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EWC - Manuel Fr

Activité 10

Déconstruire les mythes  


Matériels :
Questionnaire sur les relations amoureuses

Objectifs :
Comprendre ce qu’est la violence dans une relation amoureuse.
Comprendre comment les mythes et l’ignorance peuvent conduire à de la violence.
 

Description :

Dans une relation amoureuse nos comportements obéissent souvent à des mythes pour ce qui est du message que nous pensons vouloir ou devoir transmettre.  Cet aveuglement peut amener à tolérer les violences faites aux femmes.

Des attitudes basées sur des stéréotypes et des mythes influenceront les comportements lors d’une relation amoureuse.  Certains mythes même mettent les femmes en danger car ils ne responsabilisent pas les hommes pour leurs actions et par contre rendent les femmes responsables de leur état de victime.  Afin de développer des relations non-abusives, les élèves doivent être en mesure d’identifier, de définir et d’adopter un comportement acceptable par les deux parties lors d’une relation.

L’exercice suivant est conçu pour encourager les élèves à examiner les possibles conséquences de leurs a priori pour ce qui concerne les rapports de couple.  Cet exercice sera peut-être, pour de nombreux élèves, une première occasion de prendre en considération leurs propres attitudes dans une relation.

Sur une feuille volante les élèves pourront identifier les formes de violence qui peuvent survenir lors d’une relation.

Examinez la nature oppressive des stéréotypes et comment ils peuvent donner une fausse perception d’autrui.  Expliquez le lien entre les stéréotypes et les mythes et comment ces stéréotypes et mythes conditionnent nos réactions à certaines situations.

Distribuez le questionnaire sur les relations amoureuses.  Expliquez qu’une discussion s’en suivra et que la feuille remise ne sera pas ramassée. Passez chaque question en revue et discutez les sur base des réponses faites par les élèves.  La feuille de réponses ci-jointe vous sera utile lors de la discussion.  Distribuez des copies de celle-ci après la discussion.

Soyez préparé(e) au fait que les élèves ne remettent pas en question certains mythes.  Il sera difficile de faire face à ces croyances, mais cela stimulera le dialogue et la réflexion.  Lorsque les élèves expriment qu’ils/elles sont d’accord avec un certain mythe, reconnaissez leurs points de vue et puis interpellez toute la classe.

Voici divers moyens de susciter le débat :

Pourquoi pensez-vous que les gens croient cela?
Pourquoi les gens pensent-ils que c’est vrai?
Est-ce toujours vrai? Quand n’est-ce pas vrai?
Qui blâmons-nous ici?
Qui/quoi en est responsable?
Est-ce juste? Pourquoi?

Expliquez qu’en croyant à ces mythes, nous reproduisons des attitudes perpétuant inévitablement des relations abusives entre les hommes et les femmes.  Ces mythes génèrent des rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes source des violences faites aux femmes.  Concluez la discussion en demandant aux élèves ce qui pourrait constituer à leurs yeux une relation de couple non-abusive.  Certains thèmes clés que vous pourriez suggérer sont le respect mutuel, la communication ouverte, l’écoute active, l’affection, l’amour, la compréhension et la confiance.

 

Activités alternatives et complémentaires

Groupes de recherche :  Divisez les élèves en petits groupes et demandez leurs de préparer une présentation sur les origines d’un mythe spécifique aux relations amoureuses.

Association de mythes : Fournissez une liste de mots clés aux élèves qui reflètent des mythes sociaux et demandez-leur de composer un court récit utilisant ces mots.  Discutez de ces récits avec la classe et essayez d’identifier les mythes sous-jacents sur lesquels les histoires ont été basées.

Analyse des médias : Demandez aux élèves de regarder une émission populaire à la télévision et d’analyser le rôle des personnages et les messages perçus par l’auditoire.

  Ø    Feuille de travail

Questionnaire à propos d’une
relation amoureuse

Vrai ou Faux ?

