à la famille
notamment. Des études successives
ont démontré, encore récemment, que les enseignant(e)s prêtent plus
d’attention aux garçons qu’aux filles et que les garçons sont plus souvent
«mis en scène» que les filles lorsque l’occasion se présente. Les écoles continuent d’être des lieux sexués via le contrôle des espaces communautaires et la pratique des sports. Dans les couloirs et sur les terrains de jeux de certaines écoles, les filles sont sans cesse dénigrées, dégradées et harcelées par les garçons. Il arrive même que des enseignants s’y mettent en se permettent par exemple des commentaires au sujet de l’apparence vestimentaire ou physique de certaines filles. Comment les
médias peuvent-ils inciter à la violence? Les médias jouent un rôle important
quant à la façon dont nous percevons et répondons aux violences faites aux
femmes dans notre société. Si la
télévision et les films peuvent nous apporter des satisfactions, ils véhiculent
néanmoins aussi de trop nombreux messages qui encouragent la violence. Les personnages dans les séries télévisées
et les films d’action recourent souvent à la violence afin de résoudre un
problème ou un conflit, des solutions alternatives sont rarement explorées. Les actes de violence sont glorifiés
et même présentés quasiment comme «héroïques».
En tant que tels, ces actes semblent concourir à solutionner des problèmes,
il arrive même qu’ils soient perçus comme renforçant le caractère masculin
d’un personnage. Les personnes
violentes, insensibles et agressives correspondent en général au modèle
qu’on se fait de la masculinité. Le
degré de masculinité en quelque sorte est fonction du nombre d’actes
violents commis. Les médias suggèrent souvent que
certaines femmes apprécient le fait d’être sexuellement dominées.
Les personnages féminins apparaissent dans bien des cas comme des
provocatrices à l’égard des hommes qui, excités et presque malgré eux,
sont amenés à imposer leur libido. Cette
perception des choses a pour effet de renforcer l’idée que «non» veut dire
«oui» et que si un homme force une femme à un rapport sexuel, elle y prendra
en fin du compte du plaisir De tels messages qui perpétuent les
mythes, les attitudes et les stéréotypes de notre vie sociale, amènent la
plupart des gens à tolérer les violences faites aux femmes.
La croyance sous-jacente communément admise est que les femmes ne sont
non seulement pas égales aux hommes, mais qu’elles sont au service des
hommes, un peu comme des objets, pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Dans quelle mesure le comportement des garçons est-il influencé par tous ces modèles? Cette question fait l’objet de nombreuses discussions. Heureusement tous les jeunes qui regardent des films violents ne deviennent pas pour autant violents eux-mêmes. Toutefois pour certains cela peut-être des facteurs de déstabilisation et désensibilisation à la violence ce qui peut inciter à avoir un comportement violent réel. Qu’en
est-il des chansons, des vidéo-clips et de la publicité? La musique et les images nous touchent
tout particulièrement. Des vidéo-clips et des annonces publicitaires présentent
les femmes comme de simples objets d’accompagnement comme destinés à combler
les désirs sexuels des hommes. En
tant qu’objets, elles apparaissent de ce fait sans cervelle et ont ne leur
attribue ni sensibilité, ni individualité.
Seules certaines parties de leur corps sont d’ailleurs importantes. Un
corps idéal qui correspond à des mensurations hors du commun de très jeunes
filles anorexiques avec un zeste de poupée Barbie. De plus en plus, le corps masculin est
utilisé à son tour pour vendre des produits tout en symbolisant le pouvoir et
le prestige. C’est pour cette
raison que de nombreux garçons et des hommes commencent maintenant à
comprendre ce que leurs copines dénoncent depuis longtemps.
On peut ainsi se sentir un peu hors normes par rapport à un standard
quasiment impossible à atteindre sans stéroïdes ou chirurgie plastique.
Mais il subsiste toutefois une différence de traitement entre les hommes
et les femmes dans les médias : bien que la représentation des hommes « bien
foutus » est également déshumanisante, elle ne donne cependant pas lieu
(comme elle le fait pour les femmes) à la victimisation sexuelle. De quelle
autre manière certains stéréotypes peuvent-ils engendrer des violences? Dans bien des situations, le passage
à l’acte sexuel entre un homme et une femme est présenté non comme un
aboutissement d’une relation mais comme une fin en soi.
Peu de temps est consacré à la construction de la relation elle même
qui reste pourtant la clef de toute relation non-abusive et durable.
Le comportement des femmes traduit le désir d’une relation sexuelle même
lorsqu’elles communiquent verbalement en fait tout à fait autre chose. Quel impact
la violence peut-elle avoir sur le comportement des garçons ? Bien que les hommes soient les privilégiés
de notre société qui juge les traits «masculins» comme primordiaux, certains
souffrent aussi des effets du sexisme et sont également victimes des stéréotypes
en la matière. Les hommes sont en
général forcés de dénier leur sensibilité, leur compassion, leur empathie
et leur créativité – des qualités inhérentes à tout être humain – ou
leur capacité de rire d’eux-mêmes. Les actes de violence ne concernent
pas uniquement les femmes. Énormément
de violences sont commises par des hommes à l’égard de garçons et
d’autres hommes. La violence est
omniprésente dans les pratiques sportives de ce 20e siècle, et
cette violence a ruiné la carrière de nombreux athlètes prometteurs.
De nombreux jeunes hommes sont victimes de violences verbales ou
d’agressions parce qu’ils sont homosexuels ou considérés comme l’étant. Finalement, de nombreux garçons et de jeunes hommes sont abusés émotionnellement, physiquement ou sexuellement par des adultes. L’agresseur peut être un père ou un adulte responsable et dans une position de pouvoir. De telles formes d’abus sont toutes criminelles. En d’autres mots, la violence des hommes envers les femmes est l’un des aspects les plus affreux d’une société sexiste qui discrimine les filles et les femmes. Un grand nombre d’hommes violents qui harcèlent sexuellement les femmes, sont aussi violents et abusifs envers d’autres hommes.
Votre
rôle en tant qu’enseignant(e) De par sa nature, les violences faites
aux femmes reste un problème personnel qui est chargé d’émotions.
Il vous incombe de créer une atmosphère de confiance qui permettra aux
élèves de discuter franchement de leurs expériences et d'exprimer leurs
opinions et sentiments. Afin d’établir
un climat serein sans risques, nous vous suggérons les points suivants. Respect Il incombe aux enseignant(e)s d’agir
avec respect de l’autre. Il est
très important de prendre les élèves au sérieux et d’être sensible aux
différences entre les individus et à leurs points de vue, ainsi qu’à toute
gêne qu’ils/elles pourraient ressentir lors d’une discussion sur un sujet
émotionnel, personnel et peut-être même effrayant. Jugement Soyez prudent(e) dans vos jugements.
Ne renforcez pas les stéréotypes telles que «les garçons, on ne les
changera jamais» ou que les filles sont des «victimes» sans pouvoir rien y
faire. Concentrez-vous sur les
faits. Confidences Vous devriez établir des stratégies
afin d’être prêt(e) à faire face à tout incident de harcèlement ou
d’agression sexuelle qui pourrait être évoqué ou divulgué durant les séances
de discussion. (voir ci-dessous) Confiance et règles de base Demandez aux élèves ce qu’ils/elles attendent de vous et d’eux-mêmes pour se sentir à l’aise avant de parler du harcèlement sexuel. Par exemple, requièrent-ils la confidentialité ou voudraient-ils avoir le droit de refuser de participer? Afin d’encourager la discussion ouverte, établissez des règles de base avant de commercer chaque exercice. Si la discussion devient enflammée, rappelez avec politesse aux élèves qu’il est possible d’avoir une divergence d’opinion sans avoir recours aux injures ou à l’effronterie. Afin de remettre la classe sur la bonne voie, vous pouvez demander aux élèves de développer leurs idées sur la question par écrit.
Un autre moyen de créer un climat de confiance pour les élèves est de
mettre en place une «boîte à questions» dans laquelle les élèves peuvent
anonymement poser des questions qui pourraient autrement être difficiles à
exprimer devant leurs camarades. Vous
pouvez alors les lire tout haut en classe et y répondre sans avoir à nommer
l’élève. Diversité En divisant les élèves pour les exercices en groupe, essayez d’en créer qui mélangent les élèves en fonction de leur sexe, race et origine ethnique. Dans un premier temps, les élèves pourraient exprimer qu’ils/elles jugent plus confortable d’être dans un groupe de leur propre sexe, mais un des objectifs de ce projet est d’ouvrir des voies de communication qui franchissent les frontières entre les sexes, les races et l’appartenance ethnique.
Quelques conseils à propos des discussions Les conseils ci-après sont fournis
pour vous aider lors d’une discussion en classe.