1. La jalousie est un signe d’affection/d’amour.

2. Les filles aiment que les garçons soient agressifs et qu’ils gardent le contrôle de la relation.

3. Lors d’un rapport sexuel forcé, si la fille ne se débat pas, ce n’est pas du viol.

4. Si une fille a déjà eu des rapports sexuels, elle ne peut pas être violée.

5. Si l’habillement d’une fille est provocant, c’est qu’elle court après le sexe.

6. Les filles disent «non» mais en fait, cela veut dire «oui».

7. Les garçons ne sont pas victimes de violence dans les relations amoureuses.

8. Une fois qu’un garçon est excité, il faut que ça mène au sexe.

9. Il est possible de reconnaître un violeur.

10. Si une fille se retrouve seule dans la maison d’un garçon, c’est qu’elle consent à coucher avec lui.

11. La plupart des agressions sexuelles sont commises par des étrangers.

12. Une femme ne peut pas être violée par son mari.

13. Si un garçon paye lors d’une sortie, il mérite de coucher avec la fille.

14. Avoir des rapports sexuels avec quelqu’un prouve qu’on l’aime.

15. L’alcool et la drogue sont les causes des violences faites aux femmes.

Feuille de réponses

1. Faux. La jalousie n’a rien à voir avec l’amour mais bien avec le sentiment de possession.  Elle reflète une présomption sous-jacente d’appartenance qui donne à une personne le droit d’imposer sa volonté sur une autre.  La jalousie n’est qu’une des plus communes causes de la violence lors d’une relation de couple.  Lorsqu’on aime quelqu’un, on est supposé appuyer et encourager cette personne, plutôt que l’inhiber, l’abuser et l’isoler.

2. Faux. Aucune personne n'aime être dominée par une autre personne.  Ceux qui sont agressifs et qui veulent maîtriser une relation amoureuse utilisent ces comportements pour exercer leur pouvoir sur une autre personne, et par conséquent, cette personne n’est pas sur un pied d’égalité dans la relation.  Une relation non-abusive entre deux individus est fondée sur l’égalité, pas sur l’intimidation.

3. Faux. Le sexe sans consentement est du viol – même si la victime réussit à se défendre contre son assaillant.  Dans certaines situations, la peur d’aggraver les choses empêche les femmes d’essayer de se défendre.  Une victime n’est jamais responsable pour les actions de l’assaillant.  De même que nous ne blâmons pas quelqu’un qui a été volé, nous ne pouvons pas blâmer une femme pour l’acte violent de son assaillant.  Le sexe n’est jamais forcé ou imposé dans une relation non-abusive.

4. Faux. L’acte sexuel nécessite le consentement à chaque fois.  Lorsqu’il n’y a pas consentement, c’est du viol.  Le fait qu’une femme ait déjà eu des rapports sexuels avec une même personne n’a rien à voir avec son droit de dire «non».

5. Faux. Une personne ne demande jamais à être agressée.  À moins que la personne ne consente à une relation sexuelle, c’est du viol.  La tenue d’une femme n’excuse pas l’acte violent d’une autre personne.

6. Faux. «Non» veut dire non.  Le silence veut dire non.  L’incertitude veut dire non.  «Arrête», «Pas maintenant», «Je ne me sens pas bien», «Je suis confuse» et «Je veux rentrer chez moi» veulent aussi dire non et ces messages doivent être respectés.  Si un gars n’est pas sûr qu’une femme est consentante, il devrait tout simplement le lui demander.  Nous devons tous et toutes apprendre à clairement exprimer nos sentiments.

7. Faux. Les garçons peuvent également être victimes de violences dans une relation amoureuse.  Mais les violences physiques sont plus rares et les conséquences en général moins sévères.  Les femmes victimes de violences dans une relation sont trois fois plus sujettes à des blessures superficielles que les hommes, deux fois plus à de blessures moyennes et sont pratiquement seules à sûbir des blessures graves.

8. Faux. Les garçons n’ont pas plus besoin de sexe que les filles.  Si un des partenaires se sent mal à l’aise lors d’un rapport sexuel, ou ne veut pas aller plus loin, elle/il a le droit de demander d’arrêter n’importe quand.  Dans une relation non-abusive, les deux partenaires se respectent mutuellement et font valoir leurs besoins et leurs limites personnelles.

9. Faux. Les violeurs ne se distinguent pas par des caractéristiques particulières.  Selon les études effectuées les hommes qui commettent un viol ne sont pas des maniaques sexuels avec un esprit dérangé; mais sont des gars ordinaires qui croient qu’il est normal de maîtriser et de dominer les femmes et les enfants.»   Une statistique européenne confirme cette donnée : 3 % seulement des agresseurs sont jugés en tant que «déséquilibrés» (98% des agresseurs sont des hommes parmi lesquels 50% sont mariés ou vivent en union de fait, 70% de leurs viols sont prémédités).

10. Faux. Le consentement nécessite un accord actif.  Ce n’est pas parce qu’une femme est seule avec un homme que l’on peut conclure qu’elle veut coucher avec lui.  Un homme qui agit selon cette supposition commet une agression sexuelle.

11. Faux.  La majorité (69 pour-cent) des agressions sexuelles sont commise par une connaissance de la victime.  Bien souvent, le profil des délinquants ne correspond pas au stéréotype de «l’étranger qui rôde dans les ruelles le soir»; mais il s’agit au contraire le plus souvent de copains, de voisins, de collègues de travail ou de membres de la famille.