Notez bien que l’objet des exercices inclus dans ce manuel éducatif
est d’encourager le dialogue et l’auto réflexion au sujet des comportements
dans leurs aventures amoureuses et dans leurs relations sociales.
Il pourrait être utile de passer en revue ces conseils avec les élèves
afin que la communication soit encore plus ouverte.
Si certains sujets de discussion vous rendent mal à l’aise, vous
pouvez inviter quelqu’un qui possède l’expérience nécessaire pour animer
la classe sur ce sujet. Posez des questions ouvertes.
C’est un très bon moyen de lancer et de poursuivre une discussion.
Les questions ouvertes commencent avec : Comment, Pourquoi et Quoi
(i.e. «Comment cela nous affecte-t-il?», «Pourquoi est-ce un problème?», «Que
pouvons-nous faire pour changer cette situation?»). Relevez les différentes opinions.
Lorsqu’un élève introduit un point controversé, essayez de séparer
le réel de l’imaginaire. Si un
malentendu se produit, encouragez les élèves à contester les idées, pas les
élèves. Encouragez les discussions animées,
mais évitez les conflits. La
violence et les relations amoureuses étant des sujets émotionnels, les gens
ont tendance à défendre leurs convictions avec force et parfois la discussion
peut s’échauffer. Vous pouvez décider
de discuter les causes de cet échauffement, les raisons pour lesquelles les réactions
sont si émotionnelles. Tenez-vous en au centre d’intérêt.
Lorsqu’une discussion semble dévier, essayez de réintroduire le sujet
de discussion original (p.ex., «Thomas, c’est juste! Il y a du vrai dans ce
que tu dis, mais pourrions-nous revenir où nous en étions tout à l’heure…»). Écoutez.
Demandez à tout le monde d’écouter et de respecter le point de vue de
chaque personne avant de répondre. Il
est non seulement important de comprendre ce qu’une personne essaie de dire,
mais aussi de lui donner la chance de s’exprimer. Reconnaissez qu’il y a de nombreux
points de vue sur tout sujet. Il
n’y a pas qu’un seul bon point de vue ou opinion.
L’objet de la discussion est de partager des idées/informations.
Il ne s’agit pas de marquer des points ou de remporter un argument. N’ayez pas le sentiment que vous
devez être un expert sur un sujet. Si
vous n’êtes pas au courant de quelque chose, admettez-le. Si un élève soulève une question difficile, demandez si
quelqu’un en connaît la réponse. Ou,
si une question est importante, déclarez, «À ma connaissance…, mais
laissez-moi faire plus de recherches.» Considérez la possibilité de former
des groupes de discussion avec des élèves du même sexe. Divisez les élèves en groupes masculins et féminins.
Ceci peut donner confiance aux filles et leur permettre de parler plus
librement. Lorsque les deux groupes
se rejoignent, assurez-vous que la discussion ne mène pas à une dispute ou à
une confrontation. Déclarez qu’un comportement violent n’est pas acceptable. Et puisque nous voulons respecter les différences, les comportements abusifs ou impertinents ne sont également pas acceptables. Tout dérapage du langage susceptible d’envenimer le climat – des paroles sexistes, racistes ou biaisés contre certains groupes d’individus (basé sur la nationalité, l’âge, l’orientation sexuelle, l’appartenance religieuse, des caractéristiques physiques) – devrait être contesté. Le débat est positif; les paroles blessantes ne le sont pas.
Le problème des violences faites aux femmes peut affecter des élèves à titre personnel. Le fait de discuter de ce problème très répandu pourrait inciter certain(e)s élèves à divulguer des incidents vécus (des violences, des agressions, des abus ayant eu lieu ou encore en cours). Selon les lois en vigueur, il vous incombe, en tant qu’éducateur/éducatrice, de rapporter ces incidents aux autorités habilitées à les prendre en considération. Les directives de votre établissement scolaire peut indiquer les procédures que vous devrez suivre dans ce cas. Les quelques suggestions ci-après
peuvent vous être utiles: Trouvez
un endroit sûr et tranquille Écoutez Croyez Rassurez Renseignez Expliquez
la procédure à suivre par l’élève et expliquez-lui à quoi elle/il peut
s’attendre. Dès le début, ne
faites aucune promesse que vous ne pourriez tenir (i.e.
«Je vais m’en occuper»). Précisez
à l’élève quelle information peut ou ne peut pas être gardée
confidentielle.
Table des matières - Préface |