12. Faux.  Pour s’en rendre compte, il suffit de rappeler que la forme la plus courante de violence envers les femmes reste la violence domestique.  Les différentes statistiques démontrent qu'il existe plus de probabilités pour une femme d'être battue et violentée, voire tuée par son partenaire ou un ancien partenaire que par aucune autre personne.  En Europe, et selon les pays, de 20 à plus de 50% des femmes sont victimes de violences conjugales.  En Suisse par exemple, une femme sur cinq est victime de violence physique et/ou sexuelle au cours de sa vie de couple, et deux femmes sur cinq sont victimes de violences psychologiques.  Il n’existe pas de portrait-robot type du conjoint violent.  La violence conjugale touche toutes les couches de la société et tous les âges.

D’après le Conseil de l’Europe le nombre de cas déclarés de violence conjugale a augmenté depuis la dernière décennie. Peut-on interpréter cette tendance comme une augmentation réelle des cas?  Il semblerait plus probable que, dans les années 90, les femmes se soient en fait plus souvent tournées vers les différentes structures publiques ou associatives pour se faire aider.  Dans de nombreux pays, la violence conjugale ne relève pas explicitement du droit pénal, mais dans la catégorie des voies de fait avec coups et blessures ou des atteintes à la personne.  La plupart des pays ayant des dispositions de ce genre ont indiqué que les cas de poursuites de ce chef était assez rares.  Instituer un délit précis ne garantit pas que le problème sera traité efficacement, mais seule une loi spécifique peut consacrer la combinaison de violences physiques, sexuelles et psychologiques qui est la marque de la violence conjugale et le concours unique et complexe de circonstances qui constitue l’agression par un partenaire.  Dans de nombreux pays, il apparaît que les représentants de l’appareil judiciaire – magistrats, juges et avocats – manquent d’information sur la violence conjugale, n’en comprennent pas la gravité, ni les pressions et la crainte auxquelles sont en proie nombre de victimes.  Pour plus de détails concernant les dispositions légales en Europe relatif à ce fléau voyez en annexe les extraits du «rapport final d’activités du groupe de spécialistes pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes (conseil de l’Europe)».  Pour information, au Canada depuis 1983, l’agression sexuelle au sein d’une relation de couple est reconnue comme un acte criminel.  La loi canadienne exige que le consentement soit exprimé avant toute relation sexuelle y compris au sein des unions dites légitimes.

13. Faux. Aucune personne ne devrait se sentir obligé d’avoir une relation sexuelle avec une autre.  Par ailleurs, on ne devrait pas être en attente inconditionnelle ou considérer une attitude de soumission comme un signe de gratitude.  Dans une relation non-abusive, les décisions à propos du sexe sont faites et respectées par les deux partenaires.

14. Faux. Le sexe n’équivaut pas à l’amour.  Bien que l’activité sexuelle puisse faire partie d’une relation affectueuse, cela ne prouve pas que l’amour existe.  L’amour est basé sur le respect mutuel, la tendresse, la compréhension, la communication, l’engagement, la franchise et la confiance.

15. Faux. L’alcool et la drogue ne sont pas réellement la source des violences faites aux femmes.  Ces substances sont souvent utilisées comme excuse.  Le message sous-jacent exprimé dans ce cas est que les agresseurs sont incapables de maîtriser leurs actions.  Ceci est en contradiction avec le fait que ces agresseurs commettent des actes en général prémédités.  Bien que l’alcool et la drogue puissent être impliqués lors d’un incident violent, les hommes qui utilisent la violence envers les femmes le font de leur propre volonté.

Table des matières - Préface 
Introduction pour l’Élève 
Introduction pour l’enseignant(e) 
Activité 1 - Socialisation 
Activité 2 - Cartes relatives au statut social 
Activité 3 - Interviewer une personne influente 
Activité 4 - Regardez, écoutez et apprenez 
Activité 5 - Retrouver une confiance en soi 
Activité 6 - Les stéréotypes à caractère sexuel - Collages d'images 
Activité 7 - La musique d’aujourd’hui 
Activité 8 - Le harcèlement - Parfois, toujours, jamais 
Activité 9 - Une violence peut en cacher une autre 
Activité 10 - Déconstruire les mythes 
Activité 11- Prévenir les mauvais traitements 
Activité 12 - Que pouvons-nous faire de plus? 
Activité 13 - Qu’est-ce qu’une relation non-abusive? 
Activité 14 - Scénarios des relations amoureuses 
Activité 15 - Les luttes de femmes et d’hommes? 
4 plans d’action pour les écoles 
Les 4 plans d'action (propositions canadiennes)

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